Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Meaban : C'est un matin d'eaux claires
 Publié le 02/03/11  -  17 commentaires  -  1546 caractères  -  353 lectures    Autres textes du même auteur

Un matin d'été, un jour de marché, l'imbrication du pas des chats,
petites Margerides, les camions de Lebrat.

Sixties langeadoises...


C'est un matin d'eaux claires



C’est un matin d’eaux claires
Et les virgas de l’ombre mangées par les ruisseaux s’étirent sous les monts

Un orangé de laudes caresse les essarts, que des hommes hirsutes jardinent en maugréant.

Une cloche au matin, résonnantes vallées, le jappement des chiens

Des fumées chandelières aux cheminées de forges, un immobile été
Les fragrances du coke, petit bassin houiller, confins de Margeride
Le chemin de Marsanges, les camions de Lebrat
L’étoupe du travail jointoyant la misère.

C’est un matin d’eaux claires où nagent les farios que d’anciens ouvriers capturent sous les roches
Ils cheminent affairés sous chape de silence, en se hélant parfois aux détours des sentiers
Une simple journée qui s’en revient encore, d’amples années d’usines bercées par les sirènes.

Les fournées de pain blanc parfument de levure les ruelles étroites
Et les chats s’en retournent de leurs pas imbriqués
Danseuses fatiguées.
Arriveront l’azur, la chape de juillet, le parfum des légumes alignés sur l’étal

Des femmes en fichus, sous leur vie monotone, viendront un peu plus tard.
Historiettes infimes, allant à l’avenant picorées de tristesses…

La farine des jours recouvre les horloges d’une gare aux aguets
La cime des forêts flamboie sur les adrets, les volets que l’on ouvre…
Un cristal de silence précède la torpeur

C’est un matin d’eaux claires, encombré de massifs que les hommes trépanent.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Raoul   
20/2/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup aimé ce texte de poète voyageur dans sa tête à souvenirs (en d'entomologiste) et au seuil de sa maison.
Un texte pour mémoire.
J'aime beaucoup la structure en lancinant "C'est un matin d'eaux claires", la touche de clarté dans ces paysages de gris en camaïeux.
Du coup le "cristal"silencieux prend tout son éclat.
Des images d'une grande puissance d'évocation (trépanation des massifs, les "Danseuses fatiguées", les "années d'usines bercées par les sirènes" ou "L'étoupe du travail jointoyant la misère" transforme la pauvreté en brique) des petites touches d'un impressionnisme où ne transparaît que si peu la lumière de l' "Arriveront l'azur, la chape de juillet". Une écriture en lents travellings.
M'a gêné, toutefois, le "matin" de la cloche un peu trop, et hachant le souple retour du refrain.
Merci pour cette belle lecture en tous cas.

   tibullicarmina   
21/2/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Ma première impression est la monotonie : le rythme des vers de six syllabes finit par être lassant. Voyez plutôt :

"C’est un matin d’eaux claires
Et les virgas de l’ombre
mangées par les ruisseaux
s’étirent sous les monts

Un orangé de laudes
caresse les essarts,
que des hommes hirsutes
jardinent en maugréant.

Une cloche au matin,
résonnantes vallées,
le jappement des chiens

Des fumées chandelières
aux cheminées de forges,
un immobile été
Les fragrances du coke,
petit bassin houiller,
confins de Margeride
Le chemin de Marsanges,
les camions de Lebrat
L’étoupe du travail
jointoyant la misère.

C’est un matin d’eaux claires
où nagent les farios
que d’anciens ouvriers
capturent sous les roches
Ils cheminent affairés
sous chape de silence,
en se hélant parfois
aux détours des sentiers
Une simple journée
qui s’en revient encore,
d’amples années d’usines
bercées par les sirènes.

Les fournées de pain blanc
parfument de levure
les ruelles étroites
Et les chats s’en retournent
de leurs pas imbriqués
Danseuses fatiguées.
Arriveront l’azur,
la chape de Juillet,
le parfum des légumes
alignés sur l’étal

Des femmes en fichus,
sous leur vies monotones
viendront un peu plus tard.
Historiettes infimes,
allant à l’avenant
picorées de tristesses …

La farine des jours
recouvre les horloges
d’une gare aux aguets
La cime des forêts
flamboie sur les adrets,
les volets que l’on ouvre…
Un cristal de silence
précède la torpeur

C’est un matin d’eaux claires,
encombré de massifs
que les hommes trépanent."

...

Eh bien ? Réveillez vous, c'est finit...
C'est incroyable de monotonie. On dirait que l'auteur veut absolument endormir ses lecteurs. Ce rythme, toujours le même (1 2 3 4 5 6/1 2 3 4 5 6...) manque cruellement de variété. C'est pour moi le défaut majeur de ce texte. Et ne venez pas me dire que la façon "prosaïque" de disposer ces membres de six syllabes puissent corriger ce défaut. Rien n'y fait et je m'ennuie ferme...
Désolé.

   Lunastrelle   
22/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte qui s'exprime dans la langueur, et dans une certaine "pose d'image": elle veut donner l'impression d'être figée, mais cela ne peut être possible, tout évolue...
Moi, ça ne me dérange pas, d'autres pourraient trouver le tout un peu ennuyeux.
Au niveau du fond, beaucoup d'image me parlent, et je me suis retrouvée là-bas, en me laissant simplement porter...
La manière dont est placée la ponctuation guide le souffle, bien qu'à certains moments, je décroche un peu. Mais je m'adapte.

   Lunar-K   
2/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime beaucoup ce texte, sa languissante monotonie. L'auteur a vraiment le tour pour dépeindre un paysage riche et détaillé, grouillant de vie et d'émotions, et tout cela en seulement quelques lignes. Je trouve ce texte extraordinaire tant il est imagé.
Un langage très riche et imagé, rural, un peu désuet aussi par moment. Mais cela, justement, donne un certain cachet au texte et au matin qu'il dépeint. J'ai parfois l'impression de regarder une vieille photographie jaunie par les ans...
J'ai aussi beaucoup aimé le retour à la première ligne et au "matin d'eaux claires", cette boucle que forme ce texte comme pour nous enfermer plus encore dans son oisive contemplation, pour nous bien faire entendre que rien ne se passe que cette photographie, cet instantané d'un matin qui s'éveille doucement.

   ristretto   
2/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
voilà ..la magie a encore opéré ! j'ai voyagé jusque là-bas.
(cette lecture m'a oté tout le stress de ma journée !)

contacts ancrés sur terre - loin de tout le virtuel, le conceptuel- toutes les sensations distillées ( un rythme lent, oui, pour mieux s'en impregner, pour en jouir ..le temps est nécessaire sinon .rien ne nous parvient,
bouffée d'air pur d'un matin où l'on se sent Vivant
de si simples choses vibrant si fort !

merci

   Anonyme   
3/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà un tableau très vivant, qu'il m'a plu de lire et relire, afin de ressentir l'atmosphère doucement nostalgique qui s'en émane.
On voit se réveiller ce pays en ayant l'impression d'y vivre.
Des images parlantes, de bien belles sonorités qui s'échappent des mots.
Merci pour ce très bon moment.

joceline

   Charivari   
3/3/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Un texte que l'on déguste avec les 5 sens. Il y a d'ailleurs un jeu de correspondance entre ces sens (par ex : résonnantes vallées). On entre parfaitement bien dans cette description, et pourtant il n'y a aucun stéréotype, aucune image éculée. On sent que l'auteur connaît parfaitement cette atmosphère qu'il sait nous rendre familière. Bravo

   Pascal31   
3/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un très beau poème. Ce qui m'embête, c'est que mon inculture m'a fait buter sur plusieurs mots, stoppant ma lecture pour essayer de comprendre (et accessoirement feuilleter mon dictionnaire) le sens des phrases : "virgas de l'ombre", "orangé de laudes", "l'étoupe jointoyant", "les farios", etc.
Après ces explications de texte, en relecture, j'ai enfin pu profiter de ce tableau d'un matin d'eaux claires, et j'ai ressenti l'amour inconditionnel que porte l'auteur à ces lieux.
Je reste seulement dubitatif sur la trépanation des massifs, à la fin : une métaphore chirurgicale assez culottée et un peu déconcertante.

   Lhirondelle   
5/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Meaban

Une première lecture m'a suffi pour m'imprégner de l'atmosphère, je m'y suis laissée emporter. Ensuite j'ai cherché la fontaine des mots qui m'étaient inconnus puisque je ressentais la soif de tout comprendre de ce singulier poème dont le rythme, les sonorités m'ont plu de suite.
Je ne connaissais pas par ex : Virgas. Moi j'appelais ça "pattes de nuages" alors qu'évidemment "virgas (virgules)" est tellement mieux approprié dans la suspension.

J'ai tout aimé, difficile d'extraire une préférence pour tel ou tel vers... un petit faible peut-être pour "allant à l'avenant picorées de tristesses" et j'ai beaucoup apprécié la répétition de "c'est un matin d'eaux claires" que je trouve très imagée.

Bel agencement de demi-alexandrins, seule la ponctuation fait un peu défaut mais bon à la deuxième lecture elle ne m'a pas plus gêné que ça.

Merci pour ce beau partage, témoignage d'un lieu et d'une époque et avoir su amener la lectrice que je suis à me baigner dans ses eaux devenues claires et limpides comme le sont demeurés les souvenirs de l’auteur.

Bravo

Amicalement

L'hirondelle

   Anonyme   
3/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Meaban. Un très beau poème de la veine des Halliers que j'avais également apprécié... De bien belles images teintées d'une certaine mélancolie qu'engendre sans doute la nostalgie d'une époque que l'on a aimée... J'aime ce genre de poésie et j'attends avec impatience ta prochaine production. Merci pour cet excellent moment de lecture. Amicalement. Alex

   Anonyme   
3/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Merci pour ce texte qui nous fait partager un monde révolu avec la sève naturaliste qui vous caractérise. C'est un pays que j'ai appris à connaître (Lozère, Aveyron) depuis un grand nombre d'années...

   bulle   
3/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce que j'aime particulièrement, dans ce texte, est l'apparente nonchalance.

On a l'impression qu'il ne se passe rien, sur ce rythme-là, et pourtant, tout bouge.

L'ensemble, paraît "figé" en contemplation, alors que chaque ligne s'anime d'une sensation.

Ce n'est pas le regard qui est posé là, à contempler, mais bel et bien la vie qui fait rouler les pupilles.

Un très beau moment.

   David   
3/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Meaban,

J'aime bien les "danseuses fatiguées". je trouve étrange la formulation "sous chape de silence" bien que je le comprenne comme "sous une chape de silence", pourquoi enlever l'article si ce n'est pour la métrique ?

C'est un poème "contemplatif" pour le dire en un mot, mais c'est différent d'un poème qui serait pictural, figuratif, il y a un mouvement, un rythme précis qui m'évoque plus le cinéma, les 24 images secondes seraient remplacées par ces syllabes qui semblent groupées par six.

   Coline-Dé   
4/3/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce texte me plaît infiniment par ce rythme lancinant qui évoque si bien la routine quotidienne, tranquille et mesurée, la poésie simple de la vie des petites gens dont la tâche s'effectue sans hâte...
Et dans tout ce quotidien, Meaban nous insère des mots peu usités, avec une précision d'horloger, pour en faire un joyau modeste...De la belle ouvrage, vraiment !

   Anonyme   
5/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dès le titre on embarque. Sans parler de la signature et du préambule, où un passage a provoqué chez moi "l'effet effervescent" :
« les camions de Lebrat ».
Je dois avouer qu’il a suffi de les lire pour me les imaginer. Et l’image m’a imprégné fortement. Si un jour il m’arrive de croiser dans la région, je crois que je les chercherais au milieu d’autres, ces camions de Lebrat. Je ne m’imaginais pas qu’un procédé aussi… simple après tout, pouvait avoir autant de résultats.
Quant au reste, outre le travail sensible qu’on dénote par l’introduction de mots rares et dans la construction, j’ai encore été frappé par la variété et le choix des métaphores « danseuses fatiguées », « farine des jours » cristal de silence », par la justesse des épithètes « hirsutes », « chandelières », « monotone », et par la puissante sérénité qui émane du texte.
En clair, j’ai été happé par la force tranquille de ce voyage poétique.

   Chene   
5/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Meaban

Tout d'abord je tiens à te préciser que j'ai beaucoup apprécié ton poème.
Mais... j'y vois quelques pistes d'amélioration.

La ponctuation pour commencer. Je ne la trouve pas cohérente : ou bien on s'en dispense complètement ou bien on ponctue intégralement le texte. Là, on passe de phrases correctement ponctuées à d'autres où elle est partielle voire inexistante. Tant et si bien que j'ai l'impression que ce poème est inachevé dans sa finition.

Sur le phrasé, j'ai un ressenti qui ne me satisfait pas complètement. Autant le rythme (alexandrins ou demi-alexandrins) apporte un vrai tempo que j'ai apprécié, autant le phrasé du passage [Une cloche au matin,... jointoyant la misère] crée une rupture dont je ne saisis pas l'utilité ou l'intérêt. Partout ailleurs, les phrases intègrent des verbes conjugués qui donnent de la fluidité, dans le passage cité qui se termine par un participe présent ("jointoyant"), j'ai une impression d'inachevé... Est-ce voulu ? Je n'arrive pas à trancher.

Sur le vocabulaire précis, imagé, là je dis bravo... Il est porteur de poésie, évoque mille et un ressentis. C'est la grande force de ce poème avec le retour très rythmique (cyclique) du leitmotiv "C'est un matin d'eaux claires". Seule remarque sur "jointoyant", j'aurais préféré le verbe conjugué "jointoie" (quitte à retoucher la métrique).

Pour conclure, autant j'ai été emporté par l'atmosphère très particulière et bien rendue de ces années soixante dans la Margeride, autant je pense qu'un effort de recul (et un peu de méthode) permettrait à l'auteur de nous emporter loin, très loin.

Merci, et j'attends avec une certaine impatience ton prochain écrit.
Cordialement

Chene

   Lapsus   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bon, on comprend que la Margéride n'est pas le centre du monde et que la vie qui s'y écoule ne promet pas de nous étourdir.
Mais il y a, dans l'évocation de ce morceau de temps tranquille, une véritable élégance et un sens harmonieux de l'expression qui embrassent d'un regard circulant et intimiste le paysage et les personnages d'un pays au charme pittoresque.
Les enfants manquent à l'appel. Est-ce un signe ?


Oniris Copyright © 2007-2023