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Poésie néo-classique
Ramana : La lumière s’en va
 Publié le 12/05/17  -  17 commentaires  -  1036 caractères  -  266 lectures    Autres textes du même auteur

À nos anciens, et à ceux que nous serons bientôt…


La lumière s’en va



La lumière s’en va comme un souffle s’achève,
Et la tuile grisaille, et la grisaille coule
Sur les toits des maisons, sur le dos de la foule,
Et la rue, à pas lents, se dissout ; c’est la trêve.

La lumière s’en va, les vitrines s’éteignent
Et ferment le rideau de leurs bouches vénales
Au nez des attardés dans un bruit de rafale.
Les trottoirs éperdus soupirent et se plaignent.

La lumière s’en va de ta ville pareille
À l’âtre agonisant de sa dernière braise,
Et dans l’ombre où palpite une pointe vermeille,
Toute âme s’affranchit, toute fièvre s’apaise.

La lumière s’en va, emportant avec elle
Les arêtes des murs et les reflets de l’eau.
Tes entraves alors, certitudes cruelles,
Se confondent enfin sous l’avenant manteau.

La lumière s’en va, car la nuit est pressée.
La ville c’est ton corps, la foule tes pensées ;
C’est le soir dans tes yeux, que t’importe l’ancien :
La lumière s’en va, mais la vérité vient.


 
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   Ioledane   
12/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
A l'heure où s'en va la lumière, s'affranchissent les âmes et les fièvres, se confondent les entraves, vient la vérité. Le passé s'achève, l'essentiel se révèle ... comme la ville qui se dépeuple de ses badauds pour se recentrer sur ce qu'elle est vraiment.

De jolis passages poétiques dans ce texte composé majoritairement de rimes féminines :
"La lumière s’en va comme un souffle s’achève"
"la rue, à pas lents, se dissout"
"La lumière s’en va, emportant avec elle
Les arêtes des murs et les reflets de l’eau"
"La lumière s’en va, mais la vérité vient."

Le leitmotiv "La lumière s'en va" est peut-être un peu trop présent. Certains passages coulent un peu moins bien à mon goût : "de ta ville pareille", "Toute âme s'affranchit, toute fièvre s'apaise", "car la nuit est pressée", "La ville c'est ton corps", "que t'importe l'ancien".

   Marite   
12/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très belle lecture matinale que cette lumière qui s'en va, s'estompant progressivement du paysage quotidien.
"... la rue, à pas lents, se dissout ...
Les trottoirs éperdus soupirent ...
... toute fièvre s’apaise ...
... Tes entraves alors, certitudes cruelles,
Se confondent ..."
Aucune brutalité, aucune déchirure, sans douleur et sans crainte seulement l'acceptation paisible et sereine de ce qui doit arriver quand l'heure est venue.
Les deux derniers vers sont particulièrement doux, tout y est dit :
" C’est le soir dans tes yeux, que t’importe l’ancien :
La lumière s’en va, mais la vérité vient."

   Michel64   
12/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très beau poème, un peu triste puisque malgré tout "la lumière s'en va" même si "la vérité vient".

Je n'ai pas bien compris le sens de "c'est la trêve" dans le cadre de la métaphore. Une trêve est, me semble t'il, un état passager.

Ceci mis à part le poème est très agréable à mettre en bouche.

Au plaisir de vous lire.

Michel

   Arielle   
12/5/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
la mélancolie d'un adieu personnifié par le crépuscule tombant sur une ville.
Dès les premiers vers on se coule dans cette image fluide tombant des toits. On sent la pluie lancinante qui s'égoutte en mots
courts et glisse sur ses répétitions. Les allitérations en [v] entretiennent tout au long du poème cette sensation de glissade vers un monde obscur.
L'anaphore cadence cette ultime promenade jusqu'au point d'orgue du dernier vers où elle trouve sa raison d'être dans son opposition avec la vérité pressentie par le poète

Un vrai plaisir de murmurer ces vers à mi-voix, je ne m'en lasse pas

   papipoete   
12/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Ramana,
La nuit si pressée de prendre la relève du jour, éteint les lumières de la ville, pose le soir sur tes yeux ...
NB on serait tenté de chanter << avec le temps, va, tout s'en va ... >> en regardant la ville s'endormir aux réverbères ; mais dans ton regard je lis des lendemains, le passé est dépassé et tu sais de quoi l'avenir sera fait .
Des vers que j'aime tel " la lumière s'en va de ta ville pareille à l'âtre agonisant de sa dernière braise " et le 2e vers " et la tuile grisaille, et la grisaille coule " bien joué !
au 13e vers, le hiatus bien que permis en " néo " put s'éviter ? ( s'en va/emportant )

   Anonyme   
12/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un fort joli poème avec cette " lumière " symbolisant la vie.
Nostalgique, certes mais c'est le cheminement...

" Et dans l’ombre où palpite une pointe vermeille,
Toute âme s’affranchit, toute fièvre s’apaise."

De belles images et un superbe quatrain final.

   BeL13ver   
12/5/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très joli poème, bien construit, surprenant, dérangeant. J'aime la musicalité, la fluidité avec laquelle je l'ai lu ! Beaucoup de maîtrise dans l'usage de cette forme contemporaine ! Je ne saurais faire ressortir un ou deux vers : ils sont tous si beaux ! Un très beau poème sur la fin de vie, ou de l'amour, ou des deux à la fois.
Mon côté passionné vous donne un "Passionnément" pour ce chef d’œuvre ! Toutes mes félicitations !

   fried   
12/5/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Superbe,
C'est un poème très agréable à lire par sa musicalité.
J'imagine bien la nuit qui arrive. La ville c'est ton corps, la foule tes pensées et j'ajouterai la lumière ta raison. La métaphore est belle, j'imagine le regard bien veillant et l'accompagnement d'une personne aimée.

   Vincendix   
12/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Ramana,
Je ne suis pas trop d’accord avec le vers répétitif, pas concernant la forme mais sur le fond. J’estime que tant qu’il y a de la vie, la lumière reste allumée et même après la vie, il reste une source de luminosité. Celles et ceux que j’ai aimés et qui sont disparus diffusent encore une lumière que je parviens à capter.
Ces cinq quatrains sont bien construits, agréables à lire, avec des images fortes illustrant parfaitement le thème.
Vincent

   Anonyme   
13/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Ramana... Une métaphore bien menée d'un bout à l'autre...

Quelques vers m'ont particulièrement interpelé...
La lumière s’en va, les vitrines s’éteignent
Les trottoirs éperdus soupirent et se plaignent.
La lumière s’en va, mais la vérité vient.

Dans l'exergue n'y aurait-il pas une légère erreur ?
A nos anciens et à "ceux" que nous serons bientôt.
Ne serait-ce pas plutôt "ce" ?

Bref, ce n'est qu'un détail hors texte et j'ai bien aimé l'ensemble
Merci et au plaisir...

   jfmoods   
12/5/2017
Ce poème en alexandrins se compose de cinq quatrains à rimes suffisantes et pauvres. Les deux premiers sont à rimes embrassées féminines. Le troisième est à rimes croisées féminines, le quatrième à rimes croisées, alternativement féminines et masculines, le cinquième est à rimes suivies, d'abord féminines, puis masculines.

L'anaphore, qui parcourt le poème et lui donne son titre (euphémisme : "La lumière s'en va"), établit, comme le suggère l'entête (dédicace : "À nos anciens, et à ceux que nous serons bientôt…"), un lien implicite entre l'affaiblissement d'une clarté et le vieillissement obligé de l'individu. Un jeu subtil de correspondances s'élabore entre corps humain ("souffle", "dos", "pas", "bouches", "nez", "corps", "yeux") et espace urbain ("la tuile", "les toits des maisons", "la rue", "Les trottoirs", "les arêtes des murs"). Quatre personnifications ("les vitrines... / ... ferment le rideau de leurs bouches vénales", "Les trottoirs éperdus soupirent et se plaignent", "l'âtre agonisant de sa dernière braise", "palpite une pointe vermeille"), deux comparaisons ("comme un souffle s'achève", "de ta ville pareille / À l'être agonisant"), deux parallélismes ("Toute âme s’affranchit, toute fièvre s’apaise", "La ville c’est ton corps, la foule tes pensées") et une allégorie ("la nuit est pressée") conduisent le lecteur vers l'évidence acceptée d'un crépuscule métaphorique (verbes : "se dissout", "s'éteignent", "se confondent", participe présent : "emportant", euphémisme désignant l'issue de la vie : "le soir") qui ouvre la perspective d'une révélation finale (présentatif : "c'est" x 3, groupe nominal à visée méliorative : "l'avenant manteau", groupe verbal formant antithèse avec le titre du poème : "la vérité vient").

Merci pour ce partage !

   leni   
13/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ecrit d'une fluidité parfaite j'ai perçu une morosité latente


La lumière s’en va, emportant avec elle
Les arêtes des murs et les reflets de l’eau.
Tes entraves alors, certitudes cruelles,
Se confondent enfin sous l’avenant manteau.
J'aime ces vers sereins
j'ai bien aimé ce vers:
Et la tuile grisaille, et la grisaille coule

ET C'est le soir dans tes yeux
Joli moment de lecture MERCI Mon salut cordial LENI

   Zorino   
13/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Ramana,
Un poème d'une grande beauté et dont la musicalité coule comme la lumière.
De très belles images et de très belles métaphores. Certes, le message n'est pas jouissif mais il peut avoir cette vertu de nous faire prendre conscience de bien des choses quant à cette vie que nous traversons et qui chaque jour s'amenuise.
Merci pour ce beau partage matinal

   Proseuse   
17/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Ramana,

.. Et le jour s' éteint, son temps rejoint les ombres du passé et le présent ouvre une nouvelle porte de vérité !

c' est ainsi que j' ai lu votre poème , en fin de lecture il me reste comme idée que : Seul l' instant est vrai !

Merci pour ce partage que j' ai bien aimé
à vous relire

   Brutu_de_Aea   
19/5/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Excellent premier vers, rythmiquement parfait.
Dommage, ce "c'est la trève", beaucoup plus convenu que le reste de la première strophe. Les trois premiers vers sont d'une très grande beauté, notamment musicale ; on dirait du Verlaine ; je ne sais pas pourquoi le quatrième vers, pour moi, brise tout ; je ne saisis pas encore si c'est l'évocation de la rue, bien trop pragmatique, terne, plate, par rapport à la somptueuse beauté du tableau qui précède : peut-être.
Les trois premiers vers sont un tableau, c'est de la peinture, et plus que ça ; le quatrième vers, ce ne sont que des mots : tout disparaît, et l'on est déçu. (ou ce point-virgule ?)
Je n'aime pas du tout "bouches vénales" ; cette image du capitalisme ne me plaît pas. Je n'aime pas du tout également "A l'âtre agonisant de sa dernière braise", que je trouve peu heureux, tant à cause du participe présent que de la tournure syntaxique, qui me paraît forcée. Je suis très réticent à l'emploi de "vermeil / vermeille", qui me paraît à chaque fois, en poésie moderne, permettre une rime (trop) facile.
La dernière strophe retrouve l'excellence de la première. Le reste pour moi est superflu et non nécessaire.

   Queribus   
22/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Ramana,

Que dire de plus devant une telle virtuosité; tout est bon dans ce poème et rien n'est à jeter; une telle perfection d'écriture est rare; comme il faut bien trouver quelque chose, je dirai, comme d'autres d'ailleurs avant, que ce "c'est la trêve" me semble un peu discutable mais un vers comme "Et la tuile grisaille, et la grisaille coule" à lui seul, veut son pesant d'or.
À une prochaine lecture de ce tonneau-là.

Bien à vous.

   Vasistas   
6/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Merci Ramana, c'est très beau
Beaucoup de choses qui pourraient paraître anecdotique si elle n'étaient éclairées par ta douce lumière, la ville c'est notre corps palpitant qui doucement s'enfonce dans la nuit.
On pourrait croire que tout va s'arrêter,mais la vérité c'est que tout va recommencer, éclairant !
Je ne dirait rien sur la forme je ne suis pas encore assez calé, je me fie à mon oreille, et aux images, je suis comblé.
Je suis d'accord pour le chuchoter, c'est plus inquiétant ...
oui, c'est très beau
merci Ramana


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