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Poésie contemporaine
Robot : Abysses
 Publié le 27/09/19  -  13 commentaires  -  1193 caractères  -  234 lectures    Autres textes du même auteur

Conte en vers.


Abysses



Quand Sélène montra son visage joufflu
J’ai déchiffré les mots au feu d’un clair de lune.
La lueur opaline éveilla chaque rune
Que les elfes traçaient en un temps révolu...
Dans les liens des varechs tressés en parchemins
Ému, j’ai perdu pied au conte d’une reine,
Qui parcourait les mers chevauchant sa baleine
Aux jours où dans les flots périssaient les marins...

Sur le plan apaisé d’un océan câlin
Est apparu le buste argent d’une sirène,
Au détour d’un rocher où, comme une murène,
Cette femme poisson attendait son butin.
Souveraine régnant sur le fond sous-marin
Elle vibrait d’émoi pour un grand capitaine
Qui trompa son amour, se défit de sa chaîne,
Pour les bras envoûtants d’un terrestre béguin.

L’altesse en son courroux rumina sa vengeance
Contre les matelots qui voguaient en ces lieux.
Elle avait décidé de les priver des cieux,
Aux aguets chaque jour pour prendre sa revanche.
Étourdi j’ai plongé dans le piège tendu :
Leucosie séduisait les hommes de passage...
Lié sur un rocher, me voici coquillage,
Aux abysses profonds où je me suis perdu.


 
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   poldutor   
9/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Magnifique poésie racontant la déception amoureuse et la vengeance d'une célèbre sirène...
La première strophe pose le décor, avec de beaux vers :

"Quand Sélène montra son visage joufflu
J’ai déchiffré les mots au feu d’un clair de lune.
La lueur opaline éveilla chaque rune
Que les elfes traçaient en un temps révolu…"

La deuxième, explique la rancœur de la sirène :
"Elle vibrait d’émoi pour un grand capitaine
Qui trompa son amour, ..."

Enfin la troisième raconte le destin fatal des marins et celui dramatique du narrateur :

" L’altesse en son courroux rumina sa vengeance
Contre les matelots qui voguaient en ces lieux.
Elle avait décidé de les priver des cieux,"

"Étourdi j’ai plongé dans le piège tendu :
Leucosie séduisait les hommes de passage…"

Merci pour ce poème.

Ccordialement.
poldutor en E.L

   Gemini   
10/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Il aurait fallu s'attacher au mât pour échapper aux charmes de la sirène ! En comparaison, le récit est attachant car il est bien ficelé, des phrases de quatre vers prouvent une certaine facilité verbale, les rimes en "ène/eine/aine" collent parfaitement au sujet : reine baleine murène sirène capitaine chaine, et l'atmosphère est, je trouve, bien rendue avec une dose de merveilleux bien maitrisée.
Le titre (au pluriel), est-il la métaphore du rêve ? Et le coquillage celui de son écho ?

   ANIMAL   
10/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'amour éconduit, thème éternel, est celui de ce joli conte océanique. La reine des sirènes, séduisante femme-poisson abandonnée par son beau capitaine qui en a peut-être assez du varech, peut devenir affreuse murène chassant les matelots perdus dans la tempête.

"Ému, j’ai perdu pied au conte d’une reine,
Qui parcourait les mers chevauchant sa baleine
Aux jours où dans les flots périssaient les marins"

Le pauvre garçon avide de connaître cette reine dont parle un parchemin elfique, ignorant son côté revanchard, tombe bien mal. Il se trouve entraîné dans les abysses, prisonnier de la belle en colère, prenant la place toute chaude de celui qui l'a délaissée pour une humaine.

"L’altesse en son courroux rumina sa vengeance
Contre les matelots qui voguaient en ces lieux."

Et voilà notre innocent héros victime d'une vengeance transversale particulièrement injuste car le capitaine objet de l'ire royale s'en sort bien, lui.

"Lié sur un rocher, me voici coquillage,
Aux abysses profonds où je me suis perdu"

Les images sont belles et parlantes, le texte se lit d'une traite et on y revient pour apprécier chaque vers.

De cette aventure bien menée et joliment contée, je retiendrai qu'il est dangereux de lire des contes au clair de lune.

en EL

   papipoete   
27/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Robot
Au clair de lune, déchiffrer les runes, et comprendre que des parchemins anciens narraient une maritime infortune...
Une sirène sur un rocher alanguie, ne l'approchez pas ! elle vous attend pour vous entraîner au fond des abîmes, d'où jamais vous ne remontrez !
Bien mal en prit à ce rêveur, que le corps au " buste d'argent " fit perdre la tête... aujourd'hui, tel un ermite de pierre, il reste accroché à un récif, coquillage parmi les coquillages !
NB quand la mythologie rattrape notre ère, le savoir donne aux poètes, matière à versifier... et l'auteur nous tourne les pages mythiques d'un livre aux runes ensorcelantes ! Combien de capitaines ne pourraient succomber aux charmes défendus...
Au milieu de ce conte où je m'instruis, bien des lignes rutilent comme " au feu d'un clair de lune " !
la raison de la forme " contemporaine " ne me saute pas aux yeux !

   Vincente   
27/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai terminé la première lecture avec un doux sourire. Le conte annoncé, bien qu'aux "abysses" par sa narration et dans l'improbable par l'esprit, est très parlant. D'autant que la chute justifie le poème qui se re-raconte de façon tout aussi séduisante en deuxième lecture. J'ai trouvé cette "cohérence", s'agissant d'une approche si onirique, gage d'une réussite.

De fait l'ensemble est réjouissant.
La première strophe implante avec lyrisme l'état d'esprit du poème et du narrateur, et cette dose, importante, de fantasque qui sourd de l'écriture. L'auteur s'amuse, les jeux de mots et décalages s'enchaînent, un brin fouillis, l'intrigue semble plaisanter au gré du conte qui résonne.
La deuxième strophe dévie sensiblement, le lyrisme semble envolé, l'expression accepte quelques trivialités ("océan câlin – attendait son butin – terrestre béguin"), sans perdre de ses incongruités sympathiques.
La troisième strophe arrive dans le "dur" : vengeance – les priver des cieux – revanche – piège tendu".

J'aime beaucoup les deux derniers vers :
" Lié sur un rocher, me voici coquillage,
Aux abysses profonds où je me suis perdu.
"
Et puis ce retour "à la surface", où l'on imagine bien quelque similitude entre ce qui advint à l'auteur et ce qui advient au narrateur.

Tout ça est joliment fait, dans une écriture tenue, riche d'un contexte mythologique affirmé et d'une mise en propos originale. Bravo aussi pour le ton débonnaire qui sonne d'une juste distanciation.

   Davide   
27/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Robot,

Entre mythologie, légendes et contes de fées, ce poème nous embarque dans un univers plein de magie peuplé de créatures fantastiques.

Le narrateur, comme le lecteur, est happé dans les méandres diaprés de ce monde maritime étonnant : une déesse, des elfes, un clair de lune aveuglant, un passé incertain qui se révèle au narrateur : en quatre vers seulement, le décor est planté...

Et puis, c'est toute l'histoire de cette sirène qui nous étreint, amour déçu, trahison, histoire de vengeance, comme un conte dans un conte... Le narrateur est omniscient, il a pris la place d'un conteur de fables, d'un grand-père racontant ses vieilles histoires à ses petits-enfants, au coin du feu.

En dénouement, cette "transformation" en coquillage, se perdant dans les abysses, est d'un lyrisme délicieux, inattendu. Lui, le narrateur s'est fait prendre au piège. A-t-il rêvé toute cette histoire ?
Le vers 6 semble sous-entendre une frontière entre le monde réel et le conte "d'une reine", où le narrateur-marin a "perdu pied", comme si lui-même s'était égaré dans l'histoire qu'il racontait. Un moment de bascule - voire de fusion des univers - particulièrement beau !
J'ai tout aimé dans l'évocation, dans la narration, tout !

Maintenant, j'ai trouvé maladroites les formulations "Aux jours où..." (v.8) et "Aux abysses profonds..." (v.24).

Mais ce qui m'a le plus dérangé, c'est le mauvais usage - selon moi - de la conjugaison, oscillant d'une manière aléatoire entre le passé composé, le passé simple / l'imparfait et le plus-que-parfait.
En effet, la triste histoire de la sirène (vers 13 à 20) est antérieure à celle impliquant directement le narrateur (vers 1 à 8 et vers 21 à 24). Si l'une devait être écrite au plus-que-parfait, la deuxième devrait être au passé simple / à l'imparfait.
Plus encore, pourquoi, par exemple, enchâsser un passé composé au vers 2 entre deux verbes au passé simple (vers 1 et vers 3).

En conclusion, un très beau poème, mais l'emploi des temps (conjugaison) est sans doute à revoir...

Merci du partage,

Davide

   krish   
27/9/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
La mer : Un thème qui ne me lasse jamais. Des rimes souples et légères, une dynamique dans le rythme. Le poème coule tout seul, tout en surprenant par certaines de ses chutes comme s'il tissait par lui même sa propre intrigue. Il nous entraîne dans un univers méta-féérique le temps d'une évasion.

   leni   
27/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonsoir ROBOT
on entre en fantastique alors tout est permis
Une sirène apparait comme une murène Pour se venger Elle a été
plaquée par un grand capitaine Alors c'est la vengeance
Pauvres matelots Eux qi n'y sont pour rien Ils seront privés des cieux
Les opposants de la sirène......finiront en coquillage J'ai bien compris?
Moralité grand capitaine si vous faites porter des cornes à une sirène
si si si vous prenez des risques C'est vrai?C'est un conte répond un vent de force sept et un grand capitaine est rassuré
Je me suis régalé de cette écriture limpide fluide et de cette histoire
qui m'a fait sourire tout du long j'aurais presque envie qu'elle soit vraie
MERCI MERCI ROBOT SUPERBE! LENI

   STEPHANIE90   
28/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Robot,

un bien joli conte où l'on se perd dans les "Abysses". J'ai beaucoup aimé la première strophe, notamment ce passage :
"La lueur opaline éveilla chaque rune
Que les elfes traçaient en un temps révolu...
Dans les liens des varechs tressés en parchemins
Ému, j’ai perdu pied au conte d’une reine,
Qui parcourait les mers chevauchant sa baleine
Aux jours où dans les flots périssaient les marins...", la plus belle pour moi.
La deuxième est bien aussi, j'aime moins la dernière à cause de ce mot "Leucosie" nom propre d'une sirène pas vraiment poétique. Il me rappelle plutôt le nom d'une maladie. Rire !
J'ai vire cette vilaine sirène, sorti le harpon et me suis raccroché à ce beau poème et cette belle histoire de désamour.

Merci !
Stéphanie

   Robot   
29/9/2019

   troupi   
29/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'arrive un peu tard et tous les charmes de ce beau poème ont été découverts.
Malgré de nombreuses plongées je n'ai jamais rencontré pareille mythologie même en songes et j'en apprécie d'autant plus votre texte.
La mer, ses dessous et ses mystères en émeuvent plus d'un et votre poésie rajoute à l'édifice de très belle manière.

   Donaldo75   
29/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot,

Eh bien, tu m'as surpris avec ce poème au goût de conte. J'ai beaucoup aimé son rythme, sa narration qui reste poétique tout en illustrant bien l'histoire. Il y a du mythologique dans cette poésie, un peu comme je lisais du Homère tout en restant dans la poésie.

C'est franchement réussi. Je t'en félicite parce que souvent tenter ce registre s'avère compliqué. En tant que lecteur, j'ai trouvé l'ensemble fluide, agréable, homogène, donnant l'envie de le relire encore et encore, comme un enfant qui veut qu'on lui raconte tous le soirs la même histoire.

Bravo !

Donaldo

   hersen   
29/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Moi, on me dit "sirène", alors je revois la Lorelei sur son rocher dans la vallée du Rhin.
Et pour le coup, je trouve qu'elle est bien, elle-aussi, liée sur son rocher pour nous rappeler le célèbre poète.

Tu as su charmer, par ton chant, le lecteur pourtant prompt à l'infidélité, qui lui aussi papillonne souvent.

Tu recrées bien cette ambiance de fantastique, et le piège se referme sous forme d'un bivalve. (j'aime vraiment cette image finale !)


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