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Poésie contemporaine
Quidonc : Summer Jekyll et Summer Hyde
 Publié le 26/03/19  -  7 commentaires  -  2043 caractères  -  157 lectures    Autres textes du même auteur


Summer Jekyll et Summer Hyde



Les premières lueurs s’emplissent de l’été,
Brocéliande je cours, me voici je galope,
L’odeur des premiers foins m’inspire une piété
Qui vient s’alcooliser aux parfums d’héliotrope.

Il monte des touffeurs de ma contrariété,
Déjà sur les trottoirs défilent des salopes.
Remugles de sueur, grillades en société,
Je repars m’enterrer parmi les nyctalopes.

À la belle saison, il flotte des saveurs
Délicates et tendres aux notes naturelles,
Quand déjà du muguet s’étiolent les vapeurs
S’invite Melpomène aux chants des ménestrelles.

Sur le sable repu, fanent des jouvencelles
Courtisées par les mouches et toutes leurs consœurs,
Suffocant de chaleurs mais voulant être belles,
Cette sale cuisson déchaîne leurs ardeurs.

La lavande et le thym, la fraîcheur d’un lavoir,
Des souvenirs ravis me remontent le nez.
Ces effluves détiennent un étrange pouvoir,
Revisitent le temps que je croyais fané.

Sourde, une étrange rage attise mes névroses,
Les vacances à nouveau reviennent m’empoisser,
Robant mes cauchemars de toutes mes scléroses
Ravagées par le temps, exhument le passé.

Un plaisir indicible, un frisson me submerge,
Comme lorsque l’on aime une première fois,
Et sans y prendre garde une douceur immerge
Mon âme toute entière en un curieux émoi.

Sans me rendre des comptes ce sentiment m’énerve,
Pour avoir trop aimé jusqu’au trop plein de soi
L’impossible désir de fuir me submerge,
Maudit soit cet été aux chemises de soie.


 
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   Gemini   
12/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Il semble que le suivi des rimes des strophes-reflets Mister/Doctor n’ait pu aller jusqu’au bout. C’est tenu sur quatre quatrains, et puis… Dommage, parce que ça se voit.
Mais l’idée est bonne d’opposer les deux côtés d’un personnage schizophrène dans un déroulé d’histoire de début d’été (Ah ! La belle saison / Ah ! La montée de sève).
Je trouve, dans l’ensemble, le contraste un peu forcé, parfois d’un côté (v6, « salopes » qui donne à penser que seules les pulsions sexuelles sont en cause), parfois de l’autre (v 19/20, « les effluves… revisitent le temps » qui donne un air Proustien au Doctor, et plus loin, dans l’admirable avant-dernier quatrain, v27/28, « …une douceur immerge / Mon âme tout entière en un curieux émoi » qui rappelle la sensiblerie de Lamartine.)
L’introspection du Mister le pousse à une étonnante conscience de son cas : « une... rage attise mes névroses ». Éclair de lucidité ? Regrets ? Je ne suis pas sûr de la nécessité de cette réflexion. Je m’imaginais plus dans cette dualité des incarnations agissant dans tout leur naturel.
L’avant-dernier vers est raté (dans sa métrique) et accentue l’impression que la fin était plus difficile.
Mais, deux façons de voir l’été bien intéressantes.

   Donaldo75   
12/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

A la première lecture de ce poème, je me suis dit: "Rien à dire, c'est bien tourné, il y a du travail et une vraie tonalité.". Au-delà de la maitrise de la forme, du travail autour du champ lexical, c'est la tonalité que j'ai aimée. Ce poème n'est pas mou.

"Sans me rendre des comptes ce sentiment m’énerve,
. Pour avoir trop aimé jusqu’au trop plein de soi
. L’impossible désir de fuir me submerge,
. Maudit soit cet été aux chemises de soie."

Ce quatrain illustre bien mon impression de lecture.

Bravo !

   papipoete   
26/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Quidonc
Il y a l'été qu'on aime et celui qu'on déteste ; il y a ceux qui ne jurent que par la serviette sur le sable, et ceux qui apprécient que les terres réchauffées reçoivent un arrosage salutaire...
L'auteur promène sa plume ( fort savante ) d'un côté puis de l'autre, avec une once d'ironie du côté des rues à terrasses, ses glaces...et du côté de la plage où " fanent des jouvencelles courtisées par les mouches " .
NB c'est richement imagé, mais nombre de mots pour moi inconnus, me rendent fénéants d'en chercher le sens ( surtout du côté mal aimé ! )
" les " salopes " du trottoir... je trouve que c'est un peu excessif pour le...trottoir
Je préfère le côté " gentil " de l'été, avec ses senteurs de romarin, ses souvenirs heureux que la " belle " saison ravive... je n'approche plus, ni l'eau baignade, ni sable à griller !
le 7e vers mesure 13 pieds ; le 10e idem
( grillade/en ) mesure 3 pieds
( grillades/en ) mesure 4 pieds //// l'élision ne peut se faire en raison du pluriel !

   Davide   
26/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Quidonc,

Beaucoup de choses intéressantes pour aguicher le lecteur.
D'abord le titre original, où "docteur"/"mister" devient "summer", tantôt chaleur d'été romantico-poétique, tantôt chaleur moite et poisseuse.
Puis les deux premiers quatrains, très inspirés, avec des mots plutôt rares en poésie : "Brocéliande", "héliotrope", "salopes", "nyctalopes".
Quelles rimes ! Il fallait oser ! Et ça marche.
Le schéma des rimes identiques, comme un autre double, crée une "cassure poétique" particulièrement subtile.
Le poème aurait pu s'arrêter là ! Tout est dit. C'est superbe !

Après, je trouve que le rythme s'épuise un peu, les images sont moins belles, plus sages, le côté obscur s'approprie même d'autres rimes : c'est (trop) dommage !

Reste une lecture agréable, un peu longue à mon goût, mais ornée de quelques très jolis vers : "S’invite Melpomène aux chants des ménestrelles." ou encore celui-ci, superbe : "Robant mes cauchemars de toutes mes scléroses".

L'écriture en alexandrins est bien maîtrisée (juste, le premier vers du dernier quatrain boîte un peu avec ses 13 syllabes !), les rimes sont belles.
C'est un joli travail, bien inspiré, mais qui aurait pu gagner en subtilité (en conservant les mêmes rimes et en créant une cassure plus franche entre Jekyll et Hyde, à l'image des deux premiers quatrains).

Merci pour cette lecture,

Davide

   senglar   
26/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Quidonc,


Ah Oui C'est assez fabuleux cette succession de quatrains contraires qui répond très exactement au titre et quant au contenu et quant au ton. Peut-être vers la mi-poème certains mots reviennent-ils dans deux strophes consécutives, ce qui à mon avis les dessert, et y a-t-il un peu moins de musique angélique ou populaire selon le quatrain. Le tout commence sur un boulevard et finit dans une zone de non-droit. C'est pas méchant hein :) lol.

Belle idée. J'ai sautillé avec vous. J'ai bien aimé.


senglar

   Anonyme   
26/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Déjà, l'originalité dans le titre laisse présager une lecture intéressante.
Un remake de Jejyll et Hyde sur fond d'été.

La dualité est fort bien tenue dans l'ensemble du texte.
En prime, une mise en page qui illustre le dialogue.

J'ai bien aimé.

   hersen   
26/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très habile, ces quatrains qui se suivent et s'opposent !

Il se dégage réellement de ce poème des odeurs, légères, florales, mais aussi, aussitôt, des odeurs de sueur et de graillon de barbecue. Tout ce qu'on aime par dessus tout et qu'on déteste est là...cristallisé dans le dernier quatrain ?

Cette une lecture très agréable, très intéressante dans le choix des mots qui servent bien cette opposition.

Merci de cette lecture estivale !

Edit : Un excellent titre !


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