Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
sigrid : Preuve de souffrance
 Publié le 15/08/22  -  10 commentaires  -  838 caractères  -  172 lectures    Autres textes du même auteur


Preuve de souffrance



Ma larme reste là, dans le creux de mes mains
Tu n'attendais qu'un cri pour dévaster mes joues
Cascader de mes yeux, déferler sur mon cou
Tu n'attendais qu'un cri pour tracer ton chemin.

Laisse aller mes tourments, puis laisse-moi tranquille !
Ma souffrance déjà profite à ta naissance
Fais parler mon silence, ô désarroi immense
Puis emporte avec toi mes espoirs inutiles.

Transperce ma poitrine avide d'amertume
Donne-moi la rancœur, laisse aller la colère !
Que le sel et la haine expirent la lumière
Pour chasser la tristesse, et son encre, et sa plume.

N'imprime en mon visage aucun grain, aucune aile
Que ta présence enfin ne soit pas un indice
Du malheur incessant qu'il faut que je subisse
Que jamais l'affliction ne paraisse réelle.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Miguel   
1/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Idée très littéraire que celle de s'adresser ainsi à la larme qui coule sur notre joue. Les vers sont beaux, les images touchantes. On voit bien cependant ce qu'apporterait à l'esthétique du texte la règle classique de l'alternance des rimes masculines et féminines.
Que de choses sont demandées à cette pauvre larme ! L'idée du dernier vers est bonne, mais, me semble-t-il, maladroitement exprimée.

Miguel, en EL

   Cyrill   
10/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
S’adresser à sa larme donne du tonus au poème, on imagine qu’un peu de distance est mise entre le narrateur et sa souffrance. Sans quoi il serait difficile de ne pas être écrasé par tant de lyrisme. J’ai bien aimé ce dégagisme : « Laisse aller mes tourments, puis laisse-moi tranquille ! », puis plus loin : «Pour chasser la tristesse, et son encre, et sa plume. » 
Le vocabulaire est tout de même pesant, et les sonorités internes en plus des rimes homophones du deuxième quatrain ne sont pas du meilleur effet, accentuent cette pesanteur. J’aurais préféré voir le narrateur ou la narratrice exprimer d’avantage un futur débarrassé de sa douleur grâce à une larme qui nettoie, mais bien entendu, ce n’est pas mon poème.

   Provencao   
15/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour sigrid,

"Transperce ma poitrine avide d'amertume
Donne-moi la rancœur, laisse aller la colère !
Que le sel et la haine expirent la lumière
Pour chasser la tristesse, et son encre, et sa plume."

Ce passage, pour moi, agrafe dans tout son imbroglio, avec son obscurité et son ambiguïté, le langage de la larme qui ouvre l'axe à de nouvelles conjugaisons esthétiques qu'à de nouvelles formes de lisibilité.

Conférée à un égarement des signes toujours possible, je me suis acquittée nécessairement interpréte de ma propre lecture.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
15/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Sigrid

Dialogue avec ma larme. Apostrophe à la tristesse mise en vers comme le grand Baudelaire « Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. » Mais ici, si on ne retrouve pas le souffle lyrique de l’immortel poète parisien, il y a néanmoins quelques reflets assez attachants de ce narrateur qui invoque jusqu’à la haine pour ne pas souffrir et puis se parer de ce masque impassible qui, chez beaucoup d’être humain, est le le rempart de la dignité pour ne pas montrer que l’on va mal.

Intéressant.

Anna

   papipoete   
15/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour sigrid
" Larme, qui vient de tomber au creux de ma main, laisse-moi tranquille ! va voir ailleurs je t'en prie, tu m'as trop inondé, je ne veux plus te voir ! cède plutôt la place à la colère qui libèrerait mon coeur, me délivrerait de toute ma rancoeur ! "
NB un sujet que je traitai par le passé ( voir crêve-coeur ) où je souffrais de n'avoir plus de larmes, même en écopant ce puits qui, d'avoir trop pleuré par le passé, vint à se tarir !
Plutôt que chouiner, gueule un peu, montre ta colère !
J'aime bien ce poème avec ces lignes d'un comportement " normal " ; quand on pleure de tristesse, de douleur et même quand la joie est trop forte !
La seconde strophe qui s'approche de mon état, me plaît particulièrement !
Vous écrivez en " contemporain " volontairement ? je ne sais ; pourtant le " néo-classique " n'est pas loin !
- 12 pieds à chaque vers
mais des rimes dissonantes ( joues/cou )
non alternance masculin/féminin
des hiatus...
mais rien de rédhibitoire ( un peu plus de concentration... )
un beau texte !

   Anonyme   
15/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

J'ai apprécié ce poème.
Certes j'aurais préféré, égoïstement que l'auteur ne fasse pas le choix d'exprimer parfois si littéralement. Ex :souffrance, désarroi, tristesse, malheur et affliction sont encore trop clairs. J'aurais aimé que l'auteur les évitent, pour renforcer l'impact des jolies petites tournures et figures tout autour.

La larme se suffit presque à elle-même, j'aime que l'œuvre lui soit adressée.

Merci pour ce partage.

   senglar   
15/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour sigrid,


Merci de m'avoir appris cet emploi du verbe "expirer". Je le croyais intransitif mais en fait il a la double casquette : transitif et intr.

C'est bien d'avoir focalisé le poème sur la larme qu'on anthropomorphise en l'individualisant, la larme donc et non un torrent de larmes, cela permet de mieux définir l'intensité de la douleur engendrée en isolant la coupable sur laquelle diriger son amertume et avec laquelle on peut dialoguer, transiger. Efficace !
J'ai pensé au vers :
"Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille"
Baudelairien en diable, il est vrai que le poète s'y connaissait en mal-être.
Vous, la Larme ; lui, sa Douleur !
De l'ennemie on tente ici de faire son alliée en quémandant un pacte de non-agression.
"Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,"

Pas sûr que ça marche ô belle apprentie indifférente ! C'est la dame du poème que j'apostrophe ici n'est-ce pas, pas l'auteure.

Edition : Tiens, Anna a copié sur moi :) Ah non elle a commenté avant moi. Juré ! j'ai pas triché !

   Myo   
15/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une conversation intime avec la douleur qui prend l'aspect d'une larme.
La souffrance est extériorisée et comme exorcisée par cette goutte d'eau salée.

Elle ne laissera pas de trace visible mais qu'en est-il du sillon qu'elle creuse dans le cœur ?

Un poème qui me touche.

   Anonyme   
16/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Un texte original, finalement et qui doit se lire entre les lignes.

Ce cheminement de la larme qui ne doit pas finalement se montrer
est bien exprimé :
"Fais parler mon silence, ô désarroi immense"

Se cacher pour pleurer est arrivé à tout le monde à un moment
donné ou à un autre.

Un texte qui mérite le détour mais à bien pénétrer.

   StephTask   
18/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J’aime cette tentative de dialogue avec une larme qui dévaste les joues et déferle en traçant son chemin sur la peau. L’idée est vraiment poétique.
J’ai toutefois une réserve sur le titre. Cette larme aurait mérité d’être mise en lumière. Je ne suis pas très fan du vers « pour chasser la tristesse », terme un peu trop évident (tout comme « désarroi » et « souffrance » avant) et de sa suite « et son encre, et sa plume » qui me paraît construite pour respecter le bon nombre de syllabes.
Enfin, certaines virgules en fin de vers auraient été souhaitables, notamment après « subisse ».
Parfois la suggestion engendre plus d’émotion que l’empilement de termes trop explicites.


Oniris Copyright © 2007-2023