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Poésie libre
saintsorlin : Le passage
 Publié le 14/10/20  -  4 commentaires  -  691 caractères  -  126 lectures    Autres textes du même auteur

Trouver son chemin, le perdre, s'égarer dans un exil intérieur puis reprendre le fil de sa vie. Un sommeil agité, une quête d'amour.


Le passage



L’eau qui sommeille rêve d’océan
Et la vague s’éloigne
Emportant le ruisseau
Des pensées innocentes

L’homme fait femme
Quand réfléchit l’eau calme
À la source du miroir
Je plonge les mains

Vers ce rien que je possède
Dont je suis l’esclave
Solitude
Où je suis maître de l’espace

Dans ce désert
Mangé par le soleil et la lune
Le ciel terrifié
Étire sa chevelure de feu

Sur la masse immobile
Des jours calcinés
Noircis de fumée
Et le besoin de nuit

Sous ce ciel en larmes
Qui absorbe le reflet
Écorché des âmes
Je volerai un morceau d’éclipse


 
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   Donaldo75   
2/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Je suis assez mitigé concernant ce poème ; certes, la langue est maîtrisée, les images utilisées conviennent à la promesse de l’exergue et cet ensemble se tient dans une même harmonie. En tant que lecteur, je sens le travail d’orfèvre, la prise en main du format libre pour déployer de la poésie. Rien à dire, c’est propre, net et sans bavures. Ce qui me manque, c’est une tonalité plus affirmée, moins sage en fait, un peu plus de prise de risques finalement car cette poésie sage ne m’a pas emporté. Mon esprit analytique l’a trouvé bien composée – et mon évaluation va dans ce sens, je ne vais pas amener de l’émotionnel, du trop ressenti dans le champ « Appréciation obligatoire » dont les options de réponse proposées ne comportent pas une valeur « Je ne sais pas, c’est pas ce que je voulais lire, et patati et patata » - et preuve d’une belle maîtrise de la poésie libre. Mes tripes restent frustrées de ne pas s’être emballées, de ne pas avoir vibré autant qu’elles l’espéraient.

En espérant que ce commentaire trouve une oreille attentive.

   papipoete   
15/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
bonjour saintsorlin
en même temps que l'eau rêve de déborder de petite flaque à océan, le héros a l'âme aussi sèche que ce désert dévoré par un soleil de plomb... une éclipse serait la bienvenue en ces temps où la nuit oublie son rôle... sa fraîcheur reste de braise.
NB on comprend bien qu'il fait si chaud, trop chaud pour vivre, même survivre là où le ciel intraitable refuse de verser la moindre larme de pluie.
l'écriture est belle, mais les images quelque peu floues pour éclairer ce tableau maléfique, où tout n'est que mirage...oh désespoir !

   Vincente   
15/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Dans son errance existentielle, le narrateur cherche à marquer "Le passage" vers sa "quête d'amour", les mots tentent de se frayer une expression pour conter les étapes, les franchissements et les doutes.

J'ai beaucoup apprécié la première strophe, rythme et sens imagé déclarent onctueusement le socle du propos.
Dans la deuxième, je n'ai pas pu me saisir d'un sens ou d'une image qui m'aurait parlé, seul peut-être un ressenti, agréable, intéressant, émerge de "Quand réfléchit l'eau calme / À la source du miroir / Je plonge les mains" ; joli formulation mais qui perd de sa pertinence quand ce qui l'introduit laisse perplexe. Car que penser de "L'homme fait femme" ? Il y a au moins trois, ou quatre, sens qui peuvent être induits sous cet assemblage de trois mots eux-mêmes polysémiques (en calculant on pourrait voir 3x3 combinaisons, soit un minimum de 9 possibilités…). J'ai trouvé cette strophe plutôt belle, mais si sibylline, qu'elle en devient "contre-productive" dans son apport au reste du poème. À l'extrême, je la verrais comme un poème à elle toute seule, tant elle "évoque" de multiples jaillissements et ressentis, mais alors plus (+) en tant que cœur explosif qu'argument délibéré pour cette poésie. En fait je la trouve très belle, mais seule !

Je me suis interrogé sur la charge de ce "ciel terrifié", est-ce la symbolisation de l'espoir du narrateur qui serait tétanisé dans son expression ? En tout état de cause, cette strophe m'est apparue très intéressante, prenante.

La prégnance de l'expressivité poétique est forte, avançant d'un pas semble-t-il assuré, elle n'en avoue pas moins ses errances intérieures. Mais comme le porte à comprendre le vers final, "Je volerai un morceau d'éclipse", entendons "j'arracherai un bout du masque de la "nuit" pour offrir un "passage" à la lumière potentielle qui attend dans l'ensoleillement caché, ce travail de conquête de/en soi-même a bon espoir de réussite, le feu est là qui attend !

   Lotier   
25/1/2023
Je ne suis pas fervent des poèmes dont il faut lire l'exergue pour entrer dans l'histoire (si histoire il y a). C'est comme ces œuvres abstraites qui exigent de l'auteur des suées au micro de France-Culture ou d'ailleurs pour « expliquer » leur démarche.
Strophe 1 : oui, je me laisse emporter par la vague, en ayant quand même un tic nerveux à la paupière droite sur la notion de « pensées innocentes ».
Strophe 2 : « L’homme fait femme » ? Encore un truc du genre, un Adam sans sa côte ? Un reflet dans l'eau, oui c'est ça. La femme est de la même espèce que l'homme. Dont acte.
Strophe 3 : « Vers ce rien que je possède » : :vive l'a-ponctuation ! Je lis « Vers, ce rien que je possède » effectivement, le capital est à faire fructifier. « Solitude Où je suis maître de l’espace » un peu superfétatoire, non ? Mais optimiste, oui !
Strophe 4 : ça y est, plus de ruisseau, plus de vague, le sable a tout bu (heureusement l'exergue nous prend par la main…), l'image est belle mais, oserais-je dire, noyée…
Strophe 5 : le besoin de nuit explique pas mal de chose, l'insomnie, sans doute, qui donne du sens là où il se perd.
Strophe 6 : le dernier « Je » re-personnalise un peu le poème alors que les vers cherchent éperdument un regard extérieur, on pourrait y voir une peur profonde d'être, un déni de soi, etc.
Sous le poème, certainement des affres sincères ont œuvré, mais je n'ai pas pris le relai. J'ai attendu le déclic jusqu'au bout. Peine perdue…


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