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Poésie libre
Pluriels1 : Paroles de Mer
 Publié le 02/06/12  -  7 commentaires  -  1688 caractères  -  150 lectures    Autres textes du même auteur

… Tout est dans le titre.


Paroles de Mer



Je délivre le vent aux escales blanches,
Parcours plissé des voiles en lecture de vagues.
Un quai de planches se soulève avec l'eau.
Ma houle vient tourner au coin pur des pointes.
Le sable se brise et se lisse sous mon étreinte,
Et les mouettes découpées glissent sans efforts,
À cueillir mes écumes du crochet de leurs becs percés.

Chevelure bruissante à la toile des plages fascinantes,
Je compte les goélands en interlude blanc et limpide,
Guillemets sur le fil à fil des azurs aquatiques.

Je fracture mes lames à la lice des falaises en équilibre,
Muscles soulevés au balancé pendulaire du ressac.

Je divise le sable à la nuque grise des galets,
Poussières salées aux lignes ondulées de mes embruns.

Je sépare les voiliers, aux écailles miroitées des horizons,
Sur le cercle translucide des méduses à la course aimantée.

Au décompte musical égouttant les coquillages vides,
J'assoupis, dans leur plume, les enfants du vent.

Je passe sous l'ombre éclatée du phare en navigation
À la transversale dandinante des bouées en rayures rouges.

Je desserre le bracelet en courbure des criques lustrales
Où les barques peintes allongent leurs rames fatiguées.

Je disperse les algues aux mouillages bleus,
Roulis des coquilles sur les miettes roses du nacre,
Discours poli des nuages sur la lèvre des îles
En reflets ralentis à la limite de l'immobile,
Mordoré des glaçures bavant au nappage des rochers,
Les hublots en danseuses tanguent dans leurs regards,
Un peu ivres parfois d'avoir tant de paupières.


 
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   Anonyme   
2/6/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Que votre mer a de belles paroles!
On ne peut pas personnifier la mer avec autant de chair sans être soi-même marin.
On ne peut pas l'entendre parler, on ne peut pas lui souffler les mots, sans une vieille complicité, voire connivence. Vous connaissez la mer, vous savez ce qu'elle pense, et vous lui faites avouer des choses inavouables, masquées derrière la banalité des cartes postales.

Comment ne pas reconnaître la perpétuelle recherche poétique attachée à chaque mot. Je n'aime pas forcément tout, je ne comprends pas forcément tout, comme je ne comprend pas tout du " Cimetière marin " de Paul Valéry. Mais je me dis que c'est à moi de faire l'effort, que l'auteur m'a donné toutes les clés de compréhension, qu'il ne me prend pas pour un imbécile, que chaque image est sincère, l'aboutissement d'un travail de reconstruction, de dépassement du langage et de perception de la nature.

Comment ne pas avoir envie d'écouter :
- " Et les mouettes découpées glissent sans efforts,
À cueillir mes écumes du crochet de leurs becs percés."

- " Je desserre le bracelet en courbure des criques lustrales
Où les barques peintes allongent leurs rames fatiguées. "

- " Je disperse les algues aux mouillages bleus,
Roulis des coquilles sur les miettes roses du nacre,"

Je suis moins sensible à d'autres vers ou expressions, d'ailleurs plus souvent pour des raisons de prosodie, de rythme, que d'interprétation.
En lisant par exemple " En reflets ralentis à la limite de l'immobile " , j'ai dû interrompre ma lecture parce que, emporté par le rythme que je m'étais moi-même composé tout au long du poème, je venais de lire inconsciemment " En reflets ralentis au bord de l'immobile ", J'avais naturellement besoin de cet alexandrin à ce moment du texte, il me semblait bien traduire cette immobilité.

J'ai déjà eu l'occasion de commenter vos deux précédents poèmes, et je suis heureux de ne pas m'être trompé. Vous êtes un vrai poète. Point barre.

Je refourgue illico mes billets du Club Med, et je débarque dans votre coin.
A bientôt
Ludi

EDIT : je dois dire que je souscris entièrement à l'analyse de Brabant, concernant l'utilisation abusive d'épithètes et aux exemples qu'il en donne. Ce point négatif fait partie de ma réserve du début ("Je n'aime pas forcément tout"). Je pense que vous pouvez supprimer 3/4 de ces épithètes, votre poésie est suffisamment riche pour s'en passer. Elle gagnerait en pureté et en symbolisme.

   funambule   
2/6/2012
 a aimé ce texte 
Bien
J'aurais aimé (aussi) entendre la mer meurtrie... mais sans doute n'étais-ce pas le sujet. Tout de même, en conservant l'éternelle et inexorable (au regard de l'homme) entité... ce supplément d'âme m'aurait sans doute "embarqué" plus loin. Je sais aussi l'aspect délicat de ce que j'avance et le détournement probable (il suffirait d'une simple strophe) en texte écologique. Le portrait reste intéressant, esquissant à la fois l'idée du partenariat et l'immuabilité du deuxième élément dans sa déclinaison marine. De jolis passages, images et tournures... qui restent "en surface" au vu de mes "attentes personnelles".

   brabant   
2/6/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Pluriels1,


"Vous êtes un vrai poète. point barre." Je souscris à 200°/° à ce qu'a écrit Ludi.


Ceci dit j'ai peut-être trouvé ici la goutte de trop qui a fait déborder la vague.

Si je me référais à la peinture je dirais que la mer devrait être pour moi un tableau impressionniste, qui noie les détails pour les fondre dans la lumière, qu'on ne peut appréhender qu'avec vingt mètres de recul par rapport à la toile et qu'on reçoit comme une bouffée.

Ici je me retrouve devant une toile peinte à l'acrylique, un tableau hyper réaliste, peint à l'embrun près dont je peux suivre le contour le nez à vingt centimètres de la toile, et je perds en émotion ce que je gagne au détail.

Le tableau eût pu être chaud, il est froid.
Il eût pu être tumultueux, il est lisse.

Trop de mots tue le mot : coin "pur", mouettes "découpées", becs "percés", plages "fascinantes", et "limpide", azurs "aquatiques", falaises "en équilibre", balancé "pendulaire", nuque "grise", lignes "ondulées", écailles "miroitées"... j'arrête là. Orgie de vocables ! Trop plein de moyens !

En ce qui me concerne je suis resté extérieur au spectacle.

Le titre me revient : "Paroles..." (lol)


Ce qui n'exclut en rien ma souscription du début de ce commentaire.

   Anonyme   
2/6/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Cher Pluriels1,

Voici un poème dense et foisonnant, écrit, je pense, par un auteur pour qui la mer est un élément familier. Vous vous faites sa voix pour la monter sous des aspects multiples qui possèdent quasiment tous la particularité de constituer de jolies images qui au total donnent au texte entier un ton idyllique. C'est votre choix et vous l'assumez complètement. Je ne peux m'empêcher de savoir que la mer peut être une force d'une monstrueuse et froide cruauté ( je vis en Bretagne) qui présente parfois, souvent, le visage souriant, aimable mais trompeur que vous lui prêtez, si bien qu'à première lecture votre texte m'a fait l'effet d'une somptueuse carte postale estivale, artistement travaillée et choisie.
Au total j'y sens cette précision et cette froideurs des photos qui montrent le foisonnement des beautés découvertes au cours d'une balade touristique qui vous laisse extérieur à ce que vous avez vu.
J'ai été gêné par un intense foisonnement adjectival qui me semble plus tuer l'émotion que la provoquer et l'enrichir.
Pour le reste vous avez indéniablement le don de voir les choses et de les évoquer avec un lyrisme qui emporte l'imagination.
Bien amicalement.

   Anonyme   
3/6/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un foule d'images parviennent au yeux de lecteur. Le mouvement de la mer, son décor, le modelage des côtes, les voyages que l'on y fait, plaisance, travail ou sport sont vraiment bien évoqués.
La mer vue dans sa beauté.
La composition avec ces paragraphes au nombre de vers changeant s'harmonise avec le propos.

"du phare en navigation" est moins musical à mon goût. Ainsi que "en rayures rouges" , sans doute les deux "en" qui me gênent.

J'ai apprécié la vue à la fois panoramique et plongeant dans chaque détails de cette mer.

   pieralun   
3/6/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Pluriels,

Trop d'effets poétiques tuent la poésie.
Il y a beaucoup d'images, beaucoup de métaphores, beaucoup de mots qui, comme le dirait Verlaine, sont choisis sans quelque méprise.
Mais il dit également: " Rien de plus cher que la chanson grise, où l'indécis au précis se joint"; mais il manque le "précis" dans votre poème qui lui seul peut laisser respirer " l'indécis" , et donc le mettre en valeur.
Imaginez une musique faite uniquement d'accords extrêmement riches; chaque temps en soi pourrait être très harmonieux, mais la composition.....
Comme le disent Ludi, puis Brabant, il y a chez vous d'indéniables qualités de poète, mais je crois que vous pourriez donner de la légèreté à votre texte, faire en sorte qu'il s'envole en lui donnant de l'espace, en l'aérant; cet avis est personnel et ne reflète pas forcément la vérité.

   Pimpette   
12/6/2012
 a aimé ce texte 
Pas
C'est très difficile ce genre de poème tout en description...mêéme imagées,il s'agit bien d'une description...notre auteur sait tout de la mer et, probablement il l'aime, mais nous, ça nous gave un peu....comme cette cuisine chic, faite pour épater, où chaque plat regorge de tout ...de trop...dans les plats, le goût fout le camp...dans les textes, l'émotion manque à l'appel!
je me rends compte que je suis sévère avec ce poème car on sent bien que l'auteur n'est pas dépourvu de moyens...il manque la fraîcheur, un peu de laisser aller,un peu de poésie tout simplement!


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