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Poésie classique
pieralun : L'Ivoirien
 Publié le 27/11/12  -  16 commentaires  -  1054 caractères  -  328 lectures    Autres textes du même auteur


L'Ivoirien



Le premier vent auquel s'abandonne une feuille,
Pétiole jauni, limbe sur le gazon,
Me parle d'un ailleurs où l'humble terre accueille
Le plus cher des amis qui fût de ma saison ;
D'une Afrique où le sol est habillé de rouille,
Au ciel si rayonnant, qu'il fait noire la peau ;
Un ciel si peu chagrin que rarement il mouille
Le lys et les arums, laissés sur le tombeau.
Dans ce lit éternel, où tranquille il repose,
Quand lui prend le désir de fouler un trottoir,
De côtoyer les murs de notre Ville Rose,
Je le sais musardant, dès l'automne, le soir.
Il me semble, parfois…, je crois bien qu'il regrette
La tuile de nos toits, l'ocre de nos couchants ;
La fraîcheur des jardins, les parfums d'une fête,
Les marronniers, les bourgs où sont tissés les champs.

Il voulait vivre au cœur de cette autre nature,
Étrange, où le sorcier palabre, dit le sort ;
Elle a su le garder de toute crainte obscure ;
Il y fut un seigneur ; dans son mystère il dort.


 
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   Damy   
11/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bien agréable lecture, cependant la compréhension de certaines phrases ne m'a pas toujours éré facile, notamment à cause des points virgules suivis de semis propositions sans verbes et où, pour certains j'aurais bien vus de simples virgules, par ex ici:
"La tuile de nos toits, l'ocre de nos couchants;
La fraîcheur des jardins, les parfums d'une fête,"
La "ville rose" me gêne car d'ici je n'ai de référence queToulouse.
Ce vers ne me plaît pas trop, la précision des "palabres" me semble surfaite pour la rime:
"Étrange, où le sorcier palabre, dit le sort;"
J'ai du mal aussi avec: "les bourgs où sont tissés les champs."

Mais, je le répète, j'ai pris plaisir à ma lecture de "L'Ivoirien".

   Pimpette   
13/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un ami, l'Afrique, Toulouse,je ne sais pas si j'ai bien tout compris mais je reste charmée à la lecture...les alexandrins bien classiquos ne me gênent pas du tout tellement ils coulent, bien fluides, dans le sens des mots.

"Il me semble, parfois..., je crois bien qu'il regrette
La tuile de nos toits, l'ocre de nos couchants;
La fraîcheur des jardins, les parfums d'une fête,
Les marronniers, les bourgs où sont tissés les champs."

   Artexflow   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Mon incompétence propre pour juger de la technicité de votre poème prévaudra d'une telle analyse pour ma part.

Il me semble cependant, rapidement que les vers sont impeccables, en tous cas ce poème se lit et dans le fond de ma tête j'entends de la musique. Certaines images me plaisent énormément, par exemple

D'une Afrique où le sol est habillé de rouille,
Au ciel si rayonnant, qu'il fait noire la peau ;
Un ciel si peu chagrin que rarement il mouille
Le lys et les arums, laissés sur le tombeau.


ou bien Il me semble, parfois…, je crois bien qu'il regrette pour lequel j'ai un sacré coup de coeur, sans trop savoir l'expliquer.

Alors voilà comme je le dis souvent votre texte résonne en moi, je le trouve beau bien exécuté, humble, on sent derrière les mots un travail méticuleux, précis, un amour de la langue qui me plaît. Beaucoup !

Gros gros bémol, pour ma part, le vers De côtoyer les murs de notre Ville Rose, le rythme se brise totalement sur la fin du vers, franchement c'est dommage !

Très belle exécution dans tous les cas, un fond simple mais à mon sens particulièrement bien traité. Je note très bien.

PS : Le dernier quatrain, quand même ! Il est superbe !
PPS : A la relecture, je dirais également qu'il y a un petit problème de ponctuation, peut-être est-ce lié à la forme classique ? Je trouve qu'il y a surabondance de virgules et de point-virgules, je me suis surpris à en ignorer quelques uns dans ma lecture. Ce n'est pas bien grave cela dit :)

Bravo dans tous les cas !

   wancyrs   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Si un jour je devais rendre hommage à un ami, ce serait comme ça ! Bercer le lecteur de la douce mélodie du témoignage... Les quatre premiers vers introduisent bien cette amitié, mais les quatre suivant nous jettent au visage le malheur. un peu comme si on essayait de nous montrer que le départ(la mort) de cet ami fut brusque. Cet ivoirien qui a laissé la "terre promise" pour retourner vivre dans le simple de la nature, sa nature, était bien courageux... Bien qu'il semble regretter l'autre ville, celle d'Europe, c'est dans sa nature qu'il fut seigneur, et sans doute reconnu comme tel par les siens.

Merci ! Un témoignage simple mais vibrant d'affection...

   Arielle   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Touchant hommage à l'amitié.
A lire ce texte on ne doute pas un instant de l'existence de cet Ivoirien cher au coeur de l'auteur.

La forme qu'il prend sur la page me surprend un peu, alourdissant ma lecture mais sans doute est-ce un effet voulu : la densité d'une pierre tombale se dessine ici alors que j'aurais bien vu une suite de quatrains permettant de respirer après chaque image et chaque aller-retour entre Toulouse et l'Afrique.

Je trouve un peu curieuse cette image :
"les bourgs où sont tissés les champs."
qui fait entrer les champs à l'intérieur des bourgs ... mais j'aime beaucoup :
"Le plus cher des amis qui fût de ma saison"

J'aurais aussi la même réticence que d'autres commentateurs concernant la ponctuation que je trouve un peu envahissante mais tu sais bien Pieralun que nos avis divergent à ce sujet !

   brabant   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pieralun,


Un poème qui force le respect, plus qu'une nostalgie, une douleur vraie. Je crois que l'on appelle ce genre de texte un "tombeau", si c'est le cas, voici magnifiée ici cette stèle, une ode à l'amitié, une élégie, l'amour et le respect de l'autre, la communion universelle, l'abolition des frontières de l'esprit, l'homme reconnu en tant que tel dans son corps et dans son âme, aimé, aimant, respecté et respectable.

La grande réhabilitation de l'oecuménisme.

Homme mon frère !


Posons nos nuques sur des oreillers de bois et renouons aux chants des griots, palabres avec l'au-delà.


Respect

   leni   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très belle façon de dire l'amitié sans fioriture C'est ce qui donne à ce poème toute sa force "tranquille"Adieu l'Emile je t'aimais bien tu sais...il est retourné vivre dans cette autre nature... Il est mort trop vite j'aurais aimé le voir vivre par chez nous J'ai lu le texte à haute voix et profité ainsi des jolies sonorités J'aime beaucoup:le plus cher de mes amis qui fût de ma saison....je crois bien qu'il regrette les tuiles de nos toits..Et le bel hommage:Il y fut un seigneur Ce texte me plait dans son registre affectif:il me touche car il me fait penser un ami Le ressenti dépend souvent du vécu personnel Merci Pieralun
Salut cordial à toi Leni

   Anonyme   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut pieralun. Je connais le fond de l'histoire car tu m'en avais parlé quand je publiais Frère d'Afrique. Autre pays, autres circonstances mais même amitié indéfectible. Nos "frères" de coeur sont morts tous les deux et c'est un hommage très émouvant que tu rends à travers ces vers à celui qui a croisé ta vie à une certaine époque.
Je ne m'attarderai pas sur la forme, au demeurant impeccable si ce n'est la ponctuation un peu déroutante mais soit...
J'aime particulièrement ce vers..."Le plus cher des amis qui fût de ma saison ;". Bien que venant tout droit du XVIème siècle, cette tournure ronsardienne, à moins que ça ne fut Du Bellay, résume parfaitement les sentiments qui unissaient l' Ivoirien et le Toulousain, deux hommes que tout aurait pu séparer mais que l'amitié a réuni pour l'éternité.
En lisant ces vers j'ai bien sûr un peu les "boules" car je pense à Ali, mon frère tchadien, lui aussi parti bien trop tôt.
Merci pieralun.

   Labrisse   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour cher Pierralun

Tout de suite, avant que je n’oublie, j’ai aimé le double distique de : Je crois bien qu’il regrette la tuile de nos toits, l’ocre de nos couchants ; la fraicheur des jardins, les parfums d’une fête, les marronniers, les bourgs où sont tissés les champs. Oui il y à la dedans une « longueur en bouche » toute agréable ou l’on a le temps de gouter la poésie…

A votre crédit, je porte aussi ce talent de l’exactitude illustré par « d’une Afrique où le sol est habillé de rouge » qui est véritablement de vérité car les sols sont gorgés de fer (latérites) et je tiens que toute bonne poésie est très exacte sur le moindre détail.

De belles images viennent, ou les couleurs (vous en utilisez beaucoup) répondent aux mouvements, ou quelques arômes nous parviennent à des parfums de fête (assez rimbaldien) bref cette oraison est bien menée, bien empoignée. Pour la technique, vous avez diérésé là où il y avait lieu puisque « ciel » « bien » « tuile » « marronniers » sont exemptés, par contre dans sorcier, la diphtongue étant précédée de deux consonne différentes (R et C) il eut fallu diéréser cela vaut au regard de Monsieur De Banville pour les puristes et aussi au sens de Monsieur Sorgel pour les autres puristes ! (au vrai c’est le même tonneau). Bon nous avons des rimes suffisantes, quelques riches tout cela est mené fermement, vous avez de la poigne et n’êtes pas « mou du genou »… C’est bon quoi !

Alors sur l’ensemble de l’œuvre, je dirais que ce poème, raconte l’histoire d’un homme arraché à la terre de ses ancêtres, pour moi il s’agit d’un fils de la diaspora Africaine sur son lit de mort en Europe peut-être même à Toulouse.

Vous avez des « humanités » mais attention quand même avec les bonnes intentions car l’enfer en est pavé.

Amicalement votre.

Labrisse

   Miguel   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le rythme, les sonorités, les images, l'atmosphère grave et mélancolique, cette douceur qui émane de l'ensemble, un classicisme parfait ; une petite merveille.

   Marite   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Lecture chargée d'émotion ... si réelle d'ailleurs qu'elle s'est superposée aux détails de la forme. J'ai survolé ces virgules et points-virgules sans les voir toute à la curiosité de découvrir vers quelle contrée l'auteur nous transportait.
Je n'ai pas été déçue.
Alors que " Dans ce lit éternel, où tranquille il repose, " cet ami est toujours là, présent " Je le sais musardant, dès l'automne, le soir. ..."
C'est là l'empreinte indélébile que laisse souvent, pour qui veut bien l'accepter, cette " ... Afrique où le sol est habillé de rouille,
Au ciel si rayonnant, qu'il fait noire la peau ; "
Une seule chose m'a un peu gênée " Le lys et les arums, laissés sur le tombeau. " Ces fleurs m'ont semblé d'un monde différent de celui où cet ami avait choisi de reposer pour l'éternité.

   Anonyme   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau poème, Pieralun.

J’ai essayé de reconstituer le tableau en suivant les petits cailloux que vous avez semés.
Vous parlez je suppose d’un ami de votre âge:
- Qui a voulu s’installer et mourir en Côte D’ivoire.
- Qui a vécu à Toulouse, ville à laquelle il est toujours resté très attaché.
- Dont la présence vous est très proche, que vous semblez presque apercevoir encore dans les rues de Toulouse (« Il me semble, parfois… » l’apercevoir ?
- Qui est blanc, sinon vous n’éprouveriez pas le besoin de préciser : « Au ciel si rayonnant, qu'il fait noire la peau »
- Sur la tombe duquel vous avez peut-être vous-même déposé les fleurs.

Vraiment très très émouvant.

Des vers que je trouve magnifiques :
— « Les marronniers, les bourgs où sont tissés les champs. »
— « Elle a su le garder de toute crainte obscure ;
Il y fut un seigneur ; dans son mystère il dort. »

Des vers aux métaphores un peu plus banales :
— « D'une Afrique où le sol est habillé de rouille,
Au ciel si rayonnant, qu'il fait noire la peau »

mais qui en même temps reflètent bien cette Afrique charnelle, sans artifices.

Des vers d’un classicisme limpide, sonore, fluide, comme toujours chez vous, même si j’ai du mal à notre époque à apprécier des diérèses telles que « Péti-ole ». Je ne peux pas vous reprocher ce formalisme obligatoire, mais si on pouvait se passer d’employer certains mots en « classique d’aujourd’hui » on éviterait ce qui pour moi est un peu un anachronisme.

En tout cas, respect, Pieralun.

Cordialement
Ludi

   doug-pluenn   
27/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pieralun,

Je ne suis pas expert pour commenter la technique d'un poème. La lecture est un chemin agréable à parcourir, j'ai l'impression de sentir des odeurs d'Afrique où je ne me suis jamais rendu.

J'aime beaucoup "le sol habillé de rouille" et l'hommage amical que je ressens sur la fin.

Merci

   Mona79   
28/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Pieralun,

J'aime la fluidité de ton poème et l'émotion qu'il suscite.

Peut-être aurait-il été mieux un peu plus "aéré" en quatrains, bien que cela ne me gêne pas de le voir présenté ainsi.
Maintenant que l'on m'a dûment informée du mystère des hiatus, je fais attention à ne pas faire voisiner un son ant/in/on avec une voyelle, même si ce n'est pas une faute en soi : ainsi "rarement/il mouille" est peu souhaitable, mais ce n'est qu'un petit détail.

Cette mélancolie automnale qui te fait penser à cet ami Ivoirien qui repose là-bas dans son pays natal est chargée d'une sensibilité à fleur de peau. Bel hommage au souvenir.

   CharlesVerbaud   
2/12/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Il y a de la technique, des vers, du rythme. Mais rien d'autre ne m'a frappé. J'ai trouvé ce texte insipide, sans grandeur, sans émotion.
Le blues de l'africain "exilé", les textes sont nombreux sur ce thème, il y a une chanson de Souchon par exemple "Soudan mon soudan".

   Ioledane   
4/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup de douceur dans cet hommage à un ami disparu en terre lointaine.

Le premier vers m'a conquise d'emblée ; les images du "sol habillé de rouille", du "ciel si peu chagrin", des "bourgs où sont tissés les champs" m'ont beaucoup plu.

J'ai moins aimé l'expression "me parle d'un ailleurs", qui me paraît convenue ; ou encore la phrase "musardant dès l'automne, le soir" ("au soir" m'aurait semblé plus naturel, mais l'alexandrin réclamait une syllabe de plus). Ce vers également me paraît moins bien trouvé, un peu 'amené' : "Étrange, où le sorcier palabre, dit le sort".

"Il me semble, parfois..., je crois bien qu'il regrette" : un vers plein d'émotion et de fragilité, audace inattendue, trace d'humanité dans une expression sans faille.

Une très belle lecture, en tout cas.


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