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Chansons et Slams
MonsieurNon : Même si au final ça rate [Sélection GL]
 Publié le 28/07/20  -  8 commentaires  -  4006 caractères  -  161 lectures    Autres textes du même auteur

Un coup de gueule anarchiste dont j'aurais certainement fait une chanson si j'avais été capable de chanter.


Même si au final ça rate [Sélection GL]



Je vais continuer à croire qu’on va dev’nir citoyens
Au lieu de se contenter de rester vagu’ment mitoyens
À espérer qu’on va lever notre nez vers les élites
Au lieu de regarder en bas, de se tromper de parasite
Qu’on va arrêter d’élire des énarques dépravés
Qui marchent main dans la main avec des lobbys privés
Espérer qu’on va s’lasser des présidents qui se bornent
À laisser faire les puissants et à se gratter les urnes
Qu’on se débarrassera de tous ces fils de rupins
Et que viendra l’avèn’ment de tous les enfants d’mutins
Que le peuple suive un peu le vent puissant qui l’entraîne
Et que les gouvernements finiront tous à la lanterne

Et même si au final ça rate, j’brandirai mon drapeau noir
J’resterai droit sur mes pattes, un peu pirate, un peu anar’
Tout pour rester à l’écart, pour pas dev’nir un automate
Pas faire l’éloge des technocrates et l’apologie des connards

Espérer qu’on va arrêter de nourrir les actionnaires
Avec le jus qu’on obtient en f’sant pourrir des fonctionnaires
Je vais continuer à croire qu’on va enfin s’révolter
Quand ils aspirent à la paille les services publics liquidés
Espérer qu’on va arrêter de s’contenter des poubelles
En attendant patiemment qu’il y ait une goutte qui ruisselle
De baser l’économie sur une bande de Méphistos
Qui vont planquer leurs deniers dans des paradis fiscaux
Qui passent toutes leurs journées à se lécher les babines
En attendant de ramasser les revenus du droit d’aubaine
Je vais continuer à croire au pouvoir des travailleurs
Et qu’un beau jour ils seront propriétaires de leur sueur

Et même si au final ça rate, j’brandirai mon drapeau noir
J’resterai droit sur mes pattes, un peu pirate, un peu anar’
Tout pour rester à l’écart, pour pas dev’nir un automate
Pas faire l’éloge des technocrates et l’apologie des connards

Je vais continuer à croire qu’on va tous se cultiver
Et que la course au savoir pourra un jour nous captiver
Qu’les futures générations grandiront dans un terreau
Où on préfère s’taper des livres que de cogner des intellos
Je vais continuer à croire qu’on prendra moins au sérieux
Ceux qui basent leur morale sur un bouquin poussiéreux
Qu’on prendra un peu en compte les problèmes que ça génère
D’appliquer tous les conseils de son ami imaginaire
Je vais continuer à croire qu’on va brûler les drapeaux
Au lieu de cramer des gens à cause de leur couleur de peau
Continuer à espérer qu’on va faire tomber les murs
Et puis qu’on vivra ensemble de bonnes blagues et d’alcool pur

Et même si au final ça rate, j’brandirai mon drapeau noir
J’resterai droit sur mes pattes, un peu pirate, un peu anar’
Tout pour rester à l’écart, pour pas dev’nir un automate
Pas faire l’éloge des technocrates et l’apologie des connards

Je vais continuer à croire qu’au fond on en a tous marre
Et qu’on aura un sursaut juste avant qu’on soit tous morts
Qu’on travaill’ra sur les causes au lieu d’chercher à éviter
Les conséquences évidentes de notre propre avidité
On va bientôt toucher l’fond va falloir arrêter l’forage
Ça me rend fou et j’ai la rage, le monde est gris comme un orage
On a beau me répéter que les terre-à-terre ont raison
Le seul moyen d’avancer pourtant c’est d’fixer l’horizon
Y a rien qui puisse me faire peur, je resterai utopiste
Je resterai un rêveur jusqu’à mon dernier tour de piste
Tu peux me dire que j’me berne, que je m’égosille en pure perte
Aucun moyen que j’la ferme j’préfère crever la gueule ouverte

Et même si au final ça rate, j’brandirai mon drapeau noir
J’resterai droit sur mes pattes, un peu pirate, un peu anar’
Tout pour rester à l’écart, pour pas dev’nir un automate
Pas faire l’éloge des technocrates et l’apologie des connards


 
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   Anonyme   
13/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

À lire l'exergue, je vous souhaite de croiser un interprète/compositeur, à moins que vous ayez déjà la musique en tête.

Chanson engagée, on ne peut plus. Assez raisonnable et pas trop manichéenne, cependant, puisque le troisième paragraphe évoque clairement l'éducation, l'ouverture d'esprit nécessaire à modifier la condition de l'humain.
J'ai aimé le refrain, le narrateur sent bien que l'anarchie, comme tout système, concept, a ses travers (un peu pirate, un peu anar)
J'ai aussi aimé le recul que conseille de prendre le narrateur face aux doctrines, philosophie de tous temps, les connaître, oui, les appliquer à nos sociétés est plus risqué et risque de dérives.

Bon , "vivre de bonnes blagues et d'alcool pur", pas sûr que ce programme soit élévateur d'âmes...
Sinon, j'ai aimé l'expression à la fois familière et plus soutenue.

Je me suis demandée si toutes les élisions étaient suffisantes pour garder un rythme alerte en chanson.
Mais c'est vrai que parfois, l'interprète chante un peu différemment le texte original.

Je vois là un bon texte de chanson.
Merci du partage
Éclaircie

   Corto   
13/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un slam qui a du souffle, style grand froid avant orage.

En première remarque je dirais que n'est pas Léo Ferré qui veut.

Sur la forme je suis surpris par l'irrégularité dans l'utilisation des "e". Pour un slam j'aurais bien vu un plus grand systématisme pour absorber les "e". Ainsi le second vers deviendrait:
"Au lieu de s'contenter d'rester vagu’ment mitoyens" etc. Ce serait plus 'prenant' non ?

Je dirais ensuite que si tous les "connards" étaient des "technocrates" ou des "énarques" cela se saurait.

Dans ce long déroulement on trouve des formules sympathiques,
"Espérer qu’on va arrêter de nourrir les actionnaires
Avec le jus qu’on obtient en f’sant pourrir des fonctionnaires",
mais aussi des aveuglements, comme ce curieux "Qu’les futures générations grandiront dans un terreau Où on préfère s’taper des livres".

Je remarque bien sûr l'argumentaire qui oublie de regarder l'état de la planète et les initiatives pour trouver un mode de vie qui la respecte.

le "j’brandirai mon drapeau noir" semble un peu passéiste au moment où les vrais révolutionnaires sont ceux qui sont déjà passés de l'utopie au concret porteur d'avenir pour les humains.

Mais puisque vous préférez "qu’on vivra ensemble de bonnes blagues et d’alcool pur", je n'insiste pas.


Merci pour ce partage.

   ANIMAL   
19/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte annoncé comme un coup de gueule anarchiste, et c'est exactement cela. C'est brutal comme un bourre-pif, frappé au coin du bon sens et sans concession ni pour les suivis, ni pour les suiveurs.

La mise en musique devrait être aisée sur un rythme endiablé et même si ça rate, ça vaudra le coup d'avoir essayé.

Je crois que j'apprécie l'ensemble de cette diatribe, avec un faible pour
"On va bientôt toucher l’fond va falloir arrêter l’forage".

Bien écrit et bien pensé, une chanson pour défiler le poing levé.

en EL

   Anonyme   
28/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour MonsieurNon,

Profession de foi anti-libéraliste... tout est dit, l'exergue annonce la couleur (noire) et le texte ne la dément pas.

"Se gratter les urnes", belle image, ô combien vraie !

Dugenou.

   papipoete   
28/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour MonsieurNon
Eh bien je dis OUI, mais en commençant par la fin de votre " très long " texte, en se disant comme un écho à votre cri ; oui, rêvons au meilleur sans nous bercer d'utopie ; oh, pas me faire ami des technocrates ni celui des conards mais que la Terre continue à tourner peu-être pas mieux, mais surtout pas pire qu'avant...
NB une litanie de colères, de cris vengeurs, le pouvoir aux travailleurs... Bien argumenté, bien imagé avec en plus des voeux que toute couleur de peau, toute sensibilité sexuelle ait place dans notre vie quotidienne...
Des mots, encore des mots, disait la chanson... mais on sait bien que la cupidité, l'attrait du pouvoir viennent comme l'appétit devant une belle table ! Nous eûmes biens des exemples de FRERE prenant le pouvoir, et se laissant griser par ce que toujours ils combattirent, fustigèrent...
Mais j'aime bien le ton, ces mots apocopés, presque " bon enfant " ne réclamant pas de tête au bout d'une pique...

   Anonyme   
28/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

"Je vais continuer à croire qu’on prendra moins au sérieux
Ceux qui basent leur morale sur un bouquin poussiéreux"

et "en même temps" comme dirait l'autre,

"Je vais continuer à croire au pouvoir des travailleurs
Et qu’un beau jour ils seront propriétaires de leur sueur"

Voilà du bon vieux léninisme habillé de nouveaux atours, de la moraline dont on a essuyé grossièrement la poussière...

Ceci juste pour jouer à faire comme l'auteur, contester reste un plaisir dont on ne saurait se priver.

Je ne juge pas le fond, seulement la forme qui est plutôt tendance sympathique et gentillette à défaut de me convaincre.

Il y a eu du travail que je salue mais sans plus de conviction.

   Gouelan   
28/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

J'ai aimé ce coup de gueule et je suis en phase avec pas mal d'idées. Pourtant quand je les tourne dans ma tête je me dis que des révolutions il y en a eu et malheureusement elles tournent en rond. Les prochains au pouvoir reconduiront les mêmes erreurs même s'ils ne sont pas technocrates.

Au suivant !

Il en faudra du temps pour changer les hommes et le temps, la planète n'en a pas tant que ça.

Il faudrait peut-être alléger les vers pour en faire une chanson, tout en oubliant pas notre Oasis et l'air qu'on respire.

Merci pour ce partage intéressant.

   Queribus   
5/8/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce "slam"ou de cette chanson qui me semble plutôt réussie même si, sur le fonds, il y aurait beaucoup à dire; il me semble, hélas, en effet, que les utopies ont fait leur temps. Par ailleurs, l'écriture de ce texte a dû demander beaucoup de temps et de travail et mérite le respect.

J'ai quand même noté un défaut à votre écrit: sa longueur. Même avec une superbe musique, des arrangements adéquats, faut aller jusqu'au bout et ce n'est pas à la portée du premier auditeur venu.

Je vous dis donc bravo et merci et n'hésitez pas à nous fournir encore des vers de cet acabit.

Bien à vous.


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