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Poésie libre
mathieu76000 : Nul son ne trouve écho…
 Publié le 11/03/13  -  8 commentaires  -  1771 caractères  -  132 lectures    Autres textes du même auteur

J'ai écrit ce poème en pensant à la place de la culture dans notre société.


Nul son ne trouve écho…



La vitre accroche un peu du gris du ciel dans son reflet,
Nul son ne trouve écho hormis celui du vent,
Dehors, l’arbre centenaire ploie sous les ans,
Et son ombre tutélaire menace de m’envahir.
Le ciel s’affaisse lentement sur la pelouse,
L’herbe rougeoie timidement puis s’embrase,
Et brûle, brûle…
L’arbre s’alanguit sous les flammes montantes,
Nul son ne trouve écho hormis celui du vent,
Le regard vide des passants détaille la scène,
Lèvres closes, de retour aux babillements de l’enfance.
La décrépitude du monde s’inscrit dans ma vitre,
Les flammes gagnent doucement les murs,
Lèchent les surfaces, fondent les contours,
Tout n’est qu’étincelles, soufre et fumée,
Tigre montre-toi, toi qui as su créer
Ce territoire imparfait où même brûlent les livres.
Les titres s’envolent dans un déluge de feu,
Le nom des auteurs monte dans l’air et se perd,
Nul son ne trouve écho hormis celui du vent.
Les braises chaudes ardent leurs ultimes forces,
Non contentes des livres elles veulent plus,
Le spectacle Tigre ! Le spectacle !
Les passants applaudissent désormais rassurés,
Les fondations détruites n’étaient que des textes,
Des mots et de l’encre,
Point de programmes abrutissants saturés de sons,
Juste des livres emplis de pensées, d’émotions et de sens.
Victoire Tigre ! Victoire !
Le monde que tu as créé passe son temps à sombrer,
Stoïque et impassible dans la chute qui l’anime.
Les délabres de la maison se joignent à l’arbre en ruines,
Un carreau de la vitre repose sur l’herbe desséchée,
Plus rien ne s’y accroche pas même l’ombre d’un reflet,
Nul son ne trouve écho hormis celui du vent.


 
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   LeopoldPartisan   
6/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Hallucinante certaines perceptions qu'ont de notre monde certains auteurs. Ici le narrateur semble regretter un temps où notre monde était parfait et la culture à la portée de tous ? Je dois avoir passé quelques épisodes en hibernation, car franchement jamais depuis bientôt 40 ans que la culture au sens large est l'une de mes préoccupations principales et mon principale centre d'intérêt et de loisirs, jamais disai-je elle n'a semblé être aussi présente que maintenant. Bien sûr certaines choses ont changées fondamentalement, bien sûr qu'avec la montée des extrémismes et du politiquement correct, l'on ne peut plus s'exprimer aussi librement qu'il y a par exemple 20 ans. Mais en regard de l'évolution historique, ce n'est rien. Je n'aurais certes pas tenu se discours lors des 2 guerres mondiales du 20ème siécle, où l'art patriotique prévalait, bien sûr être artiste sous le communisme n'était pas une sinécure idem sous le macartisme. Et beaucoup d'exemple me viennent à l'esprit. Dans ma famille par exemple, on lisait mais l'art pictural que l'on appréciait était plus proche des tableaux que peignit Adoph Hitler que ceux de Gaugin,Dali, Picasso ou Jason Pollock. Alors décadence ??

Le texte hormis son climat délétère est ecrit avec beaucoup de conviction et de force de persuasion, mais comme je n'adhère pas trop aux idées, je ne puis dire que j'ai aimé.

   Anonyme   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Oh que j'ai aimé ce poème !
D'abord le rythme soutenu et entretenu par la répétition de ce vers magique :
" Nul son ne trouve écho hormis celui du vent "
Il retranscrit si bien la douleur de l'auteur.
Et puis ce tigre puissant qui vient briser le rythme jusqu'ici lancinant.
Il est note d'espoir, un élan de vie.
Bravo et merci.

   Anonyme   
11/3/2013
Commentaire modéré

   Lunar-K   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Mathieu,

Voilà une écriture très intéressante ! Un symbolisme certain qui donne à l'ensemble cette atmosphère mystérieuse, un rien ésotérique aussi. C'est à la fois très visuel mais sans se contenter de cette première lecture. On sent la volonté, derrière ce gros travail de mise en scène, de faire passer quelque chose de plus abstrait sans doute, une idée, une réflexion. Une volonté qui dans l'ensemble me plaît bien, quoique je sois plus sceptique quant à sa réalisation hélas...

D'abord, je ne suis guère convaincu par l'emploi de la première personne dans ce texte. Emploi très parcimonieux d'ailleurs, de sorte que je ne vois pas toujours bien ce que ce narrateur vient faire là, ni même qui il peut bien être. Pendant une bonne partie du poème, j'ai cru qu'il s'agissait de la maison elle-même, mais la fin utilise la troisième personne pour en parler alors... A moins d'un changement de perspective à ce niveau, ça me paraît douteux... Peut-être dès lors s'agit-il du type qui vit dans cette maison, regardant par la fenêtre de chez lui, auquel cas ces descriptions et réflexions me sembleraient plutôt cocasses sachant qu'il se retrouve quand même pris dans une incendie (certes, un incendie métaphorique, mais un incendie néanmoins...).

En tout cas, je pense que, indépendamment de qui il est, le gros problème avec ce narrateur est cette demi-absence qui fait qu'on ne sait pas à qui on à affaire et le rend au final plutôt inutile. Et même plutôt gênant pour tout dire, en ceci que je verrais mieux ici une description parfaitement impersonnelle, ce qui à mon avis rendrait mieux ce dépassement du symbolique vers l'idée plus universelle (ou prétendument telle...).

Et puis, d'une façon plus générale, il n'y a pas qu'au narrateur qu'il est difficile de trouver une place et une signification dans ce poème... Je pense notamment à ce tigre, que vient-il faire dans cette espèce de dénonciation de la (soi-disant) décadence culturelle ? S'agit-il de la culture elle-même ? Ce qui expliquerait pourquoi ce n'est pas le tigre qui s'effondre mais bien ce monde qu'il a construit (dans la mesure où la décadence de la culture n'est jamais l'abolition de la culture)... Même s'il s'agit effectivement de cela, je reste malgré tout perplexe face à l'utilisation du tigre pour symboliser cela. Bien que l'intention d'introduire à ce niveau un tel élément perturbateur soit bonne à mon avis. Mais un tigre... je ne sais pas...

Bref, c'est vraiment à cet égard que ça coince un peu pour moi. Non tant à cause de l'hermétisme de l'ensemble (qui au contraire me plaît beaucoup), mais plutôt à cause d'une cohérence parfois douteuse d'après ce que j'en saisi (mais peut-être est-ce simplement moi qui comprend mal, ce qui est tout à fait possible bien entendu).

Car sinon, sur la forme et l'écriture, c'est vraiment très bon comme je le disais. J'aime notamment beaucoup cette manière que vous avez de tourner un peu en rond, avec ces éléments qui reviennent périodiquement tout au long du poème (et pas seulement le vers-leitmotiv), ces quelques répétitions, etc. Un petit côté incantatoire ici qui colle parfaitement à cette atmosphère ésotérique et mystérieuse dont je parlais plus haut.

Soit, pas une franche réussite à mon avis, mais une réussite tout de même.

Bravo, et bonne continuation !

   troupi   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il me semble que l'auteur est un peu inquiet quant à la culture qui va nous rester après l'incendie, mais bon ce n'est pas trop grave une bibliothèque qui brule.
Une culture s'efface au profit d'une autre.
la peinture du XXème est-elle appréciable autant que celle du XVI ème ?
Ce tigre destructeur d'une culture et créateur d'une autre est donc un passeur d'époque ? Et la foule aime ça ! Aura-t-elle la culture qu'elle mérite ?
Ce siècle des écrans vidéos et des télé-réalités restera peut-être celui de la pauvreté culturelle comme un autre a pu être celui des lumières.
Lucidité et poésie, c'est ce qui me semble émerger après plusieurs lectures de ce beau texte.

   tchouang   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
bonjour. je trouve ce texte assez faible en raison de sa volonté métaphorique, qui me semble assez pesante et démonstrative, et au final pas très convaincante. le spectacle est sans doute une allusion (assez grossière) à debord. par pitié, laissez ce pauvre guy reposer en paix. vous trouvez peut-être que les médias de masse abrutissent le populo et font oublier la "vraie" culture ?... j'ai vécu 30 ans dans une ville dortoir de banlieue et j'ai un peu cette impression, mais cela n'a rien à voir avec un arbre qui brûle ... je trouve cette métaphore pas convaincante, désolé. et le ton général du poème, plaintif et mélo-dramatique, n'est pas ma tasse de thé.

   brabant   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce poème présente justement et avec force, apocalypse Now à l'image de son tigre, le constat de la déculturation actuelle auquel je ne souscris cependant que partiellement :)

   Pouet   
12/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour, je ne sais pas si sans la phrase de présentation, j'aurai compris que le poème traitait de la place de la culture dans notre société actuelle même si vers le milieu du poème cela semble plus explicite.
D'accord, donc l'arbre qui brûle serait la culture qui part en fumée selon vous, pourquoi pas.
Le tigre, en revanche qui ou que représente-t-il?

"Le nom des auteurs monte dans l'air et se perd", cela veut-il dire que vous considérez que nul auteur contemporain ne passera à la postérité? Moi je pense à Murakami, à Sepulveda, à Alvaro Mutis et tant d'autres...

Alors oui il me semble que c'est dans l'air du temps de parler "d'abrutissement des masses", les jeunes sont fans de télé-réalité etc...

J'avoue ne pas être un partisan du "c'était mieux avant" mais je suis d'accord avec vous sur un point, la culture, au sens large, est un bien précieux que nous devons protéger.

Bonne continuation.

   Anonyme   
15/7/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Je m'attendais à mieux. J'ai été déçu par ma lecture.

J'ai fort bien saisi où vous vouliez en venir, mais c'est sa formulation
qui m'a posé problème.
Vous insistez bien trop sur la symbolique de "L'Arbre", le feu, le Tigre, le spectacle. Si j'enlève tout ce qui leur est consacré, il ne reste pas grand chose à me "mettre sous la dent". votre écrit alors fait très dépouillé.

Il y a trop de répétitions, j'ai eu l'impression de tourner un peu en rond. C'est dommage car l'idée est intéressante, mais elle est traitée maladroitement.

La forme ne facilite en rien la lecture, elle donne un aspect de masse, j'ai failli ne pas aller jusqu'au bout.


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