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Ornicar
1/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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A quoi rêve-t-on à l'âge des possibles ? Aux amours, bien sûr !
Le narrateur se retourne sur sa jeunesse passée. Ambiance mélancolique assurée au léger parfum de regrets souvent gage de poésie. Est-ce le cas ici ? Oui et... non. Pour mon cas personnel, il y a du "pour" et du "contre", du bien et du moins bien. Coté positif. - la première strophe, très réussie pour l'entame du poème, qui pose bien à la fois le décor et les enjeux de ce que l'on nomme "l'âge ingrat" : "Je ne vivais que quelques jours / Pendant les vacances scolaires / Le temps s’étirait à rebours... Et bien sûr je rêvais d’amours". Efficace, clair, net, tout est dit en cinq vers du temps long des vacances où parfois l'on s'ennuie. Au plan poétique, jolie formule que ce temps qui "s'étirait à rebours". - ce n'est pas la seule d'ailleurs, il y en a d'autres comme par exemple le vers 6 : "Tous les mois s’appelaient septembre". Ou encore le dernier vers ("Je regrettais déjà l’enfance") qui clot ce poème de belle manière. - la dernière strophe avec cette image d'un crépuscule sanglant où le rouge et le noir se mélangent : "Ainsi passa l’adolescence / Mon seul plaisir était de voir / Le crépuscule au rouge intense / Annoncer la suie et le soir". A la symbolique des couleurs se mêle ici celle de l'instant : le crépuscule marque la fin du jour, tout comme l'adolescence celle de l'enfance ; c'est, en raccourci, le moment vécu de la transition, du passage, de la métamorphose. Du coté du moins. - et bien, c'est un peu trop long pour moi. Entre le "début" (disons les strophes 1 à 3) et la "fin" (strophes 9 à 10) mon intérêt faiblit et pour tout dire je m'ennuie un peu. Je trouve que le propos se veut et se fait trop "explicatif", aussi la poésie a-t-elle tendance à se dérober. On peut se demander d'ailleurs si ce n'est pas un parti pris de l'auteur de faire en sorte que son texte s'étire comme le temps de l'adolescence et l'ennui de vacances désoeuvrées. - on perd un peu la cohérence du poème. Dés le début, le lecteur comprend que la gande affaire du narrateur c'est les filles. Un thème que l'on retrouve vers la fin : strophe 9 "Les filles lointaines passaient / Comme dans le ciel les nuages / Je me sentais comme un abcès / Posé sur les plus beaux visages". Entre ces deux moments, malheureusement, je perds un peu le fil. Il me semble que ce poème gagnerait à être ressérré en n'abordant qu'un seul sujet, celui des premiers émois. Il y gagnerait, pour moi, en impact. En l'état, sa poésie se dilue. Je reste donc partagé. Mon appréciation reflète cette ambivalence. |
papipoete
8/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Laurent-Paul
Je pense que ce chapitre de vie est autobiographique, pour que vous en parliez si précisément, si ardemment dans votre éternel ennui, et constat de nullité, d'infériorité. Je me retrouve par moment dans le corps du personnage, particulièrement dans la conquête des filles, que ma timidité maladive ( alors que je faisais le mariole en public ) envoyait au panier, une fois que nous n'étions plus que tous les deux ! J'étais cancre là comme le héros au lycée, au point de ne regarder que la fenêtre, pour échapper à l'autorité du prof, et m'évader à la pêche, sur les routes en mob... NB votre texte ( que je trouve beaucoup trop long ) est fort bien écrit, et je pense que bien des anciens élèves s'y reconnaitront ! l'avant dernière strophe ( moi, c'était l'acné, surtout le soir du bal... ) est particulièrement triste, et ma préférée. techniquement, vous maniez l'octosyllabe ( mon mètre préféré ) à la perfection ; aussi, ne vois-je pas la raison de la forme " contemporaine " |
Boutet
8/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Un poème qui ravive les souvenirs et les heures d'école où je ne voudrais pas retourné pour un empire.
Peut-être, une certaine longueur, quelques coups de rabot n'auraient pas nui à l'ensemble. Le : Je regardais par la fenêtre me parle énormément. |
Provencao
8/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Bonjour Laurent-Paul,
J'aurais aimé rencontrer en votre effervescence de " Collegien" un peu plus de fièvre, d'émotion, de bouleversements, de troubles et d'agitation liés à ce passage si fort d'adolescent. Pour moi, il manque le son, le rythme, le sens et c'est tout cela qui dans son accommodement, précise et délimite la poésie. Au plaisir de vous lire, Cordialement |
Cristale
9/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Laurent-Paul,
Un poème qui traîne son ennui dans la langueur de sa longueur que je trouve en adéquation avec le propos. Un personnage stoïque enfermé volontairement dans son immobilité et pourquoi pas ? Il y a bien assez d'excités qui se chargent du désordre et du chahut. Il est attachant ce gamin...sans doute malmené par les autres, un grand rêveur, peut-être un poète en herbe. "Je regardais par la fenêtre C’était ma seule liberté J’aurais voulu l’envoyer paître L’autre là-bas ou l’entarter Mais j’étais un trop petit être" Sans ponctuation, c'est parfait, la respiration du lecteur fait le job, j'aime bien. |
Damy
10/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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J’aime les solitaires mélancoliques dans leur traversée du désert et leur lucidité désabusée. J’entends une discrète rébellion contre le système où le jeune narrateur ne se reconnaît pas. Tout comme lui, je fus, et tout comme lui, je fus « une mouche dans l’ambre ».
Une belle émotion de tendresse à travers la sensibilité de l’ado exprimée en toute simplicité. Je suis sensible à la musicalité de ces quintiles octosyllabiques riches d’allitérations et d’assonances. |