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Poésie contemporaine
placebo : Sous le soleil du désert
 Publié le 07/07/11  -  8 commentaires  -  1239 caractères  -  196 lectures    Autres textes du même auteur

Thème galvaudé, bien sûr.
Mais que chacun doit aborder un jour, je pense.


Sous le soleil du désert



Tu l'arpentes le jour, ton pré aux souvenirs.
Vieil homme ridé, seul, tes voisins te croient mort,
tu t'en moques.
L'underwood crépite sous tes doigts chaque soir.
Tabac dans la bouche, tu écris ton rêve
américain.

Sous ton ip masquée, tu hurles ''Liberté'' !
Tes ongles si charmants courent sur un clavier
made in China.
Tu es jeune, bientôt tu goûteras le sang.
Si, devant les balles, tes cheveux te gênent,
coupe-les droit.

Tu avais les idées, les jolies tournures,
mûries des murmures et de tes longs soupirs
adolescents.
Ton manuscrit castré sur la table d'argent,
y penses-tu pendant tes heures d'un travail
''raisonnable'' ?

Gloire, argent, pouvoir, certains y croiront fort.
D'autres chantent les mots dans un rapport, un tract
sans prétention.
Peu savent émouvoir le vrai cœur des hommes,
pour la majorité, pigiste du réel,
c'est déjà bien.

Faisons fi des convenances et admettons-le :
semer des phrases pour les voir mourir vierges
nous chagrine.
Tuer le temps, la mort, voilà un noble but !
Nous aimons le désert, son soleil sur nos vies
et nos rêves.


 
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   Anonyme   
11/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Sujet rebattu, en effet, mais traité ici avec lucidité, avec orgueil aussi, certes. Un orgueil que je trouve pourtant étonnamment modeste, ou en tout cas qui ne se raconte pas d'histoires :
"semer des phrases pour les voir mourir vierges
nous chagrine."
C'est pile ça !
Très bon rythme, je trouve, ce qui ne gâte rien.

   Mona79   
15/6/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
C'est assez décousu, quelques belles images : opposition du vieil homme et de la jeune fille qui ont la même obsession : écrire pour laisser trace. L'un mourra de vieillesse, l'autre sous les balles. En attendant tuer le temps avant qu'il ne nous tue.

Voilà ce que j'ai compris du texte, dites-moi si je fais erreur.

   Anonyme   
16/6/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
La première strophe est très éloquente, bien écrite, on visualise parfaitement l'écrivain reclus dans son appartement tapant fiévreusement sur sa machine à écrire, la tête pleine d'images ... américaines.

Après je commence par buter sur ce vers "Tes ongles si charmants". Pourquoi charmants ? Puis voilà que notre écrivain devient jeune et qu'il goutera bientôt le sang ! Sans doute que le vieil homme se remémore des images du passé mais c'est mal amené.

Le poème continue de s'égarer dans l'abscons ("Ton manuscrit castré sur la table d'argent, y penses-tu pendant tes heures d'un travail 'raisonnable'' ?) et en lourdeurs de style "muries des murmures ".

Heureusement les deux dernières strophes redeviennent plus claires et reprennent le sens du propos. Si je te suis bien, il faut écrire pour tromper la mort et non pour rechercher la gloire.

Un thème plutôt éculé, peu original, sur les motivations du passage à l'écriture. Je trouve le style quand même bien laborieux et m'interroge sur la pertinence de ce texte en rubrique Poésie contemporaine.

   Charivari   
23/6/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Oui, le thème est éculé, mais je trouve la manière d'aborder le texte asez originale. Je crois que vous auriez pu trancher, au niveau de la structure : une strophe par personnage écrivant, et enfin la dernière strophe, en guise de synthèse, par exemple. Ici, on navigue entre deux eaux, on ne sait pas vraiment si vous faites le portrait d'un seul homme, ou de plusieurs personnes, dommage.

Au niveau du rythme et des sonorités du poème, je trouve qu'il y a un problème : le manque de régularité du nombre de syllabes m'empêche de comprendre comment il doit être prononcé.

   Marite   
8/7/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
En commençant la lecture de ce texte j'ai bien cru m'embarquer dans un texte poétique:
" Tu l'arpentes le jour, ton pré aux souvenirs.
Vieil homme ridé, seul, tes voisins te croient mort,
tu t'en moques."
Mais les mots "underwood" et "américain" m'ont fait redescendre dans une banale réalité. Presque dans chaque strophe ça a été le même scénario. Bon, je sais c'est très subjectif et j'ai des difficultés à percevoir la poésie contemporaine. La forme par contre me plaît bien mais elle est desservie par un rythme irrégulier. Je pense qu'une recherche et un travail sur ce rythme aurait été profitable à l'ensemble.

   Anonyme   
12/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
"Nous aimons le désert, son soleil sur nos vies
et nos rêves." Je ne suis pas certaine de comprendre "désert".
Le désert du Kalahari par ex ? ou le désert de nos vies qu'on brûle tant d'énergie à remplir ? ou le désert/solitude ?
Il m'a fallut trois ou quatre lectures pour comprendre que vieux, jeunes, moins jeunes, quand il s'agit d'écrire, on est tous logés à la même enseigne.(à part ceux pour qui brille la gloire et tout le reste)
J'aime beaucoup "pigiste du réel".
J'aime bien le ton général
Bonne continuation

   David   
21/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Placebo,

Les "clichés" ont des déclinaisons et ce n'est pas si courant de comparer la page blanche à un désert, ça me fait penser à une page dont on ne pourrait jamais atteindre le bout de la première ligne (parce qu'on tournerait en rond imperceptiblement... ) une ligne d'horizon, quoi.

Je ne sais pas si au début, ça parle de tabac à chiquer, mais alors "crépite" serait un peu étrange, ça évoquerait une combustion, ou plutôt dans "L'underwood crépite sous tes doigts chaque soir." un tabac plutôt sec. Je ne connais pas le produit mais il me semble que le tabac à chiquer est plutôt frais, souple.

J'aime pas trop le raisonnable entre parenthèses de la fin de la 3ème strophe, elles sont peut-être plutôt là pour l'intonation, mais c'est un côté "je ne trouve pas le bon mot et je donne celui-ci à la place" qui peut se comprendre à l'oral, mais à l'écrit ça deviendrait plutôt un effet de style pour reproduire justement cette oralité. Je crois aussi que ça peut servir simplement à détacher un mot, en insinuant une intonation appuyée. Une expression comme "travail alimentaire" c'est à mettre entre parenthèse parce que au sens propre, c'est un pléonasme, tout travail a pour but de satisfaire des besoins, pas tous alimentaires mais c'est symbolique de "primordiale". Bref, raisonnable est là pour son sens propre, sans interprétations particulière, c'est pour cela que les parenthèses m'ont arrêté un instant.

Dans la quatrième strophe, je trouve que le ton change un peu, ça va amener le très bon "pigiste du réel" (Je me demande si ce n'est pas un peu un pléonasme aussi, un pigiste travaille dans la presse, donc le réel, par rapport à la littérature qui s'occuperait de fiction.)(Quoi qu'il en soit, le réel en question n'est pas celui du quotidien de tout un chacun mais de celui qui écrit, je me dis que c'est dans ce sens là qu'il faut prendre l'expression, pigiste du réel littéraire, même une fiction "existe" à travers l'écriture, à sa manière).

Ce sont les débuts des strophes quatre et cinq qui me semble détonner, par le côté emphatique des "Gloire, argent, pouvoir... " et "Faisons fi... " c'est plus un ton de prophète, d'une poésie plus spirituelle alors que le début avec son personnage jeune et puis vieux me semblait dans autre chose de plus humain.

Je crois que ça pourrait se concentrer, un poème libre a peu de ressources mnémotechniques en théorie, par rapport aux poème métrés, rimés, donc il faut tenir son lecteur comme un romancier ou une romancière, ou alors être très cinglant, rapide dans les images, sans tomber dans le slogan. Ici, ça serait un peu entre deux, ce sont les deux avant dernières strophes qui me sembleraient moins cohérentes avec le reste, la fin n'est pas mal, même si le côté "slogan" ressort avec ce "Tuer le temps, la mort, voilà un noble but !" qui en est un pas mal dans le genre, je ne m'y attendais pas vraiment au début.

   Anonyme   
30/9/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vous mettez, en incipit "Thème galvaudé..."
Mais quel thème, aujourd'hui, peut être considéré comme neuf ? Il faut donc contourner le risque d'enfoncer les portes ouvertes, par la manière de traiter le sujet en question.
Ah ces vieilles Underwood chères aux romancier des années 30, leur ruban encreur et leur clavier pentu ! Il y a une belle charge de nostalgie, dans cette première strophe où le poète chique son rêve américain.
Je ne suis pas sûr d'avoir compris la seconde strophe, par contre. Est-ce une jeune fille chinoise qui apparait soudain, par opposition au vieil homme et son rêve américain ? L'ip masquée, le cri de "Liberté", le clavier "made in China", la menace de sang et des balles semble indiquer une dissidente chinoise qui écrit en risquant sa vie. Mais ce n'est pas évident.
Et puis il y a l'autre, celui qui avait des idées, de jolies tournures et un "travail raisonnable", puisque vivre de sa plume est une quasi utopie et puisque les éditeurs ont "castré" son manuscrit. (Là, j'ai trouvé l'expression un peu trop hardie !)
Alors la conclusion tombe, inexorable : beaucoup de candidats, bien peu d'élus ; beaucoup de tentatives, peu de vrais talents ; beaucoup de papier et d'encre gâchés, et le "désert" de notre vie , avec son soleil de plomb.
Je vais vous faire un aveu, Placebo : c'était mal parti, mon commentaire, et c'est en le rédigeant que je crois avoir compris où vous vouliez en venir.
Et j'ai fini par trouver votre poème très bien.


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