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Poésie classique
Lebarde : Alcôves d’antan
 Publié le 22/02/21  -  19 commentaires  -  953 caractères  -  315 lectures    Autres textes du même auteur

Les paradis d'Adam et Ève !


Alcôves d’antan



La nature jadis nous prêtait ses alcôves,
Ces petits coins cachés, propices aux frissons,
Que nous découvrions à l’ombre des buissons,
Derrière les roseaux frôlés par les bacôves.*

Le jardin nous offrait ses nattes de guimauves
Où cheminaient le soir les gentils hérissons.
Nous confiions aux fleurs nos rêves polissons
Changés en doux câlins avant que tu te sauves.

Sous le soleil brûlant comme unique témoin,
Tu savais t’allonger dans la paille ou le foin
Pour tester puis flatter ma timide arrogance.

Dans la dune aux oyats, refuge de valeur
Avec son sable chaud, étais-je cajoleur ?
Tu succombais souvent mais avec élégance.

Ces alcôves d’antan ne sont qu’un souvenir
Et maintenant nos corps ne voulant s’abstenir
Préfèrent le moelleux de notre couette à ganse.


* Barque à fond plat des maraîchers du marais audomarois.


 
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   embellie   
8/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De ce poème raffiné se dégage une atmosphère un peu surannée, peut-être à cause du mot « antan » dans le titre. Il me fait penser aux années mille neuf cent et au poète Paul Géraldy.
Un amoureux nostalgique rappelle à sa Dulcinée leurs anciens ébats, pratiqués souvent dans la nature, « à l'ombre des buissons » - « derrière les roseaux » - « dans la paille ou le foin » - « dans la dune aux oyats » et semble regretter ce temps béni de leur jeunesse où la crainte d'être surpris devait donner un piquant particulier à leur amour.
On pourrait regretter une légère préciosité dans cette évocation, mais ce rappel des souvenirs est fait avec finesse, dans un langage distingué « Tu succombais souvent mais avec élégance » appartenant à un homme d'un certain âge et il m'aurait paru incongru qu'il s'exprime différemment.
Un bon point pour l'oxymore « ma timide arrogance. »
Les deux derniers vers sonnent comme un constat, mais l'amour est toujours là. Happy end préservé.
Pour la forme, les alexandrins me paraissent de bonne facture, bien rythmés, les césures respectées, les rimes riches. Un beau travail de prosodie. Merci pour cette agréable lecture.
embellie en EL

   inconnu1   
9/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Décidément le sonnet estrambot est à la mode en ce moment. Celui-ci est de bonne facture, sans que je ne trouve matière à le déclasser. Alors où trouver matière à critiquer? Peut être "les gentils hérissons", l'épithète gentil est un peu convenu, sans doute pour exacerber l'ambiance polissonne, mais on aurait pu trouver mieux voire marquer le lecteur par un épithète inattendu : teigneux ou autre, mais bon. C'est un détail. Je trouve aussi que les oyats ont tendance à envahir oniris. Il faudra désherber.

Sur le fond, le thème est réjouissant et nous fait nous rappeler qu'avec l'âge, on préfère le confort à l'excitation de l'aventure, même dans les moments intimes. Malheur à nous!

Bien à vous

   Miguel   
10/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ah, avec ce tunnel sous la Manche, la côte n'est plus ce qu'elle était. Et puis, Cap Blanc-Nez et Cap Gris-Nez sont trop froids en hiver et trop fréquentés en été. Les alcôves naturelles sont le souvenir et le regret de beaucoup, dins ch'nord comme dans le Midi, où l'on en profitait davantage à cause de la douceur du temps, té pardi. La nostalgie inspire notre poète qui recrée à merveille la sensualité de ces instants de communion entre ces deux aspects de la nature, notre instinct et l'environnement. L'épisode de l'Enéide où Didon et Enée s'aiment sous un buisson, la Tristesse d'Olympio de Hugo, et bien sûr le Lac de Lamartine nous ont déjà parlé de cela, mais ce ton un peu égrillard, cette mélancolie sereine et cette résignation comique de la fin confèrent à ce texte une tonalité qui lui est propre.

   Anonyme   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Le thème n'est pas exactement nouveau, l'usure des corps, l'enfermement de l'habitude amoureuse, cela dit j'en apprécie l'approche très concrète, voire terre-à-terre, tant il me paraît vrai que la poésie se fait mieux voir émergeant de mots simples que noyée sous les falbalas.
Je trouve touchante l'évocation de ce couple passé de la fougue de la jeunesse s'aimant au milieu des oyats (mot très tendance j'ai l'impression, soit dit en passant, il me semble l'avoir lu souvent en poésie ces derniers temps) à l'embourgeoisement de la couette. Le dernier vers est mon préféré.

Pour l'ambiance, j'ai pensé à la chanson "Les fourmis rouges" de Michel Jonasz.

   Anonyme   
27/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Les alcôves : lieux de rapports "amoureux". Quelle horreur ! Comment s' "exprimer" en craignant d'être dérangés, en n'ayant le confort indispensable ? Passons.
Le poème est très beau (si j'excepte ce "Etais-je cajoleur"), l'écriture fait partager les regrets d'une jeunesse déjà lointaine, en avouant que le désir ne prenait aucun compte des lieux pour être comblé.
J'aurais préféré "pouvant" à "voulant s'abstenir". Mais ces quelques détails n'ont pas empêché de faire de ma lecture un moment de plaisir.
EDIT :Mea culpa : j'avais condamné ce texte après avoir lu le titre et le premier quatrain. L'horreur que j'éprouve pour des rapports d'alcôve, me fit juger sans procès. Mais en revenant sur le texte je me suis aperçu de l'injustice causée par mon a priori. C'est mon défaut, je suis impulsif. Pourtant je ne pouvais rester sur un mensonge, car je me veux honnête.

   Anonyme   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour

Un poème linéaire et sage, bien trop sage : lorsque l'on parle
de la monotonie de l'alexandrin, nous en avons l'exemple sous les yeux.
La césure inévitablement placée à l'hémistiche ne vient pas troubler
l'énoncé du texte, ah sûr que non.
Des rimes bien riches et bien grasses comme semble le demander
systématiquement le classique.
Que reste-t-il ? Une bonne évocation des amours de jeunesse
mais là encore sans trop de surprises ni d'élévations.

Au final, un texte qui demanderait plus de tortures et de hauteur :
un genre de sublimation des amours d'antan.

   papipoete   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour Lebarde
Il y eut les carrés d'herbe tendre, puis plus tard le siège-arrière de l'auto ( mais oh combien moins romantique ! )
Et nos gestes maladroits qui nous faisaient rougir, les arbres et les oiseaux purent en témoigner... et portés à l'incandescence nos corps exultaient alors.
NB aujourd'hui...plutôt hier, la couette a remplacé la luzerne, le sable aux oyats quand le volcan se réveille...
La deuxième strophe est si câline...
Eh bien cher poète ; un sonnet estrambot ! et un CLASSIQUE parfait avec sa fameuse " couet/te " ! je suis content de vous voir tâter de l'alexandrin de si belle manière !
Un joli poème que le ciel ce matin tout triste, emplit mon coeur d'une grande mélancolie...

   ANIMAL   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Doux et joli poème sur les premières amours dans un cadre idyllique. La Nature complice ne manque pas de caches pour abriter les amoureux.

Et si le temps a passé et que le confort de la chambre a pris le pas sur les folles étreintes en plein air, qu'importe puisque l'on s'aime toujours.

Les vers passent comme des caresses dans une ambiance bucolique.

J'aime beaucoup le ton de ce poème, nostalgique sans tristesse, bien au contraire. De beaux souvenirs d'une union qui se perpétue.

   Corto   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Lebarde,
Vous écrivez en classique. Soit, c'est noté.
Mais pour évoquer des amours de jeunesse quel manque d'audace, d'envolées, de fougue comme on en vit à cet âge !

N'auriez-vous pas pu mettre du suspense, de l'étonnement, un peu de risque pimentant la complicité ?

J'aurais absolument évité des mots comme "petits coins cachés, propices aux frissons", "guimauves", "gentils hérissons", "rêves polissons".

Bref j'aurais plutôt vu une ambiance qui corresponde à ce joli vers:
"Tu succombais souvent mais avec élégance".

   Anonyme   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Labarde,

Joli estrambot, qui plus est évoquant les souvenirs de ce jeune couple qui se retrouvait en pleine nature pour s'aimer.
J'y suis particulièrement réceptive.
Ah cela me rend bien nostalgique de ce temps où, pour se cacher, le moindre petit endroit à l'abri des regards convenait pour des ébats qui, avec les années passant, ont toujours une bonne place dans un recoin de ma mémoire.

Mais un bon matelas et une couette douillette, c'est confortable quand-même...

   Anonyme   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le jardin, la grange, la côte d'Opale (enfin je suppose), Clairmarais... ils n'ont pas manqué de recoins où se nicher vos amoureux... et l'âge leur a fait redécouvrir le plus basique de tous.

Des grands amoureux de la nature je dirais, avant d'être des amoureux tout court.

   Angieblue   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Coucou,

J'ai bien aimé, les 7 premiers vers que j'ai trouvés fluides et d'une délicate poésie.
Après, il y a quelques maladresses:

V.8 "avant que tu te sauves"
ça n'est vraiment pas poétique.

Jolis aussi les deux premiers tercets, sauf le "étais-je cajoleur" qui arrive là comme un cheveu sur la soupe et casse le rythme et la poésie de l'instant décrit.

Enfin, le dernier tercet est moins bon.
"Nos corps ne voulant s'abstenir"
Je ne comprends pas trop le sens...

Mais, dans l'ensemble, c'est un bon texte.

   Capry   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Pas
C'est bien ce que je regrette avec la poésie classique, il manque un peu de folie, tout est parfaitement rangé, à sa place, c'est angoissant. L'emploi de l'imparfait alourdit le texte, il exprime bien les regrets, certes. Ce texte oscille entre rigueur et brin de folie, il faut se décider, le texte est trop mitigé à mon sens.

   Ombhre   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lebarde,

une belle poésie, empreinte de nostalgie, et dont la saveur surannée se déguste. Tout est délicat dans ce poème, des mots choisis aux souvenirs, des images qu'on imagine presque en sépia ou en noir et blanc aux doux sentiments que l'on voit éclore, et durer.

Deux remarques mineures:
j'ai mal saisi le sens de "refuge de valeur" qui m'a semblé être davantage là pour la rime que pour le sens
Le "avant que tu te sauves" casse un peu l'ambiance par cette maladresse voulue pour respecter le nombre de pieds.

Mais ce n'est que mon ressenti, et j'ai passé un très agréable moment à vous lire.

Bravo pour cette belle galerie de photos emplie d'amour et de poésie.

Ombhre.

   Cristale   
22/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lebarde,

Mon commentaire ne sera pas à la hauteur de vos attentes alors permettez-moi de vous laisser ces quelques mots de J.P. Siméon :

"La poésie est avant tout effraction. Elle cherche à plonger plus loin que les effets de surface. “

Avec mes encouragements très sincères,
Cristale

   Myo   
23/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Des alcôves de la nature" qui, même si elles manquent un peu de confort, nous laissent des souvenirs impérissables.

Du travail minutieux et quelques formules qui ne manquent pas de charme " ses nattes de guimauves" " ma timide arrogance"

Merci d'avoir ainsi émoustillé ma mémoire.

   BlaseSaintLuc   
26/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, méchant que vous êtes, remuer ses souvenirs qui sont trop loin maintenant !
Ça pique aux émotions, ça chatouille quelque part, dans la dune aux oyats, nous laissâmes trop de nous !
Mais je n'ai pas les larmes, juste des crampes aux souvenirs.
Merci pour ce texte.

   Anonyme   
26/2/2021
Modéré : Deuxième commentaire (pour compléter le premier, utiliser la fonction "Edition" dans le pavé du pseudo).

   Castelmore   
26/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Lebarde,

Je suis passé sur votre poème classique parfaitement réussi avec le désir d’y revenir pour le commenter longuement, strophe par strophe... et je me suis arrêté en route empêtré parmi les petits coins cachés, gratté aussi par trop de brins de paille qui m’ont embrouillé les souvenirs !
Et à tout bien peser... la couette n’a pas que des défauts !

Un grand merci pour ce voyage sous les soleils brûlants de nos vingt ans ...

Castelmore


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