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Cyrill
25/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Pouet !
J’aime. Surtout le début et ses phrases et idées déstructurées, comme un bord de tissu à cru. Accrocs, lapsus, ourlets décousus, quelques choses font prendre conscience de l’absurde de sa vie. Un jeu subtil d’allitérations en s et f comme fuite ou subterfuge ou «S’effranger». Ou comment se faire pigeonner par l’habitude. Après, c'est plus attendu et plus trivial, mais cependant chacun peut se retrouver dans ce quotidien désenchanté qu’une certaine lâcheté fait accepter malgré «la pauvreté du dire». Ça résonne bien dans ma propre petite amertume. Mention pour le très bien vu «négoces de sourires et contrats de silences» ! Allez, paré encore pour «l'opérette du jour» ? |
Eskisse
25/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Pouet,
La forme est en parfaite adéquation avec le fond avec ces vers de longueur inégale qui "pendent" sous nos yeux. Ce qui me frappe aussi, c'est cette vision de la vie rendue par un lexique du faux ( " fausse inadvertance" ) ( " la lâcheté"), de l'emprisonnement ( le cadenas) , du mercantile ( "négoce" ) et de l'erreur ( le "lapsus de la vie" ) La vie : une vaste prison où chacun se masque, s'efforce de donner le change, de faire ce que l'on attend de lui. Un théâtre déceptif. C'est un des thèmes récurrents de la poésie de l'auteur. Où comment trouver son véritable moi dans cette vie du leurre. ( "Nous ferons- nous") Le titre semble le dire : le verbe effranger est utilisé à la forme pronominale comme s'il engageait un processus de perte ou du moins de transformation de l'individu. |
papipoete
25/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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bonjour Pouet
Déjà, la joie de vous revoir et constater que vos publications ont la même cadence que les miennes ( de Février à Aout... ) et vous laissent le temps d'écrire, sitôt que l'Audi remarche ! La vie qui va, avec son programme pas programmé, et ses rituels que les détresseurs ont oublié de filer. - Eh ben, qu'est-ce tu deviens ? je t'ai envoyé un pigeon-voyageur, tu l'as pas reçu ? Faudrait qu'on s'voit, avant le prochain enterrement, t'es pas d'accord ? NB un poème telle la façon d'un Cyrill, mais du " Pouet " quand-même avec des nuances dans ses hiéroglyphes... certes, je ne dirais pas tout cela de cette manière, mais je crois avoir, écartant les ailes numériques du messager, avoir compris une page d'un journal intime, à exposer à tous... édit ; on me signale des propos inconvenants, ci-dessus à l'encontre de Cyrill ? aussi, je viens corriger mes dires sur " hiéroglyphes ", que je cite pas comme insultants, mais bien comme des caractères qu'il faut décrypter ( que monsieur Champollion parvint à faire au 19e siècle en Egypte ) je fus prévenu d'un même avertissement, lorsque je parlai de " charabia " sous un texte, ce dont je convins après coup ! un synonyme de hiéroglyphe ? rébus, je ne sais pas |
hersen
25/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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ce qui file fut filé par ceux qui nous
détressent Voilà bien la poésie pouetienne que j'aime tant ! Une tonalité triste, ou désabusée, comme l'impuissance à avoir la main sur notre vie, tenus (dans les 2 sens) que nous sommes par notre entourage nous créant des obligations. Nous ferons-nous un jour, sans contraintes, tel que nous le voudrions ? Mais alors, le voudront-nous ? J'aime quand tu nous revient, j'aime lire tes lignes et au travers, sachant que jamais je n'effleurerai vraiment ce que tu traces dans tes lignes. Merci de ce poème, fait de chair et d'âme. |
Provencao
25/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Pouet,
J'aime bien l'idée profonde de la métamorphose, de la transformation. Il semblerait que S'effranger ne sait ce qu'est communion, rythme, changement ; elle empile, elle meut et elle irise comme elle veut comme bon lui semble...au tempo de la mouvance. Au plaisir de vous lire, Cordialement |
EtienneNorvins
25/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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S'étranger, quand les fils ne lient plus que du bout des lèvres... Le poème montre autant qu'il dit ces blancs de la conversation et les tentatives maladroites pour les ravauder... J'aime beaucoup que Platon soit ici un chien.
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Anonyme
25/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Salut Pouet.
C'est un vrai bonheur de te revoir en Poésie. Ton dernier opus est à se fondre dedans. Tout en lassitude et désillusion. Tu l'auras compris : je l'adore !!! Ah, le chien Platon, et Serge et Jeanne, et l'audi... |
A2L9
25/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Un poème une maille à l'endroit, une maille à l'envers.
J'aime cette détresse et cette image folle et éternelle de détruire le précédent pour reconstruire avec les mêmes ficelles (ou s'approprier parfois mais détruire quand même c'est beaucoup mieux ((ou s'asseoir dessus aussi c'est pas mal)) (((bref)))). La liberté devant la télé, le cadenas qui brille, j'aime bien aussi. Que dire au final ? Un autre jour peut-être ? (avant le final il va sans dire). |
Hiraeth
25/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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J'aime bien le choix de ces deux phrases infinitives, qui ajoutent un caractère impersonnel au poème et soulignent l'irréalité au v9 de cette libération qui n'en est pas une (libérer en lustrant le cadenas !) ou je ne sais pas trop quoi au v14, dont la syntaxe est pour le moins déroutante...
Les tout premiers vers sont enthousiasmants. Les jeux de mots sont une signature de la poésie pouettienne, et nous sommes ici servis avec ce "file" et ce "filé" plurisémantiques, qui tressent une vérité générale quoique mystérieuse. Vous nous avez filé un beau poème, même s'il filera sans doute assez vite dans nos mémoires, mais ainsi va la vie... Ou peut-être pas, d'ailleurs. C'est un poème dont on peut nier qu'il dit mine de rien beaucoup ; mais peut-on espérer un jour, chez Pouet, une vision plus lumineuse du monde et du potentiel humain ? |
Myndie
26/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Salut Pouet,
comme tu te fais rare, c'est toujours avec déléctation que je retrouve ton univers poétique, tes expressions justes et puissantes qui forcent la réflexion. Ici, tes mots précis, choisis (comme toujours) et le rythme syncopé, presque boitillant de tes vers nous rappellent que nous sommes des « canards boiteux » dans la prison de l'éxistence. Il y a de la magie dans ce souffle, à commencer par le titre et ici : «Le lapsus de la vie, » «Nous ferons nous un jour ? » Et surtout, il y a tellement de nostalgie, pour ne pas dire d'amertume, dans ce mélange de réalisme et de désillusion que ça touche forcément. Merci pour ce beau partage. Myndie, désabusée |
Louis
1/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Dans ce poème de l’effrange, dans ce poème effrangé, une interrogation essentielle, qui semble sonder les fibres mêmes de notre existence, se trouve posée dans ses derniers vers, en clôture, sous forme pourtant de question ouverte :
« Nous ferons-nous Un jour ? » Les motifs qui la justifient sont énoncés dès l’entrée en matière poétique. Voilà ce qui amène la question : durant la vie nous pouvons être "défaits" ; peut-être même ne cessons-nous d’être défaits. Mais aussi : ce qui nous fait n’a pas été fait par nous, ce « nous » qui semble d’abord indiquer "chacun de nous", avant de désigner une communauté. Par le vocabulaire du fil est ainsi signifiée l’idée que le tissu de notre existence, nous ne l’avons pas tissé nous-mêmes, associée à l’idée que les artisans tisseurs de nos vies sont ceux-là mêmes qui nous détissent, non pas intentionnellement, mais comme « par égarement / ou fausse inadvertance » : « ce qui file fut filé par ceux qui nous détressent » Ce denier verbe n’indique pas seulement les fils dénoués, mais aussi la "détresse", et le verbe se comprend au sens de ce qui s’accompagne de détresse ou la provoque. Ce mouvement qui défait, effrange, effiloche, nous affecte, nous afflige jusqu’à la détresse dans l’angoisse et le désespoir. Ce qui était tissé et pouvait ainsi construire une certaine identité, une unité, une permanence, le support d’une personnalité, bâtir la trame des désirs, des rêves et des actes, tout cela s’effiloche, s’éfaufile. Le processus qui défait entraîne, de plus, un sentiment de "défaite", de perte ; on ne se gagne pas soi-même, on se perd dans une défaite. Nous voilà donc semblables aux personnages des clochards de Beckett. Nous voilà dénoués, en nous-mêmes déchirés, entre nous désunis. Nous ne sommes pas un « être », mais un « passage », comme écrivait Montaigne, entre un faire et un défaire de soi, dont nous ne sommes pas le sujet. Chacun est sous le joug d’autrui, et subit de multiples déterminations sociales. Aucune référence dans ces lignes à une naturalité, tout serait social et culturel. Chacun de nous n’est donc pas à l’origine d’une décision de soi. Ainsi semble se dévider l’inanité du "moi". Mais alors ? Comment les parties du poème s’enchaînent-elles ? Il faut chercher. Parce que le poème dans sa forme lui aussi s’effrange en passages discontinus, sans coutures qui donneraient un tout uni, bien fait, bien ourlé, bien "foutu". Et chaque mot, ou presque, a ses franges de significations associées. Il faut donc tenter quelques reprises et sutures. Alors, quelles conséquences, quelles réactions à l’effilochement ? Le « lapsus de la vie » est la première occurrence d’une liste de noms sans verbe, à la façon surréaliste. Le sens en est ambigu. Le "lapsus" désigne une erreur de langage, que Freud distinguait des "actes manqués". Il peut se comprendre comme une erreur sur ce qu’on appelle « la vie ». « Ce n‘est pas une vie » : dit-on, quand ce que l’on vit est pourtant éprouvé "invivable". Par un lapsus, on nomme « vie » l’invivable. La vie d’un être effrangé, est-ce encore une vie ? est-ce encore ce que nous pouvons attendre d’une existence proprement humaine ? N’est-ce pas la vie réduite à la forme d’une survie ? « Vie » : le mot donc ne rend pas compte, n’exprime pas ce qui est vécu. Dans la situation de l’ "effrangé", les mots manquent d’une langue adaptée. Les conséquences de l’effilochement toucheraient donc en premier lieu l’expression de la vie. Mais celle-ci révèle, dans le lapsus, ce qu’elle est avant tout : désir de vivre, désir d’une "vraie" vie . La vie s’exprimerait-elle plus adéquatement dans « le cri » ? Le cri, ce signe expressif et inarticulé. C’est dans l’en-deçà du langage que la vie trouverait alors son expression. En criant, l’individu se dépossède d’une part de lui-même, de son identité sociale, et se trouve reconduit à une condition purement biologique, et donc tout de même à une naturalité. Au moins le cri atteste-t-il de notre existence, cri primitif de l’enfant, mais c’est souvent accompagné de douleur, avec ce cri déchirant par excellence : celui que l’on pousse tout seul, dans le silence de la nuit. À ces conséquences de l’effilochement au niveau de l’expression du vécu, s’ajoutent des réactions sous forme de faux remèdes : ainsi en est-il de « l’éloignement », qui isole, sépare mais ne répare pas ; ainsi en est-il de ces "divertissements" au sens pascalien : « l’incident de l’instant, l’opérette du jour », qui nous détournent, nous font oublier cette réalité déplaisante de la défaite, de l’être décousu, de l’être en loques que nous devenons. Alors ? « « Alors libérer En lustrant le cadenas » Non pas « se » libérer, mais "libérer" sans complément qui suit. Lustrer le cadenas, bien sûr, ce n’est pas l’ouvrir. C’est lui donner du brillant. C’est faire briller ce verrou qui nous enclot. C’est vernir nos servitudes pour les rendre plus acceptables. C’est astiquer et faire reluire nos servitudes pour les rendre plus acceptables, et s’y résigner. C’est faire briller nos chaînes, pour donner l’illusion que notre asservissement n’en est pas un, mais ce qui donne valeur et lustre à la vie. C’est combattre pour notre servitude comme s’il s’agissait de la liberté. Alors nous sommes faits, oui, mais "faits comme des rats’". Alors nous sommes dans l’illusion des fausses libérations. Dans le règne des mots dont le sens s’inverse. Le fil de l’existence n’est pas celui d’Ariane. Nous errons dans un labyrinthe, passons d’une cellule à l’autre d’une prison. Et nos pouvoirs de "libération" se limitent à lustrer les cadenas. Tenter alors une sortie par le haut. Devenir Icare. Ou bien un « pigeon voyageur ». Un pigeon particulier « aux ailes numériques ». Aux ailes sans « fil », dans toute l’équivocité de ce mot. Devenir pigeon dans le ciel numérique suppose moins d’isolement, et un lien à autrui distendu, un lien plus "lâche" au sens de ce qui ne serre pas, n’enserre pas. Avec plus de légèreté, tenter donc de voyager dans un espace numérique peuplé de langage, d’une richesse du langage, un langage propice à la pratique du « faire ». Se souvenir toutefois de cette prescription : « Se démontrer modestes face à nos tragédies » Ne pas apparaître tel un "héros tragique" ( bien qu'il s'agisse, non pas de "montrer", mais de "démontrer") Faire "profil bas" dans les hauteurs numériques. Pratiquer la prudence. Sans tresses ni détresses. Avec indépendance. Il convient de s’y faire à ce monde, pour tenter de se "refaire". Mais il y a, en tout ciel, cette « blessure la plus rapprochée du soleil » Pauvres ailes d’Icare. Mais surtout, il y a les résistances du monde. Et la puissance de la légèreté de l’oiseau se fait velléité, avec toutes ses excuses, en toute bonne conscience : « L’excuse de l’existence soulage les consciences » Ce qui serait inhérent à l’existence sert alors d’excuse : qu’y pouvons-nous, en quoi serions-nous responsables des exigences et nécessités de l’existence ? Celles qui nous maintiennent dans l’illusion sur notre liberté ; celles qui occultent notre aliénation ; celles qui nous font croire que nous avons décidé de nous-mêmes, et que notre vie est notre œuvre ; celles qui nous font oublier notre « détresse ». Les exemples ne manquent pas de ces urgences et contraintes pratiques qui détournent de l’essentiel : « la naissance de travers du tout petit dernier Les noces de Jeanne et Serge… etc. » Et tout ce qui nous retient dans le quotidien : « Nos terne habitudes L’oubli, la lâcheté » Sans cesse est-on rattrapé dans son élan du devenir-oiseau, sans cesse de retour dans le "terre à terre", dans ce qui redonne masse et pesanteur en opposition à la légèreté de l’oiseau voyageur. Rattrapé aussi par l’indigence de la parole : Par : « La pauvreté du dire » Au monde bavard de la voix et du vent, en lequel le vent n’est pas celui qui porte l’oiseau. « Alors », on s’en remet facilement aux échanges du quotidien, aux unions et désunions éphémères, aux « menues retrouvailles », toujours entre tresse et détresse. Autant de résistances et d’oppositions à l’essentiel : « nous faire ». L’interrogation terminale énonce la question initiale : « nous ferons-nous » ? Elle demande, non pas de nous « refaire », comme déjà l’on avait été fait auparavant sous la pression d’autrui, mais de nous faire vraiment, de décider vraiment de soi, de décider vraiment de sa vie. Ce qui n’est pas une mince "affaire". Il s’agit bien de « nous » : décision de chacun de nous dans la singularité de chacun ; décision aussi de "nous" dans l’ interrelation humaine non aliénante. S’il faut se « faire », c’est que nous ne sommes d’abord rien, une sorte de vide, de néant, sur lequel bâtir par cette puissance qui constitue notre essence, et qui n’est pas rien, et ne se confond pas avec le fantasme sartrien d’un pur choix de soi-même, bâtir un être stable, solide, serein, un être bien "monté", bien cousu, qui ne défile pas l’existence, qui ne se défile pas de l’existence. « Forger » son âme, disait Montaigne, plutôt que la « meubler ». Merci Pouet |
David
6/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Pouet,
Il est très douloureux, ce poème sur le lien, d'une douleur plus lancinante que violente mais tout de même, mais d'autant plus... J'ai trouvé une définition de "effranger" qui renvoie à un effet de lumière, que j'ai aussitôt reformuler en effet "porte de prison", celle des BD, avec des barreaux, pas les vraies avec un œilleton et une poignée d'un seul côté. J'ai surtout lu "frange" dans ce titre, une foule de liens coupés mais qui laissent passer des filets de lumière. C'est peut-être un peu loin du poème mais il y a un drôle de lien entre le tissage et la coiffure, un lien poétique, littéraire. Je lis "(dé)tresse(nt)" comme je lisais "(s'ef)frange(r)" puis les "fil", "filé". Ça m'évoque la surface et la profondeur, l'habit et l'âme, les efforts pour les rassembler. Le poème finit sur une question, sur un point d'interrogation même simplement, ce qui libère l'oppressant qui précède, même ou d'autant plus encore, avec ces petites touches d'humour... l'haut dit va redémarrer ! |