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Poésie libre
natile : Dernière parole
 Publié le 29/05/20  -  7 commentaires  -  1234 caractères  -  172 lectures    Autres textes du même auteur

Les dernières lignes que l'on tente de délivrer souvent aux mauvaises adresses avant de s'installer dans le silence de la vie.


Dernière parole



Je pourrais vous servir mes ratures précédentes,
Celles qui se cognent à chaque mot,
Celles qui ne les trouvent plus,
Pour griffonner un bout de nappe,
Une page d'un cahier,
Un coin de feuille oublié.
Trop de lumière ou pas assez d'ombre,
La couleur hésite à produire son effet sur ma palette blanche.
Il fut un temps de sentiments extrêmes,
Où chaque jour la torture était sévère.
À peine la lueur du jour diluée,
Et les mots s'expulsaient au bout des doigts,
Traces lugubres des nuits refroidies par l'absence.
Aujourd'hui le vide a grandi,
Les nuits et les jours se confondent en absurdité,
Mais plus rien n'est projeté vers une adresse incertaine,
Elle a souvent froissé l'enveloppe remise,
À peine lu les vers dédicacés.
D'autres destinataires, plus loin encore,
Ont juste cligné des yeux,
Trop habitués à lire sous les lignes,
Évitant ainsi la frayeur de celui qui se libère de la vie.
La mélancolie n'est plus à la page des recueils,
L'ennui et la tristesse des lieux paisibles n'osent plus bercer une lecture,
Le silence aura sans doute l'écoute facile,
Tendu entre vous et moi pour longtemps.


 
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   Luz   
29/4/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

C'est magnifique. Bien que je n'ai pas tout compris, comme d'habitude...
Je me suis reconnu, un peu, dans les interrogations du poète, ses doutes, la difficulté de transmettre, l'incompréhension, la souffrance de créer, l'épuisement...
"Le silence aura sans doute l'écoute facile" ; mais qui sait écouter le silence ?
Difficile d'expliquer mon ressenti, mais j'ai beaucoup aimé ce poème puissant.
Bravo !

Luz

   Miguel   
8/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Chaque vers apporte sa trouvaille. On en lit un, on le savoure, mais on est déjà pressé de savoir comment le suivant va nous ravir ; et on n'est jamais déçu. Les rythmes et sonorités, dans cette forme libre, sont aussi élégants que dans une forme versifiée. De la belle ouvrage. Bravo.

   Corto   
29/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce "silence de la vie" est décrit de façon brillante.
Ici personne ne cherche à fanfaronner car "mes ratures précédentes/ se cognent à chaque mot".
Il n'est plus question de briller mais plutôt de porter l'échec ou la décrépitude.

En soi ce poème est une exception qui se remarque, qui n'hésite pas à dévoiler les faiblesses avec juste un soupçon de regret. Mais faut-il vraiment des regrets ?
Oui certainement, celui formulé ici "La mélancolie n'est plus à la page des recueils"

Puis ce superbe final:
"Le silence aura sans doute l'écoute facile,
Tendu entre vous et moi pour longtemps".
Ainsi le silence est remis à sa vraie place en tant que lien, sans doute plus solide et plus riche qu'un bavardage distrait.

L'intériorité de ce poème est remarquable.
Avec pudeur et efficacité.

Bravo natile.

   Anonyme   
30/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour natile,

Un très bon poème avec quelques défauts à mes yeux.

Le fond est superbe, l'expression un peu moins, la mise en page et forme améliorable, à mon sens.
Si j'ai bien compris ce que doit être un récit poétique, votre texte s'apparente plus à ce genre, par la construction.

Ainsi les termes
"où chaque"
Et les mots"
"Mais plus rien"
"Plus loin encore"
"sans doute"
révèlent plus un récit, relèvent plus d'un récit.

Hormis ceci, j'ai beaucoup aimé, titre et exergue compris.

Merci du partage,
Éclaircie

   Lebarde   
30/5/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Natile

J’ai besoin pour qu’un texte « poétique «  attire mon attention » de rencontrer une organisation dans l’écriture: des rimes, un rythme, des sonorités, une structure, une charpente que je désespère de trouver ici.

J’ai bien repéré un fil conducteur dans le propos mais il est ténu et incertain avec une succession d’idées sans lien véritable posées la sans continuité: est-ce une volonté de l’auteur pour traduire les hésitations et justifier les « ratures »; ce serait alors très bien mais ....je n’ose pas trop y croire et je ne suis pas.

Quelques phrases m’ont un peu déçu dans leur formulation et juxtaposition des mots :
« Et les mots s’expulsaient au bout des doigts » ( c’est possible ça même poétiquement?)
« Le silence aura sans doute l’écoute facile »

Je suis désolé mais n’arrive pas à trouver l’occasion d’adhérer; d’autres l’ont fait pas moi!

Lebarde

   Vincente   
31/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai trouvé à cette "Dernière parole" une force évocatrice puissante. Au-delà d'une parole sincère, comme passionnée mais dans un registre négativiste, il y a une présence de plume prégnante, voici des "dernières paroles" sans verbiage, directes, pénétrantes ; j'ai cru à une simplicité dans l'écriture un peu trop appuyée, mais je l'ai vite découverte non pas simple mais humble, d'une douleur modeste dans le cri mais immense dans la dénonciation. Ce poème est d'une mélancolie "aboutie", entre "ennui et tristesse", il chante une "beauté mélancolique".

Ainsi, c'est par le ton et la prégnance de la profondeur du malaise existentiel, tenus dans ce texte convaincant, que j'ai senti une sorte de façon de sortir "par le haut" de l'expression profonde du doute où les "nuits et les jours se confondent en absurdité".

J'aime beaucoup la façon de dire cela dès les deux premiers vers :
"Je pourrais vous servir mes ratures précédentes,
Celles qui se cognent à chaque mot,
"

Et puis ces trois autres, plus loin quand le lecteur a accompli avec le narrateur la descente au bas de lui-même, dans ce constat où
"d'autres destinataires, plus loin encore,
Ont juste cligné des yeux,
Trop habitué à lire sous les lignes,
Évitant ainsi la frayeur de celui qui se libère de la vie.
"

Formidable conjugaison d'un "silence… à l'écoute", ce sera cette impression d'une écriture vraie qui m'aura touché, depuis le dessus de la ligne à son dessous, "sous les lignes" se dit une vrai renonciation à se réfugier dans l'autre, une acceptation de se retrouver face à soi-même et à se regarder, à s'apprécier, peut-être même jusqu'à son dépouillement le plus abouti…

   Myo   
1/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a pour moi dans cet écrit, une sorte de résignation. La douleur de l'absence est toujours là mais plus sourde, plus difficile à saisir. La passion s'endort ... est-ce un mal, est-ce un bien... je ne sais.

Mais la "couleur hésite" ...

De très belles images pour décrire cet état d'esprit, cette "sagesse" qui sans doute, quelquefois inhibe.

Un texte qui me touche.
Bravo.


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