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Poésie contemporaine
Quidonc : Chausse étrange
 Publié le 25/05/18  -  10 commentaires  -  2070 caractères  -  173 lectures    Autres textes du même auteur

Passants quand vous verrez une chausse qui traîne après que je serai moisissure devenu, soulier, Judas perdu, reliquat de mes peines,
ayez une pensée pour qui la coupe a bu.


Chausse étrange



Étonnante obsession que garder à son pied
Un fourbe croquenot qui glisse, se défile.
Mais hasardant l’épreuve, sortir du guêpier
C’est conjurer le sort du soulier nécrophile.

Voici quelques années me confiait un mystique,
Crépinien ou crépin qu’importe ils sont complices,
« Martyr de la route, lors d’une lutte épique,
Y laissera sa chausse à la fin du supplice. »

Comment savoir pourquoi rattraper la chaussure,
La garder, la tenir avant de prendre froid,
Pour mieux apercevoir du ciel bleu les voussures,
De saint Pierre l’habit, la belle robe d’orfroi ?

Si, ne parvenant pas à gripper la godasse
La danse de Saint-Guy cadence ta prière,
C’est que ta finitude œuvre sa dédicace,
Cadeau inattendu de l’étrange ouvrière.

Au tout dernier moment, prière à saint Antoine !
Pas pour le guérisseur, pour les objets trouvés,
Incantation reçue d’un pieux père chanoine
Que l’obsession d’un « sein » avait trop éprouvé.

Alors donc à quel saint, quiconque tu vénères,
Faudra-il te vouer ? Le portier des enfers,
Un saint patron bottier ou celui de ta mère
Trop souvent réclamé, de tes peurs l’échotier ?

La drôle qui, hier, facilitait ta marche,
Froide et indifférente à ton lent brisement,
Inexorablement poussera sa démarche,
Trahira le bonhomme, abjurant son serment.

Lors en guise de fil, la vie ne tiendrait qu’à,
Seul, unique rempart, une ultime arrière-garde,
Au modeste lacet, pauvre enjeu du combat
Mené griffes dehors par sinistre camarde,

« Un lacet laissé là,
Délaissé et lassé,
Lacet là délassé,
Le lacet délacé
Par la mort enlacé »


_________________________________________________________
Saint Crépin et son frère saint Crépinien sont deux martyrs du IIIe siècle.
Ils sont, de par leur métier, patrons des cordonniers, mais aussi des gantiers, des bourreliers et des tanneurs.



 
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   BlaseSaintLuc   
25/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
On en perds sa chaussure, c'est presque un pèlerinage, le lacet loupe un virage et tout les saints y passent, hier j'ai vu un porte manteau, aujourd'hui un lacet de chaussures, shoes it quand tu nous tiens !

   papipoete   
25/5/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour Quidonc
En moult vers, vous narrez l'odyssée d'une chaussure, en jouant sur les tournures et bons-mots évoquant la " godasse, le croquenot, la grole et autres attributs " de celle sans qui bien dure serait la marche à pied !
NB le récit à trop s'étendre, entre lacets et boucles, rebute le pèlerin qui prend la tangente au fil de ces " 12 pieds ", juste le temps de sourire face au désarroi de ce pauvre chanoine, obsédé par un " sein " vers qui montait une vaine incantation !
" 10 kilomètres à pied, ça use, ça use ", ainsi m'est apparu ce contemporain !

   Anonyme   
25/5/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je dois avouer que j'ai perdu pied (!) tout au long de ce texte.
S'il y a second degré ou métaphore à cette " Chausse étrange ", je n'ai pas su les déceler.

Seule la chute - à la Boby Lapointe - m'a fait sourire.

   Anonyme   
25/5/2018
 a aimé ce texte 
Pas
J'ai fait plusieurs lectures de votre poème, je dois avouer que je n'ai pas réellement été captivé par ce "Chausse étrange".

Le phrasé est trop élaboré, et c'est peut-être là où le bas blesse, il est bien trop "soigné", il enserre l'expression, la rend "rigide", de plus je m'attendais à une petite touche d'humour plus marquée.

Je reconnais que mes lectures n'ont pas trouvé d'écho à mon enthousiasme, sauf dans la strophe terminale :

« Un lacet laissé là,
Délaissé et lassé,
Lacet là délassé,
Le lacet délacé
Par la mort enlacé »

L'ensemble est un peu rébarbatif. Un côté atypique l'aurait rendu plus attrayant. Ici on est à la limite de l'ennuyeux.

   Robot   
25/5/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai gardé le souvenir des deux précédentes versions. Celle-ci me paraît avoir évoluée positivement. La finalité de l'écrit beaucoup plus explicite. Et la poétique apparente.
Encore quelques préciosités "C’est que ta finitude œuvre sa dédicace" mais que l'ensemble fait passer sans grandes difficultés.

Je n'ai pas attaché beaucoup d'attention à la comptine finale. Ce qui précède m'a plus retenu.
Un conte en vers plutôt bien chaussé. (Pardon, je n'ai pas pu résister !)

   David   
25/5/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Quidonc,

Il y a de très chantant alexandrins au long du poème, mais finir avec "par sinistre camarde" ça m'a brisé ma lecture, alors que le 3ème vers est passé tout seul en le lisant spontanément : "Mais hasardant l’épreuv, sortire du guêpier". Sans nier mon goût personnel, le dernier bouscule la syntaxe en occultant un article, alors que le troisième fauche sa césure mais peut se chanter juste avec un peu de liberté, donc c'est plus sensible dans un cas que dans l'autre. Et c'est à la fin de la partie en strophes, au pire endroit pour ce genre de travers. Il vaut mieux partir en claudiquant ou trébucher en chemin que flamboyer pour finir sur un faux pas !

J'aime bien ce thème de la chaussure, de la vieille chausse, j'ai senti implicitement l'expression "chaussure à son pied" qui peut ouvrir une lecture romantique, même si elle me semble carrément existentielle la lecture proposée ici : c'est le sens de la vie qui fait garder ses vieilles godasses au pied :) d'ailleurs la fin sur "la vie... " invite fortement à prendre le poème comme ça.

Le petit couplet à la fin ne m'a pas déplu, la musique revient, termine.

   Anonyme   
25/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quidonc, salut ! Ex coureur de fond je n'ai jamais songé à honorer mes pompes et croyez bien que je m'en bats la coulpe tout en vous remerciant de l'avoir fait pour moi ! Ce poème est peut-être un peu long pour tenir en haleine, question de souffle bien entendu, un non adepte de la longue marche ou du marathon. Ceci dit, tous les ingrédients sont présents pour prendre son pied, peu importe l'allure !
Ne vous seriez-vous pas inspiré d'Aragon pour ce qui est du titre qui m'a tout de suite fait penser à...

C'est une chose étrange à la fin que ce monde !

Si oui, c'est de bonne guerre, si non c'est une excellente idée.

Bref, j'ai bien aimé ce texte qui demande à mon avis un petit élagage et la reprise de certains vers comme le 3 pour la métrique, le suivant... Froide et indifférente à ton lent brisement,
où en intervertissant indifférente et froide on évite l'hiatus, et peut-être deux ou trois autres du même genre...

Un grand bravo pour Crépinien et Crépin qui ne m'ont pas laissé indifférent !

Dernière requête de la part d'un ex versificateur historico-comique, me permettez-vous de tenter sur ce thème l'écriture d'un sonnet que je vous soumettrai le moment venu ?

Bonne soirée et ne vous découragez pas au vu de certaines appréciations... Nous n'avons pas tous le même humour et c'est très bien ainsi !

   LylianR   
27/5/2018
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime le rythme du poème et la facilité avec laquelle le poète trousse les vers. Le ton est pétillant et le poème est agréable à lire, l'écriture court, sautillante.
Sauf que le poème se perd à cause de la longueur. Un texte plus concis aurait eu plus d'impact auprès des lecteurs, il me semble.

   Vincendix   
28/5/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Quidonc,
Ce texte un peu « déchaussé » m’avait échappé, je reviens dans ses pas car il me rappelle tant de souvenirs. Quoi de plus important que les chaussures pour un bipède, les galoches de mon enfance claquent encore sur le pavé de ma mémoire quant aux brodequins militaires crapahutant dans le djebel, ils continuent à me torturer les orteils dans mes cauchemars…
La conclusion est géniale, je ne me « lasse » pas de la lire.
Vincent
NB J'apprécie au maximum, pas seulement pour rétablir une bonne moyenne !

   erratum   
30/5/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour, Quidonc !

Voilà un poème amusant et déconcertant, au final à la Bobi Lapointe, mais je déplore quelques erreurs de prosodie qui me tracassent l'oeil et l'oreille...
Ce texte me semble un peu trop longuet et dispersé...
Mais qui suis-je pour juger et même commenter ?
Bonne continuation !


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