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Poésie contemporaine
Lhirondelle : Que file le temps !
 Publié le 30/10/13  -  10 commentaires  -  2184 caractères  -  174 lectures    Autres textes du même auteur

Je profite de l'automne pour ramasser quelques mots semés au gré du temps.


Que file le temps !



En cette fin d’été, le crépuscule s’invite un peu trop tôt à décrier le jour ! Il grignote les miettes de lumière que la transparence du feuillage avait semées sur la prairie. Une jachère égrène au vent ses dernières floraisons. D’ultimes impatiences bordant l’allée se prêtent à la cueillette. Les glisserai-je au cahier, entre nos mots ? Il se fait tard, alors… demain, peut-être.


Et toi,

Qu’en est-il de tes nuits loin d’ici,
Sans soupir courtisant le creux de ton épaule ?
Rêves-tu d’un tendre raccourci,
À l’abri du vieux saule où mon ombre te frôle ?

Je relis des écrits brûlant ma solitude. Le charme s’y consume au feu de l’âtre. Nos veillées ne partageaient-elles qu’une fumée de mensonges ?


Pourtant…

Au couvert de branches en cépée
Quand le soleil et l’eau les recouvraient de fleurs
Je partais à l’aurore estompée
Rejoindre ton reflet sous les arbres pleureurs.

Ce matin sonne l’automne mais l’été s’attarde et rechigne à lui céder la place. Les rudbeckias se prélassent pareils à de belles estivantes peu pressées de plier leur bagage. J’ai jeté dans le mien mes vaines espérances.


Y a-t-il une saison propice à la raison ?

Qu’en est-il de tes jours mon amour,
Ton geste effleure-t-il le creux d’une autre épaule ?
Le passé vient m’offrir, en retour,
Des serments susurrés au pied de notre saule.

Les premiers frimas festonnent les branches de dentelles translucides. Depuis longtemps la prairie est fauchée ; les brins herbacés crissent sous mes pas. Le squelette du bois exhibe sa canopée livide où s’abîmera demain.

L’hiver m’envahit de morsures vives et mon corps n’attend plus que des baisers de givre blanc.

Mots bleuis au bout des lèvres,
Mordus par ceux qui se sont tus,
Cœur meurtri sans autres fièvres
Que ces silences entendus.

Si l’espoir n’éclot pas d’une larme échappée,
Si la lumière et l’eau n’abreuvent que mes peurs,
Je m’en irai prier sous les saules pleureurs.

Que l’absence me passe au fil de son épée !


 
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   Robot   
18/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai apprécié ces motifs de saisons qui ne sont que prétexte à tenter de rattraper l'amour échappé.
Un poème parsemé d'images à imaginer et de métaphores subtiles.
"Rejoindre ton reflet sous les arbres pleureurs."
"Mots bleuis au bout des lèvres
Mordus par ceux qui se sont tus,"
"Si l’espoir n’éclot pas d’une larme échappée,"
La petite prose d'introduction aurait gagnée à être condensée en supprimant des précisions qui ne sont pas absolument utile.
Je me permets de vous dire comment je l'aurais vu plus concise. - mais je donne ici un avis bien personnel. -
(En cette fin d’été,) [Superflu. la suite nous indique que c'est la fin de l'été]
le crépuscule s’invite un peu trop tôt à décrier le jour ! Il grignote les miettes de lumière que
(la transparence) [Cette précision détruit l'effet suivant. Et on se doute que la lumière est passée à travers le feuillage]
(du) [le] feuillage avait semées sur la prairie. Une jachère égrène au vent ses dernières floraisons. D’ultimes impatiences
(bordant l’allée) [le lieu ou elles poussent à-t-il de l'importance]
se prêtent à la cueillette. Les glisserai-je au cahier, entre nos mots ? Il se fait tard, alors…demain, peut-être.
Toutes les autres proses ont à mon sens la concision qui convient et j'ai parcouru plusieurs fois avec grand plaisir cette poésie

   Anonyme   
30/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un joli parallèle entre les saisons et les " climats " de l'amour, rédigé comme un lettre.
De fort belles images pour illustrer la fuite du temps et d'un amour aussi.
" Sans soupir courtisant le creux de ton épaule ? "
" Rejoindre ton reflet sous les arbres pleureurs."
" Mots bleuis au bout des lèvres,
Mordus par ceux qui se sont tus,"

   Anonyme   
30/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Lhirondelle... Il est des hommes qui ne connaissent pas leur bonheur et plus particulièrement celui à qui s'adresse ce merveilleux poème. Tout d'abord j'aime la forme que tu as choisie et spécialement ces quatrains rimés qui marient habilement différentes métriques... Ensuite dans ce texte tout est romantisme et mélancolie, ce qui convient parfaitement au sujet !
Un poil tragique pour ce qui est de la chute mais je prie afin que les saules n'affutent pas le fil de l'épée...
Je suis vraiment séduit par cette poésie !
Un retour marqué d'une pierre blanche, bravo...

   leni   
30/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
lhirondelle
des mots d'une sérénité tranquille écrits en gamme mineure nostalgique Les images sont choisies distinguées Aucune ne prend le pas sur l'autre d'où cette belle harmonie
je cite..soupir courtisant...l'aurore estompée..saison propice à la raison...mots bleuis...et superbe:je m'en irai pleurer... Vraiment un superbe moment Bravo Salut cordial Leni

   CharlesJosephin   
30/10/2013
joliment dit sur un sujet si banalement triste et universel,
l'évocation de la douleur est légère mais présente avec qlq de chose de lancinant lié aux mots ou évocations qui reviennent (saule, épaule, larmes...)
il n'y a pas de genre pour celui ou celle qui écrit ses maux là.
j'aime le crescendo de la meurtrissure qui s'ouvre comme le fil qui nous mène de l'été à l'hiver.
quelque chose de la mélancolie qui étreint
"si l'espoir n'éclot pas d'une larme échappée", que cette image est juste et forte...

   emilia   
31/10/2013
Une saison propice à la mélancolie pour un coeur meurtri par de faux serments, évoquant l'amour absent, dont l'auteur se souvient avec nostalgie, dans un questionnement douloureux qu'il nous fait partager à travers un récit bien construit et très sensible : " reste-t-il encore un espoir dans cette fuite du temps ? ... Y-a-t-il une saison propice pour se rendre à la raison , affronter la solitude...?

   David   
5/11/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Lhirondelle,

Un poème épistolaire et fougueux, les exclamations, les interrogations seront comme des œillades, des mouvements d'épaules ou des froncements de sourcils. Au fil des propos plus contemplatifs, la passion s'insinue avant d'éclater à la fin, avec l'aveu du manque de l'autre et de la tension qu'il fait peser.

   pieralun   
8/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour petite Hirondelle,

Il m'a fallu du temps pour m'imprégner de ton texte, il est long.

Beaucoup de douceur dans les mots pensés pour l'être aimé, de la poésie pour mettre en place le cadre bucolique. Peut être un peu trop de recherche, de préciosité pour cet aspect là du poème, mais c'est un avis très personnel.

L'évocation est parfaite. On ressent la peine retenue, les interrogations dites du bout des lèvres, les regrets également, les doutes sur la force de l'amour vécu.

Vois-tu, ton texte m'a fait penser à ce qu'écrivait et chantait Barbara, j'ai ressenti la même mélancolie à la lecture que celle que je ressentais à l'écoute de ses chansons où revenaient souvent l'amour perdu et l'expression des regrets sur le fil des saisons.

   melancolique   
16/11/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lhirondelle,

C'est un beau poème imprégné de mélancolie, comme une triste lettre d'amour. J'aime cette description de l'automne qui établi un décor, où se glissent de belles images, j'en cite:

"D’ultimes impatiences bordant l’allée se prêtent à la cueillette. Les glisserai-je au cahier, entre nos mots ? "

Et

"mon corps n’attend plus que des baisers de givre blanc"

Et puis cette belle image des "saules pleureurs"

Merci pour cette agréable lecture.
Au plaisir de vus relire.

   Anonyme   
6/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien
C'est un texte très dense, où diverses émotions s'expriment, au fil des saisons, des paysages, qui dévoilent la teneur d'un état d'esprit.

Il y a beaucoup d'intensité dans ces mots touchants, mais j'ai l'impression d'entrer dans un écrit très intimiste, cela me dérange quelque peu.

Cela reste un bel écrit dans son ensemble, mais je n'ai pas eu d'émotion en le lisant. Je suis en retrait parce que je ne peux que partager très peu de choses dans cet écrit qui s'adresse plutôt à ce "Et, toi", seules quelques images sur la nature ont retenu un peu de mon attention.


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