Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
Queribus : Les gens au cimetière
 Publié le 20/02/20  -  6 commentaires  -  2029 caractères  -  131 lectures    Autres textes du même auteur

Il s'agit d'une sextine dont il existe plusieurs formes. J'ai choisi la forme avec des rimes dont la disposition pourra peut-être choquer les puristes mais j'ai trouvé ce modèle dans un ouvrage très sérieux.


Les gens au cimetière



Les gens au cimetière écrivent une histoire,
Celle des jours passés et des vieux souvenirs,
Avec d’anciens regrets, d’indicibles plaisirs ;
On imagine ainsi tant de choses à croire,
Un monde à inventer pour chaque disparu
Quand repasse à nouveau tout le temps parcouru.

Il revit quelquefois le chemin parcouru,
Ramenant avec lui les bribes d’une histoire
Et l’on reparle avec l’âme d’un disparu,
Lui qui sait évoquer nos nombreux souvenirs ;
On se remet ensemble et l’on se met à croire
Qu’on peut repartager tous nos anciens plaisirs.

On erre avec ferveur sur de défunts plaisirs
En constatant, hélas, tout le temps parcouru
Quand la mort a gagné ; on fait semblant de croire
Qu’il est temps à nouveau de refaire l’histoire,
Face à ce tombeau gris, devant nos souvenirs,
Par un appel du pied, hommage au disparu.

Quand, d’entre les tombeaux, renaît un disparu,
Celui qu’on entrevoit entre douleurs, plaisirs,
Il nous revient alors des tas de souvenirs,
Le sentier incertain qu’on avait parcouru,
Un roman un peu fou, cette drôle d’histoire,
Comme un conte de fée auquel on voudrait croire.

Car le temps ennemi bien souvent nous fait croire
Qu’il était presque un saint notre cher disparu,
Que lui seul a écrit une sublime histoire,
Entre vie exemplaire et quelques sains plaisirs.
À présent le voilà, ce sentier parcouru
Dans le silence épais des lointains souvenirs.

Soudain la nuit est là, dessus les souvenirs
Et l’ombre d’un cyprès nous fait cesser de croire
Au passé qui revit ; les ans ont parcouru
La route inexorable avec le disparu,
Compagnon d’une vie aux délicats plaisirs,
Tout ce qui fut pour lui le cours de son histoire.

Revivons cette histoire
Faite de souvenirs,
De malheurs, de plaisirs,
Celle qui nous fait croire
Qu’on voit un disparu
Dans le temps parcouru.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Alfin   
11/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Exercice de style particulièrement intéressant !
Alexandrins, mots imposés et répétés dans un ordre prédéfini pas tout à fait respecté (en fonction des exemples trouvés). Cependant le dernier sizain devrait être un tercet pour conserver les alexandrins tout en reprenant trois des six mots à l'hémistiche et les trois derniers à la rime.

Le fond est évidemment difficile à apprécier tant la forme est prédominante. Mais il n'est pas du tout inexistant, la construction du sujet se tient parfaitement.

Donc un très grand bravo ! Défi bien relevé ! c'est très impressionnant !

Alfin en EL

   papipoete   
20/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Queribus
le cimetière, source d'inspiration pour qui vient s'y promener, non pas qu'à la Toussaint, tourner les pages de contemporains, ou méditer devant la sépulture d'un Grand de ce monde.
il y a là, ceux que l'on pleure sincèrement ; ils étaient bons et respectables !
il y a là, celui dont l'âme était plus sale qu'une serpillère, que d'autres pardonneraient avec sa mort, les horreurs qu'il commit !
il y a là, ceux que la vie gâta, en nous gâtant, nous faisant rire et l'on referme le livre...
NB une SEXTINE, qui plus est de construction personnelle, j'avoue ne pas vouloir en vérifier les rouages ( je viens de me fatiguer au-dehors, suis fort las ) mais l'esprit du poème me plaît, car vous avez des points communs avec moi sur ce sujet.
On y pleure aux obsèques d'un aimé ; on pâlit quand on revient plus tard ; on parle au défunt qui " ne devrait pas être DEJA là, et surtout pas après avoir tant souffert, ou s'être fait assassiné par un chauffard... " et l'on passe de bons moments, quand on parle à " tu te rappelles dis, les rigolades qu'on a eues ? "
Un endroit où la paix règne en maîtresse, tant que des sacrilèges n'y sont pas perpétrés...
j'ai fait en votre compagnie, un bon bout sur les " petits cailloux blancs ", mais j'avais ma cane pour me tenir !
il me reste quelque force pour vérifier vos dodécasyllabes ( sans faute ) vous hexasyllabes ( sans faute )
PS je parle de défunts au masculin, mais bien sûr que j'y inclue ces dames !

   hersen   
20/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
deux fois "revit", c'est top pour un cimetière, Queribus ! :))
Le deuxième pourrait avantageusement être changé.
Ok, ça y est, j'ai fini.

Une balade dans les cimetières a effectivement toujoyurs quelque chose d'émouvant, on se pose des questions sur ses habitants, en fait, on transpose, leur vie contre la nôtre, car sommes-nous, sont-ils si différents ?

J'entends presque le gravier crisser sous mes pieds au long de cette promenade paisible pleine de réflexion sur ceux qui ne sont plus, tandis que nous sommes encore.

merci de cette lecture.

Edit : je viens de me rendre compte qu'au début de mon com, j'ai écrit "top" alors que je voulais écrire "trop". Mais je laisse, un lapsus amusant, non ? :)

   Davide   
21/2/2020
Bonjour Queribus,

La sextine est sans doute la forme ancienne la plus difficile à écrire, celle où les contraintes se jouent sans cesse de notre poésie. La répétition des mêmes mots à la rime dans chaque strophe, qui plus est dans un ordre prédéfini, limite considérablement la place donnée à l'inspiration. Chaque fois, la forme mange le fond.

Les six sizains (et le renvoi), en fin de compte, ne font que répéter peu ou prou la même chose ; difficile de se renouveler sur plus de 30 vers avec l'exigence d'un schéma rimique figé.

Après, je dois tout de même avouer avoir bien aimé l'écriture, de même que les mots choisis pour la rime… mais que le poème est long ! Une ou deux strophes suffisent à dire l'essentiel…

Je me suis par ailleurs intéressé aux déclinaisons de cette forme inventées par Raymond Queneau : ainsi, la "quenine", la "Catherine" et la "terine" sont des formes dérivées de la sextine, plus courtes, mais tout aussi exigeantes.

Personnellement, pour m'amuser, je me suis essayé à la terine "classique" (alexandrins, sur deux rimes) ; le schéma de rimes est le suivant :

1
2
3

3
1
2

2
3
1

Bon ! Quoi qu'il en soit, merci Queribus pour ce partage !

   Cristale   
22/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je salue le travail tant je sais le caractère obtus de la sextine. Alors, l'utiliser avec fantaisie en lui tordant un peu ses tresses ne peut que me plaire. La créativité d'une écriture me réjouit, bien qu'ici le sujet ne soit pas des plus drôles...
J'ai cueilli des petits hiatus égarés ça et là, pareils à des gouttes de pluie qui vous tombent sur les lunettes en pleine cérémonie d'enterrement au cimetière alors qu'il fait soleil.
Le tercet final souffre d'une fracture mais le rimage sortant des sentiers battus l'a sans doute un peu désorienté et voilà le travail :)

Sinon, rien, c'est bien l'ouvrage d'un créateur qui ne souhaite pas entrer dans le moule imposé. J'aime beaucoup cette audace, un point c'est tout.

Cristale

   Donaldo75   
23/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Queribus,

J’aime bien l’exergue qui a poussé mes neurones à longtemps reculer mon commentaire, parce que décidément les exercices de style, la poésie enchâssée dans des règles ancestrales, le concours de prosodie, tout ça me dépasse à un tel point que mon clavier en perd sa ponctuation, que j’écris en apnée et que je ne vois pas de fin à cette phrase, d’ailleurs j’ai lu un des commentaires qui va dans le sens de la réunion d’expert en formes anciennes, un peu comme en archéologie ou dans le célèbre album des aventures de Tintin intitulé « les cigares du pharaon » dont la couverture d’origine valait le détour.

J’ai trouvé le point pour conclure cette phrase. Cool !

J’en reviens à ce poème qui respecte cette forme, avec peut-être un peu trop de zèle à mon goût car il y a un goût de redite dans ces vers comme un gaz remplit tout l’espace qui lui est proposé mais je ne peux pas dire comment il aurait fallu faire parce que je ne connais même pas les règles de cette forme dont tu expliques en exergue que tu l’as trouvé dans un ouvrage sérieux alors je ne vais pas me déclarer expert d’une obédience inconnue toujours est-il que la lecture m’a parue longue alors que le début c’est-à-dire la première moitié me plaisait bien et c’est là le seul bémol de mon impression de lecture dont Hercule Poirot lui-même pourrait dire qu’elle a été favorable.

Je conclus – car j’ai retrouvé le point, même les tirets et les astérisques – que je te préfère dans un cadre moins contraint.


Oniris Copyright © 2007-2023