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Poésie libre
Stephane : C'était une chose que d'être là
 Publié le 21/04/22  -  11 commentaires  -  1265 caractères  -  195 lectures    Autres textes du même auteur


C'était une chose que d'être là



Tu sais
là-bas
où les montagnes d’acier meurent au loin
le jour s’était enfui à travers les ors
le ciel strié de rouge
le chahut ambiant des vagues de fourmis géantes
ancrées au sol
où j’attendais bêtement que le bruit cesse

C’était une chose que d’être là
à parcourir l’ovale des silhouettes dans le froissement
des jambes
la poussière débarrassée des arcs triomphants
dans la lumière cendrée
J’ai pensé qu’être là ne valait rien de plus
que d’être mort
debout à contempler les ombres
J’ai pensé que là-bas valait mieux que les ombres
ici

Alors j’ai traversé les voies
un instant vides des mouettes qui sillonnent le ciel
parfois
à la recherche des contrastes

Je me suis mis à arpenter le sol
longeant les bras en direction de l’Ourse
qui point lorsque la nuit s’éveille

J’ai porté mon fardeau comme la nuit les étoiles
à trop sentir le souffle argenté des phalènes

Tu n’as pas eu la force de rejoindre mes pas
car le monde était creux
alors j’ai contemplé le vide dans la ville perdue
j’ai contemplé la ville à travers le brouillard
ton âme de velours dans le froid boréal


 
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   Anonyme   
2/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Voilà plusieurs fois que je relis votre poème ; dès la première, à partir de
Alors j’ai traversé les voies
il m'a parlé, avec l'absence momentanée des mouettes
qui sillonnent le ciel
parfois
à la recherche des contrastes
et surtout la dernière strophe qui me bluffe, sauf le tout dernier vers qui appuie trop à mon goût, qui verse me semble-t-il dans le maniérisme (affaire de goût, certes).

Mais la première moitié du texte me demeurait opaque ; à force de relire quelque chose se passe, elle me touche aussi. Sans plus, malgré
la poussière débarrassée des arcs triomphants
dans la lumière cendrée
qui éveille en moi l'image de vieilles pierres d'une ville antique dans le désert, sous un rayon oblique de soleil. Mais je sais que cela ne correspond pas à vos intentions d'auteur ou d'autrice puisque cette image ne comprend pas de gens, or par ailleurs je pressens la présence d'une foule dans
parcourir l’ovale des silhouettes dans le froissement
des jambes
Alors je pense à l'exil d'un pays en guerre. Les arcs triomphants seraient ceux que dessinent les balles expulsées du canon des kalachnikovs…

Vous voyez, je reste incertaine devant votre poème qui ne me parle pas de bout en bout. En tout cas, il me donne à penser.

   Cyrill   
11/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je trouve dans ce poème une force de persuasion qui se manifeste dès le titre. Il fallait y être pour pouvoir rapporter ce qu’on y a vu, ce qu’on y a ressenti.
La description de ce là est passionnante, tout en me laissant perplexe parce que je ne sais pas ni où ni ce que c’est, parce que le narrateur semble dire qu’il y a à la fois de l’abnégation, du courage et de la vanité à se trouver là où il a été. C’est un là plutôt sinistre mais pas dépourvu de romantisme, duquel il cherche à s’extraire malgré tout : en direction de l’Ourse.
J’ai lu ce texte avec devant les yeux des images de guerre ( sans doute à cause des montagnes d’acier qui me font penser à des tanks ) prises par un photographe de guerre qui porte le fardeau de son témoignage, mais peut-être me trompé-je.
Le poème garde son mystère jusqu’au bout. Je l’ai décodé sans certitudes mais je l’ai trouvé fort.

   Anonyme   
21/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Stephane

Un poème travaillé et ciselé qui donne matière à interprétations et qui je pense doit garder son mystère. Beaucoup de descriptifs sur les couleurs et les substances, une dernière strophe qui ouvre également sur de multiples questionnements. Peut-être y répondrez-vous en forum.

J’aime l’ambiance générale

Anna

   papipoete   
21/4/2022
bonjour Stephane
Comme il m'est coutumier de la faire, lorsque je lis une histoire " tourmentée ", j'interprète.
Ce pourrait être au Mali, en Afghanistan ou bien sûr à deux heures de chez nous, où les montagnes d'acier meurent sur leurs chenilles ; les vagues de fourmis géantes aux barbes tchétchène à l'assaut des villes à dépecer...
NB j'ai pensé qu'être là à contempler les ombres, ne servait à rien alors j'ai pris mon courage et suis parti défendre mon peuple, que la " pieuvre russe " étranglait de toute part...
Toi, tu es restée ici en sécurité, mais avec moi j'ai emporté ton âme ; elle ne me quitte pas.
Je ne puis noter car marchant en zone inconnue ; si mon cheminement est le bon, je reviendrai sous votre texte !

   Corto   
21/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème met à l'honneur le ressenti. Etre "là" provoque une multitude de visions, d'échos personnels, de chocs émotionnels, d'espoirs, de liaison avec le proche aussi bien qu'avec le lointain.
On est ici dans une situation indéfinie sans doute volontairement, pouvant s'appliquer à celle d'un combattant, d'un correspondant de guerre, d'un ouvrier miséreux regardant la mine à ciel ouvert en plein cœur de l'Afrique.

Aspiré par ces vers:
"Alors j’ai traversé les voies
un instant vides des mouettes qui sillonnent le ciel"
j'ai été amené à penser à ces quelques migrants ayant pénétré en France par le Pays Basque, puis marchant en pleine nuit sur la voie ferrée avant de se faire faucher par le premier train.

Mais ce poème est bien plus riche que cet événement particulier.
Un vers superbe: "J’ai porté mon fardeau comme la nuit les étoiles".

Tout nous ramène à "être là". Etre ou ne pas être, question inhérente à la condition humaine.

Bravo.

   Eskisse   
21/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour stephane

J ai adoré plonger dans cette conscience voyageuse et me laisser bercer par la musique des répétitions. J ai suivi les ombres, les contrastes et les phalenes comme si tout cela m offrait un parcours initiatique. J ai été au plus lointain de la poésie là où le cœur s évapore
Merci du partage

   Polza   
21/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Sans être certain d’avoir compris où se situait l’action de ce poème (et c’est peut-être ce qui fait sa force, cela laissant libre cours à mon imagination en tant que lecteur), j’ai néanmoins apprécié ce poème avec quelques petites réserves. « où les montagnes d’acier meurent au loin
le jour s’était enfui à travers les ors » Je ne suis pas sûr d’avoir saisi l’emploi de « les ors » dans cette phrase, à moins que cela fasse écho à montagne d’acier ?

« debout à contempler les ombres
J’ai pensé que là-bas valait mieux que les ombres
ici » Si parfois la répétition d’un mot me semble justifiée pour amplifier le sens d’une idée, j’ai trouvé qu’une seule ombre aurait été suffisante dans ce passage.

« longeant les bras en direction de l’Ourse » Je n’ai pas apprécié l’emploi de l’Ourse isolée si le but était d’évoquer la grande ou petite ourse, mais peut-être n’ai-je pas bien compris le sens de ce passage.

« alors j’ai contemplé le vide dans la ville perdue
j’ai contemplé la ville à travers le brouillard
ton âme de velours dans le froid boréal » Ici, j’ai presque trouvé le dernier vers superflu. Je me serais bien arrêté sur « j’ai. contemplé la ville à travers le brouillard » en y ajoutant deux ou trois mots pour conclure sur ce brouillard dans lequel le narrateur m’aurait laissé et dans lequel je l’aurais également laissé s’enfoncer à tout jamais…



   Eki   
22/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Jolis contrastes dans la première partie de cet écrit avec ces couleurs.

Ici, l'émotion est là, la plume a tracé son chemin pour nous offrir son rêve d'évasion, le refus de revenir peut-être...

Un poème est un mystère...

Nul besoin de tout comprendre, chaque lecteur s'approprie les mots et l'important reste l'essence du poème.

"Tu sais là-bas" nous invite à partager l'état d'âme du poète voyageur obscur.

Merci pour cette lecture !

   Donaldo75   
22/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Stéphane,

J’ai l’impression que ça faisait des siècles que je n’avais eu l’occasion de lire un nouveau poème de ta plume. Le temps passe si vite (on dirait un des thèmes du concours). Quoi qu’il en soit, celui-ci est une pure réussite et je ne sais même pas comment démarrer mon commentaire – jusque-là, je blablatais histoire de placer le contexte de ma lecture – tellement il y a de matière à emballer mon petit hémisphère droit.

« Tu sais
là-bas
où les montagnes d’acier meurent au loin »

Je crois que ces trois vers m’ont projeté dans cet univers poétique ; à partir de là, non seulement le décor était posé mais en plus la tonalité de l’ensemble ne suscitait pas le doute. Le reste de ma lecture a déroulé et j’ai même pris le temps de relire – après quand même une bonne tasse de thé histoire de me remettre un tantinet les neurones à l’endroit – ce libre si bien composé.

« Je me suis mis à arpenter le sol
longeant les bras en direction de l’Ourse
qui point lorsque la nuit s’éveille »

Il n’en faut pas plus pour m’achever ; la suite conclut cet ensemble en point d’orgue et j’en redemande les yeux ouverts et les synapses vibrionnant.

C’est fort. Bravo !

   Pouet   
23/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Slt,

j'ai trouvé un lyrisme classieux dans ce poème surtout dans la denière partie, les dix vers de fin.

De belles images et métaphores.

J'ai entrevu comme une quête, une aventure en tant qu'imagination propre ou la fin de l'humanité, accessoirement.

Oui, c'était une chose - aussi - que d'avoir lu ce poème.

   Lariviere   
26/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Stephane,

J'ai beaucoup aimé votre poème...

"Tu n’as pas eu la force de rejoindre mes pas
car le monde était creux"

Sur le fond j'ai l'impression qu'il s'agit d'une absence dans un monde dévasté, soit qu'il le soit pour d'autres causes , soit que l'absence même provoque cette vision de dévastation....

Sur la forme, j'ai aimé le souffle d'ensemble, les images, et puis cette force tranquille qui se dégage du traitement du thème et de la fluidité de ce poème malgré l'alternance de vers courts et longs...

Merci pour cette lecture et bonne continuation


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