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Poésie contemporaine
Narbah : Réveil
 Publié le 15/04/19  -  10 commentaires  -  2844 caractères  -  97 lectures    Autres textes du même auteur

J'écrivais beaucoup. Je n'écris plus beaucoup. Je recommence à écrire un peu.


Réveil



différentes catégories d’oiseaux bleus
transpercent la rue maigre
c’est aux signes inaliénables que se raccrochent les pluies
on laisse venir des taxis qui sont cabossés et jacassent
et des abris anticyclone
des foules amibiennes
des rapaces aussi géants qu’autre chose
alors j’ai eu une discussion avec elle
comme bateau déchaîné des tristes apparences
on ne sait pas d’où vient la lumière
sinon des chaussures abîmées
quelle poussière frotte les têtes bronzées des statuettes grises
vérité oubliée des atolls muets
spirale des cartes à jouer tonales
charme amorphe du spectre des couleurs
chat polyglotte et marteau zingueur
atroce douceur de la matinale écorce
martingale impossible des chiffres courts
tous les cartables avec attention frôlent des livres
place plantée d’arbres marbre avec un blanc entre les vignes
souvenirs de quand j’étais vide
il va falloir participer
à rien

***

plus d’essence à renifler sans gaz
cosmétique mauresque aux sandales des nuits
carabine
la vapeur étincelante du cardinal de France
sans veston sur ses ossements détrempés
marchant à reculons vers la divine assistance
et les vieilles maladives assemblées en mouvements subversifs
la politique universelle
les projets déversés et les votes valables ou non
et l’avenir qui passe sans un regard
on s’amasse dans les zones périphériques
on évite de marcher dans les jeux de mots
d’obstruer l’impossible
de clarifier le limpide
boire la pierre dans la montée du môle
corriger les marchandises bleues dans la cave
évaluation du bloc de courage aux éléments dispersés
la mouche cogne aux rideaux
le corps absent du sommeil évaporé
brûle les environs des internes et des hôpitaux
sonne dans les couloirs livides aux odeurs de cirage
martèle dans la forêt des pas d’insectes
affirme l’improbable nature
du vent

***

ça fait un travail de martien
et jeté vers l’aumône
incrusté de pâles canaris décomposés
un cheval noble indifférent aux sarcasmes
classe les éléments épars des bibliothèques imprévues
une endive passe
feuillet de carnet piétiné les mots tachés
un téléphone pathétique seul sur une plage
et deux jolis immeubles en ruine sur le sable
métallurgie
liasse de cartons en cuisine
quatre partitions étrangères roses
montées dans des châsses ottomanes
avec du skaï rayé vert et rose et rouge
à l’odeur de foin trouble et caverneux
une chanson vague
comique
et sur des banquises au loin
le caractère inconnu du bord de l’œil
gravé à l’acide
un vieil amoureux
mort

***


 
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   Corto   
21/3/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Quelques ancêtres se sont essayés à l'écriture automatique.
Il semble qu'on soit ici dans une démarche comparable.

Les ancêtres sus-nommés ont fini par abandonner ce sport, mais peut-être voulez-vous en relancer la mode ?

La prochaine fois peut-être pourriez-vous éclaircir votre démarche par un exergue explicatif ?

A vous relire.

   Castelmore   
1/4/2019
 a aimé ce texte 
Pas
J’ai brûlé ma tête et mes trois yeux à la poussière de ces images
Des oiseaux bariolés de noir uni picoraient goulûment mon cerveau flottant dans des nuages de fumée rose, pendant qu’une endive trépasse
Et les doigts parkinsoniens de mes femmes obèses recollent pour une seconde les chiures de mes réflexions de poisson rouge :

... Flop gloop ...

Voilà le résultat...

   Vincente   
3/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Première strophe : j'ai cru à une évocation au lyrisme surréaliste d'un lieu semi urbain tropical, et puis tout de même, je cherchai un chemin dans cette avancée chaotique. J'ai bien aimé "place plantée d’arbres marbre avec un blanc entre les vignes".

Deuxième strophe : Après le paradoxal épilogue de la première strophe, "il va falloir participer / à rien". J'étais acquis à une écriture bien délirante, alors soit ! On n'est ensuite pas déçu, le délire se délivre avec bien peu de retenue. Il semble que plus le loufoque se dévoile, plus une sorte de surenchère dans les extraversions (métaversions ?) s'accentue. J'ai beaucoup aimé "et l’avenir qui passe sans un regard" et surtout le "on évite de marcher dans les jeux de mots". L'épilogue n'est pas en reste dans ces incongruités : "affirme l’improbable nature / du vent".

Troisième strophe : on sent que le comble va venir, prêt à le voir surgir, on ne regarde plus en arrière. Je l'ai vu à plusieurs reprises en effet, presque à chaque vers. Peut-être a-t-on culminé avec le "une endive passe" ou plutôt avec à nouveau les trois vers finaux "gravé à l'acide / un vieil amoureux / mort". Excellentes ces deux culminations !

Alors maintenant, on comprend quoi dans ce capharnaüm ? Parce que tout de même on ne peut dire n'importe quoi juste pour faire mousser une potion !
J'ai noté un crescendo intéressant, j'ai vu une plume virevoltant, colorée, imaginative et j'ai souri sous les coups de nombreuses métaphores surréalistes. Est-ce suffisant pour souligner ici une réussite littéraire et littérale ? Il me manque un propos autour desquels les erratiques évocations viendraient former une volonté, comme des gènes forment l'ADN.
Les trois fins des strophes avouent semble-t-il une intention globale : "participer à rien" dans "l'improbable nature du vent" par les mots "gravé à l'acide d'un vieil amoureux mort" de sa poétique.

   Davide   
15/4/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Narbah,

Le narrateur / la narratrice (comme le lectorat d'ailleurs) semble spectateur/trice d'une pièce de théâtre absurde où les repères lui manquent, tout est déstructuré dans le fond comme dans l'enchaînement des mots (la syntaxe) et le sens des mots.
Très peu de "je" ou de "moi", mais juste un regard impersonnel, froid, distant, délirant...

La scène semble se passer en ville, avec cette "rue maigre" les "taxis", les enfants qui vont à l'école, peut-être en bord de mer ("bateau", "sable", "môles" ?...), il semble faire chaud ("mauresque" ?).
Est-on dans une ville côtière du sud de la France, du Maghreb ?
J'imagine que l'auteur(e) n'a pas choisi de lieu précis : nulle part semble être la meilleure réponse...
Peu d'indications. Trop peu. C'est très confus.

Pour adhérer à ce texte, il aurait fallu que l'auteur(e) me guidât un peu plus dans son labyrinthe paranoïde.
Pas d'exergue ? Rien de clair à quoi se raccrocher.
Pour moi, c'est trop hermétique. Dommage...

En espérant vous relire dans un texte moins alambiqué,

Davide

   papipoete   
15/4/2019
bonjour Narbah
L'ART, quelque il soit est comme le " vin jaune " de chez moi ; on aime ou on n'aime pas !
L'un vous dira " ce breuvage est vraiment exquis, un nectar à nul autre pareil !".........un autre dira " c'est infecte, on dirait de la pharmacie ! "
Et un autre inculte en art, et en vin dira " je ne saurais dire, je n'y entend rien en ces 2 matières !
Alors, disons que votre poésie, lue par le 3e larron, pourrait à mon goût s'en rapprocher ?
à vous lire, ma circonspection est à son apogée... et laisse les éventuels amateurs apprécier !

   senglar   
15/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Narbah,


'Impression stylo couchant' (parodie d'un tableau de Monet décrié en son temps si vous me le permettez. lol) pour trois carnets de croquis, d'esquisses, d'images. J'y feuillette en plus de l'impressionnisme, du symbolisme, du surréalisme,du réalisme, de l'hyperréalisme... toutes les écoles de peinture y passent et des peintres inclassables ; j'ai picoré ci et là en me disant que s'il y avait d'exquises friandises, des nectars, des nec plus ultra il n'y avait rien là que je détestasse. A l'école du rêve l'étal était rempli, tous les casiers étaient fournis, achalandés, des fruits aux outils quincaillers et à ma grande satisfaction il n'y avait pas de casseroles.

Bel inventaire le rêve à l'encan et n'oublions pas, pour rêver faut être deux alors que le lecteur ne craigne pas de se laisser aller, qu'il se décarcasse quoi !

Merci à vous :)

Allez, quelques articles :
"quelle poussière frotte les têtes bronzées des statues grises
"la vapeur étincelante du cardinal de France (c'est caravagesque, goyesque ça !)
"corriger les marchandises bleues dans la cave
"une endive passe (pour sûr elle avait la forme d'un ange)

Oh oui "l'improbable nature du vent"... Puisse-t-il tourner pour vous ! "...dans les éléments épars des bibliothèques imprévues"...


senglar

   Anonyme   
15/4/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Je dois avouer que je n'ai pas passé le cap de la deuxième strophe.

Je reste hermétique à ce genre d'écriture que l'on qualifie d'automatique.

Des images installées par ci par là qui m'ont laissé totalement en dehors du texte.

A vous lire une toute prochaine fois.

   Provencao   
16/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"plus d’essence à renifler sans gaz
cosmétique mauresque aux sandales des nuits
carabine"


Le langage littéraire, poétique est et ne peut être que cette expression entre le langage libre, automatique et ses mots éclatés ..

On retrouve dans votre écrit cette révélation. une révélation de l'âme, de l'être par les idées, par les pensées dans la parole écrite.

C'est en cela a mon sens que l'ecriture, la littérature et la poesie sont veritablement art ..

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Pouet   
16/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bjr,

personnellement j'aime beaucoup ce texte qui pourrait apparaître pour certains comme un fatras indigeste de mots posés au hasard.

Pour moi ce n'est pas le cas.

La poésie -comme j'aime à la concevoir- est à mon sens l'art de faire se rencontrer des mots qui ne se croisent pas dans la "vie ordinaire".

J'aime beaucoup ce genre d'écriture que je pratique parfois un peu moi-même.

Ici je trouve que c'est très réussi.

Je ne vais pas détailler mais j'y ressens une critique sociale, une profonde mélancolie, une lucidité acerbe.

Moi, j'y reviens, je relis, je m'en imprègne. J'aime me créer mon propre sens, j'aime y retrouver ma signification.

Bravo à vous.

   Anonyme   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Narbah,

Un réveil comme je les aime, se laissant envahir de mille images et couleurs, mêlant l'interne et l'externe. Avec un fil conducteur que l'on peut lâcher à tout instant ou tenir solidement sachant bien que ce chemin mène quelque part, ou pas. Mais peu importe cheminons, toujours sans cesser de dire.
Les mots aux mots ajoutés défilent sans autre heurt que celui des images produites sur le lecteur.
Benjamin Péret aurait aimé.
(Ravi de vous relire, je vous ai connu sur ve, il y a longtemps)

Merci du partage, j'en redemande.
Éclaircie


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