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Poésie libre
MissNode : Goût de la roquette : violet
 Publié le 05/10/13  -  10 commentaires  -  2103 caractères  -  165 lectures    Autres textes du même auteur

En deux parties, pour prendre la voie du milieu, ni rouge ni bleue. Écrire ou exister.


Goût de la roquette : violet



Tu bouges
le rouge
te saute aux yeux

C'est un bleuet
une éphémère plume
bullant léger
dans une brume

Toits rouges
inondent
le village ensoleillé

C'est une île bleue
lumineuse entrevue
éphémère reflet
comme bévue

Pois rouges
jonglent
sur la jupe envolée

C'est un éclair qui fuse
rase la rivière
boit la transparence
effleure les couleurs

Fil rouge
s'écoule
de la bobine affolée

C'est un livre bavard
qui hèle qui hulule
à la lie à la bile
des humains blafards


***


J'ai dans le regard
le vide suspendu entre les étoiles
qui m'a balancée sur Terre

Entre les sons, le silence rappelle à l'oreille que les collines respirent elles aussi.
Et je bâille, car rien n'est meilleur que l'oreiller pour me lover autour de mon nombril, serrure vers où m'invite Morphée.
Au gré du vent le brouillard roule.

J'ai dans le regard
les songes de la nuit dernière
et ceux qui m'attendent

Mes rêves me disent que le bonheur est comme les collines, il respire.
Parfois souffle court – et l'on se contentera du goût de la roquette.
Parfois soupir soulagé – et c'est le bain de nuit dans la mer verte.
Le silence est d'automne. Au flanc du coteau doré, la vigne déroule ses ruisseaux de sang.

Dans le regard passe
la Vie frisant ses folies
Oh qu'elle surpasse
la fureur humaine
où l'âme trépasse

Vois les saignements de la Terre dans les vignes – vierges pourpres – témoins du poignard dans l'été.
Je suis devenue muette j'ai dansé dans l'air les pleins et déliés.

L'aube boit les lambeaux de brume au bol des crêtes : la lumière toujours aspire les nuées.
Je n'ai plus jamais cessé d'écrire.


***


 
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   Anonyme   
15/9/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Voilà plusieurs fois que je reviens à ce poème, à cause du titre que je trouve absolument génial ; il me fait rêver.

Le texte lui-même, hélas, je ne saurais en dire autant. J'aime bien le contraste de forme entre les première et deuxième partie, mais l'ensemble me déplaît à cause de ce que je perçois comme de la préciosité et, oui, du nombrilisme, comme il est dit dans
"rien n'est meilleur que l'oreiller pour me lover autour de mon nombril".
En même temps, je me dis que je suis injuste. Il y a par moments de l'expressivité dans ce poème, je pense par exemple à
"Pois rouges
jonglent
sur la jupe envolée"
et aux ruisseaux de sang de la vigne, même si je trouve l'expression outrée.

... Mais rien à faire : je relis, par-ci par-là, et pour moi c'est... chichiteux. Des maniérismes comme
"un livre bavard
qui hèle qui hulule
à la lie à la bile", ou le poignard dans l'été, pour moi ça coince, je trouve cela affecté, inutilement dramatique pour ce qui est dit. Et je déteste franchement la dernière phrase, à mes yeux elle semble dire "voilà tout ce qui compte, le monde est là pour que je l'écrive", et cet égocentrisme affiché de la narratrice ("devenue muette" un peu plus haut, on sait donc qu'elle est féminine), je trouve cela maladroit.
Je ne nie pas que souvent les poèmes soient là pour exprimer "que je suis joli, que je me semble beau", mais un peu d'hypocrisie, que diantre ! Je préfère que l'auteur m'amène à la sournoise à cette conclusion, à ce que je l'admire, sans m'assener comme un uppercut ce qu'il veut me faire penser.

   senglar   
5/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour MissNode,


Ce poème m'a semblé rythmé par des refrains aux allures de comptines - par moments - d'où sa fraîcheur, naïve puis grave. Avec l'impression d'un cycle où le barde se confond avec la lumière pour écrire la nature.

Mais c'est un interprète modeleur. Quelle est sa part exacte d'affranchissement ? Si l'on peut prétendre saisir la nature, lui-même est un oiseau qui sautille : nature à droite ! nature à gauche ! bleu ou rouge ! il picore la roquette violette. Comme ça il n'y a pas de jaloux.

Le barde est un filtre au philtre de son propre syncrétisme.

Comment alors ne pas entrer en empathie avec ce beau travail de recherche tout en équilibre ?

"Pois rouges
jonglent
sur la jupe envolée"

"Fil rouge
s'écoule
de la bobine affolée"

Mais oui ! je sais que tu es une fille MissNode :) Ah non c'est pas macho :))


- habile usage de l'anaphore... puis-je risquer "anaphores filées" ?
- texte léger qui ne parvient pas à être grave bien que l'auteure ne veuille pas rejeter cet aspect, surtout vers la fin (Ohlàlà... lala.. :) le vocabulaire du sang, de la blessure et du trépas !). Eh bien, c'est raté ! lol
- j'ai eu l'impression d'assister à la gestation et à la naissance d'un démiurge qui aurait rencontré, puis subjugué... et écrabouillé son sphinx.


Je loue l'effort d'originalité... réussi. Preuve de courage, mais c'est le seul moyen d'accéder au Panthéon.

Alors bravo !


senglar alias brabant

:))) )))


Mes réticences :
- le "hèle... hulule/ à la lie... la bile (je sais : il y a un hallali :) )/ les (z)humains blafards"
- l'absence accumulée d'articles (ça fait vieillot, désuet, démodé, ça casse le rythme, c'est anti naturel, "awkward" même si ça veut donner une impression d'intemporalité.)

   Anonyme   
5/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
En toute franchise je dois dire que je ne suis pas trop attiré par ce genre de poésie.
Cette succession d'images sophistiquées ne me fait pas prendre part et je n'ai rien éprouvé malgré les différentes lectures de ce texte.
Sûrement aurait-il une place de choix dans un salon littéraire...

   Anonyme   
6/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J' avais fait une lecture hâtive du premier texte auquel j'avais décerné un commentaire sévère et puis j'ai lu celui de soque et je lui dois d'être revenu sur ma première impression. Comme souvent elle a vu juste. Oui c'est un texte vif et enlevé aux sons et couleurs qui chantent. j'ai aussi aimé le second qui offre de fort belles image mais que j'ai trouvé moins maîtrisé.:

Beaucoup de gueule ceci :"Vois les saignements de la Terre dans les vignes – vierges pourpres – témoins du poignard dans l'été".

Mais, et c'est là une exigence personnelle dont je fais une rengaine, je trouve au texte les défauts de ses qualité : une véritable explosion métaphorique, certes, mais pas toujours suffisamment contrôlée. Ainsi "Et je bâille, car rien n'est meilleur que l'oreiller pour me lover autour de mon nombril, serrure vers où m'invite Morphée".
Cela me paraît en trop ou en tout cas pas assez travaillé. "...Mon nombril, serrure où m'invite Morphée..." Bof et puis cette invocation de Morphée n'est guère très originale et confine au cliché.

Le premier "j'ai dans le regard " me plait beaucoup. Le second est carrément plus fade...

"Le silence est d'automne. Au flanc du coteau doré, la vigne déroule ses ruisseaux de sang." ça c'est balèze !

Vous devriez tailler, couper cette vigne dont vous pouvez manifestement tirer le meilleur vin. Votre cépage ne demande qu'à être mieux vinifier, avec plus de rigueur, et vous obtiendrez d’excellents millésimes.

   Mona79   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est le genre de poème qui me déconcerte, mais que je ne puis me retenir d'apprécier. Vif, coloré, avec ses métaphores plus ou moins hardies, ses doutes, ses convictions et cette paresse de l'oreiller, ce retour sur soi-même qui s'impose... pour une pause ! Et puis écrire, écrire pour se jeter à corps perdu dans l'entrelac de ses pensées, réaliser le poème en technicolor, l'exploit !

   costic   
9/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai beaucoup aimé cette ronde à deux temps. Pour moi, aucune sophistication mais des images qui convoquent les sens, vont droit au but.
Première partie, très enlevée, très visuelle.
Vrombissante, couleurs aiguisées, en mouvement.
Seul petit bémol également, comme Senglar, l’absence d’article qui me gêne un peu.
Deuxième partie, qui évoque pour moi les voyages immobiles de Walt Whitman.
J’adore ce « l'on se contentera du goût de la roquette ». On a envie de plonger à notre tour dans un bain de minuit dans la mer verte…
Des jeux de lumières, de respirations, la nature en mouvement nous insuffle un dynamisme, une belle vitalité.

   MissNode   
13/10/2013

   cottington   
16/10/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'aime l'audace de votre poème car si le goût de la roquette se révèle être violet, le reste est haut en couleur également, avec une véritable force qui palpite:

"les saignements de la Terre dans les vignes"
Cela suffit à me ravir!

Avec une grande simplicité (apparente), vous avez saisi l'essence de certains moments... Comme quand on sait "se contenter du goût de la roquette"...

Cottington

J'arrive un peu tard, soulagée de ne pas avoir laissé ce poème m'échapper!

   Anonyme   
16/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je reviens sur ce texte qui m'avait plu en GL. Celui-ci joue sur différents registres d'écriture et par endroits il est habité par la grâce-en particulier le jeu sur les couleurs au début-Merci pour cette belle lecture.

   Anonyme   
23/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On sent la maturité qui s'affirme. Quelle chance d'avoir de la matière à lire sans attendre trois semaines et de se tourner vers le déjà publié.

J'ai vraiment aimé ce passage, entre de nombreux autres, ma femme est comme vous : une as du cocooning même dans les moments les plus durs de la vie : "rien n'est meilleur que l'oreiller pour me lover autour de mon nombril,".

J'aime aussi votre sens de la liberté de vous éloigner du premier carcan pour vous adonner à un autre et les faire se rejoindre en une unité. Comme vous le dites dans l'incipit et le réalisez avec talent.

Ce passage, à mes yeux, est trop "facile" ou "convenu" :
"Dans le regard passe
la Vie frisant ses folies
Oh qu'elle surpasse
la fureur humaine
où l'âme trépasse"

Entre le rouge et le bleu, les songes attendent. Ne nous inviteriez-vous pas à les rejoindre ? Je réserve deux places.


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