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Poésie en prose
Pouet : Ton regard a vécu
 Publié le 07/10/25  -  13 commentaires  -  560 caractères  -  323 lectures    Autres textes du même auteur


Ton regard a vécu



Mes souvenirs se parent d'une tondeuse à gazon qui grignotait le temps, l'espace et la blessure – essence contre brin d'herbe,
rouge hurlant sur vert tendre.

Cette cendre sur la rouille.
Et moi me demandant qu'elle était ta pensée.

Logent en ma mémoire tes éclats de silence et puis cet océan, ces sentiers caillouteux, nos traces dans la poudreuse…
Nous recherchions l'empreinte.

Nous partageons cela ; rien ne nous appartient,
ni nos cœurs ni nos gouffres.

Ton regard a vécu.


 
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   Volontaire   
16/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Ce poème attire mon attention. L'écriture n'est pas facile à appréhender, pleine de disjonctions, mais pourtant elle est d'une beauté désarmante. Paroles gratuites, hors discours, comme lancées au vent. C'est un peu comme une conversation qui divague tard le soir, en promenade ou devant le feu qui crépite.

Mes vers préférés :

"Nous partageons cela ; rien ne nous appartient,
ni nos coeurs ni nos gouffres."

Merci de ce partage :)

Bonne journée,

   Donaldo75   
26/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'ai bien aimé la tonalité de ce poème en prose, un genre difficile s'il en est. Je ne sais pas s'il est possible de réconcilier du sens avec cette poésie mais l'écrit ne laisse pas indifférent.

"Logent en ma mémoire tes éclats de silence et puis cet océan, ces sentiers caillouteux, nos traces dans la poudreuse...
Nous recherchions l'empreinte."

Si ça c'est pas d'la poésie, je n'y connais rien. C'est, avec la phrase de fin, le plus beau passage de ce poème.

Bravo !

   Ornicar   
28/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
La fin d'une belle histoire qui prend l'eau, sans que rien, ou presque, nous soit rapporté et donc "raconté". Le regard du narrateur se déporte sur d'infimes éléments extérieurs à l'histoire, sources de perceptions visuelles (le vert et le rouge), olfactives (l'essence et son odeur), auditives (le rouge "hurlant" de la tondeuse), gustatives (la présence de la "cendre" et du goût qu'elle peut laisser en bouche) dressant alors un état des lieux clinique de sa relation et des sentiments qui l'animent.

Je trouve que ce texte est rès visuel et a de l'impact, non pas "à la" mais "après" lecture, quand mon cerveau, reliant les différents éléments de ce puzzle, leur trouve subitement cette signification. Mais je peux aussi me tromper ; c'est juste mon interprétation. Mention spéciale pour cette image percutante ("essence contre brin d'herbe, rouge hurlant sur vert tendre") qui m'a saisi d'emblée, distillant sa part de mystère et d'atmosphère sourde et malsaineun peu à la façon d'un film de David Lynch.

   Provencao   
7/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pouet,

Un véritable coup de coeur en lecture de votre poésie.

"Ton regard a vécu" offre esquisse à une belle et douce émotion, à un éclat, une image, une clarté littéraire dans cette griffe et signature rendant sensible et perceptible ce qui l’est moins : un "secret" qu’il faut dédier.

Je fête ce délicat.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   papipoete   
7/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Pouet
Je me rappelle de tes " éclats de silence ", un peu comme le bruit de la neige qui tombe, dans un fracas de coton.
Peut-être que la tondeuse à gazon, parlait pour toi alors que se menait cette razzia de l'essence, contre les brins d'herbe se couchant sans rien dire...
Tout s'est englouti dans cet océan, où tu es parti.
NB ah le père qui ne disait rien, même quand il put hurler contre un os, un emmerdeur sonnant à la porte ( smartphone n'existait pas )
je revois encore ton regard, qui me parlait, lui...
Heureux une fois de plus de lire notre poète !

   Lebarde   
7/10/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Rien ne va plus, entre nous c’est du passé.
Des choses bien matérielles qui ne nous appartiennent pas nous le rappellent: une tondeuse rouge « qui grignotait le temps et l’espace » et le vert du gazon « ces chemins caillouteux, des traces dans la poudreuse »
Originales images que je visualise et lis volontiers, pour le reste je n’ai pas la compétence pour juger.

   Lapsus   
7/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un texte tout à l'économie, mais riche d'interrogations.
Un passé composé à deux qui a fini de l'être ? Une communion qui n'est plus que celle des souvenirs ?
C'est un croquis d'une vie partagée qui s'achève.

   Eskisse   
7/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pouet,

Un texte mélancolique, âpre, dur et tranchant comme les lames de la tondeuse ou "les éclats de silence"
L'amour désenchanté y est évoqué par ce qui reste des souvenirs : La douleur et la tendresse.

L'autre n'est évoqué(e) d'abord que comme un être pulvérisé dans le temps, n'a plus de corps : " ta pensée", "tes éclats" . Le locuteur n'est que mémoire: " Mes souvenirs" , " ma mémoire".

L'union du couple se fait dans une matière éphémère, la poudreuse, et les traces qui y sont laissées sont vouées à disparaître sauf dans la mémoire du [je ]
La recherche est celle de l'empreinte, c'est celle du contact avec le monde.
Il y a dans cet état d'âme une tension entre l'effacement et la vie.

Le "nous" de " nous partageons cela" n'est pas le "nous" de l'union du couple, c'est celui, plus courant de tous les êtres humains. Le partage se fait avec l'humanité. Le texte se fait, en sa fin, maxime pour énoncer une vérité. Celle selon laquelle : "rien ne nous appartient
ni nos coeurs ni nos gouffres"
C'est fou alors ce que ce vers nous parle. ( A moi, il me parle) Je me dis qu'en effet, nos amours sont peut-être déterminées, peut-être viennent-elles de loin...et nos douleurs relèvent souvent du destin.


Je mets une très bonne appréciation pour le "rien ne nous appartient
ni nos coeurs ni nos gouffres" et aussi parce que ce texte, plus je le lis plus il m'émeut.

   A2L9   
7/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je ne peux m'empêcher de lire "Mes souvenirs mes parents", avec cet image du père hurlant comme sa tondeuse les kilomètres d'herbes à hacher menu,

et puis le métal rouille, la matière brûle,

que reste-il de ce qui fut ?

Les lieux se souviendront peut-être des rires.


Un poème court qui dit long sur des vies.

   Luz   
8/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pouet,

Un poème qui me fait chantonner "Avec le temps" de Léo Ferré, une des plus belles chansons que je connaisse.
Ce poème est fort, poignant ; chacun sans doute peut s'y retrouver.
La vie a mille regards, heureusement.
Bravo !

Luz

   RaMor   
9/10/2025
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
On sent de belles images qui claquent, mais ça mélange un peu tout et ça perd le fil : la tondeuse à gazon qui « grignote le temps » met un décor très prosaïque, puis tu passes direct aux grands mots (mémoire, empreinte, gouffres) – ça jure. Les paysages s’empilent (océan, sentiers, poudreuse) sans vraiment tenir ensemble. Quelques phrases sonnent sentencieuses (« rien ne nous appartient ») et l’italique + points de suspension appuient beaucoup. Il y a aussi des accrocs de langue (« Et moi me demandant qu’elle était ta pensée ») qui cassent l’élan. La chute « Ton regard a vécu » vise l’épure mais retombe sur une formule déjà entendue.

   David   
10/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Pouet,

C'est très court - comme un gros haïku - mais je le trouve intense. Il y a dans les mots comme un jeu de vocabulaire entre l'espace et le temps - la tondeuse à gazon pour parler d'espace, ça me fait sourire : la terre est plate comme une pelouse :) - et c'est le temps qui surplombe tout de même "l'empreinte" est nettement marquée de mélancolie, mais en mouvement comme des traces de skieurs : pour un temps immobile sur un présent mouvant. Ça fait une belle épitaphe : "ton regard a vécu". Avec son double sens : on peut la lire comme s'appliquant à une ringardise, une injonction à tourner une page, mais j'ai plutôt lu un superbe point final, une plénitude : il ne s'agit pas de tout voir mais d'avoir au moins une fois vraiment regarder.

   Myndie   
12/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Beauté désarmante, cela a été écrit et c'est juste ce qui me vient après la lecture de ton poème. Il y a une douceur un peu triste, de très belles images, beaucoup de couleurs et des sons sublimés, comme ceux des «  éclats de silence » qui envahissent la mémoire.
L'Autre n'est plus qu'un souvenir et c'est toute la mélancolie de la résignation qui passe à travers le poème.
C'est très court mais tellement dense! Il n'en fallait pas plus pour nous dire la fin d'une histoire et c'est là tout ton art poétique.
Merci Pouet


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