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Poésie classique
Lebarde : Égéries [Sélection GL]
 Publié le 23/08/25  -  13 commentaires  -  1237 caractères  -  311 lectures    Autres textes du même auteur

À ces femmes de toutes les époques, si différentes et toujours tellement troublantes et désirables.


Égéries [Sélection GL]



I.
Je fondais quand vos doigts frôlaient le clavecin
Pour enflammer un lied, langoureux à dessein.
Ah ! Votre voix divine… et ce noir assassin…*
Troublé je l’étais, belle Hortense…
Une nuque gracile offerte à mon baiser,
Un chignon décoiffé pour me martyriser ;
Notre fièvre montait mais n’osions l’apaiser
Sans outrager la bienséance.

II.
J’avais croisé Manon au hasard d’un sentier,
Dans ses cheveux au vent, une fleur d’églantier,
Provoquant de son pas élégamment altier
L’émoi parmi les sauterelles.
Un clin d’œil du soleil, une meule pas loin,
Son corsage entrouvert, de discours nul besoin
Pour aller sans détour s’allonger dans le foin
S’amuser à des bagatelles.

III.
Léa, crâne rasé, toupet bleu d’un côté,
Une tête de mort dans le décolleté,
Bagues à chaque doigt selon sa volonté,
Une silhouette androgyne
Qui m’entraîne en des lieux où je peux m’égarer.
Ses yeux cernés de noir pour me désemparer,
Des bijoux, des anneaux qui voudraient me leurrer,
Ses seins menus que je devine.

________________________________________
* Mouche.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Damy   
11/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une belle pianiste aristocratique, femme d’intérieur, désirable mais respectable ; une belle campagnarde en plein soleil, simple, sensuelle, tout aussi désirable et respectable, mais abordable et ouverte ; une rock-punk urbaine, la nuit, envoûtante, quelque peu effrayante, mais désirable aussi, juste du petit doigt pour ne pas se brûler.
Une galerie exotique pleine de charme dans un salon polyphonique aux diverses facettes du désir. On peut effectivement avoir envie sous toutes conditions sociales, environnementales, et musicales.

Quant à la forme raffinée, chapeau l’Artiste !

   GiL   
12/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Une pièce lyrique en trois scènes écrite, semble-t-il, par un un voyageur temporel dans la lignée du juif errant et qu’on pourrait, en l’occurrence, qualifier de « poète papillonnant ».

Chaque description fait mouche et me met de bonne humeur en un clin d’œil ; je me laisse volontiers leurrer par la légèreté de ces petits bijoux de strophes où l’humour affleure. J’aime.

Une mention particulière pour les rimes féminines des vers courts, bien trouvées.
Merci.

GiL en EL

   papipoete   
13/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
classique
J'aime les femmes, et chaque époque m'a fait le bonheur, de goûter à leur saveur ; elles étaient toutes en fleur, prêtes à se laisser effeuiller.
De cette femme chic, et ses belles manières
De Manon, ses cheveux au vent
De Léa, ses couleurs de la tête aux pieds
Toutes, elles me promirent l'extase ( à leur façon ) ; je les remercie ; elles seront de belles pages dans l'album de mes merveilleux souvenirs.
NB parler de la chair consommée, en amour consenti loin de ce " contre son gré ", dont nous les lisons les horreurs chaque jour, est si doux bonbon qu'on en redemande, encore et encore !
Si l'on me demandait
- de laquelle, aimerais-tu les jeux au lit, dans le foin, sur le siège arrière de l'auto ?
je ne saurais choisir, tant l'une que l'autre emporterait ma préférence !
Mais je dois avouer que Manon, que j'identifie à " celle des sources ", est fort attirante.
Techniquement l'alternance entre alexandrins, et refrain d'octosyllabe est parfait, fort musical et sans faute classique !
papipoète

   Cyrill   
19/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Trois égéries, trois périodes. Vous avez trois heures, et montrez par la même occasion comment tout fout l’camp, les mœurs et tout ça, et comment l’homme peut vite de nos jours tomber dans la fange, ma brave dame : « des lieux où je peux m’égarer ». Comment aussi l’ ‘éternel féminin’ perdurerait au-delà de l’indifférenciation des sexes : « qui voudraient me leurrer », « pour me désemparer ». 
Il semblerait que le contrat soit rempli au regard de la forme, mais aussi que l’honneur du locuteur soit sauf puisque les femmes sont fourbes par nature. Si Léa a conquis la liberté sexuelle, c’est à son corps défendant que notre homme tombe dans ses rets.
Voilà donc une fois de plus les femmes catégorisées. Rien de neuf, et la poésie perd encore quelques plumes à son aile émancipatrice, et l’occasion de se rafraîchir aux vents du 21e.

   Vincent   
23/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lebarde

Mon commentaire sera distend de ma note car pour le texte lui même je le trouve parfait

Concernant les rapports amoureux j'ai toujours pensé qu'il fallait distinguer les apparences et le réel

Car je crois que l'acte dans l'intimité n'a aucun rapport avec l'apparence quelque soient les époques

Le déchaînement presque bestial est plus une affaire de psy que d'apparat

Comme dit le proverbe : il faut se méfier de l'eau qui dort avec un menuet ou du rock

   Boutet   
23/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Trois saynètes d'amoureuses au fil du temps et qui décrivent bien les changements opérés. Les huitains sont de valeurs inégales mais tiennent la route si l'on peut s'exprimer ainsi. Je préfère le deuxième même si le foin est à portée de rime. Un ensemble qui se lit avec plaisir.

   Ramana   
23/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Etant fasciné par la beauté féminine, votre texte trouve chez moi un réel écho. La dite "progression des moeurs" n'est peut-être qu'une illusion, car la réalité n'est pas toujours en phase avec les discours et les formes d'une époque à l'autre. La "liberté sexuelle" a sans doute amoindri le désir, son intensité étant d'autant plus forte que son objet est obscur ; je dis cela globalement, car si tout le monde vivait nu, on se lasserait. S'agissant de Léa, je vois que vous avez fait mouche à l'endroit de certains, et votre astérisque en bas de texte est arrivée au bon endroit comme par précognition.
Connaissant la difficulté à produire avec bonheur ce type de texte classique, moi qui rame pour rimer, je trouve votre prestation fort bien réussie.

   hersen   
23/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Salut Lebarde,
Vous n'allez pas aimer mon com. Mais vous allez le lire quand même, alors je trace sur le clavier.

De mon point de vue, c'est assez flippant. c'est à dire que les temps sont supposés changer, on devrait considérer les personnes des trois sexes différents de la même façon socialement, humainenement, et vous, vous venez me dire que peu importe les époques, le rôle de la femme, la vraie je suppose, sera de plaire au mâle.

Alors, Lebarde, si c'est tout ce que je dois attendre de ma vie, ben ça va me sembler long ! Très long.

Je reproche à votre poème une ligne qui ne permet rien d'autre, ce qui fait que quand ça fait tilt dans mon esprit, je perds de mon intérêt pour la lecture puisque, en gros, je sais que ce sera un exemple par strophe dont aucun ne dérogera à votre ligne d'écriture.

je ne dis pas que le poème n'est pas écrit avec une certaine recherche, mais la signification prend le pas sur le rythme, ou la musique, ou la poésie, et ça me laisse un petit goût un peu fade.

Lebarde, fallait pas lire, j'avais prévenu... :))))

   Hiraeth   
23/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
À lire certains commentateurs, auxquels je ne jette pas la pierre car ils ont le mérite de susciter la réflexion, je me demande s'il sera jamais possible pour un poète homme de parler des femmes et du désir masculin sans qu'on l'accuse de machisme. Pour ma part, je n'ai pas envie de jeter aux orties jusqu'aux vers les plus misogynes (je pense notamment à quelques uns de Baudelaire), s'ils sont bien écrits. Car la poésie n'est pas sérieuse, ne construit aucun système : c'est un cri habillé comme dit l'autre, et je ne vois aucune raison d'exclure par principe les cris de rut ou de dépit amoureux, car ils n'ont de sens que par rapport à un instant (de désir, de colère, etc). Le célèbre monologue de Hamlet n'est pas un traité nihiliste en faveur du suicide, c'est un cri de fatigue et de désespoir, qui ne vaut que le temps d'une scène. C'est d'ailleurs à l'aune de cette vision de la poésie comme "anti-traité" que je juge, entre autres, la valeur d'un poème : s'il me paraît trop proche du traité et des jugements définitifs, il aura du mal à me plaire. Si au contraire il s'inscrit harmonieusement dans une énergie transitoire, j'aurai plus de chances de l'aimer.

Ici, je n'ai pas vu d'esprit théorisant, c'est un poème sans prétention. Le vers qui a fait tiquer certains, "en des lieux où je peux m'égarer", pèche peut-être par cliché et facilité, et de manière générale le poème peine à dépasser le lieu commun (ce qui n'est pas très grave si les vers "coulent bien" et nous proposent quelques heureuses trouvailles) ; mais il ne me semble pas enfermer la femme dans une catégorie figée de tentatrice diabolique. On aurait pu d'ailleurs le trouver dans un poème inverse écrit d'un point de vue féminin.

Bref, je trouve que ce poème ne mérite ni éloge appuyé ni critique acerbe. Je devine que l'intention de l'auteur n'était pas de révolutionner la vision du désir, juste de s'amuser à faire des vers en l'honneur de la beauté féminine, et s'il en est satisfait, c'est le plus important.

Au rayon des critiques sur la forme, je relèverais surtout la redondance du "élégamment altier", et la pathetic fallacy de ce "clin d'oeil du soleil", car dans un sens comme dans l'autre, le soleil ne fait aucun clin d'oeil, il reste ouvert et se contrefout royalement des parties de jambes en l'air qui se font sous ses rayons.

Par contre, je salue le petit jeu de mots typographique sur la mouche, étant toujours friand de ces choses-là.

   Cristale   
24/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Lebarde,

Bravo pour l'excellence de la construction de ces strophes de huit vers parfaitement conformes aux règles de versification.
Petit bémol avec les sonorités des rimes en "é" un peu trop nombreuses mais je sais bien qu'il n'est pas facile de jouer sur la variété d'autant plus que, dans cette forme, on doit faire danser deux fois trois rimes à chaque strophe. La variété se lit dans le nombre de syllabes auquel vous avez prêté une grande attention, j'apprécie le soin de l'écriture;
J'aime bien la musicalité des finales des vers plus cours : "en" "elle" "ine".
Un poème que j'entendrais bien chanté accompagné d'une vielle à roue, genre troubadour moderne.

J'imagine qu'un d'jeun d'aujourd'hui n'écrirait pas la séduction de la même façon mais, cher auteur, je vous absous d'un excès de courtoisie.
Par contre si vous pouviez effacer les numérotations I - II - III cela me plairait énormément, nul besoin de cela, les strophes sont suffisamment explicites dans la différence descriptive de chaque époque de drague ^^

Je note haut la versification, un peu moins le sujet traité par goût personnel mais je respecte la vision et les idées de chacun.

   Catelena   
24/8/2025
Aie, ouille, Lebarde, votre gentillet poème, qui ne fait pourtant aucun mal (même à une mouche), en plus de révéler votre âge (quel tendre perdreau s'exprimerait ainsi de nos jours ?) ne va pas manquer de réveiller les foudres de ces ayatollahs qui se pensent investis du jugement suprême mais qui confondent tout et voudraient empêcher le monde de tourner rond dans la vraie nature des choses.

Comment osez-vous parler des émois provoqués par la gente féminine ? ^^

Auriez-vous oublié que dans ce siècle décadent tout est permis sauf d'être un homme sain avec des désirs d'homme sain, sous peine de passer illico pour le gros pervers de service tout juste bon à pendre haut et court par les *** (que je ne nommerais point par crainte d'être accusée de misandrie, voire pire...) ?

Courage, je suis certaine que toutes les Manon, Léa et autres réjouissantes punkettes bien dans leur tête et dans leur genre, ne pourront qu'être heureuses de vous voir à genoux devant leurs charmes si bien chantés.

Cat

   A2L9   
24/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Si bien sûr Mesdames sont d'accord.
Peut-être faudrait-il des suites à ces trois femmes des temps qui passent. Un poème avec leurs regards et leurs mots puis un autre avec le regard croisé de jeunes parents et puis pourquoi pas celui de ces femmes et de ces hommes avec l'âge de l'écrivain, les regrets (oui c'est vrai ce serait avouer quelque chose), les pardons s'il y a lieu, les "ce que vous voulez" et les adieux pour une autre route.
En tout cas j'aime bien cette idée à travers les époques et dans la vie, on est d'accord, il n'y pas que le c**

** deux mouches

   Mokhtar   
24/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
DÉBUT DE TEXTE RETIRE A LA DEMANDE DE LA MODÉRATION

La forme poétique choisie par Lebarde est originale et intéressante. J’ignore si elle est cataloguée. La rupture de rythme avec trois « lourds » alexandrins aérés par des sizains me plait bien. Elle engendre cependant une difficulté : réussir à trouver des groupes de trois rimes consécutives ne paraissant ni forcées ni trop homonymes.

L’érotisme, le désir, la séduction à travers les siècles. Jolie idée (désormais tabou ???), qui s’amuse des contrastes et des é-ré volutions. Les tableaux sont bien plantés et créent une ambiance un peu picturale (Fragonard, Monet,Modigliani ?).

L’écriture est rigoureuse et soignée, même si la mention de la mouche (bonne idée en soi) perd de son charme par le renvoi.


Qu’on me permette de tenter quelques suggestions pour le cas où l’auteur aurait l’envie de compléter sa revue. Je précise que c’est pour rire (j’insiste).

Pourquoi pas, en ouverture, s’attarder sur le charme de cette vénus en fourrure, épouse Cro-Magnon, délicatement objet d’un remorquage capillaire par son mâle attentionné, galant de l’âge de pierre, tendrement épris de délicatesse préhistorique ? qui, par son zèle romantique, montre ce que la traction doit à l’attraction.

Ou bien, pour conclure, se laisser envouter par cette flamboyante amazone de la fin du XXIème siècle qui, entre deux séances de gonflette, se rend à la gamètable, ferme du futur, pour y jeter dans le foin quelques galettes de soja saupoudrées de viagra ; ceci afin de sustenter quelques spécimen d’ humanoïdes mâles rescapés de l’euthanasie post-natale, désormais parqués juste le temps de leur soutirer le nécessaire à la survie de l’espèce…


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