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Poésie classique
pieralun : L'indolent
 Publié le 25/01/14  -  21 commentaires  -  1175 caractères  -  346 lectures    Autres textes du même auteur


L'indolent



Dans ce monde où pour moi foisonnent trop de signes,
Quand tremblent au couchant mes horizons lointains,
Je perçois des sentiers aux différentes lignes
Qui pourraient me conduire à de meilleurs destins……

Sur l'un s'éloigne un homme au pas vague et tranquille,
Je le sais attentif aux essences du soir,
Il n'entend plus les bruits qui viennent de la ville,
Contemple au fil des champs ce que je ne sais voir.

Sur l'autre un vieux savant : son œil parmi l'étoile
Luit aux infiniment obscurs de l'univers.
Son souffle veut toujours, derrière le grand voile
De l'espace connu, voir la chose à l'envers.

Plus loin, Monet se fond au cœur de sa peinture ;
Où je ne vois que fange il peint des nymphéas
Puis, quand le crépuscule obscurcit la nature,
L'encre calme de Proust lui parle d'althaeas.

Je meuble tout instant et flâner m'importune,
L'incuriosité laisse mon esprit coi,
À peindre un ciel profond je croque un quart de Lune,
Et si l'un dit, penché sur ma tombe commune,
"Sur Terre il est passé"……, nul ne dira pourquoi.





 
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   Anonyme   
13/1/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est curieux, j'aime vraiment bien le dernier quintil de ce poème, et surtout le dernier vers que je trouve poignant, mais somme toute je ne comprends pas bien en quoi consiste l'inabouti que ressent le narrateur : un manque de sens artistique, j'ai l'impression, mais il "croque" tout de même le ciel nocturne, donc il se sent vibrer même s'il ne parvient pas à exprimer ce ressenti dans une œuvre...

Oui, je reviens aux quatrains précédents, cela me paraît plus clair : le narrateur déplore de ne savoir s'accomplir dans les choses de l'esprit, art ou science. Mais cela me paraît assez difficile à tenir d'un point de vue logique, puisque cette déploration même indique qu'il s'intéresse à ces domaines ; et s'y intéresser, tenter d'y participer ou d'apprendre dans la mesure de ses moyens, cela me paraît déjà porteur de la joie d'entrer dans un somptueux palais, même si on ne peut revendiquer de l'avoir bâti...

Alors je suis tentée d'attribuer le blues du narrateur à une ambition déçue de ne pas avoir brillé en art ou en science, et là c'est déjà moins sympathique. Mais bon, c'est touchant aussi, ce désir inassouvi de marquer les esprits ainsi révélé avec cette sorte de candeur du narrateur.
C'est pourquoi, après relecture, mon opinion sur le poème s'améliore : il parle de ceux que Proust (puisqu'on en cause) appelait les "vieilles filles de l'art", si je me rappelle correctement l'expression, ceux qui ont une sensibilité artistique mais ne savent pas créer, et qu'il semblait vraiment plaindre. Certes je peux m'identifier à ces personnes !

Du point de vue forme, elle me paraît claire, fluide, les rimes solides. Aucun vers, à part le dernier, ne sort du lot à mon avis, ne s'exprime de manière à me bouleverser, mais voilà un poème qui dit nettement ce qu'il a à dire.

   Anonyme   
15/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien le message que délivre ce poème.Nous sommes
beaucoup à être des indolents et se dire qu'on aurait pu faire
autre chose mais voilà, c'est ainsi !

Quelques remarques sur la forme :
Le vers :
Luit aux infiniment obscurs de l'univers.
me semble beaucoup manqué de fluidité, l'inversion sent trop
le respect de la prosodie.
Dans le même quatrain la répétition du verbe voir est rapprochée
avec celui du 3 éme quatrain.

Malgré ces quelques broutilles, le poème reste de très bonne
qualité.

   Anonyme   
15/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau poème au ton grave, désabusé, pour déplorer le sentiment que l'on ne sait sortir de soi pour dépasser une vision triviale du monde. La métaphore des chemins peuplés de voyants est tout à fait parlante et j'aime particulièrement le 4ème quatrain, ses références et l'aisance dans l'écriture qui s'en dégage. Rassurez-vous, nul n'est inutile sur cette terre et la paresse est un art terriblement fatigant. Nous ne laisserons pas de trace ? Qu'importe.
Vous avez eu le plaisir et le talent d'écrire, j'ai eu le plaisir de vous lire.

   Anonyme   
25/1/2014
Salut Pieralun

Je suis scotché par votre maîtrise dans l'art exigeant de la prosodie.

Mener une réflexion en alexandrins de la meilleure eau, sans pour autant lasser le lecteur, faut le faire.

Je ne m'attarderai pas sur le fond. C'est votre jardin et nous n'avons pas à nous y immiscer.
Mais, au risque de me répéter, je ne puis qu'admirer l'élégance de votre écriture et l'art que vous avez d'utiliser comme un tremplin ce que les esprits étroits tiennent pour un carcan.

"Sur Terre il est passé"……, nul ne dira pourquoi.

J'ai un début de réponse : pour composer des vers propres à enchanter vos contemporains.

Merci Pieralun, et bravissimo

   Robot   
25/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà comment j'ai lu votre poème. Cette indolence ce n'est pas la paresse, c'est le temps de l'observation et de la réflexion.
Si j'excepte la lourdeur ressentie sur le vers
"Luit aux infiniment obscurs de l'univers"
j'ai apprécié de lire cette poésie.

   leni   
25/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Pieralun
Une réflexion sur la vie qui sans nous lasser respecte la prosodie C'est fortiche Loin des bruits de la ville Au fil des champs je ne peux tout citer
À peindre un ciel profond je croque un quart de Lune,
Et si l'un dit, penché sur ma tombe commune,
"Sur Terre il est passé"……, nul ne dira pourquoi.
Là tu m'épates Vraiment Merci
Amitiés Leni

   Anonyme   
25/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut pieralun. C'est du classique sérieux, pesé, très bien écrit comme à l'accoutumée, un peu mélancolique sur la fin mais point trop.
Seul bémol, le titre ; L'indolent, est à mes yeux contradictoire avec le vers qui suit : Je meuble tout instant et flâner m'importune.
Qu'en pense l'auteur à qui je ne vais pas, qu'il se rassure, chercher noise pour ce détail, mais enfin...

"Sur Terre il est passé"……, nul ne dira pourquoi.
Mais si, mais si ! Il est au moins passé, et nous sommes tous témoins, pour nous offrir, après tant d'autres, ce tout nouveau poème écrit d'une main de maître !

   Anonyme   
3/2/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Si le vers 8 de ce poème a du mal à finir la phrase avec musique, si le vers 10 substantive peu élégamment, à mon avis, un nom précédé d'un adverbe qui ne fait pas sens, et si je trouve que ce poème ne contient pas le vers splendide qui marque votre esprit, ni les vers merveilleux qui s'emparent de vous, les vers coulent et font généralement sens dès lors qu'ils sont lus. Et si je ne suis pas souvent d'accord avec les choix de cette poésie, c'est de l'authentique poésie.

   Anonyme   
25/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau poème à la musicalité avérée.
" Je perçois des sentiers aux différentes lignes
Qui pourraient me conduire à de meilleurs destins… "
Qui n'a pas rêvé, une fois au moins, de faire autrement dans sa vie. Mais chacun à son importance même s'il n'aura pas été un 'Grand'; c'est déjà enorgueillant de les connaître.

Je trouve que le titre aurait mérité un qualificatif plus approprié au fond. Mais bon, c'est un avis parmi d'autres.

   Brisemarine   
25/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème inspiré, peut-être, par un coup de bleus. Je ne commenterai pas le fond qui ne laisse pas indifférent, mais, il me semble que le titre n’en reflète pas la réflexion profonde, élégamment menée, pire il la dénature à mon sens. Je me contente d’exprimer ma grande admiration devant un texte si bien écrit, à tous égards : une parfaite prosodie, des images superbes et un choix des mots d’une grande finesse. Du grand art, quoi.
J’applaudis et je m'incline
Brisemarine

   Miguel   
25/1/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Cette mélancolie vespérale a quelque chose de très lamartinien ( on ne le lit plus assez celui-lâ.)
"aux infiniment obscurs" heurte les lecteurs: c'est que "obscurs" est substantivé par le déterminant "aux", et qu'un adverbe ne saurait fonctionner avec un nom. Les esprits ont confusément ressenti cette anomalie. Il y a de fort beaux vers, et d'autres un peu plus rugueux. Quelque chose me paraît manquer à ce poème, mais peut-être est-ce justement ce qu'il ne dit pas ...

   Chene   
26/1/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Pieralun

Dans l'ensemble j'ai bien aimé le sens qui se lit en filigrane de ce poème. Il se lit aisément, sans accroc, il est fluide.

Cependant, je relève quelques vers qui m'interpellent :

- "aux infiniment obscurs" : dont je trouve la syntaxe assez limite
et à la strophe suivante :
- "obscurcit la nature" ... un peu proches ces deux expressions

Mais, ce que je ne peux apprécier ce sont les trois répétitions de "voir" :

- dernier vers du 2ème quatrain : "ce que je ne sais voir"
- dernier vers du 3ème quatrain : "voir la chose à l'envers"
- deuxième vers du 4ème quatrain : "Où je ne vois que"

Ces répétitions confèrent au poème une relative banalité qui me reste comme impression finale.

Point très positif cependant que je reconnais à l'auteur : sa maîtrise de la prosodie classique.

D'où mon évaluation plutôt mitigée.

Chene

   Arielle   
26/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"À peindre un ciel profond je croque un quart de Lune"

Voilà résumé en une formule particulièrement heureuse tout le bonheur que je me souhaite mais, bien sûr, chacun voit minuit à sa porte et je ne critiquerai pas le désir de faire mieux, de laisser de soi un trace plus impérissable !

Allez, Pieralun, je crois que tu peux sans fausse modestie t'accorder une demi-lune.
En tout cas avec ce poème qui mêle si adroitement la réflexion à une prosodie remarquable sans devenir pour autant rébarbatif et ennuyeux ton passage sur Terre ne m'aura pas déçue !

   fugace   
26/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Magnifique cet indolent qui a su se poser et penser. C'est toute l'ambivalence et la contradiction de l'être humain, ses incertitudes sur ses choix, son besoin de connaître un ailleurs.
L'un "contemple ce que je ne sais voir", l'autre "de l'espace connu (veut) voir la chose à l'envers".
"Je meuble tout instant et flâner m'importune, l'incuriosité laisse mon esprit coi".
Il y a aussi ce tableau de mots et couleurs mêlés où l'on retrouve Monet et Proust: C'est superbe!
Une vingtaine de lignes pour dire autant de choses, de si belles manière, c'est du grand art.
Merci Pieralun.

   Pimpette   
26/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"e meuble tout instant et flâner m'importune,
L'incuriosité laisse mon esprit coi,
À peindre un ciel profond je croque un quart de Lune,
Et si l'un dit, penché sur ma tombe commune,
"Sur Terre il est passé"……, nul ne dira pourquoi."

C'est poignant cette strophe de conclusion dans une humilité de poète!!! Et justement elle donne toute une dimension singulière à ce texte qui voudrait mettre en face certains destins d'hommes-phare en face de nos destins individuels un peu ternes....à cause de notre paresse? Un peu?

C'est un beau sujet Pieralou pour finir ma journée
Merci!

   wancyrs   
26/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Et si l'un dit, penché sur ma tombe commune,
"Sur Terre il est passé"……, nul ne dira pourquoi."

Mais pour contempler, voyons ! La contemplation est un plaisir auquel on ne se voue plus, et c'est dommage ! car c'est en contemplant qu'on apprend, c'est en contemplant qu'on apprécie...

Salut Pieralun,

Quand j'ai vu "destins" dans la prmière strophe, je me suis dit : ça ne se peut pas ! On ne va pas vers le destin, mais il nous mène par le bout du nez. Ensuite mon dictionnaire m'a révélé que destin était aussi un enchainement imprévisible des évènements. Au moins une chose de clair.

Il y a toujours quelque chose de profond, voir mystique dans tes textes que j'aime bien. On ressent parfois le rationnel de la culture occidentale et l'irrationnel des cultures orientales et africaine( je parle de la seconde strophe et la troisième qui me parlent beaucoup), et ce mélange fait de toi l'auteur qui séduit par ses prestations.

J'avoue n'avoir pas bien saisi la quatrième strophe, mais en relisant encore le texte peut-être que je me ferais une idée ?

Vraiment beaucoup aimé ces sentiers obscures qui peuvent conduire à d'autres destins, leur mystique aussi, les images qui ont foisonné dans ma tête.

À une prochaine.

Wan

   senglar   
26/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pieralun,


La question est : "L'indolent" est-il content de son sort ?

Il a pris la peine de concocter des vers classiques, or cette cuisine ne peut s'élaborer que dans la douleur. Voilà donc un indolent qui a pris bien de la peine à apparier des syllabes comme on apparie des fragrances.

Pour être commune je suis assuré que sa tombe ne sera pas fosse.

Lol

Brabant

   widjet   
26/1/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Les jolis vers (« Son souffle veut toujours, derrière le grand voile/De l'espace connu, voir la chose à l'envers ») se disputent à d’autres moins gracieux (« l’incuriosité ») ou moins fluides (« Luit aux infiniment obscurs de l'univers »).

L’ensemble est plaisant (comme souvent avec Pieralun) et ici, l’émotion reste présente à l’instar du dernier vers, vraiment beau. Mais, l’auteur m’a habitué à bien mieux d’autant qu’ici, j’ai du mal à percevoir le message ou plutôt, je le perçois, mais la démonstration m'a semblé confuse.

W

   Condremon   
27/1/2014
Cela me rappelle le dernier vers d'Epitaphe:
"Il s'en alla disant : " Pourquoi suis-je venu ? ""
Gerard de Nerval

   Ioledane   
27/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
A la croisée des destins … Quel beau voyage sur ces chemins, pour aboutir à ce constat d’indolence et de lassitude, sur un ton désabusé.

Je ne pourrais citer tout ce qui m’a plu, les deuxième et quatrième quatrains sont magnifiques, ainsi que le vers « À peindre un ciel profond je croque un quart de Lune ».

L’expression « parmi l’étoile » m’a un peu gênée, admissible certes d’un point de vue littéraire si l’on considère « l’étoile » comme la collectivité des étoiles, mais c’est un peu trop forcé à mon goût.

Un autre petit bémol pour les « infiniment obscurs de l’univers », tournure qui m’a paru elle aussi un peu artificielle.

Enfin les points de suspension démultipliés me laissent perplexe, qu'apportent-ils au poème ?

Pour le reste, c’est réellement superbe, sur le fond et la forme. De la belle poésie classique.

   Lhirondelle   
27/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Pieralun

Indolent... dans quel sens ? Insensible, sur qui rien ne fait impression ?
Qui ne se donne pas de peine ?

Je tendrais à penser à la première définition pour les vers suivants par ex :
"contemple au fil des champs ce que je ne sais voir"
"Où je ne vois que fange il peint des nymphéas"

Pour la seconde définition :
"Je perçois des sentiers aux différentes lignes
Qui pourraient me conduire à de meilleurs destins.....

J'ai envie de raccrocher aux deux sens le vers suivant :
"L'incuriosité laisse mon esprit coi,"

Je trouve très intéressant ce thème de "l'indolent", la vie tracée est mise
en relation avec des visions très ordinaires comme celle de la contemplation
au fil des champs par exemple ou plus en exergue face aux talents d'autruis... tel un
peintre ou écrivain de renom et leur talent à transcender toute chose
ou encore cette curiosité exacerbée d'un savant.

Ton poème est assez déroutant… pourtant je ne crois pas faire
preuve d’indolence (deuxième définition) pour essayer de cerner le tout…
Ce qui compte, c’est que j’aime assez même si l’ensemble me laisse un peu
dans la confusion. On ne s’explique pas tout… lol…

Pour la forme, quelques faiblesses ont déjà étaient relevées.
Outre les répétitions soulevées ; « obscurs » ; je suis plus gênée par « incuriosité »
qui dans sa prononciation classique occupe à lui seul un hémistiche
(pas très agréable à prononcer) et « son œil parmi l’étoile »
Je pense qu’il ne serait pas trop ardu d’y remédier pour peaufiner cette poésie.

Si je puis me permettre, cette suggestion, pour ces deux vers :
Sur l’autre un vieux savant : son œil dans les étoiles
Son souffle veut toujours, derrière les grands voiles

La strophe que je préfère :
Celle de Monet et de Proust

Ce vers-ci aussi :
« A peindre un ciel profond, je croque un quart de lune » belle image !

Et pour conclure

« « Sur terre il est passé »…., nul ne dira pourquoi. » Oui, et puis ? Faut-il donner une explication à notre passage sur terre ? Nous n’en sommes tous que les humbles locataires… quel que fut notre destin. Et puis, les « mots » demeurent… ce n’est pas vain.

Au plaisir de te relire


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