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Poésie libre
Lariviere : En trente-six chandelles
 Publié le 30/11/11  -  12 commentaires  -  9512 caractères  -  180 lectures    Autres textes du même auteur

...


En trente-six chandelles



1
Elle reprend son souffle
Gluant
Jette son pyjama
Et le fœtus

Dans le vide-ordures…



2
Sahel sous
Le soleil
De la malnutrition
Les étoiles

Ce sont

Ces enfants
Aux regards farouches
Avec
Ces grappes de mouches
Autour des yeux…



3
Dans une montagne
D’ordures
Une petite fille
Tranquille
Joue
À la poupée

Au-dessus d’elle
Cité-soleil !
Suspendue au ciel
Imbécile…

Et cette banderole
Qui brille et
Où l’on peut lire :
« Dieu est amour » !



4
Ici
Il y a
De la viande d’écolier
Sur les chaises
De la république et
Dans les rues
Se déplacent
Dans les pensées
Grises
Des piétons
Somnolant
Pauvres hères
Arythmiques
Traînant
Leurs ombres
Et leurs sombres
Humeurs
Assommés
De benzodiazépines
Sous les néons
Aveuglants
Des
PANNEAUX PUBLICITAIRES !



5
Un enfant
Désenchanté
Est une bombe humaine
Lancée dans la foule

Prière de
Trouver la mise à feu

Avant l’explosion !…



6
Des coups
Des baffes
Des voiles
Et Dieu

Créa la femme…



7
Athées et mécréants !

Mettez-vous à genoux
Religieusement
Devant le doux
Grésillement

Du défibrillateur…



8
Comme une spirale
Les ecchymoses

Sont légères comme le vent

Léger comme le vent, aussi
Ton visage

Sous la torture et
Les coups

Tu Souris au soleil…



9
Et pour quelques
Cachets de Nivaquine
Indisponibles
Fièvre et sueurs vertes

Frissons, raideurs, vomissements
Délire sanglant
Au front des nourrissons

Paludisme et

Accès
Pernicieux

Sous les tropiques…



10
Attention !

Sur la table de chevet
Votre
Œil
Impérial
Vous regarde…



11
Âme sensible
NE PAS s’abstenir

Hôpital Nord de Marseille
Dans l’œil
D’un nouveau-né
Une bille enfoncée
Par son père

C’est ce qu’on appelle
L’amour filial et
Un week-end
Ordinaire…



10
En recherche

D’équilibre

L’humanité
Un talus de crânes
Brillant intensément
Plus

Un papillon…



11
Litanies
Sarabandes
Mascarades
Larmes et
Marée humaine
Rien n’y fait…

Alors
N’oubliez pas de jeter
La rose
Sur ce cercueil

Et quelques pelletées
De terre…



12
Dans le froid
Des étoiles
Jaunes

L’averse tant attendue
C’est une douche
Au Zyklon B.



13
Sur la grande roue
De paon

La planète ébrieuse

Les jeux sont faits
Rien ne va plus !…



14
L’ange de la mort
Est bleu
Comme l’hiver
Son glaive
De glace

Est tombé

Sur une chose
Un être

Un corps meurtri

Endormi sous un pont…



15
La vie, baigne
Dans une flaque

Le cœur éclaté
Par les balles ou par les
2450 volts

Le condamné
N’a plus de
Compte à rendre…



16
Dans un squat sordide

Un héroïnomane
Exalté et


Une fenêtre ouverte

Sur les cinq dimensions


Mais

Plus dure

Sera la chute

Car

L’âme

Défenestrée

Ne craint pas son envol !…



17
Ne riez pas
Pauvres idiots !

Le temps
D’un éclat de rire

Un essaim d’abeilles
Peut tuer un âne…



18
Cataclysmes
Et séismes
Sablier de boues
Et cendres froides

Sous la poussière grise
Des maisons en ruines
Et des gravats
Les gens
Sont des pantins
Disloqués
Les corps
Sont des mondes
Désarticulés
Que le temps tourbillon
Soulève
Emporte
Égrène
Dieu sait où
Mais
Au-delà…

Car
L’odeur du néant
Reste inodore
Sous les décombres
Et pour l’instant
Aucun bilan
De l’hécatombe
À prévoir…
Seuls signes visibles
Le regard vide
La queue baissée
Les geignements
La prostration
Des chiens sauveteurs
De la sécurité civile
Dont le museau ne fouille
Que de la puanteur
De membres inertes
Que des cadavres et
De la mort
À découvrir…



19
Gâchis et déchirures

Folles de mai
Et lapidations

Rapts politiques

Pourriture
Des continents

Le bruit est

Amorti par la chair humaine

Et la dérive
N’est pas un uppercut…



20
En joue !
Attendez-vous
À y voir rouge…

Il n’y a plus
De balle à blanc !



21
Station Barbès
Un walkman et
Une tour de Babel
Dans la tête
Un jeune homme
En bord de quai
Attend le dernier train…



22
À la bouche
Un sabre
Un cheval éventré
Un sourire et

Son coup de masse !



23
Fête de fin d’année
Et sur les marches
Des boutiques
La pisse des chiens et
Des clochards…

Dans les vitrines étincelantes
De nos grandes villes
On contemple
Des mannequins
Qui laissent dégouliner
La vacuité
De leurs plastiques froids
Et l’hiver…

Résonne
Comme un chorus
Verglacé
À l’intérieur
De nos âmes…



24
Plus loin
Un corps usé
Se laisse traîner
De pissotière
En pissotière
Au gré du hasard
Et du vent
Comme
Un monde
Trop vieux
Une carcasse
Trop lasse
Soumise
À résidence…



25
Pulvérisé

Éparpillé

Sur l’étal bleu
Du ciel
Moucheté de bouts d’os
Et d’étoiles

Scintillantes

Sous les yeux du bourreau

L’ange immaculé est devenu
Anthropophage…



26
Là-bas
Sur les pavés froids
De Pigalle
Sous les chairs ramollies
Et les pâles soleils
Des réverbères
On mendie
Et on mâche
Sa vie
Son cœur
Son sexe
Ses soupirs

Comme un morceau de pain…



27
Courage, le dernier gong
Creuse
Le dernier souffle
De cire froide
Dans des vibrations de
Cristal blanc…



28
Mouvement indigné

Des sans-toit

Des sans-terres

Des sans-papiers

Des sans-emploi

Des sans-peurs

L’été ibère

De par le monde

Gronde et
Déploie

La chaleur dilatée

Comme

Une lèvre fendue
Un coup de tête
Un crochet du gauche

Sur un punching-ball
De fête foraine…


29
Méfiez-vous
Des chants d’oiseaux
Décapités

Dans leurs beautés
Périssables
Leurs charmes sont
Hypnotiques…



30
Et sur la joie
Enlacée des caresses

On oublie les brûlures

De la vie

Et des cigarettes

Les traces
Du nerf de bœuf

Le soleil et le sel

Des coups de bâton…



31
Divination des destins craquelés
Oracle
À la figure de cuivre
Pythie de Delphes ou
De la Courneuve
Aux châles violets
Aux molaires en or

Avenir
Je veux tes dents !



32
Le monde
Intérieur
Comme un jeu d’échecs
En pièces…



33
De Kaboul à Téhéran
De Tolède à Ascension

Un incendie gigantesque


Et « soumis à la question »,


Un seul
Verre d’eau

Comme contre-feu

Pour éteindre le brasier
De ton crâne

Et de tes ailes…



34
Chant d’elle
Ses yeux ses seins

Une clarté de fluide chaud

Sur ce sentier
De glace…



35
Autodafés gigantesques
Épidémies
Pogromes
Carnages
Génocides
Élevages en batteries
Feu nucléaire
Émeutes de la faim
Crise mondiale et
Foutre mental
Pleuvant
Dégoulinant
Du nord au sud
De l’est à l’ouest

Allez…

Adieu veaux, vaches, cochons !

Rentrez
Dans les flaques bouillonnantes
Du monde moderne

Vautrez-vous
Dans le sang et la fange
Du
Millénium abattoir !…



36
En trente-six chandelles
Enfin

Un coup de marteau
Sur la tête…


 
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   Charivari   
30/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'idée est excellente. Je pense effectivement qu'un constat exhaustif de ce qu'est le monde est mille fois plus éloquent que tous les discours du monde. Ici, la vérité crûe est retranscrite sans pathos, avec même une once d'ironie, mais sans cynisme : c'est un texte résolument humaniste.

Niveau forme, j'ai beaucoup apprécié cette écriture directe, sans fioriture, qui fonctionne un peu à la manière "haïku" : association d'images, et dernier vers qui conclue en fournissant l'idée. (l'exemple le plus éloquent serait le nº10). Le style est inspiré du surréalisme, mais sans son côté négatif, puisqu'on comprend parfaitement la situation de chacune de ces trente-six chandelles

J'ai regretté tout de même, niveau structure, que ce texte n'aille pas crescendo. J'attendais de voir des parallélisme entre les strophes, un mot ou une tournure qui fasse office de fil conducteur, une idée qui progresse (on a bien le "coup de poing" comme leitmotiv, mais ce n'est pas suffisant à mon avis)... Et ce n'est pas le cas : on a l'impression que toutes ces chandelles peuvent être mises dans n'importe quel ordre, de manière aléatoire. C'est dommage.

   Anonyme   
17/11/2011
 a aimé ce texte 
Bien
L'idée des 36 chandelles est plutôt bonne. J'apprécie l'ironie du titre.
Cela étant ces 36 chandelles me donnent l'impression d'un zapping. On passe d'une chandelle à l'autre sans vraiment retenir la précédente. Il y en a pourtant d'excellentes et d'autres disons plus "anecdotiques".
C'est dommage car certains traitements sont vraiment forts.
Je n'aime pas le rythme ici trop haché menu à mon gout. Peut-être y a t-il une volonté de donner des coups de mots afin de taper fort le lecteur, et en ce sens l'idée n'est pas mauvaise mais c'est peut-être aussi là le revers de médaille : lecture trop abasourdissante.

Faut voir... mais d'une manière générale, j'ai quand même plutôt apprécié cette lecture.

   Lunar-K   
24/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
L'absurde comme instrument de révolte, ou plutôt comme portant en lui-même sa propre révolte. Le creuser, l'exagérer, l'élargir, pour dégager à travers lui un absurde plus profond encore, plus ténu, et le dénoncer. J'ai trouvé beaucoup de force dans ces trente six chandelles. Un véritable coup de poing, c'est tout à fait ça, avec le vertige et le dégoût qui suivent. J'ai vraiment bien aimé (si on peut dire...) ce tour du monde assez atypique.

Une écriture globalement efficace, avec pas mal d'images chocs (nécessaires, il me semble, au vu du sujet et de la longueur très restreinte de certaines de ces chandelles), surréalistes et/ou absurdes. Mais aussi certaines expressions de tous les jours, des expressions "toutes faites", comme pour ramener le lecteur à l'ordinaire, et ne laisser aucun équivoque quant à la situation éminemment réelle des sujets abordés et, plus généralement, de l'horreur décrite. Les deux, "surréalisme" et "réalisme", forment un tout assez contrasté mais fort intéressant, comme une volonté d'universaliser le thème sans en oublier l'ancrage matériel pour autant. Une façon qui me semble tout à fait adéquate de concilier une démarche descriptive et, au final, militante.

J'ai néanmoins quelques critiques à formuler. D'abord concernant le rythme du poème. J'en comprends la volonté sous-jacente d'induire chez le lecteur comme une impression de martèlement. Néanmoins, à la longue, ça finit par peser quelque peu, je trouve. Ça manque un peu de diversité, selon moi, pour un texte aussi long, si bien qu'on en arrive à avoir l'impression de relire parfois la même chose, d'autant que certaines images et certaines formulations reviennent assez régulièrement (notamment l'image du froid, qui m'a particulièrement marquée car omniprésente, ou presque).

Autre chose... Si je trouve la forme parfois un peu lassante et même plutôt répétitive (bien qu'efficace dans son ensemble), je trouve, au contraire, que le fond manque de "cohérence". A nouveau, l'intention est palpable : tendre à l'exhaustivité (impossible, bien sûr, mais elle n'en est pas moins là comme un idéal moteur) sans la réduire à une unité qui l'appauvrirait certainement. Pourtant, je pense que votre texte aurait gagné à s'organiser davantage autour d'un ou plusieurs éléments communs, moins abstraite et générale que la seule "horreur" que l'on trouve effectivement dans chacune des trente six chandelles.

Mais, sinon, j'ai beaucoup aimé ce(s) texte(s). Beaucoup de force et une maîtrise incontestable de l'absurde dans sa dimension presque "politique" ou, du moins, "militante" (je ne sais trop si on peut véritablement considérer ces termes comme équivalents).

Merci et bravo à l'auteur !

   Anonyme   
30/11/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lariviere ! Ce long poème m'a tout d'abord fait songer à Prévert et à son Inventaire mais Prévert, en mélangeant le pire et le meilleur, était bien moins négatif que Larivière avec ses trente six chandelles. Ce poème en reprenant une liste (non exhaustive) des problèmes que les media nous assènent quotidiennement est somme toute le reflet de notre vieille Terre au jour d'aujourd'hui.
Je trouve malgré tout ce texte un tantinet longuet... Certaines "chandelles" auraient sans doute gagné à être raccourcies, la 18 entre autres, d'autres sont un peu réductrices...
Des coups
Des baffes
Des voiles
Et Dieu
Créa la femme…
Mais ne boudons pas notre plaisir... C'est un poème qui me plait bien dans son ensemble, tant par le fond que par la forme. Merci !

   Anonyme   
30/11/2011
Vrai ou faux ?
On a l'impression d'un journal de bord ou l'auteur note chaque jour ses pensées du moment.
Dés lors, ces "chandelles" arrivent en désordre, sans souci de progression, ni sur le fond , ni dans la forme.
Elles n'ont de commun que la qualité de l'écriture et une forme d'humanisme désenchanté. L'auteur ne démontre pas, il prend acte.

Les plus concises de ces chandelles ne sont pas, il s'en faut, les moins efficaces:

6
Des coups
Des baffes
Des voiles
Et Dieu

Créa la femme

On retrouve, il est vrai, l'hermétisme de l'auteur des "Fragments" dans pas mal de chandelles. Mais rien n'interdit au lecteur de zapper, pour éventuellement revenir sur ses pas à un autre moment. Il lui suffit de noter le numéro.

Je vais certainement me replonger de temps en temps dans un des rares Larivière qui m'ait vraiment plu.

   Anonyme   
30/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai été séduit par ce texte qui ne redoute pas la longueur. Humeurs charriées dans un flux inexorable où les sans-quelque chose sont de la fête en s'invitant à la table des nantis. Damnés de la Terre qui nous donnent un tableau peu reluisant de la nature humaine. Descente aux enfers, mauvais rêve... Au réveil la sonnerie est rattrapée par le réel ; celui-ci est pris de court par le sordide et l'innommable.
Comme toujours chez vous, vous fixez un état des lieux du monde en crise. Encore une fois, témoin de notre temps.

   Charivari   
30/11/2011
Embryon de projet de collaboration images - textes sur ce poème : le topic pour en discuter, ici

http://www.oniris.be/forum/collaboration-image-texte-sur-en-36-chandelles-de-lariviere-t14725s0.html#forumpost192612

   Anonyme   
1/12/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Oh oui, je vais me prendre des volées de bois vert pour ma note, mais j'aime ça !

J'aime ces 36 chandelles parce qu'on peut se retrouver dans chacune d'entre elles, même si elle ne nous parlent pas de nous au premier degré, chose que j'apprécie en général dans ta poésie.

Je sais que tu aimes ça, donc je prends le temps de te faire le pitch de lecture en détail.

Sonné, donc, par ce qu'il voit, ce qu'il côtoie, ce qui... y a tellement dans ta poésie que c'est difficile de l'aborder dans son ensemble. C'est plein de références à plein de choses, et en même temps, y a une sorte de voile mystérieux qui fait la force de ce que tu écris...

Si je peux me permettre une remarque pour commencer, je trouve dommage d'avoir numéroté les chandelles (ciel, tu continues à utiliser des lexiques "Laridou en sucre", t'es grave! Tu vas bientôt fournir les labradors?^^)... ça m'a fait une impression de liste de courses, ou de devoir de math si tu veux. J'aurais aimé les vers entièrement libérés, le titre étant suffisamment explicite en soi pour que tu puisses te passer des n°. Enfin, sauf si les numéros ont une importance que je ne mesure pas...?

1 marque le ton, je pense, parce que l'entame c'est juste le plus important pour que j'accroche ou non en tant que lecteur. C'est dur. Et le fait que le constat soit neutre, que le rythme soit ce qu'il est, rend le propos encore plus dur.
Et puis les 36 chandelles balaient tout... en rythme, en musique, et le rythme sur du si long se doit d'être à la fois lancinant et tu le tiens bien.
Tu sais que je kiffe qu'on aborde la religion sous un axe cru en poésie et là aussi je trouve que tu le tiens bien.
Les références (je l'ai dit déjà) y en a plein... Pink Floyd comme ça, The Wall et sa chair d'écolier... mais pas que, loin de là...

le 5 est superbe dans la multitude et les contrastes des sens, le 6 est cynique à souhaits, le 7 est plus... toi... et l'ensemble des 3 fait une suite géniale. Le 8 est d'un symbolisme charmant...je pourrais tous les faire... ^^

J'aime particulièrement
10
En recherche

D’équilibre

L’humanité
Un talus de crânes
Brillant intensément
Plus

Un papillon…



16
Dans un squat sordide

Un héroïnomane
Exalté et


Une fenêtre ouverte

Sur les cinq dimensions


Mais

Plus dure

Sera la chute

Car

L’âme

Défenestrée

Ne craint pas son envol !…


entre nous le 16, il me fait penser à Char... tu sais mon bouquin usa? Je trouve que tu approches dans des vers comme celui-ci l'approche de ce genre de poésie que tu affectionnes ;) c'est juste l'instantané poétique parfait... le 21 est un peu dans ce gout là, mais en plus subtil...

25
Pulvérisé

Éparpillé

Sur l’étal bleu
Du ciel
Moucheté de bouts d’os
Et d’étoiles

Scintillantes

Sous les yeux du bourreau

L’ange immaculé est devenu
Anthropophage…


=> là je suis plus dans le ressort de Volière (verte) ou des Atlantides... ça j'aime pour son côté torturé de l'intérieur (par opposition à torturé PAR l'extérieur)...


29
Méfiez-vous
Des chants d’oiseaux
Décapités

Dans leurs beautés
Périssables
Leurs charmes sont
Hypnotiques…


=> pour mon symbolisme personnel et mes propres correspondances. J'aime quand tu décapites les zoizo's

33
De Kaboul à Téhéran
De Tolède à Ascension

Un incendie gigantesque


Et « soumis à la question »,


Un seul
Verre d’eau

Comme contre-feu

Pour éteindre le brasier
De ton crâne

Et de tes ailes…

34
Chant d’elle
Ses yeux ses seins

Une clarté de fluide chaud

Sur ce sentier
De glace…


=> Misteureuh Larivièreuh faut que vous m'explicâtes les guillemets autour de soumis...^^ j'adore ces deux chandelles là. Je pense que c'est ma première vraie chandelle au sens image de la chandelle qui fond, qui hypnotise, qui illumine et qui brûle... j'aime comme tu joues des contrastes sur les deux chandelles... c'est doux et dur à la fois...

Et la dernière je la comprends mais je la trouve abrupte pour une fin...

Bref... nice. Enfin, je veux dire, je suis contente d'avoir lu cette poésie. Malgré mes petits bémols (qui selon moi tiennent plus de l'esthétisme à proprement parler qu'à ton travail d'écrivain) je me retrouve devant un texte abouti, dans le sens où je vois ce que tu as voulu faire pour l'avoir lu chez d'autres. Je sens l'intention derrière. Et du coup, je me permets juste de te dire que c'est bon, à mon gout, et au sens strictement poétique du terme c'est juste bon. Tout y est tant du point de vue du rythme, des images, de la cohérence et du balayage effectué. Il ne manque aucun point de vue déroutant, dégoutant, énervant, touchant... et pfff du coup on se dit que si tu as réussi à en faire 36, tu pourrais en faire quelques dizaines de Fragments ^^ ah... oui, tiens, c'est de toi aussi, les Fragments... ;)

Voilà où je voulais en venir et je crois que c'est fait. Je pense que là, tu touches à quelque chose que tu bosses depuis un temps déjà, et je crois que tu y es... qu'est-ce que tu attends pour te faire publier, toi?

Toujours un plaisir de vous lire... ;))

   widjet   
1/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Forcément, sur autant de chandelles, il y en a qui m'inspirent ou me parlent plus que d'autres (sans compter celles - mais ça, c'est de ma faute - que je pige pas d'emblée)

Voici ce que je peux dire "à chaud" sans vraiment savoir si c'est exact.

1 ère chandelle

Je retiens surtout l'effrayante banalisation des actes même les plus terribles (infanticide).
On jète un môme comme un "détritus" dans la benne à ordures.

2ème chandelle

Un refrain qui revient régulièrement dans ces chandelles est celui de l'opposition entre l'horreur et la beauté.
Ici, c'est la désolation (famine) qui cotoie la splendeur (du firmament étoilé)
En filigrane, il y a aussi la fierté d'un peuple (regards farouches) devant la misère.

3ème chandelle

Antagonisme à nouveau entre la laideur et la beauté/l'innocence.
Larivière ajoute une pointe de cynisme (Dieu est amour) bienvenu qui fait mouche.

4ème chandelle

Chandelle que je qualifierais de "maladive" (somnolance, arythmiques...), on navigue dans un monde de mort vivants.
Entre "la viande d'écolier", les ombres trainantes, on a presque l'impression d'être dans un film de zombies de Georges Romero.
Avec la pointe de cynisme (publicités qui vantent les produits miracles à une population moribonde)

5ème chandelle

Innocence sacrifiée, fanatisme et humour noir (le double sens de "prière")
Une de mes chandelles préfèrées.

6ème chandelle

Le sort des femmes.

Une petite gifle salutaire que celle-ci.
Un poil caricatural, mais neanmoins en pleine actualité dans certains pays.

7ème chandelle

Il est souvent question du coeur dans ces chandelles, d'un coeur toujours malmené et en mauvais état.
Cette chandelle le rappelle.

8ème chandelle

Retour à la violence et à la maltraitance (sujet récurrent dans ces chandelles)
Pourquoi la majuscule a "Souris" ?

9ème chandelle

Toujours l'Afrique en toile de fond, ce contient "maudit" et victime des pires maux.
Le rappelle des médocs et des marques renforce le caractère mercantile de ce monde matériel.
A nouveau, Lari joue les troubles fêtes en décrivant la maladie et ses affres derrière la carte postale ("sous les tropiques").

L'enfance à nouveau sacrifiée.

10 ème chandelle

Pas compris celle la. L'oeil, est ce notre (mauvaise) conscience ?

11 ème chandelle

A nouveau la maltraitance et sa banalisation quotidienne.
Pour ma part, c'est ce qui me révolte le plus actuellement.

Le choix de l'arme (une bille) est voulue : terrible contraste d'horreur et d'amusement

10 ème chandelle (pourquoi encore une 10ème ?)

Nouvelle valse entre splendeur ("papillon") et morbide ("talus de crânes")

11 ème chandelle (??)

Pas compris pourquoi une nouvelle 11ème chandelle ?

12ème chandelle

Après avoir abordé le présent, on plonge dans un passé sombre.
Rappel (toujours nécessaire) historique. La shoah.
La tournure d'esprit (douche. Zyklon B) est risquée.

13ème chandelle

"Les jeux sont faits" sonne un glas.

Plus de retour arrière. Le destin est en marche.

Lari est fataliste ?

14ème chandelle

A nouveau la mort et à nouveau l'injustice. Quand ce n'est pas les enfants qui trinquent ce sont les démunis.
Rappel de la situation des sans logis a la merci du froid.

15ème chandelle

Pas certain de bien avoir saisi celle ci.
Mais encore, le coeur en ligne de mire comme une cible. 15
Les "2450 volts" me font penser à la chaise electrique encore en vigueur dans certains états des States.
Requisitoire contre la peine de mort ?

J'aime beaucoup le "la vie baigne dans un flaque". Très joliment et affreusement dit.

16ème chandelle

Les méfaits des drogues.
L'auteur fait une autre mise en garde et interpelle le lecteur.

17ème chandelle

Fragilité de la vie. Stupidité et violence de la mort.
Lari veut nous réveiller et se fâche, nous traite d'idiot...et d'âne !

18ème chandelle

Les derniers évènements naturels (seismes en Asie ou en Turquie) ont inspiré notre auteur.
Vision d'apocalypse où en dépit des secours, la mort sort comme toujours grand vainqueur.

19ème chandelle

J'ai compris le message mais ne sait pas quoi dire de pertinent dessus.
Alors je me tais et je passe à la suivante.

20ème chandelle

Celle ci et son absence de "balle à blanc" m'a fait penser à la révolution arabe et l'armée qui tire sur les civils qui manifeste....à balle réelle.

21ème chandelle

La (seule ?) chandelle lumineuse dans un ensemble bien sombre.
Un gamin qui rêve de grandeur et d'infini (symbolisé par la tour de babel non?)

22 ème chandelle

Sais pas quoi dire non plus.

23ème chandelle

Contraste entre deux mondes : opulence & misère.
Les périodes festives soulignent comme jamais les inégalités.

Un rappel jamais inutile.

24ème chandelle

Un peu la suite du précédent.
Les odeurs (la plupart du temps sont ecoeurantes : pisse, chair...) reviennent souvent dans ces chandelles.

25ème chandelle

Interessant ce "L’ange immaculé est devenu
Anthropophage"

Ce rapport ambigu que le Bien a également sa part d'ombre, schizophrénique.
En filigrane la notion d'anthropophagie qui rappelle que les hommes se bouffent entre eux (sens propre et figuré)

26ème chandelle

Misère, misère encore...

Les hommes restent et demeurent de la barbaque (ramollie de surcroit).
Qui ruminent leurs regrets.

27ème chandelle

Pas compris.

"Cristal blanc" = Flûte de champagne ?

28ème chandelle

Sais pas quoi dire dessus, mais une impression de violence sourde et sous jacente.
Comme un avant de gout de revolution au milieu des rires.

29ème chandelle et les suivantes

Après j'ai l'impression que ça ressasse les mêmes choses. Et ça m'inspire plus trop.
La 32ème est un constat froid et sans appel qui pourrait cloturer l'ensemble.
La 34ème résolument sexuelle est une sorte d'apaisement, comme un armistrice charnelle et temporaire. A nouveau la dualité du feu et de la glace qui revient souvent.

Les 2 dernières chandelles sont une sorte de résumé des précédentes.

Et la dernière comme ultime coup de massue, ça me rappelle le coup derrière la nuque qu'on file aux lapins pour les estourbir. Avant de les égorger.

Conclusion : Larivière n'est pas des plus optimistes ces temps ci. Ca nous fait un (autre ?) point commun.

   Marite   
1/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Enfin un texte de Larivière qui ne me "dépasse" pas :-)) ça se lit bien, ça s'appréhende bien aussi mais, Seigneur ! Que c'est sombre ! Tant que ça me donne envie de voir à côté trente-six étoiles, brillantes et généreuses car il est une réalité: l'ombre n'existe pas sans la lumière.

   brabant   
5/12/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Larivière,


A mon avis les "chandelles" gagneraient à ne pas être "trente-six", elles pourraient être trois fois douze... Non, c'est encore trop compliqué ! Elles pourraient être trois fois six. Mais cela ne ferait que dix-huit et dix-huit chandelles, ça ne veut rien dire, alors pourquoi ne pas écrire 3.6 chandelles ?

Comment représente-t-on trente-six chandelles dans une vignette de B D ? Par des étoiles, et on n'en dessine jamais trente-six ; de plus une étoile ça brille or les étoiles de ce poème sont sombres, cramées. Tiens, ça me donne une idée de titre : "En trente-six trous noirs" et comme un trou noir ça bouffe tout ce qui l'entoure, il n'en reste très vite plus qu'un.

"Trou noir" ! Voilà le titre qui convient à ce texte fondamentalement pessimiste où l'esprit se laisse cannibaliser par trente-six heures insomniaques pixelisées par un écran plat.

Je les vois ici ces images.

Il est temps de dépaver les rues pour briser les vitrines et faire exploser toutes ces boîtes à images.

De réouvrir les livres sans images des vitrines des libraires et de lire d'autres pages.

Attention de ne lire que le jour pour pouvoir rêver la nuit d'un monde sans chandelles.

Il serait trop dangereux de les allumer.


Merci Larivière !

   Nachtzug   
18/12/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Bon alors je dois avouer que la portée d'une addition des horreurs et laideurs de l'humanité me semble très limitée, surtout quand elle ne démontre aucune esthétique, aucune poésie: ici, il s'agit de grands titres, de photos-chocs, mais il y en a trop, beaucoup trop, ça devient excessif, surjoué, presque indécent. Quant à la rythmique, la mise en page ne traduit pas un souffle, elle déguise le propos en poème, et d'ailleurs le hache trop systématiquement. Il aurait sans doute gagné à un peu plus de variations rythmiques.


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