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Poésie libre
Skandrani : J’ai bien connu Tunis
 Publié le 16/07/17  -  7 commentaires  -  1307 caractères  -  129 lectures    Autres textes du même auteur

Sur les traces de Paul Klee (?).


J’ai bien connu Tunis



J’ai connu Tunis,
Les valises chargées de figues séchées
Les midis de soufre – la dernière toilette du matin du soleil
Les siestes grenadines
Les citronnades en surcharge de sucre
Les châtiments des mères
Les tendresses grand-mères
Les prières sous les réverbères, éteints
Car les enfants de Tunis aiment jouer au lance-pierre
J’ai bien connu le visage bleu de Tunis et bleues
Les coupoles
Tous les marabouts dorment,
La Méditerranée pleure
L’Europe appelle à la mer

J’ai connu les rues de Tunis
Là où tous les Tunisiens sont asthmatiques
Et les touristes
Et les chauffeurs de taxi
Et les journalistes pressés de l’Avenue
Et les caméramans du fait d’hiver
Et les terrasses enceintes de porter hier
Et les épiciers
Et les épices
Et les révolutionnaires
Et la police
Et le président
Et les chiens
Et les chats
Et les os jetés aux chats à la porte du marché central
Et la statue d’Ibn Khaldoun
Et l’ambassade de France en face
Et Moi,
Et ma voisine
Et lui…
Et tous ces autres qui sont devenus lui
L’escalier tout de rouille de la mémoire


La vie est Tunis
L’asile est Tunis
Et les oliviers survivent.


 
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   Anonyme   
28/6/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Pas vraiment d’extravagances particulières dans ce texte, justes des mots simples de tous les jours, pour nous parler de Tunis.

Cela en donne un avant goût, cependant pas tout à fait complet, je dirai ici une ébauche.

Votre description me laisse un peu dans l'attente, d'une émotion qui n'explose pas, il y a un petit quelque chose d'indéfinissable.

Cela ne semble pas être arrivé à maturation, et pourtant, je trouve votre écrit attachant.

   papipoete   
16/7/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour Skandrani,
je me rappelle de Tunis où nous pouvions voir ... et il y eut lui ...
NB une carte postale sortie d'une valise ou bien des images gravées dans la mémoire et ces 3 derniers vers qui clôturent un lourd chapitre .

   hersen   
16/7/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai vraiment apprécié ce texte, pour plusieurs raisons, la première étant son écriture. Il y a une simplicité à dire qui demande du talent;

Ensuite, ce Tunis pèle-mêle, qu'il faut que l'auteur connaisse bien pour nous le servir ainsi, sur un plateau poétique.

Et puis d'un coup, ce texte m'a ramené à une anecdote qu'en fait je n'ai jamais oubliée, il y a des choses, comme ça, qui vous arrivent et qui vous donne de l'espoir pour longtemps.

Malgré tout.

Un grand merci.

Edit : et cette référence à Paul Klee ! Qui lui a vu tout ce que tu nous raconte au travers de ses couleurs.

   Anonyme   
16/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Skandrani,

Vos mots en pointillisme brassent l’air de Tunis la belle, les odeurs, les couleurs, les bruits, la tendresse, les sentiments, les souvenirs.

C’est exotique et efficace.

Il y a de la beauté à parcourir entre vos lignes. Beaucoup d’émotion se dégage.

Ah, "les siestes grenadines" ! Je les visualise très bien...

Merci pour la visite guidée du cœur.

Cat

   Anonyme   
16/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte que je trouve vivant et qui, malgré cette pléthore d'images, sait éviter le coté descriptif ; qui dispense les mots comme Klee les couleurs.
" la dernière toilette du matin du soleil "
" Et les terrasses enceintes de porter hier "
" Les prières sous les réverbères, éteints
Car les enfants de Tunis aiment jouer au lance-pierre " Ces trois que j'ai le plus apprécié.

   Raoul   
16/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime bien l'ensemble, mais…
Les listes - très Prévert - et leurs rapprochements, leurs frictions, le(s) sens qui étincelle(nt), vifs et vivants. Le bémol, en ce qui me concerne, est plus sur la structure grammaticale de ces listes. Pour moi, ça manque de fluidité, de liberté de langage… Je comprends bien l'idée d'enchaînement(s) et d'inéluctable induit, mais du coup la structure - surtout dans la première strophe - parait téléphonée, trop hésitante. Je veux dire par là que, exemple, -si je puis me permettre -, un :
" J’ai connu Tunis,
[S]es valises chargées de figues séchées
[Aux] midis de soufre – la dernière toilette du matin du soleil
Les siestes grenadines
Les citronnades en surcharge de sucre
Les châtiments des mères
Les tendresses grand-mères
Les prières sous les réverbères, éteints
Car les enfants de Tunis aiment [à]jouer[du] lance-pierre …" aurait gagné en précision, reportage de "choses vues" construites, alors que dans le texte on a "juste" des juxtaposions…
Ceci dit, c'est bien pour chipoter, car j'aime la liberté de ton de l'ensemble, le sens induit de ce poème qui embrasse, parle d'une mélancolie nostalgique et un rien en colère.; celle qui fait qu'elle n'est pas passéiste.
Beau texte, beau fond.
Merci pour cette lecture.

   Pouet   
18/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bjr,

Pour ma part je ne peux pas dire que j'ai bien connu Tunis, j'y suis allé une fois il y a longtemps, j'étais hébergé par un ami à Nabeul.

J'ai aimé ce poème. Tout en retenue et en émotion.

De jolis et doux passages, "les siestes grenadines", "les tendresses grand-mères" par exemple.

D'autres encore fort poétiques à l'instar de "Et les terrasses enceintes de porter hier"...

Des passages plus durs avec "la Méditerranée pleure... L'Europe appelle à la mer" et les trois derniers vers.

Bref un savant mélange, des souvenirs bien inscrits dans la mémoire de l'auteur qui sait nous les distiller avec talent.


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