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Poésie contemporaine
SaintEmoi : Un baiser sur le front
 Publié le 26/09/22  -  8 commentaires  -  1449 caractères  -  127 lectures    Autres textes du même auteur

Une marche, de la vie à la poésie.


Un baiser sur le front



Je suis resté assis pendant quelques minutes.
Ta bouche s’était tue. Dans la salle flottaient
Tes paroles marbrées, m’invitant sans dispute
À passer le chemin qu’entre nous j’arpentais.

D’un geste maladroit je t’embrassais le front,
En m’écrasant le nez sur cette vieille page,
Où des mots oubliés bientôt retrouveront
Le sablier maudit qui désencre nos âges.

Dans ce bar silencieux un vieil homme regarde
Mes jambes ralentir cet étrange salut,
Lourdes et fatiguées, imitant la parade
Qu’un Sisyphe inspiré tentait sur son talus.

Je marchais malgré moi jusqu’à la porte en verre,
Poussé par l’Histoire que content les chagrins,
Ces récits amourés que les soirs de misère
Font revivre en boucle, de l’aurore au sapin.

Déjà sur la chaussée, j’entends dans le fracas
Ce que joue le bonheur quand le destin l’emporte,
Le chant de tes cheveux sur ton cou délicat,
Le refrain d’un baiser quand ton souffle l’escorte.

Je suis rentré chez moi sous un soleil de plomb,
Dans mon dos la sueur perlait, épaisse, froide ;
J’ai chanté du Brassens au milieu du salon,
Il est dans ces moments fidèle camarade.

Dans la chambre j’écris quelques mots musicaux,
Qu’une blanche nausée porte jusqu’à ma bouche,
Qu’insolent je t’envoie par messages vocaux.
Tu n’as pas répondu tandis que je me couche…


 
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   BeL13ver   
16/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai eu du mal à entrer dans le texte, parce que je me suis ennuyé sur les trois premières strophes, dont je trouve qu'elles manquent particulièrement de rythme. Ensuite, j'ai fini par entrer dans le récit, que j'ai trouvé beaucoup mieux maîtrisé.

Il y a de bonnes choses, et la sixième strophe me paraît absolument sublime. La chute est aussi mystérieuse que réussie.

Bref, un poème qui ne bouleversera pas les chaumières, mais qui a de belles qualités qu'il est bon d'encourager,

BeL13ver, en EL

   Jemabi   
18/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un sentiment apaisé et apaisant de douceur et d'affection se dégage de ce texte aux multiples images poétiques, réflexion sur un amour dont on ne sait au juste s'il est conjugal ou filial, toujours est-il que la solitude finit par l'emporter, même si elle semble peuplée de réminiscences encore bien présentes, et même si elle est accompagnée par l'ultime camarade des jours gais ou tristes, notre ami Georges Brassens.

   papipoete   
26/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
bonjour SaintEmoi
Bien vieux, je regarde mes jambes qui ne courent plus, auraient du mal à tenir la distance, si je cherchais vainement à te faire la cour, comme du temps de nos amoures naissantes. Et je me souviens, et pour tuer l'ennui qui m'épie, je chante du Brassens..." les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics... "
NB je m'éloigne peut-être de votre scénario, mais je ne crois pas me tromper, songeant plus à un mélodrame qu'à une comédie.
la 5e strophe a ma préférence, bien que " le chant de tes cheveux... " me surprenne quelque peu
Techniquement, j'aime bien rechercher ce qui peut être la cause ( à moins que vous la nommiez " contemporaine " d'emblée ) du non-classique ou néo-classique ?
- 1er vers " resté/assis " = hiatus
- 2e vers " tu/e... dans " à la césure, compte comme 1 pied = 13 pieds
Mais peut-être me trompé-je ?
-

   Lotier   
27/9/2022
Je crois que la chanson de Brassens qui s'impose, c'est L'ancêtre. Ici au féminin, sans doute. Une visite à l'hôpital, l'espoir qui s'écoule comme le sablier…
C'est un sujet délicat traité d'une manière délicate, qui m'a renvoyé bien des sentiments douloureux, ce qui ne me permet pas d'aller plus à fond.

   Miguel   
27/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
D'abord je me suis dit, à voir la longueur du texte : "Que d'histoires pour un baiser ! " Et puis je l'ai lu, et je m'y suis laissé prendre. Lyrisme et sensualité font bon ménage dans cette poésie, avec les regrets. Il y a de fort beaux vers. Dommage que quelques entorses à la prosodie rompent parfois le charme.

   fanny   
27/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je tente un premier commentaire sur un poème dont j'ai trouvé l'écriture fluide et poétique, dans une évocation aussi visuelle qu'émotionnelle des états d'âme douloureux qui nous traversent lors de certaines séparations ; de quelque nature qu'elles soient.
L'instant d'après, froid et presque conventionnel que nous devons accueillir dans la dignité, une dernière tendresse qui ne peut être qu'être maladroite tant elle est désabusée, le sang qui se retire des jambes dans une difficulté soudaine à se mouvoir, la déambulation machinale qui accompagne la boucle des idées noires, et le retour, le regard fixe, le vide, la nostalgie ; tout cela me parle clairement.
J'aime beaucoup la 6ème strophe où l'on ressent bien le poids des sentiments hagards qui essaient de fuir par tous les pores de la peau, la nécessité d'extérioriser la douleur, la routine du réconfort allant puiser l'énergie chez ceux qui ont le don de la transmettre.
Une certaine force se dégage de la dernière strophe dans le recours à nos ressources profondes, l'insolence sera plus forte que la nausée. puis le dernier vers, subtile et délicat.

   Anonyme   
28/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour SaintEmoi,

Il y a énormément de délicatesse dans votre oeuvre, tout en sonorités et au rythme agréable.

Je ne suis pas fan de prosodie au sens stricte, et je trouve que malgré la forme classique, vous réussissez une jolie prouesse au niveau de la modernité des images.

Merci pour ce partage, au plaisir de vous relire.

   MartinHer   
6/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo pour ce texte, on souffre avec vous.
Côté forme, je compatis, la poésie classique comporte trop de règles disqualifiantes et sourdes à la spontanéité de l'inspiration ;-)


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