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Poésie libre
saintsorlin : Ton corps perdu
 Publié le 01/06/19  -  8 commentaires  -  585 caractères  -  251 lectures    Autres textes du même auteur

La séparation ou la vie, le narrateur a choisi.


Ton corps perdu



Je foule la paille appauvrie
Du seigle suspendu
Aux rocailles déchirées

L'ombre des ormes tombe,
Se disloque
Géante terrassée
Des dernières brumes.

Le miel sauvage
Coule des pentes
Aux ravines profondes.
(Leur souvenir nous éloigne)

Tu fouilles de tes lèvres éteintes
La tranchée des morts
Gouffre et poussières éparpillés.

En tes yeux fissurés
L'étincelle engourdie gémit, se brise.
Mon corps expulse sa prison de chair.

Mutilé de ta présence, je ne souffre plus.


 
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   hersen   
9/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un magnifique libre !

Tout un vocabulaire qui dit la détresse (appauvri, déchirées, tombent, disloque etc) et légitime ce point de non-retour.

Ce poème est frappant, ne laisse aucune voie à la concession.

Il atteint une densité telle que la lecture en est presque "trop"...

Voici pour moi de la poésie qui est de la poésie : je suis en terrain inconnu, je ne connais rien de l'histoire et pourtant, cet essence de sens m'emporte.

Bravo !

   VictorO   
12/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Poème imagé, aux paysages torturés comme dans les textes romantiques : "l'ombre des ormes tombe", "le miel sauvage", "tu fouilles de tes lèves étreintes La tranchée des morts". On peut apprécier chaque métaphore sans tomber dans l'explicatif, dans les clichés. Bref, c'est court et puissant.

   Gabrielle   
12/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un remède à la souffrance de la séparation ?

Le narrateur nous renvoie à la souffrance de la séparation et nous propose un remède.
Faire disparaître le mal et sa douce, éteinte,, se propulser en dehors de soi...

Un texte qui fait retenir son souffle.

Merci à l'auteur(e) pour ce petit bijou.

   Donaldo75   
12/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Voici un poème court mais impactant pour le lecteur. Et, dans un format aussi court, c’est l’impact qui fait la différence. Ici, les images sont très bien vues, la poésie ruisselle et moi, lecteur, je ressors de cette expérience avec le sentiment d’avoir lu de la vraie bonne poésie.

Merci

   Vincente   
1/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Poème fort, un libre dans toute son ampleur. Ample dans l'émotion, sobre dans l'expression. Les images naturalistes s'accordent à la peine surplombante, évoquant l'état primal, elles expliquent si peu mais disent tant. Et ce spectre en fond qui ne se dérobe pas, le regard fait front, avec états d'âme, mais dans une volonté salvatrice : ne plus souffrir !

J'ai particulièrement aimé les strophes 1-2 et encore plus les 3-4. Le style est épuré, incisif, tout simplement beau. Et pourtant la scène est terrible face à la mort de l'être aimé.

J'étais sous le charme dur et prégnant de ces vers

"Tu fouilles de tes lèvres éteintes
La tranchée des morts
Gouffre et poussières éparpillés.

En tes yeux fissurés
L'étincelle engourdie gémit, se brise.


Quand est venu "Mon corps expulse sa prison de chair.". Extrusion douloureuse, une sorte de contre-accouchement, une extinction. J'ai trouvé très inspirée cette expression, dans l'idée qu'une relation quasi symbiotique reliait les deux amoureux, mais du coup, j'ai été surpris par le dernier vers. Oui l'acceptation de la fin physique, par un "en-dehors de la vue" va permettre de ne pas souffrir de regarder son compagnon(compagne ?) sans vie, mais le "je ne souffre plus" me paraît bien exclusif. Une chute un peu plus ambivalente m'aurait plus convaincu.

   Davide   
1/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour saintsorlin,

Un poème dans la puissance et la beauté me traversent de part à part, à l'image de cette mutilation métaphorique.

Les images sont, je trouve, particulièrement bien trouvées pour exprimer cette exsudation, cette libération de la présence devenue insupportable, comme un poids, un fardeau...
Si la douleur est bien présente dans cette métamorphose ("déchirées", "terrassée", "fissurés", "gémit", "se brise"...), elle est dépassée et sublimée par ce dernier vers, extraordinaire :
"Mutilé de ta présence, je ne souffre plus."

En première lecture, j'ai pensé à la métaphore d'une rupture tourmentée conduisant à une vie nouvelle pour le narrateur, libéré de l'emprise de la personne qu'il côtoyait (et qu'il aimait ?).

Puis j'y ai vu plus clairement l'image d'un deuil, où le narrateur, petit à petit, tente de laisser s'évaporer et de combler l'empreinte douloureuse de l'être qu'il a aimé : le titre ("Ton corps perdu") et le vocabulaire choisi ("l'ombre", "dernières brumes", "engourdie", "lèvres éteintes", "tranchée des morts"...) illustrent d'autant mieux cette deuxième hypothèse.

Qu'importe l'intention précise de l'auteur(e), j'ai adoré ce poème.

Merci saintsorlin, c'est magnifique !

Davide

   Castelmore   
26/1/2020
« Tu fouilles de tes lèvres éteintes
La tranchée des morts
Gouffre et poussières éparpillés »

Pour moi aucune détresse née du déchirement amoureux ne peut salir l’image de feue l'être aimée à ce point ...
Tu embrasses la tranchée des morts... oui
Tu fouilles ... tel un rat, une fouine ...? non!

S’agit alors d’un être haï ?
Au point d’en imaginer un enterrement atroce afin de définitivement en finir avec un lien pervers?

Je ne sais quoi en penser ?
L’incipit ne m’aide pas...

Édit 26/01
Je relis ce texte à l’occasion de la publication de votre dernier poème.
Je ne change pas mon commentaire sur le fond, mais ce serait ne pas reconnaître la qualité de la forme que de noter uniquement mon incompréhension... aussi je retire ma note ...

   papipoete   
2/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour saintsorlin
je vois un pauvre hère, dont la présence de celle qui fut son adorée, mais maintenant froide comme un volcan d'Auvergne, devient insupportable... au point de rêver qu'un beau matin, ses paupières à jamais restent closes !
NB même si je m'égare, j'aime bien mon interprétation de ce poème fort bien écrit ( le dernier vers en particulier )


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