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Poésie en prose
Rainbow : Insomnie
 Publié le 05/04/13  -  5 commentaires  -  4411 caractères  -  86 lectures    Autres textes du même auteur

Réveille-toi…


Insomnie



« Dans l’enfance se calcinent nos brûlures aux regards des noctambules. »

La cigarette finissait de se consumer dans le cendrier de la table basse. Le style sobre tout en nuances de blancs et de noirs avait des allures que Boris Vian aurait pu qualifier de pianotique. D’ailleurs, certaines de ses œuvres ornaient l’unique étagère de l’appartement. L’encre grouillante, grondait en leurs pages. Cela faisait résonner les cœurs des murs dans le vide, comme si les macchabées enfouis dans le lit d’une rivière en crue murmuraient à l’orée des consciences leurs oraisons mélancoliques. De tout l’être il fallut leur faire face ; s’expliquer, bafouiller, crier quelquefois aussi… L’angoisse naissait dans les prémices des horreurs, elles-mêmes accrochées aux doigts tremblant de cet autre dans la glace. Un autre que soi ne ressemblant pourtant qu’à soi, Némésis naît du dégoût de la lumière franchissant pas à pas la frontière translucide des éclairs un jour d’orage. Déjà, furtivement, l’aube parcourait les rues, et par-delà la fenêtre nous doutions d’être du bon côté du miroir.

« Caché dans les voiles, l’on attend, sur un bateau immobile dans une tempête de calme. »

Un bâillement à mâchoire décrochée, laissa entrevoir Morphée, cependant que le geste mécanique des yeux parcourait l’horloge fixée derrière le lit. Cela semblait être insoluble. Pourquoi donc les aiguilles défilaient-elles ? Ce jour maudit semblait vouloir galoper à tours perdus dans nos yeux. Il n’était en rien différent des autres jours, mais il restait trop… jour. Malgré la répétition qui rendait le mot de plus en plus absurde, il n’y en avait pas d’autres. L’on pourtant aurait pu utiliser bien des qualificatifs, lumineux, vivant, mouvementé, suffocant, dégueulasse… Il était simplement un temps déterminé de soleil, avant que la paix reprenne au fur et à mesure ces droits. Trêve pour les uns, lutte acharnée pour d’autres. Le soleil régnait dans l’éther d’azur en dieu solitaire, abrogeant aux autres planètes et satellites leurs iura lux, réclamant affamé ses créances éternelles en titan égoïste.

« Transparaissent sur la grandeur des corps, éphémères, les Saintes Écritures. »

La lumière éclatante de notre astre de feu tend à rendre chaque chose plus blanche, ou moins sombre en tout cas, et pour beaucoup c’est important. Le gris ou le blanc sont une même couleur lorsque les larmes des goélands lavent leurs plumes endeuillées de mensonge. La grande clarté purifie tout et tous. L’on est beaucoup moins sale que ceux qui restent à l’obscurité des volets, ceux qui n’en veulent pas du jour. La vérité même est blanchie, bien qu’elle soit parfois à demi. Les ombres allongées par le temps qui passe dansent avec cynisme au bal des corbeaux, immondices avides et charognes des innocences. Sous les « croa-croa » enroués, elles s’émerveillent de leurs propres grandeurs, s’autoglorifiant tant que durera le jour. Dans cette horrible magnificence tout est vérité en forme mouvante, le fond a déjà été atteint, hélas, puisqu’il ne fut jamais. Il n’y a rien en coulisse, ni gloire ou opprobre, ni rire ou éclats, ni applaudissements ou sifflements, juste les murmures oubliés. Le manichéisme est à l’enfance. Noir ou blanc. Les deux ensemble sont impossibles. La dualité est partout, jusqu’en l’âme. Il faut se taire et parler, alternativement à jamais. Être noir et blanc tout entier en succession.

« Hypnos, encore, est un cruel menteur. »

Le sommeil aux aurores reste le plus doux des secrets. L’on se l’imagine avec espérance, avoir tout à soi le pays des songes tandis que d’autres défilent à leurs activités, et devront s’étouffer le soir tombé avec leurs propres chimères faute d’espace. Tous étrangers en leurs patries, et anonymes amnésiques, errant, dans les grandes lignes des horizons solitaires où caracole la liberté, cependant qu’encore ils espèrent la rejoindre, mais tombent à leurs pieds leurs dix doigts aux alliances promises balayés de leur sinistre illusion. Toujours, le sommeil ne vient pas malgré le jour levé ; hélas. L’amante des nuits s’est enfuie sous nos baisers trop avides, nous laissant comme chemin unique à suivre le lapin blanc dans le terrier de la réalité. Alors, l’on espère brisée, avec toujours l’espoir au compte-gouttes, sentir ses pieds se dérober sous le gouffre vertigineux du sommeil nommé Terra Incognita.


 
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   rosebud   
15/3/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Si l'on n'écrit pas pour soi, alors pour qui d'autre? Car ce bavardage ésotérique ne peut être partagé par personne. Si l'auteur avait la moindre envie de communiquer un message ou de faire partager une émotion esthétique, il ferait l'effort d'accompagner son lecteur ou de se mettre à sa portée. Or de message je n'en vois pas, seulement la description de l'état intermédiaire entre sommeil et veille. Et d'esthétisme non plus - ou alors quelque chose d'insupportablement cuisiné et apprêté. Des phrases tortueuses:
"Tous étrangers en leurs patries, et anonymes amnésiques, errant, dans les grandes lignes des horizons solitaires où caracole la liberté, cependant qu’encore ils espèrent la rejoindre, mais tombent à leurs pieds leurs dix doigts aux alliances promises balayés de leur sinistre illusion." (ouf!)
Des maladresses:
"ni applaudissements ou sifflements" - sifflets plutôt que sifflements
Je ne reproche pas à l'auteur d'écrire ça comme ça, mais je ne peux pas y souscrire.

   David   
20/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Les propos sont oniriques, il est difficile de résumer la lecture en quelques mots. Il me semble qu'il y a un lien à la mémoire dans les différents passages, une vision cinématographique de celle-ci avec les allusions au noir et blanc. Pas de nostalgie pourtant, ni de fantômes hantant jusqu'à couper le sommeil, c'est plutôt à la façon d'un disque rayé peut-être, dont la piste récurrente n'apparaitrait pas mais servirait de métronome à chaque nouvel nuit, mais c'est plutôt l'aube il me semble qui est en question ici. J'ai bien aimé l'image du miroir dont il serait difficile de savoir si l'on est le reflet ou le sujet au cours de l'insomnie, à la fin du premier passage.

   Anonyme   
27/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Votre texte est dans l'ensemble bien écrit.
Une chose m'a beaucoup gênée :
Vous employez beaucoup le l' explétif et malheureusement, chaque fois cela rend votre phrase maladroite ou même assez laide:

" Caché dans les voiles, l'on attend,..." Ici, l'emploi n'est pas correct car il est supposé éviter une liaison de deux voyelles.
Ce n'est pas le cas et sincèrement, à la lecture c'est laid.
Les autres utilisations sont placées en ébut de phrase et je trouve qie cette formulation est
désuette.
Elle fait "genre ", c'est tout.
Il y a dans votre texte de belles images mais il me manque quelque chose pour ressentir pleinement la douleur de l'insomnie.

   brabant   
10/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Rainbow,


Très très riche voire ouvragé ce texte est placé sous l'égide de Némésis et sans doute de ses multiples attributs et de ses différents avatars suivant la façon dont on... ou dont elle nous... ;-) considère (ayant à l'esprit sa toute-puissance et son mystère comme son attrait comme sa fantaisie comme la crainte qu'elle inspire, sa fascination et sa tyrannie aimantée. Tout cela serait à développer).

J'aime cette dichotomie énoncée des moments où nous sommes ou tout blancs ou tout noirs avec le postulat que nous ne pouvons pas être gris.

Le soleil pour une fois est vaincu car si le jour succède bien à la nuit reste pour le fuir ainsi que la réalité le lapin blanc d'Alice et son terrier... chemin d'espoir vers la Terra Incognita !


A lire avant de s'endormir... pour ne pas avoir peur.

A lire au petit matin... pour ne pas se réveiller.

Une leçon de poésie pour une âme d'enfant.

Très travaillée :)

   Anonyme   
27/4/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je ne peux que remarquer un travail d'écriture. Ce qui n'est déjà pas rien.
Cependant, même si nous sommes en poésie, je trouve une majorité de phrases ô combien trop abstraites (incompréhensibles?) par quelque recherche trop surfaite de sophistication verbeuse.. Laisser planer un parfum de rêverie, d'onirisme est souhaitable mais en lisant ces lignes, on se demande parfois ce que viennent faire certaines de ses métaphores, sinon pour la recherche à tous crins d'un style qui ne viendra pas (comme cela)?

En conclusion (je n'ai pas le temps de détailler l'explication), je dirais que si l'auteur a cru retranscrire fidèlement ses sensations personnelles, il a failli à les faire partager aux lecteurs - étrangers à sa conscience.


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