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Poésie libre
sourdes : La montagne froide
 Publié le 03/03/19  -  9 commentaires  -  1427 caractères  -  239 lectures    Autres textes du même auteur

Poème sur les traces de Han Shan et François Cheng… ivres de Tao.


La montagne froide



Un vent de col s’essouffle sur une falaise blanchie
se réchauffe le long d’arêtes rouges de soleil
s’efface dans une plaine de cailloux charriés.
Faut-il crier pour qu’un écho lui ouvre une voie ?

Allongé sur un lit de graviers émoussés
je parle aux vautours aux becs affûtés,
proie sans arme au milieu d’une rivière sèche.
Faut-il chanter sous les orbes lents de leurs vols ?

La lune a la couleur de mes os et le soleil de mon sang
je respire à pleins poumons dans des nuages épuisés.
Et si je ne m’appartenais plus, pas plus qu’à vous !
Faut-il se glisser dans l’apesanteur d’un instant d’oubli ?

Des neiges fragiles coiffent un torrent bleu cascade
je glisse mon pied d’argile dans un froid de chaînes glacées,
températures d’Univers aux portes de tout mon corps.
Faut-il être au pied d’une montagne pour grandir avec elle ?

Des peaux animales couvrent mon corps dénudé
gagnent mon esprit au plus près d’un pas d’ours.
La chasse s’engage par le nez tout près des yeux.
Faut-il suivre la trace d’une idée griffée sur un mélèze ?

Disparaître au détour d’une montjoie dressée face au vide
le souffle retenu dans le bain de lumière du soleil à l’arrêt.
Les vautours savent que les ours se rassemblent pour un repas,
les ours savent-ils que les vautours ne viendront pas seuls ?


 
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   Corto   
9/2/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
On entre ici dans l'infini. Celui où chaque être vivant est en lien avec un univers dont on n'imagine guère jusqu'où le sonder.

Chaque strophe ouvre un nouveau mystère qui enthousiasme ou qui frustre. Et l'on a envie de crier à l'auteur: Expliquez encore !

Bien sûr c'est le sens de la vie, du monde, du visible et de l'invisible, des ressentis, des espoirs et des inquiétudes qui est ici le centre de cette exploration poétique. Mais l'immensité donne vite le vertige.

Il est beau de voir chaque strophe se terminer par une interrogation fondamentale comme celle-ci "Faut-il être au pied d’une montagne pour grandir avec elle?". Même si le sens de la dernière: "les ours savent-ils que les vautours ne viendront pas seuls?" semble plus mystérieux.

Du grand art que ce poème, ce qui n'empêche pas de réclamer à l'auteur: Expliquez encore !

Corto,
grand admirateur de François Cheng.

   Gabrielle   
15/2/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'ivresse est magnifiquement retranscrite.

L'auteur nous plonge dans un décor pittoresque dont le lecteur ne se lasse pas.

"La montagne froide" est un appel à la contemplation, une invitation à devenir partie intégrante de cette nature puissante dont se dégage une force qui élève tout sur son passage.

Merci pour cette prouesse très féconde en sensations (et émotions).

Excellente continuation à vous.

   Anonyme   
15/2/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très beau poème philosophique aux questionnements magnifiques. J'adore la troisième strophe: "la lune a la couleur de mes os". J'adore la quatrième. Très bel hommage à l'univers. C'est plein de force, de douceur.

Je me suis glissée dans l'apesanteur en lisant votre poème.
Merci

   papipoete   
3/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour sourdes
Cela se passe, il y a fort longtemps, quand le frigo n'était pas à remplir, tout prêt à consommer ! Il fallait chercher à manger, des baies, des racines, mais la viande était beaucoup plus chère qu'aujourd'hui, puisqu'il fallait tuer la bête qui la portait ! Et celle-ci pouvait être convoitée par un autre bipède, mais aussi par un animal aux crocs et griffes acérées...Et le service de nettoyage suivait, sous les traits de vautours " ailés "...
NB bien sûr que l'auteur parle de cela avec plus de délicatesse, en vers richement ciselés, et nous regardons la scène comme en 3 D, du loin de notre an 2019 ! ( faut-il être au pied d'une montagne pour grandir avec elle ? ) et les 2 ultimes phrases sont d'un réalisme !
Un texte aux vers en liberté, mais que l'auteur maîtrise de belle façon !

   Anonyme   
3/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème dans l'esprit du Tao et le questionnement de tout ce qui est relatif à l'existence.
Difficile de résumer en quelques mots la profondeur des questions soulevées.

Un très beau texte en tout cas, une écriture maîtrisée.
Et pour amener ces questions en fin de chaque strophe, des images soignées.
" Un vent de col s’essouffle sur une falaise blanchie
se réchauffe le long d’arêtes rouges de soleil
s’efface dans une plaine de cailloux charriés ".

" La lune a la couleur de mes os et le soleil de mon sang ".

" Des neiges fragiles coiffent un torrent bleu cascade "

L'auteur a certainement choisi son titre pour honorer Han Shan...

   Davide   
4/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour sourdes,

J'ai été très touché par ce poème, qui nous emmène au-delà de nous-mêmes (et au cœur de nous-mêmes), un instant hors du temps où "tout est tout".
Les mots sont bien choisis, c'est poétique, et le rythme est habilement insufflé, en partie, par les vers interrogatifs de fin de quatrain.

Ce que je trouve magnifique dans ce poème, c'est qu'il nous fait entrer dans le mystère de la vie avec une profonde humilité et sans chercher à comprendre, à disserter...
non, juste à interroger ce que l'on ressent.
Aussi, beaucoup de vers m'ont touché, mais la fin plus encore :
"Les vautours savent que les ours se rassemblent pour un repas,
les ours savent-ils que les vautours ne viendront pas seuls ?"
Il y aurait comme un ordre universel dans toute cette vie qui bruit et qui se meut autour de nous...

Merci,

Davide,
qui reviendra relire ce poème et peut-être monter le curseur de l'appréciation...

Edit : Après quelques lectures, revenu rehausser le curseur.
J'adore ce poème, vraiment. Encore merci !

   senglar   
3/3/2019
Bonjour Sourdes,


J'ai vérifié, on est en poésie libre ; mais je me dis qu'il faut oser un vers aussi long car il est difficile de lui trouver un rythme et je m'y suis cassé les dents.

Ceci dit, la couleur générale du poème me plaît ; mais je me demande ce qu'apporte le Tao de l'exergue... Et puis très vite le poème glisse vers l'héroïc Fantasy (pas ma tasse de thé, genre pour adolescents attardés ça n'est que mon avis hein. Je vais tenter l'objectivité dont je sais qu'elle n'existe pas. lol), en ce qui me concerne il devient bouillabaisse, les orbes des vautours, le torrent bleu des cascades et le pied d'argile (on écrit ça quand on a quinze ans. lol), les peaux animales sur un corps dénudé... mais qui donc peut encore marcher à ce capharnaüm-là ? Quant au nez près des yeux... ?... S'il vous plaît prévenir le lecteur qu'il s'agit d'une fable - sinon d'affabulation - les vautours dresseront l'oreille... Je ne serai pas de leur repas.

En appréciation je mettrais "pas" mais en tant qu'alien je juge opportun de m'abstenir car vous avez des supporters. A chacun son opium ; le mien n'est pas celui-ci mais je conçois que l'on puisse être différent de moi :)

Je ne suis pas de ceux qui descendent le curseur d'une appréciation qui s'annonce prometteuse au nom d'une quelconque probité. Je m'en voudrais beaucoup. Bonne continuation à vous Sourdes.
Désolé ! Vous voudrez bien admettre que ce monde.... mi chinois... mi philosophie Tours de la mort... assortie d'un "montjoie" (en principe c'est "Montjoie Saint Denis" non ? et alors ça devient malsain) n'est pas le mien.
Bon... l'heroïc fantasy est un syncrétisme je le conçois même si ça n'est pas le mien ; l'adolescent peut s'y laisser prendre. Finalement je préfère Blanche-Neige, ses sept nains et Disney le gérant du harem.

A chacun ses fantasmes :)

Senglar l'ami d'Obélix le Gaulois cannibale. Assumons nos ancêtres.

   Vincente   
3/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime beaucoup l'univers poétique de François Cheng, l'exergue m'a donc intrigué. Le registre d'expression est bien d'une teneur non dénuée de points de comparaison, en particulier la façon dont sont formulées les questionnements de chaque fin de strophe. Plein d'un sens assez saisissable de prime abord par une image parlante, et accrocheurs puisqu'il invite à creuser, creuser dans l'évidence qu'il y a autre chose en-dessous, un trésor assurément...

J'ai beaucoup aimé les quatre premières strophes, le souffle déversé dans les grandes enjambées des vers longs est puissant. Les deux dernières ne m'ont pas séduit, j'ai l'impression qu'elle n'apportaient pas une suite, pas vraiment une chute, mais plutôt une redondance. J'ai creusé, creusé pour comprendre le sens de la route que l'on me signifiait, mais je n'ai pas trouvé pourquoi cette fin (ça peut être de ma faute, je ne l'exclus pas).

   STEPHANIE90   
5/3/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Sourdes,

Votre poème me rappelle une série de livre de Jean-M Auel sur "les enfants de la terre" ; que j'ai lu il y a des années et qui m'a beaucoup marquée. C'est l'un de mes best-seller.
J'ai eu la même émotion à votre lecture, je ne saurais dire ce qui m'a amené à ce comparatif, peut-être votre façon de décrire les paysages et les émotions.

Alors juste un grand merci, évidement j'aime beaucoup...

StéphaNIe


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