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Poésie classique
Robot : Ma demeure est haute, donnant sur les cieux [concours]
 Publié le 22/03/14  -  16 commentaires  -  1048 caractères  -  403 lectures    Autres textes du même auteur

Ce personnage est tellement connu…


Ma demeure est haute, donnant sur les cieux [concours]



Ce texte est une participation au concours n°17 : On connait la chanson ! (informations sur ce concours).





Il craint de raviver les braises de l’amour,
Refuse tristement de revivre son rêve.
Il a perdu les mots dans lesquels on embrève
Les élans de tendresse avec un brin d’humour.

Il attend que la lune ait achevé son tour,
Rumine chaque nuit une peine sans trêve
Et déposant sa plume au sable de la grève,
Abandonne à jamais tout espoir d’un retour.

Sa maîtresse au logis a refermé la porte.
Elle a vidé les lieux où l’absence insupporte
Quand dans l’âtre noirci ne reste plus de bois.

Le fil s’est détaché, rompu sur la bobine.
Le blafard amoureux se retrouve aux abois,
Et renonce en ce jour au cœur de Colombine.



« Au clair de la lune ». Chanson anonyme du XVIIIe siècle. Personnage : Pierrot.


 
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   Anonyme   
22/3/2014
Bonjour Robot

Qui ne connait Pierrot ?
C'est le prototype du poète et ce n'est que justice de lui faire une place d'honneur dans ce concours
Car de toute évidence il connait la chanson

Dans ce joli sonnet classique, c'est hélas une chanson triste.
Mais tellement bien écrite qu'elle en devient jubilatoire.
Des mots clefs sont judicieusement disséminés comme autant de clins d’œil : lune, plume, porte (ici elle se referme)
Sans compter le vers 11 où l'on découvre que le pauvre "n'a plus de feu"

Merci Robot, j'ai vraiment adoré ce sonnet et je vous souhaite une avalanche de plumes pour consoler ce pauvre Pierrot

   Anonyme   
22/3/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je ne suis pas certaine que le choix du classique soit le meilleur pour évoquer la chanson "Au clair de la lune" : certes, elle est ancienne et mélancolique, mais je me dis que la raideur souvent inhérente à la forme classique risque de trahir l'esprit de simplicité de ces quelques phrases que l'on fredonne depuis des siècles.

En l'occurrence, pour moi, cette crainte se concrétise par le mot "embrêve" que je trouve trop savant pour l'occasion. Sinon, le champ lexical est pour moi adapté, soutenu mais sans trivialité, avec un petit parfum archaïque qui correspond bien. Je regrette la rime "tour"/"retour" mettant en scène deux mots de même étymologie.

Je préfère de beaucoup les tercets aux quatrains, ils me paraissent plus légers, et le terme "bobine" me plaît car, désignant un objet domestique tout simple, il me rappelle la fameuse chandelle où il n'y a plus de feu. Les quatrains, eux, sont plus abstraits avec les braises de l'amour, les élans de tendresse, le brin d'humour, la peine sans trêve alors que la chanson parvient à évoquer la tristesse en restant dans le concret : plume, lit, briquet, voisine, cuisine, feu, porte...

Au final, je suis mitigée ; à mes yeux, les tercets capturent fort bien l'esprit de la chanson, pas les quatrains. La forme classique n'engonce pas trop le poème à mes yeux, ma crainte là-dessus était vaine (sauf pour "embrêve", vraiment pour moi ce mot n'a rien à faire ici).

   Anonyme   
22/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Robot

C'est une très belle variation du thème de Pierrot et le classique
s'y prête à merveille.
J'ai appris le verbe embrever que je ne connaissais pas.

De beaux vers :

Il a perdu les mots dans lesquels on embrève
Les élans de tendresse avec un brin d’humour.

Il n'est juste que le : aux abois qui me titillent un peu
pour la rime mais c'est une broutille.

Au final, un bel essai transformé.

Bien à vous.

Hananké

   Arielle   
22/3/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
En recherchant les paroles de la chanson originale je suis tombée sur le poème de Marceline Desbordes-Valmore
Ma demeure est haute,
Donnant sur les cieux ;
La lune en est l’hôte
Pâle et sérieux.
qui donne son titre à cette nouvelle version de l'ami Pierrot et y apporte une dimension un peu mystérieuse qui convient parfaitement à l'ambiance créée autour du "blafard amoureux"
Une différence de taille avec l'original, aussi, c'est le personnage de Pierrot qui devient ici l'amoureux transi alors qu'à la source il n'est que l'ami dont on sollicite l'aide.

J'ai bien aimé cette vision sensible et mélancolique d'un amour qui se détache de son objet en prenant à contre pied un personnage connu pour lui faire vivre une autre aventure tout en conservant l'unité de lieu : la nuit sans feu et sans plume.

   Anonyme   
22/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette version sous forme de valse triste, me paraît fort habile et sa forme classique ne lui ôte pas pour autant sa tonalité mélodique. Je trouve l'ensemble très maîtrisé au plan de la prosodie et l'auteur ne va pas "dégotter" la rime qui vient naturellement parfaire le vers.

Pour moi, c'est du tout bon !

(Cet abruti de correcteur orthographique me refuse mon "dégotter" que je lui attribue un ou deux "t".)

   Anonyme   
22/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Robot !
J'avais un peu tiqué sur "embrève" mais tout compte fait ajuster des élans de tendresse vaut mieux que d'ajuster des bouts de bois... Alors pourquoi pas ?

Au clair de la lune
Notre ami Robot
D'une belle plume
Régla son écot...

...et de fort belle manière ! Bravo...

   leni   
22/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Robot
Un exercice de style parfaitement maitrisé Un peu triste ma foi mais il y a des lunes tristes J'ai du consulter pour"embrève" que je ne croise pas ce mot tous les jours C'est superbement bien ficelé Admiratif! Car dans ce genre je suis un cancre Bravo Salut cordial Leni

   Bidis   
22/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
C’est un fort beau poème que j’ai dû relire parce que, porté par les mots et par le rythme, dans un premier temps je n’ai pas trop fait attention au sens.
Pendant cette seconde lecture, deux petites remarques me sont venues à l’esprit :
« Les élans de tendresse avec un brin d’humour » : le mot « humour » me semble un peu bizarre, à la limite déplacé, dans un texte qui n’en contient pas du tout.
« Le blafard amoureux se retrouve aux abois » : je n’aime pas ce vers et ne le comprend pas bien. Le personnage est triste, désespéré peut-être, mais pour moi, dans "blafard" et "aux abois", il y a une connotation de maladie et de peur. C'est trop fort pour un chagrin d'amour.
Ce sont des nuances, mais la poésie est aussi faite de nuances...

   Anonyme   
23/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot,

Bravo pour la mélodie. Si on ne lit pas ce qu'on écoute, c'est magnifique. Hugo, Baudelaire, Barbelivien, peuvent tous aller se rhabiller. Aujourd'hui je ne m'intéresse plus qu'à la sonorité des mots. D'où ma note, que je trouve même un peu sévère.

Après, bon... En souvenir de ma période inquisitrice, j'ajouterai ces quelques réflexions taquines :

- " Il craint de raviver les braises de l’amour ".
On a vraiment le droit d'écrire des choses pareilles ailleurs que dans un sketch? Où sont les "tisons de la haine" de Colombine ?

- " Il a perdu les mots dans lesquels on embrève "
Vous n'avez pas peur d'une plainte de Castorama?

- " Rumine chaque nuit une peine sans trêve ".
Je vois une redondance "chaque nuit/sans trêve". En tout cas une répétition de la forme qui n'ajoute rien à l'idée, qu'on avait déjà bien comprise. Or, en poésie, se répéter c'est remplir du vide. C'est un peu de la poésie politicienne.

- " Et déposant sa plume au sable de la grève "
"Au sable" : bien pratique d'avoir un chausse-pied pour fabriquer des vers. Jurez-moi que vous auriez refusé "sur le sable" si vous aviez pu l'enfiler comme une sandale.

- " Abandonne à jamais tout espoir d’un retour "
Ça, pour moi, c'est une pré-annonce de la fin du poème. Un spoiler, comme on dit. Du coup, le dernier vers est un aveu éventé : pauvre Pierrot qui n'avait pas encore compris que sa Colombine s'était barrée...
Si encore elle avait changé d'avis à la dernière minute... du genre :
- " Alors que dans son lit l'attend sa Colombine "
Pardon, Robot, mais je suis un gars sensible, je supporte pas les ruptures.

- " Elle a vidé les lieux où l’absence insupporte "
Mon instinct de grammairien contrarié me dit que le verbe "insupporter" est transitif. Là encore, " Elle a vidé les lieux où l’absence L'insupporte ", ne rentrait pas dans la chaussure. Mais le lecteur est toujours moins inspiré que le poète. Surtout ne touchez à rien.

- " Quand dans l’âtre noirci ne reste plus de bois "
J'adore. Vous perpétuez la véritable "sexualité subliminale" de l'original. Vous le saviez, ça, n'est-ce pas ? " Au clair de la lune " est une chanson codée. Franchement, Robot : "l’âtre noirci ne reste plus de bois "! Vous ne montrez pas ça à vos petits enfants, j'espère. Encore moins l'original : "battre le briquet / rallumer le feu / la chandelle est morte." C'est du beau!

Bravo, Robot. Je viens de relire le poème à ma maîtresse... elle a allumé un feu de cheminée, et elle a fermé la porte à double tour...

Comme quoi, la poésie, c'est à n'y rien comprendre.

Ludi,
sur une peau de bête

   senglar   
22/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot,


Merci de rappeler "Au clair de la lune", simplement et sans fioritures, sans zone obscure non plus, la chandelle ici n'est pas morte et la plume est de haute volée ; ça repose... un auteur clair :)

C'est avec un brin d'émotion que j'ai lu ce poème qui répond cent pour cent au concours, n'est-ce pas par les comptines que l'on entre en littérature, les chansons enfantines ne sont-elles pas les portes de la poésie ?... Celle-ci l'a été pour moi alors que j'étais un innocent petit cochon rose, plus tard j'ai appris qu'elle avait un double sens, une autre signification qu'une quête bien innocente, mais je me dis qu'il est toujours bien assez tôt pour devenir un porc, alors si tu le veux Pierrot ma porte t'est grand ouvert et j'ai quatre ans :))

brab'enfant

lol

:))))))))))))

   Lulu   
23/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien aimé ce sonnet simple et très fluide, parfaitement bien écrit. Bravo.

   Anonyme   
23/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai, moi aussi, eu recours à Wik pour " embrève "; l'idée est originale.
" Abandonne à jamais tout espoir d’un retour."
" Le blafard amoureux se retrouve aux abois,
Et renonce en ce jour au cœur de Colombine. "
Pierrot sans plus jamais Colombine ! Ce serait trop triste de ne plus rêver.

   placebo   
23/3/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
Le fait que je n'aie pas lu de poésie depuis longtemps joue un rôle dans mon appréciation je pense.

Je n'ai vraiment rien ressenti à la lecture (aux lectures, plutôt). Je trouve Pierrot à l'étroit dans ce texte, j'ai du mal à le voir aussi prostré, ça manque de folie je trouve.
Mitigé comme d'autres sur "embrève".

Bonne continuation,
placebo

   Robot   
23/3/2014
Voir Ma demeure est haute... merci en Forum - Robot

   Marguerite   
28/3/2014
Bonjour Robot,
Joli poème qui fait revivre le brave Pierrot dans nos petits cœurs de grands enfants. Le rythme est parfaitement charmant. Le texte est toutefois un peu triste.
Je ne m’aventurerai pas plus avant à commenter de la poésie, ce n’est vraiment pas mon fort…
Merci Robot pour ce petit moment de poésie.

   Ninjavert   
6/4/2014
Si l'ensemble n'est pas très joyeux et reste à mon sens assez froid, les images que m'a évoqué le poème sont claires et précises.

J'ai moi aussi apprécié la dissémination de mots "clés", comme autant de clin d'œil au fil du texte.

Merci pour cette re-découverte de Pierrot :)


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