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Chansons et Slams
madawaza : Atipaya
 Publié le 25/02/16  -  15 commentaires  -  2018 caractères  -  201 lectures    Autres textes du même auteur

C’était en 1972 (cela a-t-il vraiment changé ?).


Atipaya



« Atipaya », journal de combat pour la défense des Indiens de Guyane, se transforme.
Il sera désormais l’organe du « mouvement transnational Atipaya pour la vigilance et l’action contre les génocides », Atipaya étant le nom d’un enfant amérindien.
Pour se convaincre de la nécessité d’un tel mouvement, il suffit de lire quelques lignes du nouveau bulletin :
Cette année même, aux confins orientaux du Pérou et de la Colombie, plusieurs campements indiens ont été bombardés au napalm par des planteurs d’hévéa…
Des tribus entières ont été exterminées à la grenade et à la dynamite par des équipes de tueurs professionnels.
18000 Indiens ont ainsi péri durant les quinze dernières années parce qu’ils occupaient des territoires riches en pétrole, en uranium ou en métaux rares et que leur présence entravait la libre et fructueuse exploitation de ces richesses naturelles.






Tu es tout nu
Mais sous ta case
Pousse la pierre
Qui emporte l’homme aux étoiles.
Ils sont venus
Sans une phrase
Chasser tes frères
Au nom d’une blanche morale.

Atipaya
Quand tu entendras les gringos
Bardés de fruits d’enfer,
Grenades.
Quand tu les verras, blancs héros
Aux bâtons de tonnerre,
Brigades.
Atipaya
Ne cherche pas à leur parler,
Ils ont trouvé leur port,
Enfer.
N’essaye pas de les tuer,
Ils étaient déjà morts,
Hier.

Tu es tout nu
Et sur ton cœur
La fleur de sang
Dévore ton reste de flamme.
Ils sont venus,
Profanateurs,
En conquérants,
Passer une vie par les armes.

Atipaya
Je n’aurai pas assez de temps
Pour éveiller mon frère
Qui dort.
Et mon fils aura eu cent ans
Avant de les faire taire,
Remords.
Atipaya
C’était ton nom
Chez les Indiens
Avant l’ère du vol
Atipaya
De toi, il ne reste plus rien
Dans les champs de pétrole.


 
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   Anonyme   
31/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les génocides ne font que se déplacer sur la planète Terre.
:-(
Hier Atipaya, aujourd'hui n'gueko et demain...?
Ce qui ne change pas non plus, c'est qu'il y aura toujours quelqu'un pour les dénoncer.
Les mots sont des armes comme le disait Léo Ferré ...
Hum...

   papipoete   
11/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Votre récit se passe en 1972, et je ne doute pas de sa véracité ; mais je pense qu'en Guyane française, on n' extermine plus les indiens au napalm, sur notre terre de là-bas ?
Mis à part cela, votre récit est fort, poignant et désespérant, pour Atipaya, quand les " gringos " seront là face à lui .
Profanateurs, tuant et rasant tout ce qui tient debout, les " blancs héros aux bâtons de tonnerre ", feront place nette pour que jaillisse l'or noir .
De belles et tragiques images évoquant l'Amazonie, où l'on songe bien sûr au " Grand-Chef Raoni " ( qui pourrait être ce fils de 100 ans ) ?
NB dans la dernière strophe, " aura/eu " put trouver une meilleure formule ?

   Ramana   
13/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vos images sont fortes :
"Et sur ton cœur,
La fleur de sang
Dévore ton reste de flamme".
Les mots sont pesés, assénés, justement choisis, j'ai apprécié également le rythme de vos vers.
Ayant vécu en Guyane Française, la solution n'était pas le napalm, mais elle était plus lente, tellement efficace : le RMI et l'alcool !
"N'essaye pas de les tuer
Ils étaient déjà morts
Hier".
Cela me rappelle un livre sur les aborigènes d'Australie : "Message des hommes vrais au monde mutant", et votre message est tellement vrai que peu d'entre nous veulent bien l'entendre.
Isolé de la nature, nous le somme aussi de notre propre nature, ainsi nous sommes porteurs d'une perversion qui peut nous conduire au plus sordide de la matérialité cupide.
Bravo pour ce texte fort et sans concession.

   Anonyme   
25/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
" Changé depuis 1972 " ? Oh non. Tout ça s'est raffermi je dirai même structuré.
Qu'importe les milliers de vies humaines si c'est pour le portefeuille des multinationales... Les "Atipaya" foisonnent en ce vingt et unième siècle.
" N’essaye pas de les tuer,
Ils étaient déjà morts,
Hier."
"Et mon fils aura eu cent ans
Avant de les faire taire,"

   leni   
25/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour
Un texte fort qui interpelle et qui démontre que le gain et le profit
pour certains vaut toujours plus que la vie Valeurs inversées!!!
L'humanisme peut-il se réinventer, Quel désarroi
Merci Salut cordial Leni

   Pouet   
25/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Oui... "Profanateurs, en conquérants, passer une vie par les armes"
Bien des vies malheureusement. Dans bien des endroits...
Je n'ai pas envie d'analyser plus que ça les vers, le message est fort, clair, lisible. Un cri.

   funambule   
25/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Pas franchement clair sans l'incipit et (aussi) un peu manichéen. Je pense que, en recentrant, en "humanisant" plus cet "atipaya" le texte aurait porté plus loin à l'intérieur de l'humain... le cri au final aurait été plus fort et sans doute (du fait) plus simple à recevoir. Sinon, c'est maîtrisé, bien écrit, bien construit, cet aspect force l'admiration, sans parler du sujet tenu de bout en bout. Peut-être que pour embarquer mon empathie il eut fallu "humaniser" puis ensuite "dénoncer". La formule n'est pas très claire dans me tête mais elle me semble, ici, plutôt tourné ailleurs. Un simple ressenti qui n'enlève rien aux belles qualités de cette chanson qu'une musique assortie d'une interprétation assortie pourrait faire passer.

   Anonyme   
25/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour madawaza... J'ai lu avec intérêt votre "coup de gueule" concernant la défense des amérindiens puis j'ai cherché quelques explications concernant cette année 72 en Guyane mais en vain.
Par contre se sont rappelés à mon souvenir les Hmong du Laos arrivés en 74 dans ce département d'outre-mer, un peuple courageux qui a depuis trouvé sa place sur ce territoire en se lançant dans la culture maraichère entre autres...
Je suis toujours partant pour dénoncer les abus des maudits gringos d'où qu'ils viennent mais encore faut-il qu'ils soient argumentés... et si je vous suis concernant la souffrance et l'élimination de certaines populations indiennes, du Brésil en particulier, j'aimerais en savoir plus sur Atipaya et le comportement de la France en cette région...
Merci d'avance...

   Francis   
25/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La plume est poésie et révolte à la fois. Certains vers m'ont touché et je les ai relus plusieurs fois :
" Et mon fils aura cent ans
avant de les faire taire
La fleur de sang
dévore ton reste de flamme..."
Le poète est témoin de son époque et ce monde contemporain l'incite souvent à tremper la plume dans l'encre de la colère. Il le fait à sa manière et ça me plait.

   hersen   
25/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La poésie ne va pas sans le mot terre. La terre ne va pas sans les hommes qui l'habitent.
En cela, votre poème est magnifique, je ne relève rien car je relèverais tout.

Quand n'aurions-nous qu'un moyen, un poème en l'occurrence, on se doit de l'utiliser.

Merci pour votre démarche.

   emilia   
25/2/2016
Une chanson qui dénonce avec force et courage le génocide du peuple indien, en insistant sur la fragilité et la vulnérabilité de la victime « nue » face aux armes exterminatrices des assaillants « profanateurs et conquérants » venus semer l’enfer qui se poursuit encore aujourd’hui dans un drame insupportable, à travers une poésie qui engage à la défense des opprimés ; merci à vous…

   Anonyme   
26/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Encore un poème d'une tristesse infinie... où ce que l'homme est capable de faire pour de l'argent, ou par simple plaisir...

"Atipaya", je retiendrai ton nom.

Wall-E

   Robot   
28/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce texte m'a permis de (re) découvrir une réalité amazonnienne que les récits de Jérômine Pasteur m'avait permis d'aborder. La force du poème réside dans la retenue de cette dénonciation de la situation des peuples de la forêt sud-américaine.

   Dolybela   
28/2/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Atipaya vis dans un coin de moi chaque jour depuis que j'ai lu ce poème. Il faut écrire pour laisse une trace de ce que l'on a ressenti à un moment bouleversant. Et ...
Entre des hautes cases bétonnée
Plus près des étoiles que ce que l'on croit
La tragédie persiste
Et périssent chaque jour des centaines d'Atipaya
Victimes du feu et de la fièvre des Hommes

Merci merci pour ce poème !

   fried   
1/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
"Des soldats blancs ont débarqué
let my people go"

C'est une histoire malheureusement universelle.
Tu l'as bien reprise et fais rebondir ce récit d'une grande simplicité.
Mais que représente un pauvre Atipaya au yeux riche homme d'affaire pour qui seul compte le fric et les belles pépé... dans le genre d'un certain Donald Trump.


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