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Poésie classique
RebeccaVogel : Ma pauvre Muse !
 Publié le 25/05/15  -  8 commentaires  -  1456 caractères  -  226 lectures    Autres textes du même auteur

Ma pauvre muse, hélas ! qu'as-tu donc ce matin ?
(Baudelaire, La muse malade).


Ma pauvre Muse !



Tu rhabilles mon cœur de ta douceur profane,
Toi la métamorphose ou Muse de mes pleurs !
C’est au creux de tes mains que le soleil se fane :
Plus rouge que la rose, il brûle si tu meurs.

Ta perle de rousseur a fait ma page blanche,
Plus cruelle à mon front qu’un seul baisot d’amen,
Et pour apprivoiser les rayons de ta hanche :
Quelques échos vainqueurs en vagues d’abdomen.

Ainsi, foulant l’abîme en ton sommeil d’apôtre,
L’Éden semble lointain, agitant ses grelots :
Il découd ton berceau pour que l’azur soit nôtre
– Au quai de tes yeux clairs – jaloux de tes sanglots.

Dans ma mémoire sourde à nos amours farouches,
Je reste baguenaude en forçat de tes cils,
Ceux qui font les pantins mourants quand tu te couches,
Dans un matin d’adieu pour jouer de mes fils.

Saurais-tu percevoir ta mort avant la mienne ?
L’une étant de son autre un seul et même vœu,
Maudite sois-tu, toi qui danses bohémienne !
C’est la dernière rime où jeter mon aveu.

Celui qui fait tes yeux de pastel et d’ivraie,
La triste métaphore à mon front déjà vieux,
Sais-tu qu’après la nuit s’écrira d’une craie
Ton murmure lointain pour un diable envieux ?


Baisot d’amen : du verbe baisoter, qui signifie faire de nombreux petits bisous. D’amen, pour dire que ces petits bisous sont innocemment posés sur mon front.


 
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   Vincent   
30/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Tu rhabilles mon cœur de ta douceur profane,
Toi la métamorphose ou Muse de mes pleurs !
C’est au creux de tes mains que le soleil se fane :
Plus rouge que la rose, il brûle si tu meurs.

et puis

Celui qui fait tes yeux de pastel et d’ivraie,
La triste métaphore à mon front déjà vieux,
Sais-tu qu’après la nuit s’écrira d’une craie
Ton murmure lointain pour un diable envieux ?

c'est un magnifique texte

qui fait bien sûr référence au texte de Baudelaire

votre texte est à mon sens composé de magnifiques tableaux

je les trouve impressionnistes

peints de touches de couleurs

et aussi symbolique par le fond

Ta perle de rousseur a fait ma page blanche,
Plus cruelle à mon front qu’un seul baisot d’Amen,

par exemple, il se trouve que mon style en peinture était celui ci

j'ai beaucoup aimé votre poésie

   Anonyme   
26/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Rebecca... Vous avez bien du souci avec votre Muse mais nous sommes, peu ou prou, toutes et tous logés à la même enseigne quand elle se dérobe sous notre plume. Toutefois quand vous avez écrit ce poème elle était bien présente car vous nous offrez ici une belle suite de quatrains née d'une maitresse plume classique... hormis un détail concernant le vers suivant :
Maudite sois-tu, toi qui danses bohémienne !
En effet, si j'en crois Sorgel, bo/hé/mi/enne nécessite une diérèse...
J'ai eu un temps le même problème avec arlésienne mais, rassurez-vous, je m'en suis remis !
Ca ne remet pas en cause le travail accompli pour écrire ce poème et j'ai beaucoup aimé cette diatribe à l'encontre de votre muse.
Une belle écriture quelque peu surannée qui convient parfaitement au sujet traité. Merci pour ce "baisot d'amen" qui convient très bien au style adopté... Au plaisir de vous lire !

   Anonyme   
25/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un joli poème classique qui exprime bien l'incipit
de Baudelaire.
Le Littré n'est pas clair avec la diérèse à bohémienne, c'est tout
le problème avec ces adjectifs en ien.Cela n'enlève rien à la valeur
du texte qui mérite bien sa catégorie.

Ta perle de rousseur a fait ma page blanche est peut-être
pour moi l'un des meilleurs vers du poème.

Peut-être un léger manque de tragique pour égaler son repère
car chez Charles tout est toujours excessif.

   Arielle   
25/5/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Comme je n'ai pas très envie de me pencher sur les larmes et les sanglots que vous inspirent votre muse( c'est un sujet assez rebattu en poésie) je m'interroge sur ces vagues d'abdomen aux échos vainqueurs qui me semblent témoigner d'une digestion difficile.
La santé de votre muse ne m'inspirait pourtant guère d'inquiétude jusque là, mais voilà qu'elle sanglote, elle aussi et que ses cils se mettent à faire les pantins mourants ... D'ici qu'elle nous tourne de l'oeil, la pauvrette !

Mais il y a plus grave à mon sens, dans votre dernier vers, où placez-vous la diérèse indispensable aux 12 syllabes prescrites ? di/able ne me paraît pas très judicieux, quant à envi/eux elle me semble incompatible avec votre front déjà "vieux" qui la refuse.

Je vous avoue que je ne suis pas spécialiste de ces petits bobos et de leurs tracasseries et que je peux fort bien m'inquiéter pour rien mais quand on fréquente une muse d'une telle qualité je crois que toutes les précautions méritent d'être prises pour garder sa santé florissante. Donnez-moi vite de ses nouvelles !

   Cristale   
26/5/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Chacun sait que la Muse est une partie de soi-même où passent toutes les émotions, des tourments les plus diaboliques aux extases les plus divines. La plume suit selon d'où vient le vent : de l'enchantement ou de la révolte, elle va comme comme la votre délivrer l'intimité de ses questionnements et ce n'est pas facile sur le solfège de la poésie dite classique .
Alors je reconnais que, lorsque sourires et, où, inquiétudes marquent mon visage quand je lis un tel poème, la chanson est réussie et que quelques "fausses notes" n'en sont que plus charmantes venant d'une jeune et talentueuse auteure qui met tout son cœur à faire vivre la Poésie et que je m'estime en droit d'encourager. Le premier quatrain est de toute beauté !
Je note "passionnément" parce que j'aime votre lyrisme, "+" parce que j'aime votre audace dans quelques expressions peu usitées comme "baisot d'amen", "L’Éden semble lointain, agitant ses grelots ".
De la poésie avec du corps et du coffre à laquelle je vous sais capable d'ajouter encore plus de souffle.
Merci Rebecca, au plaisir de vous lire.
Cristale
Merci

   Anonyme   
29/5/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

Une belle maîtrise dans l'écriture, avant tout. Pour avoir parcouru un peu le "Sorgel" - référence en matière de prosodie classique, je retiens ici une bonne alternance entre rimes féminines et masculines, ainsi que des rimes riches et suffisantes qui sont parfois difficiles à atteindre, si je puis m'exprimer ainsi.

Les césures au niveau des alexandrins sont bien placées, ce qui rend la lecture agréable et fluide.

Les images sont d'une grande force poétique et me touchent énormément.

Bien à vous,

Wall-E

   Pussicat   
3/6/2015
Je mets de côté le thème choisi, passé, repassé, traité avec plus ou moins de talent.
C'est votre meilleur texte, le meilleur que j'ai lu de vous sur Oniris.
Comme si vous aviez taillé votre plume pour qu'elle trace l'essentiel dans une ligne épurée - rangées les mousselines d'images surannées, les vers coulent, le rythme bat, les césures sont placées, les rimes riches en alternance : féminines et masculines sont agréables à l'oreille et finissent par me convaincre des qualités de ce poème.
Petit bémol sur ce vers qui me laisse perplexe : "Quelques échos vainqueurs en vagues d’abdomen.", je ne vois pas... tout comme "grelots".
Je m'abstiens sur le respect ou non de la forme classique, ex : diérèse...
Je retiens la première strophe et :
"Ta perle de rousseur a fait ma page blanche,
Plus cruelle à mon front qu’un seul baisot d’amen,"
pour la création et son rythme.
à bientôt de vous lire,

   Anonyme   
10/9/2021
Si j'admire l'écriture des trois premières strophes, les quatrains suivants me sont assez décoiffés. C'est pourtant par cette suite que le poème va vers sa chute et enfonce son propos, et c'est que, sans doute, sa cible ne me dit rien ; peut-être suis-je trop fermé et n'ai-je que mes ombres à portée, mais j'ai perdu le fil des vers en cours de route, bien malgré moi.

Bien à vous.


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