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Poésie contemporaine
Luron : L'église de Bredons
 Publié le 28/12/25  -  7 commentaires  -  1823 caractères  -  54 lectures    Autres textes du même auteur

L'église construite sur un rocher a été consacrée en 1095. Elle est le dernier vestige d'un prieuré clunisien rattaché à Moissac et dont les bâtiments conventuels ont été détruits à la Révolution. Devenue simple église de village, elle a été pillée. Elle vient d'être réhabilitée. Des concerts y sont joués en été. Ce poème est inspiré par le site après des séances photos de jour et de nuit prises depuis la butte qui domine l'église et son cimetière.


L'église de Bredons



« Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre
Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux. »
Charles Péguy


En ces lieux apaisants, récifs d'éternité,
Lasse de surmonter conflit, plainte et pillage,
L'église s'assoupit, lourde d'humanité,
Et laisse les saisons buriner son visage.

Restez sur le sommet lorsque tombe la nuit,
Peut-être entendrez-vous errer sur les silences
Les chants grégoriens du prieuré détruit,
Le murmure émouvant d’invisibles présences.

Attendez l'heure calme où la Vierge à l’Enfant
En robe de vestale allumera la flamme
Qui dessine sur l’ombre en or étincelant
Le site où notre histoire étend sa longue trame.

La corniche déserte où languit l'Éternel
Et les vides meurtris creusés par la lumière
Mêlent, à la douceur de ce lieu solennel,
Les tourments des trésors livrés au mercenaire.

Sous la voûte du chœur où s'élevaient les sons,
Immortel Te Deum, soyeuse liturgie,
Les concerts des étés ouvrent nos horizons
Aux rêves de Chopin teintés de nostalgie,

Aux joies de Beethoven sur les rives du Rhin,
Aux rythmes de Ravel fasciné par l'Espagne ;
Ces couleurs, ces parfums, ce piano souverain,
Sont l'écho des splendeurs dont l’église témoigne.

Son passé n'ira point au jardin des oublis ;
Ses anges gardiens veillent à son prestige,
Empruntant aux forêts les arbres anoblis,
Chênes pour les chevrons, sapins pour la volige,

Puis au front des rochers les lauzes du volcan.
Que louées soient leurs mains car l’église est plus belle
Et d’avoir retrouvé la grâce du Roman,
Elle en est devenue encor plus éternelle.


 
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   papipoete   
8/12/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
classique
Voyez en plein jour comme notre église est belle, mais aventurez-vous ici quand tombe la nuit ; vous verrez des prodiges, entendrez des voix célestes ; en été si vous le pouvez, faites le détour par Bredons, quand se donnent des concerts de Chopin, Ravel ou Beethoven, vous n'en croirez pas vos sens !
Croyant ou athée, cette église vous touchera si vous êtes sensibles au BEAU.
NB un fameux guide à la poésie raffinée, nous confie dans ce haut-lieu que des vandales ont pillé, que le poids des ans a usé...non point la passion et la volonté de ceux qui jugèrent
" on ne peut pas la laisser s'écrouler, alors qu'elle connut la gloire, abrita le merveilleux ; retroussons-nous les manches, et redonnons-lui la vie !
Des alexandrins comme taillés et ciselés par un Maître de la pierre...lumière et mercenaire sont mon seul doute, en tant que rime ?
Sur votre désir pour elle, je dirais que toute musique put entrer dans ces nobles travées ( hormis Rap et autre platine frottée ; me souvenant du recteur de la collégiale d'Arbois, qui refusait toute musique autre que sacrée...Christian mon cousin organiste eut toutes les peines d'y jouer autre partition )

   Lebarde   
10/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Les heurts, les malheurs et les vicissitudes d'un édifice dont on veut essayer de conserver les souvenirs en rappelant l'histoire: une vieille église millénaire que le photographe/poète voudrait entretenir.

Soit... ces vers racontent plaisamment, mais un peu naïvement parfois, l'histoire de ces vieilles pierres et ces lieux qui sont mis en valeur par des concerts d'été qui invitent Chopin, Beethoven, Ravel et autres compositeurs célèbres...de quoi séduire les touristes ...et les lecteurs de ce poème qui ne manque pas de poésie.

Dommage que l'écriture classique revendiquée soit contrariée par quelques vers boiteux et e non élidés sournoisement oubliés.

oui dommage car la lecture est plaisante.

En EL

   Cristale   
13/12/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Un poème touristique qui nous invite à contempler l'un des beaux monuments du patrimoine de Haute Auvergne que je suis allée découvrir sur les pages internet.
La longue description est fidèle à l'histoire de cette église mais je n'ai pas ressenti l'émotion que le narrateur a sans doute essayé de transmettre, sans doute à cause justement de cet aspect descriptif.
Les alexandrins cheminent tranquillement mais c'est dommage qu'après un parcours sans faute ce "louées" du dernier quatrain viennent gâcher l'édifice prosodique. Il aurait suffi de trouver un mot masculin à la place de "mains". 'Que loués soient leurs bras', par exemple, pour éviter la terminaison "ées" non élidable. Ce qui n'est pas le cas de "soient", tout à fait correct, dont le "ent" ne compte pas à l'intérieur du vers.
Ces petits "e" muets deviennent de grands bavards en poésie classique ^^

   GiL   
16/12/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J’ai trouvé très émouvant le portrait à la fois descriptif, historique et romantique de cette vieille église sauvée de la décrépitude par la nouvelle mission qui lui a été attribuée.

Les beaux alexandrins, très classiques, qui s’enchaînent sans grands effets de style confèrent à cette évocation une atmosphère de calme, de sérénité. Je suis sous le charme.

Merci pour ce moment de grâce.

GiL en EL

   Ornicar   
17/12/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Encore des vieilles pierres.
Pourquoi ce cri du coeur : "encore" ? Parce que j'appréhende un peu le voyage, j'ai toujours un peu peur d'y rencontrer l'ennui, tapi dans l'ombre, prêt à m'assaillir au détour d'une annotation ou d'un vers. J'avance un pas prudent. Voyons voir cette église de plus près.

J'aime bien les quatre premières strophes où l'église est personnifiée ("L'église s'assoupit, lourde d'humanité, / Et laisse les saisons buriner son visage") et où le narrateur prend le lecteur par la main dans un tête à tête intime et silencieux loin des cohortes de touristes, à la fois pollution humaine et numérique : "Restez sur le sommet" ; "Attendez l'heure calme". L'heure choisie justement, "lorsque tombe la nuit", n'y est sans doute pas étrangère et compose un tableau vivant bien que les pierres soient inertes. C'est le film que je me faisais. Et ça commençait plutôt bien pour moi jusqu'à... la cinquième strophe, à partir de "Les concerts des étés".

A partir de ce moment, je trouve, et retrouve ce que je craignais à priori, à savoir un poème qui tombe dans le travers du catalogue évènementiel ou du guide touristique. Les deux dernières strophes, qui me paraissent d'un faible intérêt avec leurs considérations techniques et architecturales ("Chênes pour les chevrons sapins pour la volige" ; " Que louées soient leurs mains car l’église est plus belle / Et d’avoir retrouvé la grâce du Roman, / Elle en est devenue encor plus éternelle"), accentuent encore cette impression. Dommage car je sens qu'il y a du travail dans ces vers.

Bilan mitigé en ce qui me concerne et mon appréciation en est forcément le reflet. En résumé, dans la première moitié, je sens passer le souffle d'une âme, dans la seconde, celui du sponsoring ou du parrainage d'une collectivité locale. Ca change tout et ça gâche un peu le moment.

   Robot   
28/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Elles sont nombreuses ses "modestes" églises de village qui recèlent un riche passé d'histoire fait de grandeur et de drame. Que les communes qui les détiennent les mettent en valeur est une bonne chose. Par sa qualité poétique et descriptive le texte lui même participe à la mise en valeur de l'édifice.

   Boutet   
28/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Pas mal le portrait de cette église qui ne s'arrête pas à une simple description du lieu. L'Histoire est évoquée avec sa renaissance actuelle. Il est vrai qu'il n'y a rien de mieux qu'une acoustique de lieux religieux pour écouter une belle musique.
Je ne m'attarderai pas sur la forme puisque nous sommes en contemporain.


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