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Poésie libre
Lhirondelle : Un froissé de dentelle
 Publié le 06/01/10  -  19 commentaires  -  1761 caractères  -  815 lectures    Autres textes du même auteur

...


Un froissé de dentelle



La vie parfois se relit solitaire,
Le soir sous l’abat-jour.
Paupières closes,
Main enserrant la guipure
De parenthèses volées au temps,
Froissée, lissée, frissonnée
En ricochet sur l’épiderme,
Brodée d’ombre et de lumière.

Un fil de pensées s’évade
Et vient recoudre la trame des jours
Où tu me désirais en soie dévorée,
Au velours de tes yeux.
Tes doigts en glissière
Sous mes dentelles
Griffaient ma peau
D’une indélébile rémanence.
L’hiver se couvrait du satin
Des paresses, après l’amour
- c’était hier.

J’ai filé ces ajours jusqu’au bout de la nuit.


Zeste d’orange, bergamote,
Vanille, vétiver…
En flagrant délice de senteurs,
S’embrume l’oreiller.
Le calice des mains
Offrait en brassée l’impatience,
Soulignait les pétales d’un sourire.
Fleur de sel de ta peau
Où mon cœur vient cogner,
Note de fond tout en paresse
Des gestes lents de ta tendresse.

J’ai senti ce matin tous les parfums de l’absence.


S’esquisse alors du bout des doigts
Un phrasé de craie tendre,
S’y fondent les couleurs
Où puiser l’essentiel,
Encore.
Des caresses en mémoire de pastel
Se retiennent fragiles au bord des cils.
L’horizon se veloute sensuel.
Les confins du songe s’y allongent,
Toujours plus soyeux, plus vivants
- plus assassins.

Grain d’ivresse
Libre sous le dessein
De mots qui ne s’écrivent pas…

Et j’ai pleuré d’entendre soupirer l’infini
Sous « l’abat jour » que devient le temps
- sans toi.




02/01/2010


 
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   Anonyme   
6/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour

J'aime bien votre première strophe. L'écriture est limpide, les tonalités douces, féminines.

Mais au fur et à mesure le style se complique et fait la part belle aux tournures convenues.

"Tes doigts en glissière
Sous mes dentelles
Griffaient ma peau
D’une indélébile rémanence."

"Des caresses en mémoire de pastel
Se retiennent fragiles au bord des cils."

Il y a tout de même de beaux passages comme celui-ci

"J'ai filé ces ajours jusqu'au bout de la nuit"

   jaimme   
3/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Mis à part la fin, à partir de "plus vivants", j'ai lu un poème en douceur, craie et fragrances délicates.
Mais j'avais l'impression de voir une belle table, décorée, mais les assiettes vides... Je suis resté à regarder, mais je n'ai pas participé à cet amour.
Même la fin me semble artificielle. C'est bien écrit mais les mots choisis ne me font pas sentir cette immense douleur. Je ne relèverai pas de phrases particulières, elle sont toutes, pour moi dans le même type de registre du papier glacé.
La dentelle peut appeler des images, des senteurs, des amours de chaleur et de froid glacial. Ici, tout est trop lisse, amidonné.
A mon goût, évidemment.

   colibam   
3/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Magnifique ode à l'absent. Les mots sont tendres et lascifs et rendent la lecture très douce. Les vers se lisent lentement, au rythme d'une respiration sereine.

J'ai bien aimé le titre, sensuel et sonore, ainsi que les délicieuses formulations suivantes :
« Un fil de pensées s’évade
Et vient recoudre la trame des jours »
« Tes doigts en glissière
Sous mes dentelles »
« L’hiver se couvrait du satin
Des paresses »
« En flagrant délice de senteurs,
S’embrume l’oreiller »
« Un phrasé de craie tendre »

La première strophe est toutefois un ton en-dessous, pour moi.

   ristretto   
6/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
une chiffonnade de souvenirs d'amour
broder près de l' abat jour
s'y délecter et .. souffrir de malgré tout .. un peu

très féminin cette poésie - en même temps je n'aime pas trop classer les poésies en féminin/masculin mais là je ne peux me résoudre à taire la petite voix qui me le serine
j'aime beaucoup :
la guipure des parenthèses, le ricochet,
J’ai filé ces ajours jusqu’au bout de la nuit.
flagrant délice
Toujours plus soyeux, plus vivants
- plus assassins.

et le final bien sûr -- le temps qui tue

merci

   lotus   
6/1/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
Tu parles de l'absence avec pudeur et élégance dans le phrasé.

Ce texte est extrêmement féminin dans sa tournure et dans le choix des mots.Le titre est déjà porteur de cette féminité.

La sensualité est très justement dosée et parfume le souvenir de l'absent. J'ai aimé les images, les senteurs et le ton de ce texte nostalgique mais sans effet de lourdeur.Bravo!

   Lylah   
6/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
un "froissé de dentelle" élégant, aérien, la douceur et la douleur, des souvenirs parfumés de nostalgie pudique et sensuelle à la fois. Un beau texte à se re-dire, "paupières closes", lorsque
"La vie parfois se relit solitaire"...

   Anonyme   
6/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème me laisse une impression d'ivoire, de délicatesse satinée, de douce nostalgie. On sens sourdre, tout en finesse, à peine esquissé, le désir, la volupté... on renifle des odeurs de lit défait, lourd des odeurs de l'intimité partagée, un rai de lumière filtrant à travers une persienne sur des draps encore chauds. De la tristesse aussi, la lancinante tristesse de l'absence chevillée au corps...
Voilà tout ce que m'évoque ce très joli texte.

J'aime le contenu, et j'aime l'expression aussi, un poème comme de la dentelle, léger, fin, raffiné. Les images sont travaillées, et je trouve le résultat très convaincant, artistique.
Ce n'est pas un texte qui porte en soi l'animalité, les larmes, la chair, même s'il en parle, et c'est un effet intéressant je trouve. C'est un texte délicat, retenu et presque suranné comme un joli camée.

Beaucoup de très belles images et tournures, trop pour que je les cite, c'est vraiment un ensemble d'une grande beauté pour moi.

J'aurai plus vite fait de dire ce que j'aime moins :
- "Où tu me désirais en soie dévorée" --> pas convaincue par cette soie dévorée et ce qu'elle véhicule, ça ne sonne pas bien je trouve.
- "J’ai senti ce matin tous les parfums de l’absence." --> je trouve cette phrase légèrement en-dessous du reste, un peu plate et banale.
-"L’horizon se veloute sensuel." --> sans ponctuation, cette phrase est un peu bizarre, et on a une répétition de l'image du velours (déjà présent dans la seconde strophe), c'est dommage.

Merci Lhirondelle

   Anonyme   
6/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un texte qui pour moi est à la fois techniquement beau, mais fondamentalement moyen.

Techniquement je ne trouve rien à redire, c'est fluide, pas désagréable, je n'accroche sur rien. Ce qui va bien avec le vêtement nommé.

Mais je ne suis pas d'accord sur le travail sur l'absence. Certes la première strophe est belle, agréable, mais la suite s'enfonce dans quelque chose de trop calme, qui manque de bouillonement, de cette implicite érotique qui est un peu la ligne de fuite du poème.

Le corps et le coeur de l'autre, son âme, ses sens sont mal marqués, ou de façon trop évidente: "Offrait en brassée l’impatience,
Soulignait les pétales d’un sourire.
Fleur de sel de ta peau"
par exemple: c'est un peu trop simple, évident.

Ou la presque fin du poème qui tombe dans le "cliché" pour moi: "Grain d’ivresse
Libre sous le dessein
De mots qui ne s’écrivent pas…"

Bref, convaincu par la forme, mais pas par le fond, c'est dommage.

   thea   
6/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
un très beau texte sur l'absence, très féminin, douceur de la lumière ambiance tamisée, les images sont belles et mélancoliques..une absence qui ne fait pas souffrir m^me si quelques larmes perlent à la fin...

je pense que cette absence là, où la douleur n'étreint pas, n'est que momentanée..

on pourrait dire patience belle, il revient, peut-être m^me n'est-il pas loin!

la forme manque un peu de rythme et un souffle parfois se creuse dans une vague soudaine peut-être voulue..

Belle lecture..

merci Lhirondelle

   Anonyme   
6/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Lhirondelle... J'ai lu avec plaisir ce froissé de dentelle, un poème plein de grâce et de féminité. J'aime particulièrement la première strophe
La vie parfois se relit solitaire,
Le soir sous l’abat-jour.
Paupières closes,
Main enserrant la guipure
De parenthèses volées au temps,
Froissée, lissée, frissonnée
En ricochet sur l’épiderme,
Brodée d’ombre et de lumière.
Contrairement à certains commentateurs je ne vois pas ici de lieux communs mais plutôt de tendres souvenirs que seule une femme pouvait écrire... Une lecture très agréable pour laquelle je te remercie. Amicalement. Alex

   Anonyme   
7/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'absence mais pas seulement. Le manque aussi. des larmes qui mouillent l'oreiller et ça m'a procuré comme une angoisse. J'ai pas aimé cette angoisse mais l'émotion je l'ai eue. Pari réussi pour l'auteur qui avec ce titre très beau m'a fait venir lire ce délicat message qui se délivre dans un murmure jusqu'au presque silence.

   Anonyme   
7/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte très particulier et très beau...
J'aime énormément les vers en italiques, ces intrusions du je...
Ils sont vraiment porteurs du texte.
Le second est vraiment beau, en écho des senteurs qui le précèdent.

Et les 6 derniers vers nous achèvent dans une émotion très puissante qui rend l'absence très présente et quasi douloureuse. Bravo et merci du partage.

   kamel   
7/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Lhirondelle

Dès le 1er vers,"La vie parfois se relit solitaire"un seul verbe a suffi pour composer une strophe qui détermine ce "froissé de dentelle" à travers un souvenir d'"un fil de pensées qui s'évade".
Evoquer les parfums de l'absent sous un abat-jour en essayant de revivre l'instant ultime de sa vie.
Belle perspective d'un rêve qui finit par des mots "qui ne s'écrivent pas.
Facilité des mots utilisés dans les strophes qui donnent au lecteur une envie de s'approfondir de plu en plus.
Kamel

   Chene   
9/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un poème bâti comme un parfum avec sa note de tête, sa note de fond et sa note de coeur que révèlent le froissement de la dentelle et la présence du "je" qui ressort dans chaque vers en italique.

Ce qui me frappe dans ce poème c'est ce lien que l'on sent très travaillé sur les assonances, dès le titre, entre le sens et l'atmosphère des mots et des vers : l'omniprésence des sonorités en "s" soutient le rythme, le renforce même par moments ("froissée, lissée, frissonnée" - "soie, glissière, sous, rémanence, satin, paresses" - etc...) ; de même sur les vers en italique qui fonctionnent de façon sonore avec la strophe précédente.

La ponctuation par sa présence assoit la respiration de la lecture et la rend très fluide.

Une note de fond, de tête... et de coeur pour ce poème tout simplement beau.

Chene

   Anonyme   
10/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Magnifique poème où les fragrances sont flagrantes où le sensuel se mire sur la peau. Les sensations se dévident jusqu'à plus soif, tricotent le dessin de tes yeux... Je relève de jolies formules : "Où tu me désirais en soie dévorée" : Tes doigts en glissière sous mes dentelles" ; "S'embrume l'oreiller" ; "Le calice des mains" ; "Un phrasé de craie tendre" ; "L'horizon se veloute sensuel". Bref un ressenti très agréable.

   Anonyme   
15/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonsoir Lhirondelle...

Je commence par sans rancune, comme ça dès le départ tu sais que je vais manquer de tact, comme à mon habitude...

Le titre laisse attendre quelque chose d'un rien coquin. Ou en tout cas quelque chose de nonchalant.
Un côté désuet, un côté sexy... je viens donc m'inviter chez toi.

Je sais que tu n'aime pas ça, donc je vais essayer de faire bref. Mais je veux être sure que tu comprennes ma note et mon ressenti.

Les vers d'ouverture me semblent très classiques dans le fond.
Convenu, un peu, mais agréable à l'oreille.

J'aime moins la guipure (pardon tu connais mon penchant pour les sens premiers des mots pour ma vision de l'image), qui me semble étrange en l'état, la dentelle dont on fait les rideaux me parait un peu quelconque en ricochet sur l'épiderme (j'aime le vers épiderme)... ou en tout cas, pour illustrer la sensualité, comme tu ne fais pas les rimes, je pense que ça aurait gagné en douceur avec image qui ne provoque pas le rappel aux rideaux de ma grand-mère en première lecture, surtout suivi d'aussi prêt par brodée... En seconde lecture, le terme accroche à l'oreille.

La trame des jours, le fil de pensées qui s'évade... velours de tes yeux... jusqu'au bout de la nuit...les pétales d’un sourire.
Fleur de sel de ta peau... les parfums de l’absence. S’esquisse alors du bout des doigts... fragiles au bord des cils...L’horizon se veloute....De mots qui ne s’écrivent pas…
=> autant de jolies images, mais tellement entendues que le sentiment ne nait pas à la lecture. Impression de déjà lu (impression d'entrer en lieux familiers diront d'autres, pas moi), facilité d'expression alors que certaines images pourraient percuter vraiment.

L'image de clôture est particulièrement désagréable à mes oreilles et à mon regard. "L'abat jour" du temps ne me séduit pas... ne me parle pas... ne me touche pas.

Désolée l'hirondelle, j'ai trouvé ce poème assez moyen. Une ébauche de quelque chose de travaillé. Je ne dis pas qu'il n'y a rien de bon... je dis juste que pour moi c'est loin d'être abouti, ça manque d'originalité, de caractère...

Désolée. Merci pour le vers de l'Épiderme.

   Anonyme   
17/1/2010
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
pour du convenu c'est du convenu...de la poésie qui pour moi s'affilierait aux peinturlureurs du Dimanche que l'on voit parfois le Dimanche (justement) dans des sites remarquables peignant d'un air grave toujours les mêmes pastels, avec les bateaux couchés sur la vase, les ciels nuageux (mais pas trop)

ne voyez pas dans mon propos quelconque moquerie, mais ce n'est pas ma vision de la poésie, il me semble nécessaire de l'écrire

la soie , les dentelles, le satin, vanille, pétales....un peu compassé que tout cela

désolé

   Anonyme   
22/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La poésie de Lhirondelle (fait-elle le printemps ?) a des parfums de femme. Parce que c'est délicat et retenu. Parce que les mots sont rentrés. Froissé de dentelle : une main se referme et enferme un peu de tissu. Il reste un poème touchant.

"Et j’ai pleuré d’entendre soupirer l’infini
Sous « l’abat jour » que devient le temps
- sans toi."

   Anonyme   
31/5/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Les mots sont là, émouvants, touchants me laissant sans voix, je sens à quel point l'amour peut nous rendre fragile, laissant cependant en nous de belles impressions, des parfums, des images, des couleurs, des sensations uniques. Il y a ainsi dans l'amour cette rencontre entre la douceur/douleur qui nous fait écrire un texte comme celui-ci, il est somptueux par sa délicatesse, et l'infini tendresse encore existante.

Je retiendrai de cet écrit :

" Et j’ai pleuré d’entendre soupirer l’infini
Sous « l’abat jour » que devient le temps
- sans toi. "

" J’ai senti ce matin tous les parfums de l’absence."

Voilà une talentueuse plume, sensibilité à fleur de peau, qui cueille l'émotion de son cœur et nous révèle sans ambages.


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