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Poésie classique
LEO-P : La fin de l'été
 Publié le 28/08/19  -  12 commentaires  -  1469 caractères  -  638 lectures    Autres textes du même auteur

Avant l'heure.


La fin de l'été



Le ciel rose s’enroule au-dessus des forêts,
Les champs font barbeyer leur ocre chevelure
Et sur l’herbe de cuivre où fanent leurs secrets,
Les amoureux de juin tempèrent leur brûlure.

Dans les vergers déserts et les taillis bombés,
Une dernière brise expire entre les branches ;
Personne n’y revient, tous les fruits sont tombés
Et l’enfant s’est repu des nectarines blanches.

Sur la plage, un écho mêle dans son tambour
Les clameurs du zénith aux rumeurs des soirées,
Les serments d’avenir aux promesses d’amour
Et le soupir du temps au chahut des marées.

C’est la fin de l’été ; quelques derniers soleils
Empruntent leur nuance à la chair des oranges
Et balancent des cieux leurs pavillons vermeils
Sur la tuile d’ardoise et la paille des granges.

Le cœur en vain chargé de rêves affranchis,
Le poète sent poindre une amène amertume ;
Assis, les coudes nus sur ses genoux fléchis,
Il cueille les frissons d’une grâce posthume.

Les voyageuses voix de ceux qui ne sont plus
Semblent ressusciter, l’espace d’une strophe,
Et rappellent à l’homme, en ses jours dissolus,
Où porter son regard d’ignorant philosophe.

« Vois le monde en amour, regarde-le mourir :
Il n’est point, au-delà, de plus divin mystère
Que de pouvoir goûter, contempler et souffrir
L’extase et le déclin de l’été sur la Terre. »


 
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   BeL13ver   
31/7/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Ce texte, avec deux ou trois fautes de prosodie (ah ! ces féminins pluriels) ne serait-il pas à classer plutôt en poésie néoclassique ? À voir.

Ce texte évoque l’été, les vacances, la détente au soleil, la vie qui continue, la nature, et il donne l’eau à la bouche.

J’apprécie et goûte chaque strophe avec un plaisir fruité. L’auteur me semble s’être régalé d’écrire ces vers, qu’il a rédigés comme le peintre décore sa toile : avec finesse, esprit, et jouissance.

Le décor planté est magnifique et donne envie de se promener. J’imagine la Bretagne avec la plage et les tuiles d’ardoise. Comme un air de Morbihan du Sud ou de Finistère.

   Anonyme   
6/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un poème classique, "contemplatif" très réussi à mes yeux.
À la lecture tout est fluide et harmonieux. Le vocabulaire, riche et bien choisi relaye cet instant de contemplation lucide.
Les êtres et la nature se mêlent et se répondent.
J'ai aimé :
L"ignorant philosophe"
"Empruntent leur nuance à la chair des oranges"
L'évocation du "poète" sait se faire discrète et bienvenue.

Merci du partage,
Éclaircie

   papipoete   
28/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour LEO-P
C'est la fin de l'été dans le ciel ; c'est la fin de l'été dans la plaine ; c'est aussi la fin des jours sans fin...
Le temps qui laisse ses heures aux rêveurs, à se regarder dans leur miroir intérieur, et y retrouver aussi ceux qui virent s'éteindre leur ultime saison...
NB avant qu'au bout de la plume, naisse l'amertume de l'été qui prend congé, et qu'apparaissent des visages, que retentissent des voix qui ne sont plus, l'auteur se fait peintre naturaliste, aux couleurs adoucies par la fraîcheur de l'automne qui point...
La cinquième strophe est ma préférée ( malgré la sonorité /amène/amèr... ) pouvant heurter l'oreille.
les " voyageuses/voix " rejoint la remarque plus haut
le classique me semble souffrir d'aucune critique !

   Miguel   
28/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel beau poème ! On y sent une influence romantique, et plus particulièrement lamartinienne, mais l'auteur s'est affranchi de ces brillants modèles pour donner un ton personnel à sa rêverie. Les vers sont bien balancés, d'une grande élégance, quelques oxymores sont bienvenus, comme "amène amertume" ou "ignorant philosophe", et l'ensemble, mélodieux à souhait, berce le lecteur et l'emporte dans cette mélancolie tellement en rapport avec le thème et le sujet. Un vrai plaisir. Et je ne vois pas la moindre faute de prosodie ; la rime "soirées/marées" est une rime féminine tout à fait réglementaire, et tout à fait à sa place avec la rime masculine "tambour/amour".

   Anonyme   
28/8/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour

Pendant quelques instants j'ai cru relire les Méditations de Lamartine
tellement ce poème est beau et sent l'automne qui s'approche.

Quelle joie également de retrouver l'auteur qui se fait, malheureusement, bien trop rare sur le site.

Comment isoler un vers parmi les autres puisqu'ils sont tous
de très grande qualité ?

Empruntent leur nuance à la chair des oranges,

allez pour en sortir un.

Pour chicaner un peu, quelques inversions trop présentes auraient
pu être évitées : amène amertume, voyageuses voix, ignorant philosophe.

L'extase et le déclin de l'été sur la Terre.

   senglar   
28/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour LEO-P,


Quand on voit comment vous louangez l'été finissant on pense tout de suite à passer commande de "La fin de l'automne" puis d'en faire autant pour le printemps.

On a ici une indéniable réussite avec les descriptions, les sentiments, les rêves ; une harmonie.
Voyez comme c'est beau ! Voyez comme c'est bien fait !
Du sur-mesure. De la haute couture.
Pas un faux-pli ! Pas une fausse note !

Il ne manque pas même pour conclure les deux quatrains qui donnent une profondeur philosophique à ces tableaux champêtres et existentialistes, et l'âme vient faire sens sur ce qui aurait n'être qu'une aimable pastorale, un déjeuner sur l'herbe.

Puisse cette fin de l'été n'être pas le déclin de la Terre, puisse-t-elle être une ouverture sur une extase sereine prête à chanter l'advenue de l'automne. Réfléchie.

Merci au Poète. Grandiose.


Senglar

   hersen   
28/8/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Mis à part un petit problème d'image sur "Tuile d'ardoise", j'oscille dans la couleur à choisir, ce poème est un plaisir à lire.

C'est un cheminement, un chemin, dont on arrive au bout, mais de quelle manière !

L'été est passé et il en reste des images, des frissons, des nuances.

Merci de ce si beau poème à la plume bien experte !

   Anonyme   
28/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir,

Une poésie classique de grande qualité .
Des vers fluides, un vocabulaire riche, l'auteur nous montre à travers ce poème sa maîtrise de la prosodie .
Très belle description de cette fin d'été qui cèdera bientot sa place à l'automne.

Au plaisir de vous relire

   Davide   
28/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour LEO-P,

Ce qui me plaît dans ce poème, c'est le regard du poète face à la métamorphose de cette fin d'été. J'emploie le mot "poète" car je le lis dans la cinquième strophe.
Cette envie de partager, de faire vivre ou d'éveiller chez le lecteur les innombrables sensations, nuances, couleurs, odeurs etc. qu'il (le "poète") embrasse et s'approprie dans l'écriture de ce texte. Comme un secret que l'on voudrait confier à mots murmurés, quelque chose de précieux que l'on voudrait transmettre et ne jamais voir disparaître.
C'est pourquoi ce beau moment de contemplation devient franchement émouvant dans les trois dernières strophes, qui, je trouve, sont splendides à tous points de vue pour suggérer cette étonnante mort :
"Il cueille les frissons d’une grâce posthume"
"Les voyageuses voix de ceux qui ne sont plus"

Du reste, j'ai adoré le dernier vers et l'emploi du mot "souffrir" dans une acception que l'on n'utilise plus beaucoup aujourd'hui :
"...souffrir
L’extase et le déclin de l’été sur la Terre. »

Le début du poème, malgré sa belle écriture, en revanche, ne m'a pas vraiment séduit. J'ai trouvé les images trop convenues, sans surprise ("une dernière brise expire", "promesses d'amour", "soupir du temps" etc.), d'autres peu crédibles : "la chair des oranges" pour une fin d'été ? Je l'aurais préférée pour une fin d'automne.

Une poésie romantique comme on en faisait à l'époque... romantique. C'est l'impression que m'a laissé la première lecture ; les autres ne m'ont pas fait changer d'avis.
L'écriture - très - classique en alexandrins réussit pourtant, selon moi, à s'affranchir de son carcan à travers, je le disais, le vécu introspectif du "poète".

Dans le midi de la France, où j'ai passé la plus grande partie de ma vie, les automnes sont doux - fin septembre et octobre peuvent être véritablement chauds. L'image de cette "mort" évoquant ce changement, bien que très bien défendue dans ce poème, ne me parle pas vraiment. Son originalité, toutefois, me la fait aimer.

Merci du partage et bravo pour ce très beau travail d'écriture,

Davide

   wancyrs   
28/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut LEO-P

Un tableau qui peint bien cet été qui s'en va, et par ses mots évoquant la mort (fanent, expire... etc) introduit l'automne. Une belle progression forêt-verger-plage -poète, comme une caméra en travelling, qui aide à se déplacer dans le décor du récit, emmenant le lecteur à se figurer du scénario qui se joue. La tristesse est palpable par les mots du champs lexical choisi, mais surtout, l'ensemble fini sur les frissons d'une grâce, même posthume ; ce qui me réjouit, car il faut savoir laisser partir les saisons pour qu'elles nous produisent de bons effets lorsqu'elles reviennent.

Merci du partage !

   Cristale   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Léo-P,

Je m'incline devant ce "classique" de toute beauté.

Est-il possible que, une fois n'est pas coutume, je me taise ?

Accordez-moi seulement le plaisir de lire et relire et m’imprégner de "La fin de l'été".

"Le ciel rose s’enroule au-dessus des forêts,
Les champs font barbeyer leur ocre chevelure
Et sur l’herbe de cuivre où fanent leurs secrets,
Les amoureux de juin tempèrent leur brûlure.

...

Merci Léo-P

Cristale

   emilia   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une finesse harmonieuse émane de votre poème dont la lecture est rassérénante en cette fin d’été à l’actualité peu réjouissante… Un grand merci à vous de nous offrir ces belles images au rythme mélodieux, où l’on se surprend à soupirer avec le temps en évoquant ce beau « ciel rose » à l’horizon, quand se partagent les « secrets » des champs et des amoureux… et que résonnent encore les échos des « clameurs, rumeurs et chahut des marées », avec en filigrane le poète – philosophe inspiré et contemplatif, tel le penseur de Rodin, et comme en état de grâce face à la douloureuse « extase » du « déclin de l’été » dont il attendra la prochaine résurrection… Après relecture de vos précédentes parutions qui me laissent admirative, je souhaite vivement encourager votre retour (depuis 2015) sur la scène onirienne, un sentiment qui me semble partagé… ; au plaisir donc de vous relire bien vite !


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