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Poésie contemporaine
Senelbi : Émigration "choisie"
 Publié le 29/09/14  -  8 commentaires  -  1178 caractères  -  207 lectures    Autres textes du même auteur

Année 2009. Quand les dirigeants européens, paniqués et toute honte bue, proposaient aux dictateurs nord-africains ( Kadhafi, Benali et consorts) de financer des camps de rétention pour les candidats à l'immigration clandestine, chez eux. Un accord avait même été trouvé.


Émigration "choisie"



Les damnés de la terre déferlent sur ses côtes,
Et l'Europe repue qui leur ferme ses portes
Se replie sur ses panses et ses tables prospères,
Ignorant la misère et ses laissés-pour-compte.

Ces fantômes exsangues rejetés par la mer,
Rebuts d'humanité, orphelins de l'histoire,
Ces corps arraisonnés sur le béton des quais,
Sommairement pansés, retournent dans les fers,
Fichés, répertoriés, refoulés par milliers,
Épaves dépenaillées, accablées de déboires.

L'Afrique est condamnée à des choix outrageants,
La mort, l'humiliation ou la mise à l'encan.
Ses dirigeants véreux transformés en matons,
Chargés de surveiller leurs peuples vagabonds,
Des peuples de bagnards en mal d'évasion,
Prisonniers de pouvoirs avares de compassion.

Mais quand donc cessera cette malédiction
Qui fait de nos enfants ces non-êtres hagards ?
Quand donc la dignité fera-t-elle sommation
À ces vieillards pervers oublieux des devoirs,
Serviles à l'Occident et fossoyeurs d'espoirs ?
Et quand la liberté fera-t-elle sa maison,
Sous nos cieux encombrés de comptes à valoir ?


 
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   Anonyme   
11/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Clair réquisitoire. Bien écrit.
Quelques vers plus convenus donc moins éloquents (l'émotion s'érode à force de les entendre...) comme ici :
"Ces fantômes exsangues rejetés par la mer,
Rebuts d'humanité, orphelins de l'histoire,"

Je suis aussi un peu surpris par une certaine "nonchalance" quant au choix de l'auteur : rime ou pas rime ?

Sans rime ces vers ("Quand donc la dignité fera-t-elle sommation
A ces vieillards pervers oublieux des devoirs,") auraient pu être écrits avec plus de simplicité et sans perdre leur acuité.
Au niveau contenu, un peu marre d'accuser l'Europe, mais bon chacun ses opinions et ne pas être d'accord là-dessus ne veut pas dire que l'on est insensible au problème global.

   Francis   
29/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Texte qui aborde un sujet auquel je suis très sensible ! Nous venons ce dimanche de terminer le montage d'un reportage sur les réfugiés de Calais. Ils viennent d'Afrique mais aussi d'Afghanistan, d'Albanie...
J'ai aimé la manière dont votre plume aborde le sujet. De nombreuses expressions interpellent le lecteur:
"corps arraisonnés sur le béton des quais, ces non-êtres hagards, épaves dépenaillées, orphelins de l'histoire..." Votre plume redonne à ces fantômes une dimension humaine et souligne le drame qu'ils vivent ici ou là-bas.

   Anonyme   
29/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Senelbi... Ce texte est d'autant plus intéressant qu'il est écrit (si je ne me trompe pas) à partir de l'autre rive de la Méditerranée... Un état des lieux sans concessions vis à vis de l'Europe comme de certains dirigeants africains. J'ai écrit à peu près la même chose en dénonçant les mêmes écarts de conduite de part et d'autre de la Mare Nostrum... Rien ne change, bien au contraire : les naufrages de migrants sont de plus en plus fréquents et de plus en plus "mortels"... à tel point que pour l'opinion occidentale c'est entré dans le quotidien. La solution n'est pas, à mon avis, de ce côté-ci de la grande bleue. Il faudra bien un jour ou l'autre trouver une solution et ça passe par un meilleur partage des richesses dont dispose l'Afrique... On pourrait en débattre longtemps mais ce n'est pas le lieu. Votre poème pose les vraies questions... Reste aux hommes de bonne volonté à construire un avenir afin que chacun y trouve une place digne d'un être humain mais pour l'instant ça relève de l'utopie... Merci pour ce rappel à la réalité.

   Robot   
29/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une relation très politique d'une situation.
Votre texte est très fort. Il expose avec vigueur une partie seulement de la réalité.
Car ce ne sont pas les peuples qui sont coupables, sinon alors de fermer les yeux sur ceux qui s'enrichissent en accaparant les richesses; qui appauvrissent en Europe pour mieux exploiter en Afrique.
Votre texte accuse peut être un peu trop généralement et oublie le dévouement de ceux qui par exemple à Calais et à Lampedusa essaient avec les moyens du bord d'assister les damnés de la Terre.
Les gentils pauvres africains et les affreux riches européens. Votre texte bien écrit n'embrasse pas toute la réalité et me semble quelque peu manichéen.
Car les tables ne sont pas prospères pour tous en Europe. N'oubliez pas ceux qui s'enrichissent en Afrique en rackettant leurs frères, les exploitent en leur faisant miroiter l'El Dorado occidental, en emplissant les bateaux de fortune avant d'abandonner leurs compatriotes sur la Méditerranée.

   Anonyme   
29/9/2014
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
C'est lourd, à la limite de l'indigeste, avec cette façon absolue et terriblement manichéenne de désigner un gentil et un méchant.

Je ne reviens pas sur la forme donc, lourde et terriblement usante à lire.
Reste le fond et sa cohorte de lieux communs: les "damnés de la terre", rien que ça, les méchants dictateurs africains et cette vilaine Europe qui empêche toute la misère du monde de se déverser chez elle.

Mais, peut être faut il voir un peu plus loin non ? quel intérêt de laisser des gens venir s’échouer dans les rues de Paris, Berlin ou Londres, si c'est pour qu'ils connaissent la même misère que chez eux, renforcée par une misère morale du fait de l'absence de proches ? Quel intérêt de remplir les hôtels qui brulent, ou les ateliers de confection clandestins ?

L'Europe, aussi riche soit elle, ne peut accueillir toute la détresse du monde et je ne crois pas qu'il soit souhaitable, pour les raisons évoquées ci-dessus, d'accepter tous, tous le temps.

L'Europe n'est pas "repue", elle est un mirage.

   Purana   
29/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Un plaidoyer émouvant qui nous rappelle un problème moins contemporain que nous ne le pensons.
Depuis la nuit des temps, la migration (parfois massive) a existé ; des hommes et des femmes en quête de nourriture, de paix, d'un climat moins hostile, etc…
De nos jours, nous parlons d'immigration et, grâce aux médias, nous sommes au fait du problème dès qu'il se produit.
Le découvrir est déchirant pour l'un et irritant pour l'autre. Mais chacune des deux parties peut développer ses propres arguments justifiés.

C'est terriblement difficile de traiter d'un sujet si complexe en prose ; ce l'est encore d'avantage en poésie.

Vous l'avez fait assez bien. Cependant, vous avez choisi de ne parler que d'un seul côté de la médaille, celui du réfugié. Cela peut évoquer des remarques telles que "votre poème ne me touche pas".
La solution serait peut-être de pointer un peu moins du doigt les européen.

La forme semble être déterminée par le rythme que je trouve bien réussi. Le nombre des vers varie entre les strophes mais cette liberté supplémentaire ne me gêne pas, car il permet d'insérer une pause au bon moment.

Merci pour ce poème engagé,
Purana

   Sansonnet   
30/9/2014
C'est drole, mais la dernière fois que je suis venu, y'avait un texte de la même envergure.

C'est du recyclage non ?

Je ne noterai pas. Rejetant absolument le manichéisme.

Après, si je me suis retrouvé ici, c'est justement, j'ai cru à une émigration de l'autre côté, qui allait me parler d'aventures. Dommage !

Ah oui, la forme ! Ça passe. ^^ Mais rien pour le voyage là encore.

   Pouet   
4/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime quand la poésie s'empare d'un sujet de société.
Même s'il peut être sympathique parfois de parler de la beauté des roses et du chant mélodieux des petits oiseaux je pense que la poésie prend tout son sens lorsqu'elle s'engage un peu.

Je trouve très vrai ce qui est dit dans ce texte.

L'Europe qui préfère se refermer plutôt que de chercher des solutions viables, les dirigeants africains corrompus, "les comptes à valoir" de l'occident qui a pillé et pille toujours les richesses de l'Afrique.

Tout cela n'est malheureusement que la vérité.

Bravo et merci pour ce texte.

   kano   
12/10/2014
Commentaire modéré


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