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Chansons et Slams
Otoot : Sang dessous, sang dessus, sang tambours, sang trompettes
 Publié le 15/05/22  -  4 commentaires  -  2087 caractères  -  56 lectures    Autres textes du même auteur

Une chanson sur la guerre…


Sang dessous, sang dessus, sang tambours, sang trompettes



Un champ, le ciel, la mort, des trous de rien du tout
Mes yeux qui l’arment encore et déforment les corps
Des bouts de viande rouge un morceau de destin
Quatre doigts découpés qui me disent à bientôt
Et ce vers à deux pieds sur un bras faisandé
Ce champ c’est Guernica dans sa réalité
Les couleurs sont passées rejoindre des coins de vie
Le bleu devient mourant, le vert est suffocant
Il me reste du noir ou plutôt un mouroir
Les formes n’ont plus de normes
Les morts n’ont plus de formes
La mort n’a plus de bornes
Dans ce silence immense en costume de plomb
Mes sens reculent en vain et vont à contresens

Un champ, le ciel, la mort, des trous de rien du tout
Mon nez qui coule encore et détrempe les corps
Des odeurs dérangées qui me montent à la tête
Je les coupe au couteau et je les donne aux chiens
Dans ce bain de senteurs poisseuses et bien crasseuses
Je pense à ces yeux blancs qui me collent à la peur
Je pense à ces vomis qui imbibent la terre
À ce parfum maudit qui me fait mal au crâne
Il me reste du noir ou plutôt un mouroir
L’odeur n’a plus de normes
Les morts sont viandes molles
La mort n’a plus de bornes

Dans ce silence immense en costume de plomb
Mes sens reculent en vain et vont à contresens


Un champ, le ciel, la mort, des trous de rien du tout
Mes dents laser qui coupent et recoupent les corps
Dans un silence atone qui survole la plaine
Les oiseaux carnassiers croquent les colombes noires
Une clique chante au loin sans savoir, sans comprendre
La vie est repartie, ses tambours, ses trompettes
Les mortiers sont des muets, ils n’ont plus rien à tuer
Plus un souffle, plus un vent, même pas un frémissement
Il me reste juste un soir ou plutôt un mouroir
Le bruit n’a plus de normes
Les morts sont fumerolles
La mort n’a plus de bornes
Dans ce silence immense en costume de plomb
Mes sens reculent en vain et vont à contresens


 
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   papipoete   
15/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Otoot
Bien que les guerres qui occupaient le devant de la scène, une grande partie des JT, continuent là-bas à verser le sang et les larmes, on songe bien sûr à celle en cours si près de nous.
L'Ukraine où les images en direct, peuvent donner la couleur à votre texte, où le sang est partout, comme dans votre titre précisément.
NB il n'existe pas de guerre propre, où l'on tuerait avec un plumeau, où la bande-son ne serait pas cris et pleurs, et tirs de canon.
Et pourtant, en fin de strophe vous redevenez enfant, avec ce "... costume de plomb " mais là, c'était pour " de faux "
Un texte à ne pas mettre sous tous les yeux, comme les images de la télévision...
C'est bien écrit mais ça plombe le dimanche... et les idées qui dans ma tête, ne sont pas déjà au beau !

   Anonyme   
15/5/2022
Bonjour,

Vous avez écrit un texte en rouge et noir, désespérant, sans concession. Lautréamont qui aurait rencontré un chanteur réaliste moderne. Guernica sans Arnica ni Harmonica (en l’occurrence tambours et trompettes) mais peint au tracas et fracas.

Flippant, on le lit une fois et on a envie d’ouvrir toutes les fenêtres pour chasser les relents.

Bravo, l’effet est très réussi. Glaçant. Brrr

Anna

   Cyrill   
16/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne sais pas quelle est l’intention de l’auteur mais je verrais bien ce texte présenté en chanson/slam, déclamé comme un slam plutôt que chanté sur une mélodie.
Les images sont fortes et évoquent autant l’histoire que le tableau de Picasso s’y rapportant, qui transforme les couleurs en nuances de gris.
Le narrateur est partie prenante de ce chant désespéré, ce qui est un plus pour moi dans l’immersion, ses mots sont durs, ne s’embarrassent guère de pudeur et c’est tat mieux.
Je salue la richesse des images et des sonorités. J’ai beaucoup aimé, j’ai été embarqué !

   chacalchabraque   
18/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
ce Guernica c'est bien sût les villes et villages martyrs d'Ukraine victimes des crimes de guerre contre l'humanité perpétrés par la milice poutinienne.
C'est macabre mais ça montre le monstre de la guerre sous forme de chanson sans. Tour de force
Pourquoi ne pas mettre des vers plus réguliers je pense car au delà de 12 pieds ça devient longs comme vers.


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