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Poésie libre
Reggio : L'offre et la demande
 Publié le 10/06/10  -  14 commentaires  -  844 caractères  -  234 lectures    Autres textes du même auteur

"À la grosseur du sentiment, ne va pas mesurer ma force..."
Verlaine


L'offre et la demande



C'est l'offre et la demande, notre histoire,
D'ailleurs, c'est histoire de m'offrir ton corps
En entier, que tu me demandes une raie de bonheur.

Celle-là, je la ferai bientôt émerger un soir
De mes mains, une chaude fois encore,
Et tu l'avaleras clairement, avec toute ta candeur.

Candeur apparente, malgré tout, l'intérieur est noir
Des désirs infects que l'on nourrit tous deux à tort
Et qui rongent mes boyaux de fantasmes et d'horreurs.

C'est encore avec horreur que je parcours l'espoir
De tes courbes cassées, interrompues comme un décor
Englué, peintes par un singe, avec du pus et des pleurs.

Comment t'expliquer sans te le faire voir :
Dès que, par distraction ou par dépit, je m'endors,
En même temps, je cherche où j'ai fourré mon honneur.


 
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   Lunastrelle   
26/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Mmmm... C'est plus du néo-classique non? En tout cas, la forme s'y prête, même les rimes, que je trouve judicieuses et non forcées...

J'aime beaucoup, c'est musical, agréable... Le titre est caricatural si je peux me permettre, enfin non, je dirais qu'il est un slogan à lui seul: même en amour, l'offre et la demande doivent être en équilibre...
Et là, je trouve que c'est vraiment bien mis en scène...

Je retiens entre autres:

"Celle-là, je la ferai bientôt émerger un soir
De mes mains, une chaude fois encore,
Et tu l'avaleras clairement, avec toute ta candeur."

"C'est encore avec horreur que je parcours l'espoir
De tes courbes cassées, interrompues comme un décor" (j'aime pas vraiment le derniers vers par contre, c'est d'ailleurs le vers que j'aime le moins de tout l'écrit).

   Anonyme   
5/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai cru, à la lecture du titre, qu'il s'agissait d'une poésie « économique ». C'est un peu ça en fait, mais ramenée au couple.

Quelques lourdeurs de mon point de vue, comme ici :
« D'ailleurs, c'est histoire de m'offrir ton corps
En entier, que tu me demandes une raie de bonheur. » le « que tu... ».
ici : « Des désirs infectes » je suppose que c'est « infects » ?

Un amour assez glauque, si tant est qu'il y en ai un.

   Anonyme   
6/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Oui c'est sûr, il y a un réel dégout qui ressort de ce texte.
C'est cru et froid.
Ce n'est même pas le propos qui m'intéresse ici mais plutôt la manière de l'exprimer.
Des vers bruts et une fluidité saccadée (à cause d'un excès de virgules, mais peut-être est-ce voulu pour montrer un manque d'harmonie dans le coït devenu apparemment écœurant).
Horriblement sexiste ? On pourrait le croire mais je ne pense pas : " des désirs infectes que l'on nourrit tous deux à tort" me laisse entrevoir qu'il y a de toute façon une relation malsaine qui semble quelque part lier les deux personnes (de manière peut-être voulue).

Bref, ça marche à peu près pour moi.

   Maëlle   
6/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je crois que le sujet, la façon d'en parler me touche. C'est bizarre, parce qu'en général quand je lis une poésie la forme prend le pas sur le reste. Ici, c'est le contraire: la forme me parait sans intérêt, banale, mais pourtant le fond ressort.
J'aurais du coup tendance à penser que la forme n'est pas mauvaise, mais effacée.

   Leo   
7/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Une forme presque fixe, plus hallucinatoire que structurée, sur trois assonances dont l'ouverture phonétique croissante n'est pas un hasard. On est à la limite entre poésie néo-classique et poésie libre, mais le ton dur et le rythme irrégulier penchent pour une forme plus libre que classique.
Le thème est difficile, pas évident. Plusieurs lectures sont possibles, de l'érotisme à la désespérance, en passant par une historie de junkies. C'est cette ambiguïté dans le fond qui donne un ton très dur, presque "fermé" à la lecture.

Un joli travail d'écriture, incontestablement, qui demande cependant qu'on aborde la lecture l'esprit totalement ouvert.

   Anonyme   
10/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Du médiocre comme du très bon, davantage de médiocre tout de même.

La qualité des vers est inégale, que ce soit au niveau du rythme, de la musicalité, du contenu ; passant de formulations presque orales à d'autres totalement littéraires. Le mélange à mon goût n'est pas très judicieux, cela crée une structure très bancale, et empêche le lecteur d'immerger totalement dans le poème, pourtant porteur d'un certain potentiel.

Je trouve l'emploi de "fourré" malvenu, c'est franchement grossier.

Les termes tels que "d'ailleurs, c'est histoire de" "en même temps" "malgré tout" sont trop familiers à mon goût : ils appartiennent, je pense, davantage au domaine de la narration que de la poésie. L'effet résultant est celui de l'imprécision, d'un flou mal maitrisé.

Je pense qu'il aurait fallu choisir le registre de façon plus tranchée, plutôt que de naviguer entre deux eaux au risque de noyer le lecteur (ouh ouh...)

J'ai aimé :

"Des désirs infects que l'on nourrit tous deux à tort
Et qui rongent mes boyaux de fantasmes et d'horreurs."

"C'est encore avec horreur que je parcours l'espoir
De tes courbes cassées"

De "interrompues" à "pleurs", j'aime l'idée, mais pas la façon dont elle est amenée - le rythme est mauvais, non-fluide ; je n'aime ni "par" ni "avec".

Quelques maladresses "c'est histoire de m'offrir ton corps en entier" plutôt tordu comme formulation, en tout cas, pas joli

"je la ferai bientôt émerger un soir", le bientôt renvoit à un futur prochain, tandis que le "un soir" se situe davantage dans le champs des probabilités infinies, incertaines. Mauvais agencement.

"et tu l'avaleras clairement, avec toute ta candeur" Le "avec" est moyen ; en fait, c'est surtout le "avec ta candeur" qui me choque. Pour moi, il y a "avec candeur" ou "de toute ta candeur" - "avec toute ta candeur", ce n'est pas très littéraire.

"comment t'expliquer sans te le faire voir" - pour moi, il y a deséquilibre - Pourquoi n'employer qu'une fois "le" pour deux formes à priori similaires ?

-> comment te l'expliquer sans te le faire voir
ou
-> comment t'expliquer sans te faire voir

Aurait été à mon sens plus approprié. (et plus agréable à la sonorité)

Je n'aime pas du tout le dernier vers. Je le trouve vulgaire.

Bref, un ressenti mitigé. Bonne continuation.

Edit : En fait, à la reflexion, ta poésie me fait penser aux traductions de poèmes russes. C'est ça : j'aime assez, tout en gardant une réserve "ce n'est pas l'original, et la qualité a souffert de la transformation". Je perçois l'essence qui me plait, mais celle-ci est voilée, comme s'il lui manquait quelque chose.

   Lechat   
10/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Reggio

Ce poème ne m'a pas trop touché (question de goûts personnels plus que de qualité d'écriture) car force est de reconnaître que le style est tenu d'un bout à l'autre.
On est dans le l'érotisme assez crade (mais pourquoi pas !) et le dernier vers n'est sans doute pas très heureux, mais l'ensemble se tient en restant dans un champ lexical qui alterne entre la consommation, le dégoût de soi-même et les termes anatomiques.

Tout est construit pour rester à la limite de la narration, le côté poétique n'émergeant que par l'alternance des trois rimes bien assorties "oir", "ors", "eur".

   framato   
12/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Reggio,

Pour le fond, beaucoup a déjà été dit (et je rejoins assez Léo quant aux lectures plurielles que l'on peut faire - qu'il faut faire) de votre poésie.

J'ai beaucoup apprécié la forme ABC ABC pour les rimes, j'apprécie aussi qu'elles ne nous sautent pas à la figure. Le texte gagne en "naturalité".

Néo-classique ou libre, je ne sais, mais je me demandais, au vu de la construction des phrases si la mise en vers servait bien votre propos. J'ai l'impression qu'une mise en page "prosée" aurait donné plus de force encore. Les rimes viendraient alors comme jeu de sonorité, marquer une sorte de rythme, et l'aspect narratif de la poésie en serait plus marqué.

C'est une question, bien entendu, mais peut-être pourriez-vous l'examiner, si vous décidez de retravailler ce texte intéressant ?

Cela pourrait donner quelque chose qui ressemble à ceci :



"C'est l'offre et la demande, notre histoire. D'ailleurs, c'est histoire de m'offrir ton corps en entier que tu me demandes une raie de bonheur. Celle-là, je la ferai bientôt émerger un soir de mes mains, une chaude fois encore, et tu l'avaleras clairement, avec toute ta candeur. Candeur apparente, malgré tout. L'intérieur est noir des désirs infects que l'on nourrit tous deux à tort et qui rongent mes boyaux de fantasmes et d'horreurs.

C'est encore avec horreur que je parcours l'espoir de tes courbes cassées, interrompues comme un décor englué, peintes par un singe, avec du pus et des pleurs.

Comment t'expliquer sans te le faire voir : dès que, par distraction ou par dépit, je m'endors, en même temps, je cherche où j'ai fourré mon honneur."

   belaid63   
16/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
j'aime beaucoup ce texte sombre et glauque à la fois. j'ai beaucoup apprécié la peinture du singe.
un agréable moment pour lequel je remercie l'auteur

   David   
19/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Reggio,

En tout cas, le poème n'est pas libéré de ces tercets ni de ces rimes, encore que... pour elles justement, je les trouve aussi peu présentes que possible, mais ce tout dernier point, ce n'est pas forcement un défaut. Ça laisse lire, des rimes peu présentes.

En fait, ce ne sont pas des vers je dirais, malgré qu'ils soient sous mes yeux pour me prouver le contraire, et puis je ne voudrais pas partir trop influencé par cette histoire de catégorie...

C'est une prose où les mots qui riment entre eux, sur des sons pas trop rares, ont été désignés comme fin de ligne. Et c'est une prose qui d'emblée se positionne dans une autre réalité :

Comment ça pourrait être "histoire de m'offrir ton corps
En entier" où le m' désigne le narrateur "que tu me demandes une raie de bonheur" où tu est le protagoniste, dont le genre n'est pas déterminé, je le souligne au passage, comme celui du narrateur d'ailleurs. Bon, en général, faut pas se prendre la tête, si l'auteur est masculin, le "je" est masculin, et si ça parle de relation, le protagoniste est féminin. Mais si on trouvait le texte anonymement, dans une bouteille sur une plage par exemple, ça serait pas évident, à mon avis.

Si, il y a au moins un personnage masculin :

"Des désirs infects que l'on nourrit tous deux à tort"

En même temps, tout ça pourrait se justifier par la trame que recouvrent les propos, la morale serait "quand on s'offre le corps d'un autre, au sens de le payer pour en jouïr, c'est son propre "honneur" qui se fait mettre" ? L'expression me semble de circonstance. Mais je ne suis pas sûr que ça parle de relations tarrifés, d'un tour au pute pour l'écrire avec des mots.

C'est violent la prostitution, les billets passés discrétement, la "princesse" qui fait pas d'histoire, mais il y a peut-être plus violent encore.

   Anonyme   
20/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
j'ai apprécié. D'un stricte point de vue émotionnel ce texte me touche par le choix des mots (pas tous j'y reviens) et moins dans le choix de la forme.

C'est l'offre et la demande, notre histoire,
D'ailleurs, c'est histoire de m'offrir ton corps
En entier, que tu me demandes une raie de bonheur.
=> Là j'aurai décalé après entier, si j'avais mis en forme. Je suis pas fan de la raie de bonheur, le double sens me plait pas trop.

Celle-là, je la ferai bientôt émerger un soir
De mes mains, une chaude fois encore,
Et tu l'avaleras clairement, avec toute ta candeur.
=> oh mon dieu de double compréhension de ouf j'ai le dimanche matin lubrique mais c'est TRÈS évocateur... hum

Candeur apparente, malgré tout, l'intérieur est noir
Des désirs infects que l'on nourrit tous deux à tort
Et qui rongent mes boyaux de fantasmes et d'horreurs.
=> j'adore, je jette rien à ce tercet qui me plait décidément beaucoup... très sombre, très noir, en cohérence avec le fond, bravo!

C'est encore avec horreur que je parcours l'espoir
De tes courbes cassées, interrompues comme un décor
Englué, peintes par un singe, avec du pus et des pleurs.
=> le pus j'aime pas trop mais la claque visuelle est parfaite.

Comment t'expliquer sans te le faire voir :
Dès que, par distraction ou par dépit, je m'endors,
En même temps, je cherche où j'ai fourré mon honneur.
=> très bien fini.

Dans l'ensemble je te répètes que j'ai vraiment kiffé.
Après quelques détails, mais du chipot.

Merci!
Au plaisir!

   tibullicarmina   
29/6/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Bravo d'abord pour l'inventivité dans la forme: des tercets, une structure de rimes ABC ABC...
Malgré cette structure poétique apparemment classique, ce poème a toute sa place en catégorie libre. Les vers ne sont pas réellement mesurés et rythmés, ils ont même parfois quelque chose de prosaïque qui va bien avec le ton et le thème. Beaucoup de noirceur, on l'a dit, dans ce poème sans concession.

Des points positifs, donc; mais aussi des points négatifs. Ce prosaïsme, qui peut être parfois agréable, est ici outrancier: "D'ailleurs, c'est histoire de m'offrir ton corps": ce vers n'est pas poétique, il est grossier. C'est un texte désabusé fleurant un parfum de désespoir. Le troisième tercet, en particulier, ne ménage pas la poésie et la fait voler en éclat. Je ne trouve pas ici l'art d'un Baudelaire conciliant avec habileté horreur et poésie (cf. "La Charogne" ou "Un voyage à Cythère"). Il est une beauté sombre de l'horreur et des "désirs infects" lorsque les vers savent les suggérer. Ce texte n'évoque rien, il dit l'horreur de façon parfois trop prosaïque et cette horreur me laisse froid.

Tant pis pour moi.

   alex2   
29/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Tout d'abord, j'ai vraiment aimé le système de rimes ! Elles sont présentes mais moins visibles ; bref, c'est plutôt ingénieux.
En revanche, dommage que le rythme ne suive pas, on était en droit d'attendre cela en néoclassique.
Du côté de ce qui m'a déplu aussi : la trivialité outrancière de certaines images : "une raie de bonheur", "fourré" (!)...
Je comprends parfaitement l'intention : on ne veut et va pas faire dans la sagesse, et en ce sens, c'est réussi ; on parle de prostitution après tout (enfin, je crois, en tout cas ça s'y apparente). Mais attention à la surenchère, ou alors non : il s'agit de la rendre plus poétique.
Par endroits sinon, quelques petites phrases maladroites qui m'ont fait sortir du poème à plusieurs reprises, mais au bout du compte, j'aime bien le sujet, son glauque... Bien, au final.

   Lariviere   
1/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un poème incontestablement bien écrit, mais qui ne me plait pas plus que cela.

La violence du ton me laisse mitigé. Par moment, avec le rythme et les tournures modernes réussies, cela donne un coté "destroy", punk, nihiliste qui fonctionne et qui rend intéressant le coté à la fois raffiné et cru de l'écriture ...

"C'est encore avec horreur que je parcours l'espoir
De tes courbes cassées, interrompues comme un décor
Englué, peintes par un singe, avec du pus et des pleurs."

J'aime bien les deux premiers vers et le début de l'enjambement du dernier.


Par moment, par contre, on tombe dans le vulgaire le plus plat : je citerais pour illustrer le vers de fin particulièrement dégoutant, sortit d'un texte des sex pistols :

"En même temps, je cherche où j'ai fourré mon honneur."

Sinon, le tout me semble quand même trop monotone sur le fond, et trop inégal pour faire un bon poème.

Bonne continuation !


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