Déshabiller les mots de l’insolence vêtue
Dans l’effeuillage des sens, le texte est mis à nu
À l’ouverture de l’enveloppe, une senteur mâle
S’échappe en fragrance musquée d’une chasse tribale

Le grain s’étire sous les doigts en finesse d’émoi
Caresses d’iris s’enroulent sur la fibre de soie
Suivant des lettres, le parcours des courbes dans les lignes
Traquant l’amorce de l’émotion en premier signe

Découvrir le lit des envies sans retenues
Dans l’usage du verbe sur le cuir d’un souffle connu
Éponger dans le buvard la sève de l’écorce
Qui s’épanche dans des sensations vives et féroces

Ancrer les courants pourpres au flux des mots tus
La pulpe frémit aux baisers de la bouche cousue
Lecture dépouillée au ciel des mots bleus de l’âme
Sur la tendresse de la chair offerte à la lame

Au mordant de ton corps, je hiéroglyphe ta peau
Aux lèvres du vent, gémissent lentement tes os
Quand la moelle extraite fait circuler le plaisir
À l’ombre des creux, s’émancipent les vifs soupirs

L’esprit puise à l’inspiration de la mémoire
Les images charnelles derrière les mots de pouvoir
Exquise volupté couchée sur le blanc papier
Dans l’ivresse d’une alcôve de mots déshabillés…