Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
lasith : Chant 4. Les sculpteurs de montagnes [Sélection GL]
 Publié le 05/08/14  -  7 commentaires  -  1060 caractères  -  135 lectures    Autres textes du même auteur

Les rizières en terrasses dans le sud de la Chine près du village de Ping'an.


Chant 4. Les sculpteurs de montagnes [Sélection GL]



D'abord le géomètre amoureux d'hyperboles
Épris de logarithme, passionné de polaires
Sur un papier de riz, d'une main fine et légère
Esquissa le motif, ensemble de courbes folles.

Puis ce fut le sculpteur qui démontra son art.
Il reprit le motif, façonna la montagne,
Il créa les terrasses, modela la campagne
Et donna à la courbe un volume blanc et noir.

Le peintre pour finir chercha sur sa palette
Des verts tendres rieurs, des verts sombres sérieux,
Des couleurs de terre molle, d'autres verts mystérieux,
Qu'il appliqua alors en fines gouttelettes.

Or un dieu vit un jour ce motif répété,
La création de l'homme plus belle que l'origine.
Il jeta par-dessus un brouillard mousseline,
Pour tantôt cacher l'œuvre, tantôt la sublimer.

---

Ils furent repoussés dans ces contrées sauvages,
Devant l'envahisseur aucun n'avait lutté.
Zhuang et Yao ensemble, des terrasses ont creusées
Pour cultiver le riz, ils se mirent à l'ouvrage.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   margueritec   
18/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'aime cette création de la montagne où chaque artiste apporte à l'oeuvre sa partition.
J'apprécie aussi de mettre en scène en premier le géomètre, grand architecte dont va dépendre la structure.
De même, me convient un dieu jaloux ou coopératif ?

Le dernier quatrain, mal amené, me laisse en revanche assez perplexe.

   Robot   
22/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce texte m'a rappelé certaines gravures japonaises toutes en nuances de pastel. On voit le tableau se dessiner au fur et à mesure. Et puis, ce Dieu jaloux qui tente de dissimuler une œuvre qui dépasse la sienne est une superbe idée. Par contre, le dernier quatrain tombe un peu à plat, comme si les tirets devaient nous dire quelque chose qui m'a échappé.

   Anonyme   
5/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis allé sur Internet voir les images de ces merveilleux ouvrages faits par l'homme avec des moyens rudimentaires. La description qu'en fait l'auteur en est parfaite.

J'aurais, personnellement, évité de chercher la rime, tant qu'à faire puisqu'elles ne sont pas toutes heureuses, au profit de plus de fluidité. Exemple ces vers qui grammaticalement compliquent à mes yeux inutilement la lecture et n'apportent en réalité pas de ressenti supplémentaire que qi ils avaient été écrits dans le "sens" normal: " Zhuang et Yao ensemble, des terrasses ont creusées
Pour cultiver le riz, ils se mirent à l'ouvrage.".

Un dieu, ensuite, au vers 13... pourquoi pas, simplement, rester au niveau de l'homme et de la nature avec sa météo locale qui jette par-dessus ce brouillard de mousseline (belle image)? Humble avis, mais on trouve beaucoup de dieux aujourd'hui -mythologiques, chrétiens, animistes...- encore en poésie et cela est parfois surprenant... iiritant.

La dernière strophe, séparée par trois ---, change de ton. On dirait que l'auteur n'a pas publié l'ensemble de l'histoire humaine qui conduit Zhuang et Yao à creuser des terrasses pour cultiver le riz.
Je la lis aussi comme un flash back. Compte tenu de la qualité descriptive des vers, du tableau dépeint, j'ai donc envie d'en savoir davantage sur ces deux hommes et leur histoire.

Le poème est bien écrit et l'emploi du passé simple, la personnalisation des étapes de l'ouvrage pour façonner une terre où vivre et se nourrir (géomètre, sculpteur, peintre) est intéressante.

Beau poème incitant au voyage virtuel ou réel.

   Anonyme   
5/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

L'orogénèse est bien décrite avec son géomètre et son sculpteur.
J'aime bien aussi :
Des verts tendres rieurs, des verts sombres sérieux.

Il jeta par-dessus un brouillard mousseline
Pour tantôt cacher l'oeuvre, tantôt la sublimer.

Un dernier quatrain comme un résumé.

   noyan   
8/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a des choses qui me plaisent comme la précision mathématique dans la poésie.
Le texte est assez court mais très détaillé et surtout très visuel.
J'aime le ton de cette poésie qui sonne comme une histoire qui se transmet.
Bravo!

   Uranie76   
9/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Outre l'intérêt poétique déjà exprimé plus bas que je partage (musicalité, beauté et fragilité des images sans que les vers soient sclérosés par trop de vocable), deux autres aspects ont résonné en moi dans ce poème :

-Une espèce de boucle existentielle qui commence depuis "Sur un papier de riz, d'une main fine et légère", et qui se poursuit dans une fragile mais sublime esquisse à main levée jusqu'au vers final, qui n'est pas une fin en soi, mais un éternel commencement "Pour cultiver le riz, ils se mirent à l'ouvrage". Cultiver le riz, en faire du papier de riz pour que le premier vers se réitère. Un monde qui renaît de ses cendres après une invasion et une fuite.

-Le contexte historique est présent sans être lourdement évoqué, il est suggéré à peine, avec un choix délibéré j'imagine de le laisser flou pour ne pas éclipser l'esthétique de l'esquisse et la poésie. Excellent choix. Mais curieuse comme je suis je ne me suis pas arrêtée à deux indices, et voici que les spéculations fusent.

Vous nous laissez deux indices, Zhuang et Yao..leurs présences conjointes me laissent supposer que c'est le golf du Tonkin, plus spécifiquement le Guangxi'. Mais l'époque est pour le moins floue et j'ai ré-ouvert à cause (grâce à) de vous mes livres d'Histoire, secoué Google comme un prunier sans que je ne puisse être fixée : les envahisseurs ne manquent pas à des époques reculées jusqu'à même dernièrement lors de la guerre du Viêtnam. Au fond je sens que ce n'est pas un événement historique récent, à moins que je ne me trompe de lieu : Les yao ne sont plus que de 3% dans le Guangxi'.

Voyez comme votre poème m'emmène loin, mais n'ayant pris qu'un billet aller pour ces provinces, je compte sur vous pour le retour.

Edit : Mes yeux viennent à peine de voir "près d'un village de Ping'an" et Wiki m'envoie un peu de lumière

Ping'an (..) est un village situé dans la région de Longsheng, (...) dans la région autonome du Guangxi (...)
Il compte environ 800 habitants de la minorité ethnique Zhuang. Il est cependant également fréquenté par l'ethnie proche Yao.

Maintenant que j'ai la confirmation pour le lieu, la ville aidant, je peux peaufiner mes recherches jusqu'à la dite invasion en attendant votre intervention.

   Anonyme   
7/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Les termes employés sont d'une grande justesse permettant ainsi pleinement visualiser ce paysage, se présentant comme un splendide tableau. Le côté créatif de l'homme est parfois plus qu'époustouflant.

Vous m'avez complètement fasciné, j'aime votre entier en matière, en expliquant le pourquoi du comment. La géométrie qui façonne la terre, avec beaucoup d'élégance, en traçant des courbes qui épouses fort bien l'environnement, comme si elles avaient été créées naturellement.

Mots après mots, je me sens pleinement bien dans ce décor, que le peintre immortalise. Curieusement votre avant dernière strophe m'a fait sourire :l

" Or un dieu vit un jour ce motif répété,
La création de l'homme plus belle que l'origine.
Il jeta par-dessus un brouillard mousseline,
Pour tantôt cacher l'œuvre, tantôt la sublimer. "

C'est tout à fait cela, c'est juste magnifique à contempler ...


Oniris Copyright © 2007-2023