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Poésie néo-classique
Laurent-Paul : Oubli
 Publié le 22/07/25  -  10 commentaires  -  774 caractères  -  106 lectures    Autres textes du même auteur

Suite et pour l'instant fin de la série Pays perdus :
Ce n'était pas mieux avant
Mais alors j'étais enfant.


Oubli



Le passé me travaille, il n’est jamais en grève.
Je retourne parfois, mais je m’y sens exclu,
Aux lieux de mon enfance où je n’habite plus ;
Alors à chaque fois ma visite est plus brève.

Et pourtant chaque jour et chaque nuit, sans trêve,
Je songe à ces endroits qui sont tous devenus
Étrangers maintenant, comme autant d’inconnus.
J’y pense chaque jour et chaque nuit j’en rêve.

Dans les vieilles maisons de mes grands-parents sont
En train de se glisser des ombres allongées :
C’est moi petit garçon récitant mes leçons,

Puis c’est moi plein d’acné, l’âme et la peau rongées
Par les premiers regrets, le cœur tout engourdi,
Croyant qu’apprendre est vain car tout est déjà dit.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   papipoete   
9/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
classique
le passé me travaille, n'est jamais en grève en particulier celui de mon enfance dans cette maison, où habitent d'autres gens ; j'y retourne chaque nuit avant de m'endormir, et la nuit quand ce rêve en dessine les contours, en stéréo...
NB personnellement, la maison de mes parents que je revis mais la mienne à 2 pas d'ici où jamais je ne m'avançai, par trop de peine que la santé me fit abandonner.
le second quatrain est mon passage préféré, et plus bas
" ... En train de se glisser des ombres allongées "
nostalgie et douceur émanent de ce joli sonnet aux alexandrins sans faute.
seul bémol personnel, je n'aime pas les enjambements ( 9e vers...parents sont... )
papipoète

   Dimou   
14/7/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour,

Plongée dans les souvenirs avec le Poète, qui relate ce petit garçon alors Artiste accompli en devenir.

Je trouve que ça manque de puissance d'évocation, le caractère frontal des vers, sans réel sous-texte, défont à l'émotion le pincement que l'on est en droit d'attendre de ce genre de pièce.

Dimou en EL

   Lebarde   
15/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Je pose un 3éme commentaire sur ce sonnet qui permettra d'activer la formule GL pour un sujet "marronnier de l'été " sur lequel tout a déjà été dit et ou il est très difficile de faire du neuf.
"Ce n'était pas mieux avant
Mais alors j'étais enfant."

L'exergue résume tout et malheureusement le développement du propos n'apporte pas grand chose de nouveau, sur un ton parfois un peu simpliste et superficiel:

"C’est moi petit-garçon récitant mes leçons,(?)/
Puis c’est moi plein d’acné, l’âme et la peau rongées(?)
Par les premiers regrets, le cœur tout engourdi,
Croyant qu’apprendre est vain car tout est déjà dit."

Le sens de ce dernier vers qu'il est difficile de cautionner, me laisse par ailleurs assez dubitatif: pourquoi serait il vain d'apprendre parce que tout à déjà été dit???
Je suis perplexe sur cette affirmation.

Sur la forme ce sonnet a belle allure si on excepte les deux rejets qui contrarient la fluidité ( simple ressenti personnel) de l'écriture qui ne manque pas de poésie pour autant.
Dommage pour les fautes (bien mineures) de rimes ( exclu/plus, sont/leçons, engourdi/dit) qui gêneront les puristes du classique.

En EL
Lebarde

   Ornicar   
17/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Qu'elle est dure et pénible la condition de l'homme qui se retourne sur son passé !
C'est réussi. Le propos est clair et immédiatement intelligible. Les répétitions volontaires (vers 5 et 8) illustrent bien le ressassement de la mémoire, la persistance de ces vieux souvenirs qui reviennent alors qu'on aimerait parfois les oublier et même leur insistance ("chaque", 5 fois en 8 vers). L'écriture se mettant au service du fond.

C'est un poème qui joue aussi sur les paradoxes et les contraires : entre le titre ("oubli") et le poème (où tout n'est que souvenir) ; au vers 1 avec sa superbe accroche (le passé "me travaille", il n'est jamais "en grève" - magnifique de mon point de vue) ; au vers 2 (je "retourne" parfois, mais je m'y sens "exclu") ; au vers 5 ensuite opposant le "jour" à la "nuit" ; au vers 8 enfin reprenant la même opposition pour y ajouter celle qui sépare la pensée consciente du rêve inconscient ("j'y pense" / "j'en rêve").

C'est un poème qui se fait plus incarné dans ses tercets. Ces derniers revisitent de manière furtive la petite enfance et l'adolescence du narrateur par opposition aux quatrains plus abstraits, davantage axés sur des généralités. Ainsi, en glissant du général au particulier, de l'expérience commune de tout un chacun à l'expérience singulière du narrateur, ce texte, en laissant au lecteur la possibilité d'une identification, permet l'émergeance de l'indispensable petite touche d'émotion. C'est mon cas.

   Provencao   
22/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Laurent-Paul,

Fragile, subtil, touchant, vous nous offrez avec le cœur, égratignures et réminiscences de votre enfance. Cet oubli se tient, plein d’affection, aux racines d'hier. Avec des articulations personnelles, fortement ancrées dans la perception de l’enfance, votre poésie brode un souhait, nourri d’endroits d'antan, qui nous invite à plonger dans votre jeunesse.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   Boutet   
22/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un sonnet néo nostalgique avec du bon et du moins bon comme souvent. J'aime bien le premier vers et le passé jamais en grève, comme c'est exact ! Il m'arrive aussi d'aller revoir quelques fois la maison où je suis né mais comme l'auteur je ne reconnais plus grand chose. Je ne comprends pas bien le vers :
En train de se glisser des ombres allongées. Mais j'aime bien le vers ultime car l'on croit que tout est dit
mais en réalité tout reste à dire.
Une bonne lecture matinale, j'apprécie la nostalgie.

   jfmoods   
22/7/2025
"Hey hey
Just one more and I'll walk away
All the everything you win
Turns to nothing today" ("Homesick"_The Cure)


Le titre du poème est trompeur qui promet l'effacement. Or, c'est tout l'inverse qui se joue ici. Le lecteur assiste à l'assaut d'une mémoire en état de siège. Alors il s'arrime au texte, tente de se figurer les causes premières de cette torture incessante du passé (torturer étant le sens premier du verbe travailler), là où, pour tant d'autres, l'enfance n'est qu'un décor inoffensif.

Le vers 2 (Je retourne parfois, mais je m'y sens exclu") laisse planer l'ombre d'une blessure originelle jamais refermée. Le chiasme du vers 8 ("J'y pense chaque jour et chaque nuit j'en rêve") donne à entendre l'introspection obsessionnelle du poète. Le rejet du vers 7 ("ces endroits qui sont tous devenus/Étrangers pour moi") dit toute sa solitude intérieure. Le temps a fait son œuvre : il a tout effacé. Impossible de faire le lien entre le sujet présent et les temporalités traversées (vers 10-11-12 : "des ombres allongées :/C'est moi petit garçon récitant mes leçons,/Puis c'est moi plein d'acné..."). Quant au dernier vers ("Croyant qu'apprendre est vain car tout est déjà dit"), il porte cette charge d'absolu propre à l'adolescence, cette quête de sens qui se heurte à un mur et ne peut produire que du désenchantement.

Merci pour ce partage !

   Damy   
22/7/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
J’aurais très bien pu écrire ce poème tellement il me ressemble.
Les très vieux, les vieux, la génération qui me précède et moi vivions heureux au Moulin.
La mémoire s’effiloche mais les rêves demeurent.

Je trouve cependant que "Oubli" manque de souffle, de lyrisme, de puissance, d’émotion.

Je n’aime pas trop l'inversion assez compliquée de :
"Dans les vieilles maisons de mes grands-parents sont
En train de se glisser des ombres allongées"

Bravo pour le dernier vers !

Merci.

   Cyrill   
23/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Toujours présente depuis le premier poème de la série, la désillusion poursuit le locuteur. Souvenirs et pensées récurrentes viennent hanter le présent jusqu’à l’obsession. Le passé semble figé en des images qui enferment le locuteur dans une componction durable.
Toujours ce langage ordinaire me rendant immédiatement accessibles les émotions qui le traversent. Et cette petite philosophie de la résignation qui laisse un goût amer au bout de la lecture.
Merci pour le partage.

   Eskisse   
25/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Le thème de l'oubli me fascine ( je pense à Borges) et je trouve que le sentiment d'étrangeté qui lui est lié est bien rendu dans la première strophe mais surtout dans la seconde où les répétitions ( chaque) créent un martèlement qui dit l'obsession du passé.
Des endroits qui sont comparés à des inconnus, je trouve la formule juste et bien trouvée.


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