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Poésie en prose
ristretto : Les vieux
 Publié le 21/11/09  -  14 commentaires  -  1370 caractères  -  315 lectures    Autres textes du même auteur

Peut-être.


Les vieux



Leurs mains tremblantes et molles ne savent plus les chemins du moindre quotidien.
Le regard flou, barré de cataracte, ne cherche pas vraiment d'horizons.

Dans la demi-pénombre, ils demeurent à attendre,
sans compter les minutes - cadence dérisoire - sans même compter les heures, ni les jours qui passent.

Quand enfin vient la nuit,
leurs pas mal assurés hésitent à les mener jusqu'au pied de leurs lits.
Le sommeil viendra-t-il faire oublier ces corps qu'ils traînent comme boulet ?

Ou l'insomnie sera-t-elle là ?
Compagne scélérate, délivrant au compte-gouttes des bribes de mémoire...

... un rire clair d'enfant, doigts dans la confiture,
un arbre de Noël,
bataille de polochon,
deux vélos dans la haie - apprendre à embrasser-,
une première cigarette en sortant du ciné,
le rendez-vous manqué,
la moiteur d'un sexe et son goût délicieux,
le voyage à la mer, les pleurs d'un bébé,
un soleil d'avril,
le parfum de sa peau et le sel sur ses lèvres.

Perfide maîtresse, traîtresse, insomnie diabolique !

Que reste-t-il de ces plaisirs ?
Leurs carcasses douloureuses n'en ont rien retenu,

Seuls, ils pleurent dans le noir
et écoutent les secondes.




Novembre 2009


 
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   brabant   
21/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un parti pris de réalisme, un parti pris de rêve pour mieux ressentir le cauchemar de l'insomnie et son "terrible cortège" de regrets, petits et grands bonheurs passés trépassés au fil de la mémoire, pourquoi la mémoire du coeur ne garde-t-elle pas la mémoire des corps ? Le rêve comme instrument de torture, une porte qui s'ouvre sur une porte fermée tout au bout du couloir. Brel fait un croc-en-jambe à Rimbaud qui fait un croc-en-jambe à Baudelaire. Le symbolisme même est mort au bout du corridor. L'espoir aux abonnés absents ! Pierrot est tombé de son croissant de lune ! Le soleil ne se lèvera plus pour ces vieux-là !

Oh ! Ristretto ! Que signifie le "Peut-être" de l'exergue ? Ne peux-tu saisir la plume de Pierrot et rallumer la lume avec la chandelle des mots, je m'en vais taper à la porte de la brune... qui m'ouvre... j'entre... Eh ! Voilà qu'elle referme la porte !...

Merci Ristretto, j'écoute, moi-aussi, "les secondes", je me refais une mémoire du coeur et du corps pour quand je serai de nouveau "vieux", pour que tout ne soit pas fini quand tout sera fini...

   Anonyme   
22/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Poignant et fort bien écrit, peut-être un rien trop, justement, pour que la mayonnaise prenne totalement...

Reste une impression de thème brellien, donc aussi de déjà vu, déjà lu...

Reste aussi une impression de simplification emphatique un peu trop évidente...

Un texte qui me fait un effet de trop (consensuel ? ) et de pas assez original, mais pas désagréable du tout. Un paradoxe, trop de mots pour pas assez de développements. La vieillesse ne se résume pas à la perte de mémoire, à la solitude et au regret de la jeunesse perdue...

   Anonyme   
22/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une vision assez sombre de la vieillesse. Pas que je déteste d'ailleurs, parce qu'il m'arrive de me dire la même chose.

Bon il y a ces mots terribles: "Le sommeil viendra-t-il faire oublier ces corps qu'ils traînent comme boulet ? "

Mais je reste un peu sur ma faim cependant. C'est trop "simple", un peu comme un thème imposé. Je ne dis pas que c'et mauvais loin de là! Mais il manque du corps à ton texte, quelque chose de plus critique peut être, plus cynique aussi.

Mais je reste sur un avis favorable.

   MissGavroche   
22/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Sur la forme c'est très beau, des images fortes, réalistes, fatalistes même comme l'est l'inéluctable mort. Sur le fond, une impression de déjà vu, rien de très original en fait, dommage...
Mais il est vrai aussi que c'est un thème difficile à renouveler parce que très utilisé. Une bonne note pour la forme qui est vraiment réussie.

   Anonyme   
22/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai eu un tout petit peu de mal à rentrer dans le poème, à cause des deux premiers "vers" qui, s'ils contiennent de belles images, manquent à mon goût d'une certaine musicalité... ou en tout cas c'est moi qui ne la trouve pas.

Mais dès la suite, j'ai embarqué dans ce texte plus amer que doux.
Ah oui, je n'ai pas aimé non plus "Ou l'insomnie sera-t-elle là" ; j'ai trouvé cette phrase assez peu poétique au milieu du reste, un peu lourde. Par contre, le vers suivant est superbe, et puis tout l'énumération des souvenirs aussi. C'est simple et parlant, ça remue en-dedans.

La fin contient également quelques phrases que je trouve un peu moins réussies ("perfide maîtresse, traîtresse...", je n'aime pas trop les sonorités, et "que reste-t-il de ces plaisirs", un peu banal aussi).

Et les deux dernières phrases, où on ne peut s'empêcher de penser à l'horloge de Brel, celle qui "ronronne au salon, qui dit oui qui dit non"... et on est touché.

En résumé, pardonne-moi Ristretto, mais j'ai comme une sensation que ce texte aurait pu être plus travaillé, plus poétique encore... je reste un tout petit peu sur ma faim, en-dehors, hésitant entre plusieurs émotions.

   Lariviere   
23/11/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Les trois première strophes ne me séduisent pas. Le thème est visité. J'ai de suite pensé : "les vieux". Jacques Brel. Quand on part avec cette référence, c'est difficile de trouver un traitement sur le fond qui rivalise. Reste la possibilité de faire original.

J'ai plus apprécié à la quatrième strophe. J'ai compris le traitement du thème voulu par l'auteur et ce petit inventaire à la Prévert qui suit dans la cinquième strophe, représente l'idée originale que je cherchais. Ca justifie presque les trois premiers strophes, sur la forme du poème. Je persiste néanmoins, à dire que les images de ces précédentes sont trop peu percutantes à mes yeux.

J'aime bien le rythme et la ponctuation qui bousculent la fin du poème, comme un soubresaut désespéré, un dernier souffle pour le poème, le personnage et qui essaye de balayer mais en vain, cette amertume de fin de vie...

La fin, la vraie fin du poème, est trop conventionnelle pour me plaire.

Bonne continuation !

   irisdenuit   
24/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut mon amie Ris,

Il me touche moi ton poème. La vieillesse inévitable... sournoise mais équitable pour tous et toutes.

Selon moi, étant friande des poésies minimalistes, le poème aurait été encore plus percutant en enlevant les 3 premières strophes. Mais ce n'est que mon humble opinion.

Je te bisoute Ris et à bientôt,

Iris (Caro/Mariesarah)

   shanne   
24/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
L'aboutissement du chemin de vie, le corps usé nous le montre: les gestes imprécis, les yeux...un tableau délavé. Quand enfin vient la nuit, notre mental nous laissera- il la paix ? Seule la mort semble une délivrance pour ce corps usé. Un dernier face à face avec nous mêmes. Oui, nous verrons peut être
Poème bien écrit, merci à vous

   Anonyme   
25/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ma préférence ira au passage commençant par "... un rire clair d'enfant", j'y ai trouvé une jolie musicalité.
Un texte assez dur, sans concession aucune.
Peut-être un manque "d'images" mais on peut apprécier un tel réalisme aussi.
Un poème qui ne laisse pas indifférent.

   David   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour Ristretto,

Ça finit sur un supplice de la goutte. Je ne sais pas si le drâme c'est la vieillese ou la solitude, pire, le casernement, "les vieux" est au pluriel tout au long du poème, il ne s'agit pas d'un homme ou d'une femme isolé dans son logement je crois. Et je ne crois pas que ce qui manque, ça soit le plaisir, ou les plaisirs, mais bon, je verrais si je pense à venir confirmer ou pas, ce point-là...

Je n'aime pas trop l'idée de présenter la vieillesse comme une peine en soit, les situations où elle peut-être vécue, mal, serait plus parlantes. C'est pas sensé être hors du temps comme phénomène, ça ne tombe pas un matin malheureux l'arthrose, le blanc des cheveux, la posture de sorcière, ça vient de façon rampante il me semble, intimement aussi. Enfin par contraste il y a du "jeunisme imbécile" dans ce poème, pardon pour l'expression, mais je me demande s'il n'y a pas des vies qui ont été une longue suite de souffrances, dans l'enfance et à l'âge adulte, et pour qui leur "vieillesse", même avec la faiblesse qu'elle engendre, est un moment heureux, un répit enfin obtenu, avec pour bonheur et "jeunesse" ceux de leur entourage, qu'ils peuvent partager.

   Anonyme   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Déprimant.

Surtout le passage des réminiscences en fin de compte, qui est un violent contraste avec l'ensemble du poème. C'est bien vu.
Mais à quoi pense t-on vraiment quand on est... vieux ?
Surtout à ce stade qui semble être décrit ici. Peut-être à des questions un peu plus métaphysiques. Je ne sais pas en fait. Enfin il doit bien aussi y avoir les souvenirs de jeunesse et de toute une vie qui hantent aussi l'esprit.
On le saura bien assez tôt.

Je n'aime pas trop l'avant dernier vers : "seuls, ils pleurent dans le noir", ça tombe justement un peu trop dans le "larmoyant".
Je préfère l'aspect léthargique de l'ensemble du texte, sans pleurs, ni rires, ni quoi que ce soit d'autre.

Un assez bon ensemble pour moi.

   bulle   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Sur l'écriture, je n'ai rien à dire, j'ai apprécié les images, le "diaporama".. mais sur le fond, je me suis effrayée..

C'est un tableau noir, sur lequel écrire avec des cris.. la craie s'effacerait trop vite ?

Ce fond me dérange, et j'aime ce qui dérange, peut-être pour nier certaines "évidences", refuser de les accepter, plus que de les voir..
Et puis, j'ai entendu le grand Jacques chanter ses "Vieux" à lui..
Rassurez-moi, ce n'est pas une fatalité n'est-ce pas ? ;)

   Anonyme   
1/1/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Ristretto

Dur, dur, de s'essayer à un remake du chef d'œuvre de Jacques Brel.
Autant ses "Vieux" nous émeuvent, autant les vôtres laissent le lecteur indifférent, voire agacé.

L'élégie est un exercice périlleux. Il ne suffit pas d'écrire "avec ses tripes" pour émouvoir.
Il faut aussi travailler le texte en profondeur pour éviter de sombrer dans le pathos. Mieux vaut suggérer plutôt que de livrer des idées "brutes de décoffrage"

Ceci étant , ce n'est que mon opinion. Il va de soi que je respecte la votre.

   Flarthus   
14/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le récit plonge dans le réalisme froid , certes, sans grandes nouveautés qui manquent un peu comme quelques expressions inédites. cependant, on est pris dans ces rouages de l'inéluctable mauvais tour de la mémoire. Est-ce le corps qui ne ressent que trop la douleur au point de diluer les souvenirs.
Une révolte à peine contenue dans cet inéluctable qui fait oublier ce que l'on a tant aimé, ce pour quoi toute sa vie on s'est acharné à survivre.

Oui, j'aurais aimé en plus quelques métaphores personnelles.


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