À mon avis (et ce n'est que cela, mon avis), votre poème est trop long : choisir les mêmes rimes d'un bout à l'autre est certes intéressant, car chaque tercet représente un pas précautionneux du funambule à l'avance régulière, coulée, toujours sur le même schéma, mais à force, en ce qui me concerne, la tension, l'intérêt, faiblit. J'aime bien les deux tercets de fin qui élargissent le propos, même si c'est de manière, toujours à mon goût, un peu trop appuyée.

Une simplicité et une sorte de naïveté émouvantes, voilà ce que je trouve dans ce poème. L'exploit de la rime récurrente semble évoquer chaque pas du marcheur, on a l'impression de le voir dans sa progression, et la fin, avec son élargissement à l'universel, est touchante et nous ramène à nous-mêmes.

Miguel, en EL

Bonjour,
Quelle étrange idée que ces rimes "liquides" pour évoquer quelqu'un qui affronte les vents. Les rimes en [ule], comme ça, sur le papier ça peut paraître amusant, mais déployées sur tout un long poème, c'est bourratif, sans parler des rimes en [ant]... je ne trouve ni musicalité ni rythme.
Du coup, le thème, si léger soit-il, et il l'est, malgré sa digression universelle, passe complètement inaperçu.
Ne fabule ou n'affabule ?
C'est extrêmement répétitif (présent, vent...) et contradictoire : on a d'abord une vision linéaire du temps et d'un coût le temps devient circulaire.
"Tu es dans ton présent" (sens?)
Seul le grelot tintinabule.
Mais si je ne lis que les troisièmes vers ça se tient à peu près.
Je ne suis guère convaincu par ce texte complètement envasée dans son corset métrique.
Désolé.

(En E.L.)

Quelques tercets me font un peu l'effet de remplissage sans beaucoup de sens, les 2 et 3 par exemple.
Sinon c'est assez léger, avec deux rimes seulement dont une en -ule qui à mes oreilles sonne éthéré et fragile. On sent le précaire équilibre du funambule, tout comme l’assertion qui conclut le poème, de manière que je ressens comme provisoire, prête à chuter.
J’ai bien aimé l’idée d’écrire l’histoire en marchant sur un fil.

Bonjour Puzzle,

Si le thème du funambule sur son fil n'est pas pour me déplaire, j'ai été gênée par le choix de l'utilisation systématique de cette rime en (ule) qui crée un effet de carcan selon moi alors que l'acrobate représenterait plutôt la liberté de la marche.
Le rythme est parfois heurté.

J'ai bien aimé néanmoins:
"Nous sommes tous funambules
dans la vie qui bouscule
balancés par le vent"
qui amène une réflexion sur la vie.

Merci du partage

Bonjour

J'aime bien ce petit poème articulé autour de 2 rimes principales
même si comme d'autres, je pense qu'un léger élagage eût été
le bienvenu. Notamment le 2 et le 5 qui ne servent pas
à grand chose.
Mais bon, l'ensemble se lit avec plaisir comme une ritournelle.

Bonjour Puzzle,

Vous avez pris le parti d'écrire (presque) sur une rime unique en ule. C'est assez périlleux mais vous vous en sortez bien par une écriture mélodieuse. C'est vrai que nous sommes tous des funambules que la vie bascule.

Bravo

Anna

Appliqué et scolaire. Un bon devoir de poésie qui sent bon le dictionnaire de rimes et qui récolterait à coup sûr une bonne note de la maîtresse. Sauf qu'on n'est pas en classe et que, personnellement, je demande à la poésie qu'elle me bouscule un peu plus. Je n'ai rien ressenti ici, à part de l'ennui. Un comble avec un tel sujet, poétique par excellence.

bonjour Puzzle
Les yeux levés au ciel, telle une libellule aux ailes déployées, nous regardons évoluer le funambule, sur son fil d'argent... Admiratifs autant qu'incrédules, nous le suivons pas à pas... même la cloche de l'église au loin, bat la mesure de son coeur battant.
NB l'équilibriste semble croche sur une partition, virgule sur les lignes d'un poème, chef d'orchestre de son choeur, et retenant notre souffle, l'on se sent funambule de notre cours du temps... qui rit, qui pleure, et martèle chaque instant la musique intérieure de nos sens.
Que d'images dans ce texte, aux assonances posées sur le son ULE, sur le son ENT, plus à bon escient l'une que l'autre !
Me souvenir dans ma petite enfance, de ces spectacles dans la rue, ce câble tendu entre deux immeubles, alors qu'un projecteur éclairait l'acrobate avec son balancier, qui faisait tant battre notre coeur !
Les deux ultimes tercets ont ma préférence, dans ce texte " sans filet "

Bonjour Puzzle,


Je suis conquis par la poésie dansante de ce poème. J'y ai trouvé une fraîcheur presque de comptine, j'ai eu l'impression que voletait mon âme d'enfant.
Car je me suis élevé dans les airs et j'ai dansé avec ce funambule.
Magie ! J'ai volé avec lui !

Oui, ce funambule est bien une libellule et même une virgule, très belle image. La rime -ule hulule et danse et se balance, c'est une très bonne idée pour ce poème, elle fait tout son charme aérien.

Nous sommes tous funambules
dans la vie qui bouscule
balancés par le vent"
Constat exact, je suis tout à fait d'accord. Heureusement comme le funambule qui s'assure on ne tombe jamais tout à fait et on remonte sur le fil de la vie.
"vers l'horizon qui recule
à chercher la formule
de la spirale du temps"
Pertinence de ce final en suspens, j'en suis moi-même encore à chercher et je chercherai toujours à l'heure de la bascule ;-) cette pierre philosophale ici si joliment illustrée qui m'aura bien fait courir.
Et heureusement, vive l'incertilul... euh l'incertitude sans laquelle la vie serait bien triste telle une musique écrite. Rien ne vaut la feuille vierge. Tiens je vais l'inventer, le mot "incertilule" :)