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Poésie libre
Sodapop : Argument de l'Apocalypse
 Publié le 21/05/20  -  8 commentaires  -  734 caractères  -  205 lectures    Autres textes du même auteur

"Tout homme peut avoir dans sa destinée une fin du monde pour lui seul. Cela s'appelle le désespoir. L'âme est pleine d'étoiles tombantes."
Victor Hugo


Argument de l'Apocalypse



Vois-tu par la lucarne
Ce qui brûle
La forêt se dissoudre
Entends-tu les arbres qui hurlent

Hors de moi et hors du temps
Sens-tu venir la horde
Des milliers de chevaux sauvages
Et autour du cou la corde
Qui étrangle

Battement battement
Mon cœur hors de ton corps
Qui en douce te quitte
Laissant mourir nos souffles
Et l’amour qui crépite au-dedans

Ressens-tu mes blessures enfin
Lorsque mes lèvres se posent
Juste à la commissure
Tel le baiser fantôme
De l’homme Léviathan

Sens-tu venir en toi
Le tumulte
L’élan de nos désirs
Aspiré par la lune
Recraché par le vent


 
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   Stephane   
21/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai follement apprécié ce poème en bon argument de l'Apocalypse dévoilé par une écriture où l'on sent battre ce coeur hors du temps, où les blessures sont autant de "cris" au désespoir...

Bravo et merci pour ce bon moment de lecture,

Stéphane

   papipoete   
21/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien
bonsoir Sodapop
on entend les Chevaliers de l'Apocalyse, déferler sur mon être alors que mon coeur s'est déjà rendu... entends-tu ce que mes lèvres voudraient te dire ? vois-tu ce baiser que je ne te donnerai plus...
NB je pense que lorsque l'apocalypse viendra, on n'aura guère le temps de parler à soi ou quiconque, car j'imagine celle-ci pareille à la fin de Pompéi pour ceux qui dormant au lit, s'endormirent soudain pour toujours !
Votre récit désespéré m'a touché particulièrement, à la seconde strophe.

   Myo   
21/5/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Oui, j'ai vu et ressenti ce tumulte, ce désordre intérieur si justement exprimé par vos mots, cette fin de l'espoir, de l'amour.

C'est puissant, douloureux, violent ...
De très belles images tout au long du texte mais je retiens tout particulièrement cette dernière formule "l'élan de nos désirs - Aspiré par la lune - Recraché par le vent"

Superbe!

   Anonyme   
21/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Sodapop,

Le titre est intrigant, l'exergue, une aide à l'approche du poème.

Le texte est libre et présente une vue agréable au premier coup d'œil (c'est important pour moi, la première impression visuelle).
Il me semble lire un poème d'après rupture. Original et très personnel.
J'ai bien aimé cette force mise en parallèle entre l'état d'esprit du narrateur et la faune et flore sauvages. traduisant bien la force et le tumulte des ressentis.
On lit une opposition, une lutte (?) entre la douceur-tendresse et la colère-fureur, par le vocabulaire employé.

Le dernier vers me semble assez iconoclaste mais bien adapté au texte et à son ambivalence.

Beaucoup de sensualité émane du poème.
Une bonne lecture, pour moi.

Merci du partage,
Éclaircie

   Kanth   
22/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Sodapop,

Pour un poème en vers libres, je trouve votre texte particulièrement tenu, maîtrisé.

L’image de la horde de chevaux, qui sont symboliquement associés depuis toujours à la mort (et pas seulement à cause des quatre cavaliers) impose d’emblée sa force. Le désespoir qui s’exprime ici n’est pas mièvre.

J’ai aimé l’opposition complémentaire entre l’intime du coeur et des lèvres, et la dimension quasi-cosmique d’autres images.

Et j’apprécie le détail de la composition, tel ce vers avec ce seul mot « Le tumulte ».

Bref, ce fut un plaisir de lecture. Merci.

   Vincente   
22/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Dans ce poème, j'ai senti un feu vivifiant animer le verbe. L'écriture, habitée de turbulences lyriques, déverse des allégories qui interrogent. En quatre questions existentielles, le moment d'une "Apocalypse" "personnelle", celle à hauteur de chaque homme, que Hugo appelle "désespoir", impose des étonnements et des doutes terribles. Chacun entendra les notions se débattre dans le propos comme autant de percussions perturbantes, "la forêt", "la horde", "les chevaux sauvages", "la corde", "l'homme Léviathan" le tumulte", "l'élan de nos désirs", et "le vent". J'ai pour ma part trouvé le chemin d'un trouble ontologique profond, une façon de se demander par la voix du narrateur s'arrêtant, appréhendant, questionnant, ce que l'on fait là, sur terre, et jusqu'où allons-nous, portés par "nos désirs", profiter de ce "tumulte" que nous provoquons ?

Le choix de l'exergue, dont cette superbe image de "l'âme est pleine d'étoiles tombantes", introduit avec force l'expression qui va suivre, hugolienne dans son urgence.
Le titre, à sa suite bien que presque prosaïque avec ce terme "argument" fonctionne pas mal.
Dans le poème lui-même, il m'a semblé bien pensé le fait, après les deux premières strophes s'adressant aux extériorités, de réinvestir presque charnellement le narrateur ; car si le trouble est ambiant, la perception elle est personnelle, ainsi que la douleur qui en découle.

J'ai beaucoup aimé deux strophes : celle centrale du retour à soi et à son "pendant" amoureux, et celle de la fin dont les très fort deux derniers vers.

" Sens-tu venir en toi
Le tumulte
L’élan de nos désirs
Aspiré par la lune
Recraché par le vent
"

Si je devais apercevoir ce qui a toutefois un peu limité ma totale adoption, ce serait un certain manque d'invitation à saisir l'objet du propos. En tant "qu'exercice de style", la chose est pleine de force et de pertinence dans l'écriture, mais avec en plus quelques petits éléments orientant plus délibérément le lecteur sur le pourquoi de ce trouble, ou/et sur le lieu de celui-ci, il y aurait une empathie plus aisée à développer ; c'est un peu comme si l'on restait en l'état dans une proposition un peu "théorique", ou "hypothétique".

   Donaldo75   
22/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Sodapop,

J’aime bien ce poème qui démarre en force dès le premier quatrain. Les images de forêt et d’arbres sont celles que j’aime lire en poésie. La suite avec les chevaux emmène le lecteur dans des images toujours plus oppressantes, symboliques, ce qui donne encore du souffle à la poésie. L’usage du verbe à la seconde personne donne un aspect incantatoire, presque chanté à l’ensemble.

Bravo !

Donald

   Alcirion   
23/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Sodapop,

J'ai retrouvé l'état d'esprit dans lequel j'étais pour un poème publié il y a quelques années. Ce jour-là était écrasé de chaleur, je gobais un peu gris à l'arrière de la voiture qui me ramenait d'une soirée chez des potes et d'un coup j'ai vu une lune énorme et rouge.

Je ne sais pas d'où est venu ton inspiration mais parfois une sensation ou un détail donne une impulsion et c'est essentiellement à ça que ton poème m'a fait penser.

Il n'est jamais facile de parler d'un sentiment amoureux puisque c'est un thème majeur de la poésie. Tu as su trouvé une approche "enflammée" qui sort le propos d'une approche conventionnelle et c'est en ça à mon sens que le poème est une réussite.

Le découpage et la structure sont impeccables, la strophe finale présentant des images épurées qui concluent cet appel (ou incantation) magique.

Bien à toi !


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