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Poésie libre
Raoul : Paysage III
 Publié le 19/03/19  -  11 commentaires  -  1525 caractères  -  202 lectures    Autres textes du même auteur

"Il discourait par collage interposé." P. Delbourg


Paysage III



Sans machine à machiner
perché au sixième porte gauche
comment ne pas devenir flou
dans les gravats du corps montagne
dont les odeurs de fumigations
vous enlacent d'eucalyptus
quand le camphre du Baume du Tigre
vous masse les actes manqués

Et de silences en sous-entendus
la langue étrange vous râpe
tandis que courbe et graphique
parlent de tout quand blême quand
où nulle parole ne peut mentir
à dodeliner du fémur

La chambre froide se mord la lèvre
j'ai le bizarre créole des mon-
des parallèles et de l'import-
export La terre meuble bouge
au rythme de mon front qu'embue
le retour de l'être aimé

Le grand jour tombe aigri du ciel
sur un lézard en peau de femme
tout en douceur de caresse

[Aide à résoudre vos problèmes
protection contre les dangers
les ennemis et mauvais sorts
chance et succès aux examens
amour retour de l'être aimé
Il ou elle courra derrière vous
comme un chien derrière son maître
M. Sokho sur rendez-vous]

Des fox hululent avec la mort
aux bottines maculées de planète cannibale
où nous sirotons des Mordorés
nés vieillards tombés
dans le marasme du mou bon
pour les chats


 
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   Corto   
17/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau délire compréhensible ou presque.

De nombreuses expressions farfelues ou à peu près qui nous font entrer dans un monde incertain, mal construit ou ébranlé mais qui finit par donner un tableau presque cohérent.

Des sens exacerbés dans le désordre mais qui font quand même un tout.
Une pub pour un sorcier/guérisseur/voyant, c'est inédit !

Finir par "vieillards tombés dans le marasme du mou bon pour les chats" il fallait oser.

Bravo.

   Gabrielle   
1/3/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Quel univers sordide que celui-ci !

L'auteur nous plonge dans un marasme organisé qui peut faire défaillir.

Avis aux âmes sensibles !

   papipoete   
19/3/2019
 a aimé ce texte 
Pas
bonjour Raoul
En peinture, il y a l'abstrait, le fauvisme etc. que je ne goûte guère ! En écriture, il y a plein de genres aussi, du classique au " garde-à-vous ", de la prose au vers libre et il y a ce que vous écrivez ci-dessus ; je ne sais si c'est la plume qui dicte à l'encre, sans que le maître jamais ne la réfrène mais est-ce poétique ? Pas à mon goût en tous cas !
Désolé pour cette fois .

   senglar   
19/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Raoul,


Bon ça n'a pas eu l'air de marcher ce Baume du Tigre mais vous avez eu les odeurs d'eucalyptus pour le même prix, ça doit compenser non Raoul ? :) Et puis pourquoi êtes-vous réellement là ? Pour chercher de l'espoir et il me semble qu'on vous en donne... En fin de compte je me demande qui du médium en retour d'affection ou de son client enfume l'autre. A lire cet excellent poème, pittoresque, décalé, qui allie la crédulité populaire un peu surjouée à de la vraie psychologie et à la manipulation magicienne, je pense que ce n'est pas forcément celui qu'on croit.

De nombreux vers délectables y compris celui du "mou bon/pour les chats"". Beaucoup aimé cette dernière strophe :) mais celle que j'ai préférée c'est celle avec le "lézard en peau de femme/tout en douceur de caresse". Un beau programme. Je prends !

Merci pour ce sacré bon moment, exotique, dépaysant, consacré à la nécessaire crédulité.

Poème d'utilité publique !

senglar

   hersen   
19/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Décicément, la crédulité inspire, une nouvelle et un poème sur le sujet simultanément dans les colonnes d'Oniris !

j'ai beaucoup aimé ce texte, il dit une ambiance dont les artifices ne sont là que pour le décorum de l'âme sensible.

mr Sokho : j'ai pile poil le même flyer sur mon pare-brise chaque samedi matin. On promet le beurre, l'argent du beurre et la fermière...
Pour les fondus, sans doute :)))

je ne détaille pas vraiment le poème, car tout y est dit pour entretenir un flou sacré, pour plonger le malheureux en mal de n'importe quoi dans une hypnose consentie, de sons, de couleurs, d'odeurs.

Merci de la lecture !

   Anonyme   
19/3/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Les vapeurs d'eucalyptus n'ont pas réussi à dissiper mes neurones embrumés par la lecture de ce texte.
Je leur ai quand même imposé de deviner le sens, mais j'ai capitulé.

Le 'libre' s'autorise certaines...privautés avec la poésie qui me surprennent parfois (sourire).

   Vincente   
19/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Que cet endroit est habité ! Habité d'incongruités, de discordances et dissidences. Cette liberté intuitive de l'écriture produit une ambiance très évocatrice de l'enchevêtrement qui règne chez ce marabout.
Elle donne aussi quelques dérives réjouissantes comme "quand le camphre du Baume du Tigre vous masse les actes manqués" (c'est ma préférée), ou "où nulle parole ne peut mentir / à dodeliner du fémur" ou "sur un lézard en peau de femme".

J'ai regretté de rencontrer des accidents que je n'ai pu attribuer à l'éloquence de l'intuition, mais plutôt à une "paresse" rétrospective. Par exemple, c'est bien chaotique ce double quand "quand blême quand / où nulle parole ne peut mentir" ou ce drôle d'enjambement interne, sorte d'hémistiche "export La terre meuble bouge ".

Les trois vers de fin tombent dans leur bon mou pour chat, bien senti.

   Pouet   
19/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Slt,

poème d'ambiance au découpage improbable, assez noir, assez surréaliste.

On visualise peut-être un immeuble délabré avec son cortège d'ombres dans lequel on entre comme dans un moulin... Et un gugusse qui attend de revoir sa chère rasade.

On est surpris de trouver l'expression "retour de l'être aimé" dans ce fatras glauquo-fantasmagorique. (pas sur le prospectus de Sokho mais avant) Il me semble peut-être à tort qu'on aurait pu éviter la répétition avec une métaphore consacrée, un synonyme décalé disant son contraire tout en niant l'inverse.

La crédulité serait-elle la tumeur de l'espoir?

Pouet, qui achète du foie de veau pour ses chats et du mou pour ses vieux.

   Davide   
19/3/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Raoul,

Je n'ai rien compris à ce poème. Je l'ai pourtant lu 5 fois.
Est-ce un "collage interposé" comme le suggère l'exergue ?
Qu'a voulu dire l'auteur ?

Pourtant, le poème est bien écrit, mais...
Je suis désolé, je passe mon tour.

J'espère vous relire dans un écrit qui me sera plus accessible.

Davide

   jfmoods   
19/3/2019
Le poète pose un regard sans aménité sur le monde contemporain.

Tous les repères sont brouillés ("un lézard en peau de femme", "Le grand jour tombe aigri du ciel"), tous les discours se valent ("nulle parole ne peut mentir").

Pris en tenaille entre l'insondable profondeur de ses rêves et l'extrême rudesse de la réalité ("perché au sixième porte gauche", "courbe et graphique parlent de tout", "j'ai le bizarre créole des mondes parallèles et de l'import-/export"), l'individu ne trouve plus de sol ferme où poser ses pieds ("La terre meuble bouge"), se laisse gangrener par une passivité délétère ("les odeurs de fumigations vous enlacent d'eucalyptus", "le camphre du Baume du Tigre / vous masse les actes manqués", "de silences en sous-entendus la langue étrange vous râpe", "tombés dans le marasme du mou bon / pour les chats").

Nous vivons sous le règne totalitaire des objets ("machine à machiner"). Ne pas être en situation de les posséder, c'est n'être personne ("comment ne pas devenir flou / dans les gravats du corps montagne").

Nous ne sommes rien d'autre que des morts-vivants ("La chambre froide se mord la lèvre") qui attendons des oracles qu'ils réalisent l'utopie ("mon front qu'embue le retour de l'être aimé", "tout en douceur de caresse"), qu'ils comblent le manque fondamental qui nous constitue (partie du poème entre crochets).

Incapables de prendre en compte les enjeux vitaux de l'avenir ("nés vieillards"), nous dansons languissamment sur un volcan ("à dodeliner du fémur", "Des fox hululent avec la mort / aux bottines maculées de planète cannibale / où nous sirotons des Mordorés").

Merci pour ce partage !

   STEPHANIE90   
21/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Raoul,

je viens à nouveau d'avoir un bon moment de lecture. J'étais passé hier en coup de vent, ne sachant pas trop quoi vous écrire si ce n'est j'aime beaucoup.
Aujourd'hui je ne sais toujours pas quoi vous écrire de plus si ce n'est que votre texte m'est resté en tête un bon petit bout de temps
Tout me semble incongru et en même temps bien en place où presque. Il fallait bien un petit truc, saurait été trop parfait pour une incrédule... LOL
Juste bizarre ce démarrage et très désagréable à l'oreille : "Aide à résoudre vos problèmes", peut-être > Résolution de vos problèmes

> me voilà donc marabouté par Mr Sokho, j'ai besoin d'un désenvoutement en urgence !!!

StéphaNIe


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