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Poésie libre
Rainbow : Encore…
 Publié le 24/02/12  -  9 commentaires  -  1100 caractères  -  150 lectures    Autres textes du même auteur

"La vie a une fin, le chagrin n'en a pas."

Charles Baudelaire, Hymne à la beauté.


Encore…



Le soleil est très triste,
Triste de cette nouvelle s’ébrouant à l’aurore,
C’est une rumeur qui s’est répandue comme la Seine
Sous les ponts parisiens,
Une rumeur enflant dans les cris des enfants glissant
Sur les toboggans des squares les après-midi d’automne
Et se serrant l’un l’autre dans leurs bras,
Une rumeur innocente qui s’est vautrée un midi en terrasse
Dans un cendrier à l’odeur de café, puis,
Noyée le soir dans un pâle verre de vodka au comptoir d’un bar
Où le monde parlait en tchèque ou en russe ;
Peut-être était-ce à Saint-Pétersbourg ou à Prague…
Ta grande et libre Amérique danse toujours sous mes paupières ;
L’Europe est vieille mais comme toi pleine de mystère, d’inconnue en inconnue
Je cherche les feuilles mortes que laisse ton parfum,
De Warszawa à Waterloo, de Vitebsk à Austerlitz… Aux places vides des wagons
Le silence pose des mots sur l’anonyme,
Les paysages déraillent des fenêtres, un oiseau sifflote ma litanie au soleil rougeoyant et ensommeillé,
C’est qu’encore je t’aime.


 
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   Anonyme   
8/2/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Hormis "Je cherche les feuilles mortes que laisse ton parfum" et peut-être "Le silence pose des mots sur l’anonyme", ce chagrin est poétiquement triste, pâle. Bien loin de l'introduction mentionnant Charles Baudelaire.

   Damy   
9/2/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai trouvé ce texte très tendre que j'aurais plutôt classé en "poésie en prose" car, à mon sens, les découpages en vers, tels qu'ils sont, n'amènent rien.

J'espère ne pas me tromper d'interprétation mais je vois un regard porté sur 2 continents étrangers, un regret central impuissant de n'être ni la vieille Europe slave ni la jeune Amérique.

J'y vois aussi une déclaration d'amour pour les deux, exprimée par ce "mystère" commun. Et j'y sens l'auteur habité par l'Est fort bellement
mis en musique dans les sonorités exotiques des villes.

Reste "l'anonyme" ? Une petite énigme pour moi. Sans nom, l'absent de l'autre côté de la terre ? Ou anonyme chez soi ? Mystère... unifiant, peut-être.

J'aime bien les han-han de la rumeur et "les paysages (qui) déraillent par la fenêtre" et donc j'aime surtout ce vers: "Le silence pose des mots sur l’anonyme,"

C'est un sentiment de nostalgie et de brume que j'ai éprouvé à cette lecture et j'ai aimé.

   Lunar-K   
16/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai bien aimé ce chagrin enflant à même votre texte, le chagrin contagieux et solaire qui se répand progressivement sur tout : ville, wagon, silence, paysage... Ce que j'ai particulièrement aimé là-dedans, c'est que, finalement, le soleil triste, c'est le narrateur. Le narrateur qui projette partout autour de lui son chagrin, se répandant lui-même sur le monde, sur les villes, le wagon... assignant son "manque" à tout ce qu'il touche jusqu'à nommer cette absence, cette anonyme (au féminim bien sûr) de silence. Un mouvement excentrique qui me plaît bien, qui me saisit même (je veux dire que le chagrin conquérant du soleil n'est pas sans me toucher moi aussi).

Concernant la forme, maintenant, j'ai davantage de réserves. Dès le premier vers en fait. "Le soleil est très triste", je trouve cette formulation extrêmement naïve. Non que la naïveté ne soit pas de bon ton dans ce texte. Bien au contraire il y a souvent une grande mélancolie dans tout ce qui touche à l'enfance. Mais pour cela il faut une certaine "retenue". Or, ce "très triste" me semble un peu trop appuyé. Alors que "Le soleil est triste", tout simplement, aurait été autrement plus touchant il me semble.

De même, j'ai buté là-dessus : "Une rumeur enflant dans les cris des enfants glissant"... Ça fait un peu trop de "ant" à mon goût. Je crois que ça ne ferait aucun tort d'en supprimer un, d'une manière ou d'une autre (sachant que, si vous modifiez "glissant", il faudra du même coup modifier "se serrant" un peu plus loin...). En tout cas, dans l'état actuel des choses, ce vers me paraît bien lourd...

Bref, un poème qui me touche vraiment, malgré l'un ou l'autre défaut formel (rien de bien important toutefois). Il s'y trouve une fort belle sensibilité. J'aime bien !

   Charivari   
24/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai trouvé une belle atmosfère, nostalgique, "spleenesque", si le mot existait...

J'aime bien la nouvelle qui s'ébroue à l'aurore, le cendrier qui a l'odeur de café, et la chute.

Par contre, je trouve que le texte commence sur un ton faussement naïf, mais que ce ton disparaît au fur et à mesure du texte... Ça manque un peu de cohérence. D'autre part, ce participe présent, "enflant" qui joue avec le mot "enfant", j'ai trouvé ça plutôt moche. "les feuilles mortes que laisse ton parfum" ne m'a pas non plus convaincu.

Pour moi non plus, ce ne sont pas des vers libres, mais de la prose.

   pieralun   
24/2/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai lu et relu plusieurs fois ce texte. J'ai essayé de comprendre au travers des autres commentaires........
Pour moi, mais je me trompe peut-etre , il s'agit d'un amour, de l'amour d'un être né aux U.S ( Ta grande Amérique), et qui embrase l'auteur, comme une rumeur qui se répandrait dans tous les lieux où cet amour a vécu, au travers de tableaux, d'odeurs, replié dans une grande mélancolie qu'accentuent les wagons vides, leurs fenêtres où défilent les paysages du train qui emporte l'auteur loin de l'être encore aimé.
Il s'agit donc du voyage dans le passé, suscité par la séparation.
Si je me suis trompé Rainbow, pardonne moi.
En revanche, si ce sont bien pour ces effluves que l'auteur a ouvert le flacon, j'ai beaucoup aimé ce texte.
Cette métaphore de la rumeur qui embrase les lieux témoins de cette passion comme elle embrasé la mémoire du poète est très originale, et très belle.
La nostalgie, la mélancolie imprègnent tout le texte avec pudeur.
La chute du train en partie vide (c'est important), des paysages qui défilent, enfoncent le clou de la séparation.
Voilà , est-ce une femme, un homme, ou alors un pays, un continent?
Il me tarde d'avoir une certitude sur ce beau texte
Merci Rainbow, car qu'elle que soit l'explication , tu m'as fait voyager avec beaucoup d'émotion .

   Anonyme   
24/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai apprécié ce poème malgré quelques lourdeurs et une longueur insuffisante.

En le lisant, puis en le relisant, je lui trouve une petite ressemblance avec La Prose du Transsibérien de Blaise Cendrars, bien sur je ne parle pas de plagiat. Il y a ce rythme propre au texte qui donne envie de savoir ce que l'étape suivante amènera, ou elle fera voyager le lecteur.

Mais, et c'est là le défaut principal, votre texte s'arrête bien trop vite. Il aurait fallu, à mon sens, le poursuivre, ou l'enrichir d'autres lieux, instants, personnages.

C'est donc un travail qui mérite d'être achevé, parce que l'écriture est belle.

   funambule   
24/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Réaliste et nonchalant... un jeu de regard essoufflé qui se pose sur l'alentour, proche ou lointain, qui croise des bribes (souvenirs?). Désespoir de mots vains qui nourrissent la peine, sursoient l'oubli, se perdent sans jamais s'égarer de ce qui accapare. C'est vrai comme une chaise est vide, amer doucement, presque sans espoir... et c'est dit doucement entre les cris de bonheurs alentour.

   brabant   
24/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Rainbow,


Moi-aussi j'aurais très bien vu ce texte comme un poème en prose. Le lisant ainsi il gagne en intelligence, son sens apparaît plus évident, limpide et vibrant, menant à : "C'est qu'encore je t'aime." Les vers en hachent la lecture et la contraignent ; la prose laisse au lecteur le choix de ses pauses, de son souffle, quasiment de sa propre ponctuation.

Je pense qu'il s'apprécie pleinement après plusieurs lectures.

Une trouvaille : "Les paysages déraillent des fenêtres".

   David   
10/3/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Rainbow,

L'atmosphère est mélancolique, ça m'a rappelé la prose du transsibérien de Cendrars, mais avec le rythme en moins. Il reste le voyage par les sonorités : "toboggans", "squares", "vodka", "tchèque" et autres noms de villes ou de lieux, des sons plutôt durs mais que je trouve signifiant pour la distance, le déplacement.

Le thème romantique aurait pu rester implicite, il doit y avoir un "pour ou contre" du tout dernier vers, dont le rôle me semble bien de revenir au titre, des deux premiers aussi.


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