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Poésie libre
Robot : Vert et Gris
 Publié le 27/09/20  -  14 commentaires  -  1201 caractères  -  164 lectures    Autres textes du même auteur

Fable.


Vert et Gris



Peureux, tous deux bien à l’abri
dans les creux secrets des ruelles,
connaissez-vous le lézard gris,
son adversaire
le lézard vert,
qui se cherchent parfois querelle ?

Ils mènent des combats farouches
pour un papillon,
un puceron,
une mouche.
Ils livrent de rudes batailles
dans les crevasses des murailles.

Plus gros, hargneux,
le vert dressé bombe son torse.
Mais le gris n’est pas moins teigneux,
il sait aussi montrer ses forces.
Dans ce bas monde
les proies abondent
mais aucun de ces deux affreux
ne sait se montrer généreux.

Déjà les queues des combattants,
détachées, gisent sur le sol.
Le plus petit des opposants
a saisi l’autre par le col.
Les crocs sont plantés,
il le serre
longtemps, avant de relâcher…
Puis son ennemi tombe à terre.

Cela peut paraître stupide
cet affrontement fratricide !
Mais on constate cependant
depuis la nuit des temps
ce comportement chez les hommes.
Le refus du moindre partage ;
la lutte entre frères fait rage.

Et ça ne vaut pas mieux, en somme.


 
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   Anonyme   
11/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Joli rythme ! J'aime bien ce côté saccadé, je trouve qu'il s'accorde au propos. J'apprécie aussi ce côté "déboutonné" de la fable : rimes non orthodoxes basées sur le son, et surtout le renoncement à la majuscule systématique en début de vers ; tout de suite, ça assouplit.

À mon avis le dernier vers est inutile, je pense même que le poème aurait plus d'impact final sans lui. Votre choix, bien sûr.

   Anonyme   
17/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'aime beaucoup cette petite fable où l'homme est comparé aux lézards (l'un vert, l'autre gris) , et la dernière strophe, ma préférée, résume avec beaucoup de réalisme le comportement humain de tous les jours, et, comme écrit, depuis la nuit des temps.
C'est un exemple de lutte entre frères parmi tant d'autres...
Non, l'être humain ne vaut pas mieux en somme, c'est bien dit; belle conclusion.

SYMPA EN EL.

   Donaldo75   
20/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Encore une fable mais cette fois-ci dans un format plus libre, c'est décidément la saison sur Oniris et je ne vais pas m'en plaindre parce qu'elle est réussie. Ce que j'aime bien, c'est d'utiliser un autre format que le classique ou le néoclassique pour raconter une histoire sous la forme de fable avec une morale à la fin qui malheureusement ressemble plus à un constat. Une fable moderne en quelque sorte, un rafraîchissement pour le lecteur et un peu de folie dans une monde encore un peu rigide et codifié par de vieilles règles érigées en religion. Je digresse un peu mais c'est aussi un commentaire sur la forme libre utilisée en fable - un bon choix ici - versus la tendance actuelle sur le site à privilégier la lecture classique dans les évaluations.

Bref, j'ai beaucoup aimé.
Bravo pour la fable, merci pour l'histoire et au plaisir de relire de la bonne poésie.

   Vincent   
27/9/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Robot

Je me doutais de la fin

et l'homme qui est un animal s'attaque toujours au plus faible

quelque soit sa faiblesse

et si elle est psychologique ils se mettent à plusieurs dessus

j'ai beaucoup aimé votre texte pour le fond et la forme

   Corto   
27/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Après cette fable si joliment troussée je ne regarderai plus comme avant les crocs des lézards qui me narguent sous ma fenêtre.

L'histoire montrée ici est parfaitement visuelle et l'on en vient à plaindre les pucerons ou mouches victimes de ces voraces...

"aucun de ces deux affreux ne sait se montrer généreux" annonce déjà la morale appliquée aux humains.

Une morale pour valoir ce que vaut une morale.

Merci à l'auteur.

   Anonyme   
27/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Dommage que cette fable bien troussée tienne plus du récit prosaïque
que de la poésie proprement dite, surtout dans sa première partie.
Peut-être trop de détails ? Je ne sais pas.
Le vers final ne me semble pas assez fort.
Mais j'aime bien quand même la comparaison avec l'être humain
qui est le but principal de cette fable.

   Lulu   
27/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Robot,

J'ai bien aimé le poème en cette fable que j'ai trouvée très visuelle, bien imagée, donc, et bien écrite, je trouve, car l'écriture est simple et suffisamment limpide pour faire passer un bon moment de lecture et le message.

J'ai douté sur l'importance du dernier vers, comme s'il n'était pas nécessaire, mais j'aime assez son aplomb qui a pour effet d'insister sur la morale. Cette insistance ne me semble pas lourde, mais pertinente.

J'ai aimé le rythme rapide lié aux vers courts et à la clarté du texte qui mettent aussi en perspective la rapidité de ces deux lézards "qui se cherchent parfois querelle".

L'adverbe "parfois" dans "qui se cherchent parfois querelle" est intéressant et montrerait presque un espoir pour l'humanité aussi, comme si les temps de répit pouvaient être autre chose. Après tout, il s'agit d'une fable et la leçon se loge bien quelque part, au-delà du constat, sans doute, que "la lutte entre frères fait rage". Mais peut-être ai-je simplement lu à ma façon vos mots qui montrent si bien une réalité que je ne souhaite que plus apaisée avec le temps ?

Merci pour cette contribution et ce moment de lecture !

   papipoete   
28/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Robot
Avez-vous vu ces deux cousins, l'un gris petit l'autre vert gros, viser le même gibier et se battre pour ne point partager... lézards, des murailles ou dans l'herbe sèche. Il y en aurait pourtant assez pour tous-deux ; que nenni et l'on se bagarre jusqu'à ce que l'un des deux y laisse la queue, en signe d'abandon ! En est-il de même pour l'homme ? Trop souvent oui...
NB certes la scène animale est maintenant rare, le lézard vert ayant fait les frais de son éclatante beauté, disparu des murgers et pierres tombales ! Je fus, dois-je l'avouer, un gros prédateur de ce bronzeur sur caveau, sous le caillou de mon lance-pierre...c'était au temps où le smartphone n'existait même pas dans la tête d'un inventeur !
Laisser sa queue dans un combat fratricide ( elle repoussait... ) peut évoquer un rêve que nous ferions, en songeant à un violeur, pédophile humain, mais le sujet de l'auteur n'est pas ici !
Mais l'image du poème qui est " il y a de quoi nourrir du monde ; partager à parts égales... mais non, je prends tout et je laisse les miettes... " est tout-à-fait criante entre ces deux affamés !
L'un mangera un jambon bien charnu, quand l'autre devra se satisfaire du gras...
L'on pêchait l'esturgeon pour le caviar réservé aux estomacs délicats, et l'on jetait le poisson pour que les autres continuent d'avoir faim !
la scène de la bataille " lézardale " est très vivante, et ici point de mort ; grâce à cette queue salvatrice, le combat s'achève sans le sang !
la réflexion finale est on ne peut plus vraie, hélas ! mais il y eut le " gars de Nazareth " qui montra comment partager, et d'autres...
Juste une remarque à l'auteur dans la 4e strophe : je comprends que le lézard gris a saisi le vert par le col ? ne serait-ce pas le contraire ? ( ou bien, je saisis mal la phrase )
édit : cette dernière remarque n'a plus lieu d'être

   Lebarde   
27/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot
Vous m’apprenez que le lézard gris dit: de muraille et le lézard vert, beaucoup plus gros et qui vit plutôt dans les herbes hautes et les broussailles en cohabitation avec les vipères ( enfin c’est ce qu’on nous disait quand j’étais gosse), pouvaient se livrer à « ces combats farouches ».
La différence de taille entre les deux espèces devaient laisser peu de chance au lézard gris!
Pour ma part, gamin, j’ai souvent assisté aux querelles ou ébats amoureux entre lézards gris où les intervenants, agressifs, la bouche ouverte, y perdaient un bout de leur queue qui restait frétillant sur une dalle d’ardoise ou une pierre plate du vieux mur avant d’être bouffé par un moineau à l’affut.

J’ai pris plaisir à lire cette fable gentillette à l’écriture simple, vivante et agréable s’appuyant sur des scènes naturalistes bien observées sous la réserve évoquée ci-avant.

Merci
Lebarde

   Anonyme   
27/9/2020
La dernière strophe était peut-être inutile, il était trop évident que la distanciation apportée par l'ironie du propos, la forme poétique pour parler d'un combat de lézards, suffisaient à rendre métaphorique le texte. C'est plutôt original, mais vous auriez pu aller plus loin dans la violence. J'aime beaucoup l'introduction "connaissez-vous...?"

   Lariviere   
28/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Godzilla était il un lézard vert ou un gris ?.... je ne sais pas si c'est précisé dans le film...

Plus sérieusement j'ai aimé cette petite parabole des lézards et des hommes, tous deux se servant de leurs cerveaux reptiliens, ce qui est normal pour les lézards ^^... J'ai aimé le rythme et la réalisation et le choix de ce libre sur la construction, qui dépoussière un peu le genre. En revanche, je pense moi aussi qu'on pourrait se passer aisément du vers de fin, l'impact du texte n'en serait que meilleur.

Sur le fond, je ne vois pas bien les deux lézards se rencontrer... il y le lézard gris qui lézarde sur les terrasses et les murs ensoleillés des jardins et il y a le lézard vert, le crocodile des clapiers, qui vit en tous cas par chez moi dans les campas et les sols buissonnant du maquis... Il y a aussi le lézard osselet, un genre d'iguane par rapport à la taille, mais celui-ci se fait rare et est pour moi du domaine du mythe, je n'en ai jamais rencontré...

Pour fermer cette petite parenthèse animalière, j'ai été surpris de lire ce passage :

"Le plus petit des opposants
a saisi l’autre par le col.
Les crocs sont plantés,
il le serre"

je croyais que les lézards n'avaient pas de dents... même si leur pincement peut être très fort chez le lézard vert...

En dehors de ce petit chipotage, j'ai apprécié la lecture de cette petite fable, merci et bonne continuation !

   Pouet   
28/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Slt,

j'ai vraiment bien aimé l'ensemble. Enfin les quatre premières strophes, la dernière semblant à mon sens assez superflue car même un lecteur un peu benêt comme moi aura su faire le parallèle avec l'humain. Il me semble que l'intérêt d'une fable "animalière" est justement cette transposition à nos coutumes, à nos travers... et qu'il est donc inutile de le préciser. Enfin bref. Pas de lézards!

   Louis   
30/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On répète depuis l’antiquité latine, depuis Plaute, que l’homme est un loup pour l’homme (homo homini lupus), que l’homme est donc capable à l’égard de ses congénères des pires cruautés, pareilles à celles que l’on attribue aux animaux sauvages, et en particulier au loup, dont une réputation légendaire en fait un animal féroce et sanguinaire, avec ses proies comme avec ceux de son espèce.

Dans ce poème, l’homme n’est plus assimilé au loup, mais au lézard. L’homme serait un lézard pour l’homme.

Le poème décrit la lutte violente entre reptiles de couleurs différentes, de « races » diverses en quelque sorte. Le lézard « gris» et le lézard « vert » se font la guerre : « Ils mènent des combats farouches »
« Peureux » et craintifs, d’apparence tranquilles, « tous deux bien à l’abri / dans les creux secrets des ruelles », sans hargne patente, sans agressivité manifeste, offrant même l’image d’une nature indolente (n’aiment-ils pas ‘’lézarder’’ au soleil ?), pourtant il leur faut pour survivre agir en prédateurs, et « combattre » pour « un papillon / un puceron / une mouche ». Les voilà donc « teigneux », «hargneux » et, pire, engagent entre eux une « bataille » d’autant moins justifiée que « dans ce bas monde / la nourriture abonde ». Ils s’affrontent dans une lutte à mort, dans laquelle l’agressivité et la cruauté tranchent avec leur habituelle nonchalance. Leur tranquille apparence, leur aspect craintif cachaient une nature belliqueuse et violente, révélée dans ces luttes « fratricides ».

Ces deux « affreux » ne font donc aucunement preuve de «générosité ». Chacun veut tout s’approprier, pour lui seul, sans «partage ». Mais le poème ne vise pas à mettre en garde contre la nature trompeuse des apparences, ou à une méfiance à l’égard des «peureux » faussement tranquilles et pacifiques, mais à affirmer une identité de comportement entre hommes et lézards : un même égoïsme, une même absence de générosité, une identique violence fratricide dans l’appropriation des ‘’biens’’ et des ‘’richesses’’.
L’invention par l’homme des notions de justice, de fraternité, de générosité ne changerait rien à sa nature animale, foncièrement cruelle et égoïste.

Une affaire de « queue » pourtant pourrait interpeler : dans la bataille entre les lézards, très vite, les reptiles perdent leur queue : « Déjà les queues des combattants, / détachées, gisent sur le sol » ; mais si ces animaux perdent leur queue, les hommes, eux, savent ‘’faire la queue’’, devant des magasins, des théâtres, ou des musées. Ils ne le font pas spontanément, sans doute, mais ce comportement manifeste une discipline à un ordre déjà établi par ceux qui les ont précédés, et suppose l’acceptation d’un renoncement à ce que l’on a désigné par un « droit naturel », celui de se précipiter pour être le premier servi.
On a vu, parfois, il est vrai, lors de certaines soldes, une foule se précipiter de façon indécente vers des produits de consommations, chacun cherchant à s’approprier avant tout le monde les meilleures affaires, des querelles même se produire, mais il n’en reste pas moins que les files d’attente, les ‘’queues’’ disciplinées, se forment le plus souvent.

L’homme a peut-être une nature, mais son comportement est surtout dicté socialement. La question est donc : quel est l’ordre social juste, celui qui permet de ‘’faire la queue’’ de telle sorte que chacun soit servi dans une équitable répartition des richesses, plutôt que chacun se bouffe le nez, ou la queue, dans un désordre social inique ?
C’est pourquoi le philosophe Hobbes, qui a rendu célèbre la maxime : « l’homme est un loup pur l’homme », écrivait cependant :
« Assurément, ces deux choses sont exactes
Homo homini Deus, et Homo homini Lupus. »
c’est-à-dire, que l’homme est un dieu pour l’homme et que l’homme est un loup pour l’homme ( De Cive) ou bien un lézard.

Le poème dénonce la cruauté que l’on peut constater chez l’homme ou chez l’animal, et pourtant il ne peut manquer de susciter la réaction : mais nous ne sommes pas que des animaux ! Non, nous pouvons être pires qu’eux : on n’a jamais observé d’animaux qui commettent des génocides, par exemple, et le loup n’est pas un homme pour le loup, dont le combat s’arrête avant une mise à mort de son adversaire. Le mal chez l’homme peut aller au-delà de la logique naturelle, et le bien être présent aussi chez lui, le pire et le meilleur comme on dit, mais alors comment est-ce possible ? Qu’est-ce qui chez l’homme lui permet de faire le grand écart entre le monstrueux et le sublime, la pire barbarie et le plus grand altruisme?

Cela pour dire que le poème s’arrête un peu vite à la comparaison entre l’homme et le lézard.
C’est pourtant un joli poème ( étant entendu que la beauté n’est pas dans ce qui est représenté, mais dans la représentation)

Merci Robot.

   Yannblev   
5/10/2020
Bonjour Robot,

Drôle d’idée mais sympathique idée que de choisir deux lézards pour conduire une fable dénonçant l’insupportable et éternelle « compètivité » et rivalité des hommes pour toutes raisons plus mauvaises les unes que les autres, allant de l’intolérance à la différence ou à la couleur de peau.
La description des protagonistes et de leurs coutumes est plutôt bien transcrite et plaisante à lire, suffisamment détaillée… un peu trop peut-être ? au détriment de la dernière strophe pourtant essentielle puisque le but de la fable.

merci pour la "leçon de choses" .


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