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Poésie libre
Luz : Un rêve
 Publié le 15/05/25  -  7 commentaires  -  1271 caractères  -  92 lectures    Autres textes du même auteur


Un rêve



je rêve ma vie s’élever

elle batifole
dans la douce lumière des jardins
curieuse de tout étonnée de rien
au vent d’herbes folles

elle danse
la ronde ensorcelante
lance ses abeilles d’amour
sur les sentes fleuries

elle attire
le hasard chair et sang à son fil d’âme
dans le sillon des âges
où coule le présent des jours


je rêve ma vie s’envoler

elle gravit
les marches de la tour
de plus en plus étroites à mesure que le temps
résonne contre les murs

elle se hisse
coûte que coûte
jusqu’au rayon d’azur
à ses trousses hurle un feu de loups

elle se balance
agrippée à une liane de vent
l’air oscille à la cime de la nuit
entre deux falaises de néant


je rêve ma vie s’épuiser

elle rentre
les derniers regains mûris de silence
gestes indéfiniment répétés
au souffle court des midis


elle faufile
sa silhouette inutile au clair de pauvres lunes
ses jambes tremblent
entravées par des ronciers de brumes

elle dérive
étendue dans la barque lente
un marais l’engloutit
sous sa langue dormante


 
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   Gouelan   
5/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La vie batifole, puis un jour s'étiole.

L'important est qu'elle ait pu goûter le rayon d'azur sans se bruler au feu des loups, peu importe le temps qu'elle contient.

Le sablier s'égrène, les gestes se répètent. Elle est cernée du néant. Qu'y a-t-il avant, qu'y a-t-il après  ?

"au clair des pauvres lunes" et bien d'autres belles images laissent une belle empreinte au fil de ma lecture.

La barque lente m'emporte, où vais-je m'endormir  ? À jamais.

Merci. Un poème superbe.

   Cyrill   
7/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un poème très imagé et construit sur un double mouvement, d’abord extraverti, puis introverti. Le souffle est communicatif. Je n’ai pas l’impression ici d’un rêve au cours du sommeil, mais d’un rêve éveillé.
À partir de « elle danse », j’ai senti battre tambour sur un rythme quasi chamanique, porté par « la ronde ensorcelante » des abeilles.
De jolies trouvailles au fil de ma lecture. Je note celle-ci pour ses allitérations et assonances en il :
« elle faufile / sa silhouette inutile au clair de pauvres lunes »

Les métaphores se succèdent avec bonheur. Elle génèrent chez moi des images mentales légères et gracieuses, puis quelque peu désenchantées dans le mouvement de repli qui succède à l’envolée.
Elles m’évoquent aussi et surtout un panthéisme à la Giono, tant le registre de langage reste proche d’une nature dont la vie va l’amble avec celle du locuteur. Je suppose que l’emploi du terme regain n’est pas étranger à ces élucubrations !

   Donaldo75   
7/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J'ai bien aimé ce poème. De par sa construction, il génère une dynamique communicative à la lecture. Les images et les sonorités confirment cette sensation. Du coup, malgré son apparente longueur spatiale sur la page, il se déguste comme une chanson, sans avoir à décortiquer chacun de ses composants comme si c'était un tableau figuratif. Sa tonalité va dans ce sens.

"elle faufile
sa silhouette inutile au clair de pauvres lunes
ses jambes tremblent
entravées par des ronciers de brumes

elle dérive
étendue dans la barque lente
un marais l’engloutit
sous sa langue dormante"

J'aime bien ce point d'orgue final qui m'a fait penser à la vision chamanique de Jim Morrison dans son poème intitulé 'the celebration of the lizard".

Bravo !

   Ornicar   
7/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
"Je rêve ma vie".
Plus qu'un rêve, ce poème est une méditation sur la destinée humaine "entre deux falaises de néant". Qu' est-ce qu'une vie humaine, après tout ? Qu'est-ce que cette trajectoire entre deux néants, qu'on appelle "vie" ? Comment la définir, la décrire ?

La réflexion se fait songe et les images, gage de poésie, accourent. La lecture est fluide avec un soin tout particulier apporté aux mots choisis pour leur musicalité et leur harmonie avec ceux qui les jouxtent. Les sonorités sont souvent douces. Quelques exemples :
- vers 1 "je rêve ma vie s'élever : assonnance "é/è" + allitération en "V"
- strophe 2 : importance des labiales "L" et du son "an / en".
- strophe 5 : variations autour du son "ou" (coûte que coûte, trousses, loups)
- strophe 7 : allitération en "R" ("Elle rentre les derniers regains mûris")
- strophe 8 : allitérations en "L" ("silhouette inutile au clair de pauvres lunes") et en "R" ("tremblent entravées par des ronciers de brumes"). Bel effet que ce mélange de sonorités liquides et rugueuses.
- strophe 9 : douceur des labiales à nouveau ("elle, la, lente, l'engloutit, lente") et insistance du son "en / an" comme si le narrateur, sur l'image visuelle de la "barque lente" et du "marais", voulait projeter l'écho sonore de "l'enlisement" précédant la fin.

Enfin, la dynamique du texte avec ce double mouvement ascendant / descendant - tel une vie d'homme finalement - contribue pour une large part à la poésie de ce texte, comme s'il respirait au sens physique du terme, à l'instar d'un coeur qui bat.
Fond et forme finissent ainsi par se rejoindre dans un même mouvement pour se confondre et ne plus faire qu'un. C'est travaillé, pensé, soigné. Si c'est pas de la poésie, ça !

   Provencao   
15/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Luz,

Le bienséant et le céleste de cette délicate et profonde poésie nous offrent la beauté, la candeur du temps qui passe aux rythme des sillons de vie.
J'ai aimé cette poéticité. Et ce n’est pas dans une analyse, mais dans une émotion, qu’on tente de recouvrer la voie de la poéticité,  avec votre spécificité du poétique.

Au plaisir de vous lire
 Cordialement

   papipoete   
15/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Luz
je suis né, et je rêve au déroulé de ma vie.
Tantôt, elle batifole tel le cabri de mon pré à côté ; tantôt, elle danse comme les abeilles autour d'une appétissante fleur ; elle attire les regards de braise, met le feu à des jupons...
mais le chemin se fait raide, et ça grimpe et tire dans les jambes ; proche de toucher le ciel, elle accroche un azur comme poursuivie par une meute, et décroche dévale des escaliers, prend la dernière place dans la barque des adieux, dérive jusqu'aux crocs de ce funeste marécage.
NB chaque jour, je renais un peu parce que je suis toujours vivant ; et je regarde le paysage où aucune image de celui d'hier ne manque; et les heures s'égrainent au clocher du village ; les enfants jouent en criant dans la cour de l'école ; des papillons papillonnent et mes yeux aussi, jusqu'à ce soir quand la nuit aura lancé son grand filet...
un poème si vivant, où toute scène s'anime en couleur, de bleu jusqu'à ce gris...
façon gaieté " la seconde strophe " me plaît
façon spleen " elle rentre les derniers regains... " me touche particulièrement.
quand des vers en liberté se jouent de pieds, et de rimes, et nous épatent...

   Marite   
15/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Superbe poème sur le déroulé d'une vie qui passe, qui est passée comme "Un rêve", le temps d'une respiration et la voici qui s'épuise ... les trois dernières strophes sont, un brin, tristounettes ...


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