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Poésie néo-classique
Laurent-Paul : La tempête
 Publié le 05/06/25  -  7 commentaires  -  870 caractères  -  105 lectures    Autres textes du même auteur

« (…) où lame à lame
L’océan châtre peu à peu l’ancien continent »
Vendémiaire - Guillaume Apollinaire


La tempête



Toutes les vagues sont des rochers qui se brisent
Et tous les rochers sont de vagues formes grises ;
Les ombres et les eaux se mélangent en bas.
La falaise est un mur qui lentement s’abat.

Le vent remplit le ciel de hurlements liquides
Et nous plissons les yeux sous nos fronts qui se rident
Pour tenter vainement de jauger le géant
Qui s’amuse à briser les os de l’océan.

Trempés, transis, heureux, nous rentrons pleins de rêves
Et quand nous dormirons, nous reverrons les grèves
N’être plus que fureur, nous rêverons des eaux
Se regroupant sans cesse et de tous leurs assauts.

Comme des chevaliers aux crinières de brume,
Les naseaux ruisselants et les flancs plein d’écume,
Sur leurs destriers gris chargent au grand galop
Les vagues qui s’en vont comme va Lancelot.


 
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   Lebarde   
1/6/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
"Toutes les vagues sont des rochers qui se brisent
Et tous les rochers sont de vagues formes grises ;"

L'image est belle pour décrire une cote rocheuse soumise aux assauts de la mer qui, un jour de "tempête" a fortiori, a un pouvoir d'attraction sur les promeneurs qui osent pourtant affronter le danger potentiel que cela représente, pour rentrer, "Trempés, transis, heureux, " la tête pleine d'images d'écumes, de fureur et de rêves guerriers.

On s'en étonne toujours, mais comme l'a dit ( je fais confiance à l'incipit) "Guillaume Apollinaire" : "L’océan châtre peu à peu l’ancien continent" en sapant irrémédiablement les falaises qui finissent par s'écrouler...Cela s'appelle l'érosion contre laquelle on ne peut rien, en déplaise à ceux qui ont une maison menacée en bord de mer!

Un joli poème néo que j'aime bien, plein de réalisme et de vivacité dans l'expression.

Dommage que dans la dernière strophe, la formulation maladroite laisse à penser que " Les naseaux ruisselants et les flancs plein d’écume," appartiennent (?) aux "chevaliers" plutôt qu'aux "destriers".

Une petite refonte s'impose.

En EL

Lebarde séduit par le sujet

   Cyrill   
2/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
« On voyait les chevaux d'la mer qui fonçaient la tête la première et qui fracassaient leur crinière devant le casino désert ». On dirait bien que c'est Comme à Ostende, mais façon touristes « Trempés, transis, heureux », dites-vous, et qui se la jouent. J'aime bien cette immersion dans l’onirisme et ce « nous » qui m’inclut.
Une bien belle facture toute en fluidité, les rimes suivies puis les reprises en allitérations  : « nous reverrons »/ « nous rêverons » sont liquides et coulantes. Quand bien même nous sommes en pleine tempête, le fantasme permet ce mouvement berceur de galop pour rêveurs inconsolés.
Bravo et merci pour la virée sur les chevaux de la légende.

   Ornicar   
2/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
On dirait bien que ces temps-ci, en espace lecture, la tempête semble inspirer quelques auteurs.
Ici, c'est une tempête, mais vue du plancher des vaches. J'ai tout de suite accroché aux deux premiers vers : "Toutes les vagues sont des rochers qui se brisent / Et tous les rochers sont de vagues formes grises". C'est vraiment une superbe image. Le système d'échos et d'inversion des termes brouille nos sens et notre perception du paysage. On ne sait où commence l'océan, où finit la terre. On "nage" en pleine confusion. C'est un très bel effet poétique.

Je ressens la même émotion à la lecture de la dernière strophe riche de sa métaphore "équine". Juste une remarque : une légère ambiguïté subsiste à la lecture de cette strophe : telle qu'elle est formulée, on pourrait croire que les "naseaux ruisselants" et les "flancs pleins d'écume" sont ceux des "chevaliers". Mais rien de bien grave, tant la puissance évocatrice des mots, dans ces deux passages, s'impose à nous. L'ensemble qui en résulte est très visuel.

   Boutet   
5/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un poème très descriptif sur la tempête. De belles images comme les 2 premiers vers. Mais il n'y a-t-il pas une profusion de métaphores pour terminer au fier destrier de Lancelot ?
De toute façon, un poème qui se lit avec plaisir et qui décoiffe.

   papipoete   
5/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Laurent-Paul
La mer, qu'on voit danser... peut aussi se jeter à l'assaut des rochers, et rendre le tableau au tracé vague, où la côte se mélange à la roche, la roche se mélange au sac et ressac, et ne fait plus qu'un.
Le vent Grand Maître des éléments, s'en mêle et tel chef d'orchestre, mène la musique crescendo, un Boléro des eaux.
NB des images saisissantes non point affolantes, dont ces héros d'elles plein la tête, dans la nuit qui s'avance, reverront jouer leur partition, dans le grand festival de leurs rêves .
curieusement dans le premier quatrain, l'image du " mur qui lentement s'abat " joue un double sens ( figuré et propre ) songeant aux falaises de Normandie.
La 3e strophe où je suis tout trempé, me plaît particulièrement.
l'ultime, si on cherche la p'ite bête, peut laisser croire que ce sont " les naseaux " qui chargent ; mais je chipote !

   Provencao   
5/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Laurent-Paul,

"Trempés, transis, heureux, nous rentrons pleins de rêves
Et quand nous dormirons, nous reverrons les grèves
N’être plus que fureur, nous rêverons des eaux
Se regroupant sans cesse et de tous leurs assauts."

J'ai beaucoup aimé ce passage où la tempête nous tend un miroir dans lequel chacun s'aperçoit et se comprend mieux. Comme si ses vagues dessinaient des reflets de nos chevaliers ... Où, par vagues successives, comme autant de chapitres de l'histoire, se mettant à l’écoute de ce que la mer a à nous conter.

J'aime bien l'idée que la tempête "s’impose " ici en ce sens qu’elle déverse les mots qu’elle charrie malgré elle.
Belle leçon de vie qui nous invite à l’écoute de la vérité que la tempête nous délivre.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cristale   
5/6/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Bonjour Laurent-Paul,

Voici un joli poème et pour qui connait le bonheur d'assister aux fureurs du ciel et des eaux de l'océan, un pur plaisir où les mots font mouche à chaque image.

Dommage pour le petit désordre dans le dernier quatrain mais il en faudrait peu pour tout mettre à l'endroit, d'où ma note "technique".


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